samedi 20 août 2022

Jour 178 - Poutine accepte une mission internationale à Zaporiijia


Vladimir Poutine a accepté vendredi que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) envoie une mission à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, disant craindre que les bombardements ne finissent par provoquer une « catastrophe de grande envergure ». 

Dans le même temps, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en visite en Ukraine, a demandé à la Russie de ne pas couper du réseau ukrainien cette centrale que son armée occupe depuis début mars, qui est devenue la cible de frappes dont Moscou et Kiev s’accusent mutuellement. 

 Plus tôt dans la journée, l’opérateur des centrales ukrainiennes Energoatom avait dit redouter un tel scénario, affirmant que les militaires russes étaient en train de chercher des approvisionnements pour des générateurs au diesel qui seraient activés après l’arrêt des réacteurs et avaient limité l’accès du personnel aux installations. 

« Bien évidemment, l’électricité de Zaporijjia est une électricité ukrainienne […] ce principe doit être pleinement respecté », a martelé M. Guterres en marge d’un déplacement à Odessa, le grand port ukrainien sur la mer Noire, après avoir été la veille à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine. 

 Une mission de l’AIEA « dès que possible » 
« Le bombardement systématique […] du territoire de la centrale nucléaire de Zaporijjia crée un danger de catastrophe de grande envergure qui pourrait conduire à la contamination radioactive de vastes territoires » a mis en garde vendredi le président russe lors d’une conversation téléphonique avec son homologue français. MM. Poutine et Macron ont « relevé l’importance d’envoyer dans les plus brefs délais une mission de l’Agence internationale de l’énergie atomique à la centrale nucléaire, qui pourra évaluer la situation sur place », a informé le Kremlin, soulignant que « la partie russe a confirmé être prête à fournir toute l’assistance nécessaire aux inspecteurs » de l’AIEA. 

Vladimir Poutine a en outre accepté que ces derniers passent « par l’Ukraine » et non par la Russie, ce qu’il exigeait auparavant, a précisé la présidence française. Dans un communiqué, le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, s’est « félicité des récentes déclarations indiquant que l’Ukraine et la Russie soutenaient l’objectif de l’AIEA d’envoyer une mission » à la centrale de Zaporijjia, dans le sud. 

« Dans cette situation hautement volatile et fragile, il est d’une importance vitale qu’aucune nouvelle action ne soit entreprise qui pourrait mettre davantage en danger […] l’une des plus grandes centrales nucléaires du monde », a insisté le patron de l’AIEA. Un diplomate a expliqué le même jour à l’AFP que les Occidentaux s’inquiétaient surtout du maintien du refroidissement par eau des réacteurs nucléaires, plus que de l’impact d’un tir, car ils sont conçus « pour résister » au « pire ». 

 La veille à Lviv, où il a rencontré les présidents ukrainien, Volodymyr Zelensky, et turc, Recep Tayyip Erdogan, M. Guterres avait estimé que « tout dégât potentiel à Zaporijjia serait un suicide » et exhorté à « démilitariser la centrale ». 

Vendredi, c’est le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui a appelé sur les Russes à « se retirer » de ce site et à « immédiatement en rendre le contrôle total à son propriétaire légitime, l’Ukraine », tandis que M. Macron dénonçait « l’attaque brutale » lancée le 24 février contre l’Ukraine. 

Thibault Marchand 
Agence France-Presse 
Le Devoir, 19 août 2022

vendredi 19 août 2022

Jour 177 - L’ONU inquiète du sort de Zaporiijia


Le secrétaire général de l’ONU a averti jeudi que tout dégât causé à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia serait un « suicide », alors que le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, a dit craindre un « nouveau Tchernobyl » lors d’une rencontre à Lviv avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « 

Nous devons dire les choses telles qu’elles sont : tout dégât potentiel à Zaporijjia serait un suicide », a déclaré António Guterres, appelant une nouvelle fois à « démilitariser » la centrale occupée par l’armée russe. Se disant « gravement préoccupé » par la situation dans la plus grande centrale nucléaire d’Europe, il a appelé à ne pas l’utiliser « pour quelque opération militaire que ce soit ». 

De son côté, le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, a affirmé le soutien de la Turquie à l’Ukraine et s’est alarmé du danger d’un « nouveau Tchernobyl », en référence au plus important accident nucléaire civil de l’histoire. Le 26 avril 1986, le réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl avait explosé, dégageant un nuage radioactif qui s’était propagé sur toute l’Europe. Occupée depuis début mars, cette centrale dans le sud du pays est la proie depuis fin juillet de bombardements dont Moscou et Kiev s’accusent mutuellement. 

 Le président Zelensky a estimé jeudi que la visite à Lviv de son homologue turc était un « message puissant de soutien » envers son pays. « Alors qu’on poursuit nos efforts pour trouver une solution, nous avons été et continuons d’être du côté de nos amis ukrainiens », a affirmé M. Erdoğan. 

Volodymyr Zelensky a exclu toute possibilité de négociation de paix avec Moscou sans le retrait préalable des troupes russes du territoire de l’Ukraine. « Des gens qui tuent, violent, frappent nos villes avec des missiles de croisière chaque jour ne peuvent pas vouloir la paix. Ils devraient d’abord quitter notre territoire, ensuite on verra », a déclaré M. Zelensky lors d’une conférence de presse à Lviv, disant « ne pas faire confiance à la Russie ». 

Dans la matinée, l’armