samedi 22 octobre 2022

Jour 241 - La Russie prépare la «forteresse» de Kherson


Les séparatistes prorusses ont déclaré vendredi être en train de faire une « forteresse » de la ville de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, dont la Russie évacue les habitants face à l’avancée des forces de Kiev.  

Le responsable adjoint en charge de l’occupation russe à Kherson, Kirill Stremoussov, a accusé vendredi les forces ukrainiennes d’avoir tué quatre personnes en bombardant le pont Antonovski, enjambant le Dniepr, utilisé pour les évacuations face à l’avancée des forces ukrainiennes. 

« La ville de Kherson, comme une forteresse, prépare sa défense », a-t-il ajouté sur Telegram. 

La télévision russe a diffusé des images d’une voiture endommagée et d’un embouteillage de véhicules attendant pour traverser le fleuve. 

L’armée ukrainienne a rapidement nié avoir visé des civils : « Nous ne touchons pas les infrastructures essentielles, nous ne touchons pas les localités pacifiques et la population locale », a affirmé une porte-parole, Natalia Goumeniouk. 

Les forces prorusses ont exhorté les civils à se déplacer sur la rive gauche du Dniepr alors que les forces ukrainiennes mènent une contre-offensive dans la région de Kherson, récemment annexée par Moscou. 

Barrage miné [...] 
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Emmanuel Peuchot 
Agence France-Presse 
Le Devoir, 21 octobre 2022

vendredi 21 octobre 2022

Jour 240 - Un nouveau front au nord par la Biélorussie est à craindre


L’Ukraine, frappée dans ses infrastructures et confrontée aux forces russes au sud et à l’est, s’est alarmée jeudi de l’ouverture possible d’un nouveau front au nord depuis la Biélorussie. Au même moment, Washington affirme que l’aide militaire présumée de Téhéran à Moscou va jusqu’à la présence de militaires iraniens en Crimée. 

Ces affirmations de la Maison-Blanche rehaussent d’un cran encore les accusations contre l’Iran, déjà sanctionné jeudi par les alliés occidentaux de l’Ukraine pour des livraisons de drones kamikazes que Moscou et Téhéran continuent de nier. 

« Nous estimons que des militaires iraniens ont été sur le terrain en Crimée et ont aidé la Russie dans ces opérations », a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la présidence américaine, John Kirby, à propos des attaques au drone kamikaze sur les villes et les infrastructures ukrainiennes ces derniers jours, et notamment sur Kiev. 

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’exprimant à distance devant le Conseil européen, a accusé la Russie, mise en échec sur le front depuis septembre, de transformer le réseau électrique ukrainien en « champ de bataille » pour paralyser le pays à l’approche de l’hiver. 

Il a appelé les pays européens à fournir à Kiev des défenses aériennes plus sophistiquées et à infliger à Moscou plus de sanctions économiques. 

Jeudi soir, M. Zelensky a accusé les Russes d’avoir miné un barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka, située dans la région de Kherson, craignant « une catastrophe à grande échelle » si l’ouvrage est détruit. 

Les militaires ukrainiens ont dit jeudi redouter en outre l’ouverture par Moscou d’un nouveau front au nord, depuis la Biélorussie, qui pourrait menacer les routes d’acheminement des armes occidentales 

« La menace de reprise de l’offensive sur le front nord par les forces armées russes grandit », a déclaré à la presse Oleksiï Gromov, un responsable de l’état-major ukrainien. 

Selon lui, « cette fois, l’offensive pourrait être à l’ouest de la frontière biélorusse, pour couper les principales voies d’approvisionnement en armes et équipements militaires » étrangers qui arrivent notamment via la Pologne. 

M. Zelensky a souligné dans ce contexte devant le Conseil européen que la proposition ukrainienne de déploiement d’une mission internationale de surveillance à la frontière entre l’Ukraine et la Biélorussie « devenait chaque jour plus pertinente ». 

Sanctions contre l’Iran [...] 
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Emmanuel Peuchot 
Agence France-Presse
Le Devoir, 20 octobre 2022

jeudi 20 octobre 2022

Jour 239 - L’Ukraine, forcée de limiter sa consommation d’énergie


(Kyiv) L’Ukraine se préparait jeudi à restreindre sa consommation d’énergie pour faire face à la destruction de ses infrastructures par l’armée russe à l’approche de l’hiver, le président Volodymyr Zelensky appelant la population à se préparer à « tous les scénarios possibles ». 

Alors que les bombardements ont continué mercredi partout en Ukraine, y compris dans la capitale, Kyiv a accusé la Russie de préparer une « déportation massive » de la population des territoires récemment annexés et l’enrôlement de force de citoyens ukrainiens dans son armée. 

Dans son adresse de mercredi soir, M. Zelensky a affirmé que les forces ukrainiennes avaient abattu mercredi 21 drones iraniens, dont dix se dirigeaient vers Kyiv. « Malheureusement, il y a également eu des frappes, et de nouveaux dommages aux infrastructures critiques », a-t-il déploré. 

Il a appelé les Ukrainiens à restreindre leur consommation d’électricité à partir de jeudi 7 h (4 h GMT). Un appel relayé par le maire de Kyiv Vitaliy Klichko, qui a appelé ses administrés à s’abstenir d’allumer fours à micro-ondes, climatiseurs, bouilloires électriques ou encore radiateurs électriques entre 7 h et 23 h.  

La présidence ukrainienne avait annoncé plus tôt « des restrictions pour l’approvisionnement en électricité» dans toute l’Ukraine jeudi, et la création de points d’alimentation mobiles en électricité pour les infrastructures critiques.

« Nous nous préparons à tous les scénarios possibles à l’approche de l’hiver », a déclaré M. Zelensky. « Nous nous attendons à ce que la terreur russe se dirige contre les installations énergétiques jusqu’à ce qu’avec l’aide de nos partenaires, nous soyons capables de détruire 100 % des missiles et des drones », a-t-il ajouté. 

L’Union européenne prépare des sanctions contre l’Iran, accusé de fournir à la Russie des drones armés pour frapper l’Ukraine. Et, à l’ONU, le Conseil de sécurité s’est réuni durant deux heures à huis clos mercredi sur ce dossier. 

« Attaques impitoyables et délibérées » [...]
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Emmanuel Peuchot 
Agence France-Presse 
La Presse, 19 octobre 2022

mercredi 19 octobre 2022

Jour 238 - Moscou bombarde le réseau électrique de l’Ukraine


L’armée russe a massivement frappé à nouveau mardi les infrastructures énergétiques de l’Ukraine, tout en reconnaissant que ses troupes font face à une situation « tendue » sur le terrain — et en particulier à Kherson, dont elle entend évacuer la population. 

Dans le même temps, signe des tensions croissantes sur la scène internationale, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a suggéré une réduction de la présence diplomatique russe en Occident. « Le plus important est qu’il n’y a pas de travail là-bas depuis que l’Europe a décidé de se fermer face à nous », a-t-il expliqué, disant vouloir donner la priorité à l’Asie et l’Afrique. 

L’armée russe a de nouveau bombardé, mardi, « le commandement militaire et les systèmes énergétiques d’Ukraine », assurant que « toutes les cibles ont été touchées ». 

« Depuis le 10 octobre, 30 % des centrales électriques ukrainiennes ont été détruites, provoquant des pannes massives dans tout le pays », a reconnu le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a réitéré son refus de négocier avec son homologue russe, Vladimir Poutine. 

« La situation est maintenant critique », a ajouté un conseiller de la présidence, en demandant que toute l’Ukraine « se prépare » à de possibles « pannes d’électricité, d’eau et de chauffage ». À l’approche de l’hiver, un total de « 1162 localités restent privées d’électricité », a comptabilisé le service ukrainien des situations d’urgence. 

Lundi déjà, des frappes ayant fait au moins neuf morts, à l’aide notamment de drones kamikazes, avaient provoqué des coupures de courant dans trois régions. Et une semaine auparavant, le 10 octobre, des bombardements russes d’une ampleur inégalée depuis des mois, également sur les infrastructures énergétiques, avaient fait au moins 19 morts et 105 blessés. Les alliés occidentaux de Kiev avaient alors promis plus de systèmes de défense antiaérienne, dont certains ont déjà été livrés. 

Les nouvelles frappes russes ont touché de nombreuses villes d’Ukraine. Elles ont fait au moins un mort à Mykolaïv, dans le sud du pays, et deux ou trois dans la capitale, tandis que des pannes d’électricité étaient signalées à travers le pays. 

Les Russes « attaquent des infrastructures essentielles […] dont les gens ont besoin dans leur vie quotidienne et qui ne sont pas des cibles militaires », a dénoncé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, estimant que « c’est un signe de désespoir de la part de la Russie » 

« Situation « tendue » [...] 
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Emmanuel Peuchot 
Agence France-Presse 
Le Devoir, 19 octobre 2022

mardi 18 octobre 2022

Jour 237 - Kiev frappée par des drones kamikases



Des frappes russes, effectuées à l’aide notamment de drones kamikazes, ont fait lundi au moins huit morts en Ukraine, dont quatre à Kiev, tandis qu’au moins 13 personnes ont péri en Russie quand un avion militaire russe s’est écrasé sur un quartier d’habitation, non loin de la frontière ukrainienne. 

Au total, sur l’ensemble de la journée, « l’ennemi a effectué neuf frappes de missiles et 39 frappes aériennes, a tiré jusqu’à 30 obus avec des lance-roquettes multiples », a résumé dans la soirée l’état-major de l’armée ukrainienne. Outre la capitale, les environs de Kharkiv et Soumy, de Donetsk, de Dnipropetrovsk et de Kherson et Mykolaïv ont été touchés, a-t-il poursuivi. 

Des infrastructures cruciales dans trois régions, dont celle de Kiev, ont été atteintes, ce qui laisse « des centaines de localités » sans électricité, a précisé le premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, faisant état de « cinq frappes de drones » de fabrication présumée iranienne sur la seule capitale. 

L’armée russe, qui va envoyer jusqu’à 9000 soldats et quelque 170 chars en Biélorussie, un allié de Moscou, s’est pour sa part félicitée d’avoir atteint toutes ses cibles avec « des armes de haute précision ». 

En même temps, dans le sud-ouest de la Russie, au moins 13 personnes ont été tuées et 19 blessées à la suite de la chute d’un avion militaire russe qui a provoqué un gigantesque incendie dans un immeuble à Ieïsk, non loin de la frontière ukrainienne, ont annoncé les autorités. 

Zelensky dénonce la « terreur » [...] 

Emmanuel Peuchot 
Agence France-Presse 
Le Devoir, 18 octobre 2022

lundi 17 octobre 2022

Jour 236 - Le général Armageddon, pour en finir ?


Le général Sergueï Sourovikine vient d’être désigné commandant en chef de l’invasion russe de l’Ukraine. Une nomination qui fait craindre le pire…

Craindre le pire ? Pourquoi ? 
Le général Sergueï Sourovikine, 55 ans, a une réputation exécrable. Ses méthodes sont jugées brutales et certains le surnomment « général Armageddon », en raison de son appétit destructeur. Là où il passe, l’herbe ne repousse pas… 

Brutal ? À quoi pensez-vous ? 
Ses premiers « faits d’armes » remontent à 1991, quand il était capitaine dans l’armée soviétique. La colonne de blindés qu’il dirigeait a forcé les barricades de manifestants prodémocratie, faisant trois morts, dont un écrasé par un char. Cet acte lui a valu de passer sept mois en prison. On l’a ensuite revu au Tadjikistan, dans la deuxième guerre de Tchétchénie et chef des opérations en Syrie, où il se serait imposé comme champion du bombardement sans discernement, ce qui lui a valu d’être dénoncé par l’organisme Human Rights Watch. 

On a compris. C’est un vrai dur. 
Voire plus. Un ancien responsable militaire russe, cité récemment par le Guardian, le décrit comme quelqu’un d’« impitoyable, avec peu de respect pour la vie humaine ». Un rapport des services secrets britanniques, repris par plusieurs médias, ajoute que « pendant plus de 30 ans, la carrière de Sourovikine a été marquée par des allégations de corruption et de brutalité ». 

 Sourovikine a aussi été jugé pour vente illégale d’armes et a été impliqué dans le suicide d’un officier, dans son propre bureau. Ça ne l’a pas empêché de connaître une irrésistible ascension au sein de l’armée et d’être décoré à plusieurs reprises. Depuis 2017, c’est lui qui commande les forces aérospatiales russes, qui sont loin de se résumer à l’aviation. « Tous les missiles intercontinentaux qui sont capables de frapper au Canada, aux États-Unis et n’importe où sur la terre, c’est ce monsieur qui les commande », résume Sergueï Jirnov, ancien espion du KGB, auteur du livre L’engrenage et analyste du conflit dans les médias français. 

Pourquoi l’avoir nommé à la tête de l’« opération spéciale » en Ukraine ? 
L’armée russe connaît des difficultés. Ces problèmes provoquent l’impatience de l’élite pro-Poutine. Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov a récemment critiqué le commandement militaire russe, alors que le député et ancien militaire Andreï Kartapolov a appelé publiquement l’armée à « arrêter de mentir » sur ses défaites. L’attentat sur le pont de Crimée a été la goutte de trop. Sourokivine a été nommé le même jour, afin de reprendre les choses en main. Un geste « désespéré » de la part de Poutine, selon Sergueï Jirnov. 

Quel impact sur la suite des choses ? 
L’impact est déjà visible. On attribue à Sourovikine les bombardements de la semaine sur plusieurs villes ukrainiennes. Certains experts suggèrent que ces frappes pourraient s’intensifier. Mais pour Sergueï Jirnov, ce n’est là que la « pointe de l’iceberg ». Plus alarmiste, il estime que la nomination de « général Armageddon » est un pas de plus vers le point de non-retour. 

« Beaucoup d’experts de la chose militaire insistent sur sa brutalité, souligne l’ancien agent. Mais à mon avis, le vrai évènement, c’est que Sourovikine a toutes les clés en main pour appuyer sur le bouton rouge. À mon avis, sa nomination annonce le grand coup, c’est-à-dire l’emploi de l’arme nucléaire sur l’Ukraine. Je le dis franchement et clairement. Sinon, pourquoi nommer un général tout-puissant, qui commande les forces stratégiques de frappe nucléaire intercontinentale, pour commander une opération locale sur un champ de bataille qui mesure 1000 kilomètres ? » 

Scénario très, très pessimiste donc ? 
Ça dépend pour qui. Dans le camp Poutine, on se réjouit évidemment de cette nomination. Le Tchétchène Kadyrov a applaudi, tandis qu’Evguéni Prigojine, fondateur de l’armée de mercenaires russes Wagner — actuellement à la manœuvre en Ukraine —, a décrit le général Sourovikine comme « le commandant le plus compétent de l’armée russe » et comme une « figure légendaire », née « pour servir sa patrie ». 

Il reste à savoir jusqu’où il ira, par patriotisme. 

Sources : L’Express, The Gardian, Le Monde, BFMTV, Radio Free Europe, Wikipédia 

Jean-Christophe Laurence, 
La Presse, le 16 octobre 2022

dimanche 16 octobre 2022

Jour 235 - Fusillade dans un camp d’entrainement russe: 11 morts


Au moins 11 personnes sont mortes et 15 autres ont été blessées samedi lors d'une fusillade sur un terrain militaire russe frontalier de l'Ukraine, a indiqué le ministère russe de la Défense, qui a qualifié l'incident « d'attentat ». 

La fusillade est survenue sur un terrain d'entraînement militaire dans la région de Belgorod. Le ministère russe a indiqué que deux citoyens originaires d'un pays de la CEI, (Communauté des États indépendants de l'ex-URSS) ont commis cet “attentat”. 

“Lors de la conduite d'un entraînement au tir avec des personnes qui s'étaient portées volontaires pour prendre part à l'opération militaire spéciale [en Ukraine], les terroristes ont ouvert le feu avec des armes automatiques sur les membres de l'unité”, poursuit le ministère. 

D'après le ministère, “les deux terroristes ont été abattus lors d'un tir de riposte”. 

Ces derniers jours, la tension est forte dans la région de Belgorod. Les autorités ont signalé quasi quotidiennement des tirs venus d’Ukraine. 

Cette fusillade sur un terrain militaire survient aussi alors que le pouvoir russe a mis en garde cette semaine contre des risques “d'attaques terroristes” ukrainiennes. 

Les services de sécurité russes (FSB) ont indiqué mercredi avoir arrêté huit personnes suspectées de participation à l'attaque à l'explosif qui a touché le 8 octobre le pont de Crimée tout en assurant avoir déjoué deux projets d'attentats également imputés à Kiev. 

Ces dernières années, des incidents armés ont déjà eu lieu dans des casernes du pays sur fond de bizutages, un problème qui mine depuis longtemps l'armée russe. Ces incidents, parfois très violents, sont régulièrement la cause de suicides ou de meurtres 

“Plus difficile” près de Bakhmout [...] 

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Radio-Canada, le 15 octobre, 18 h 08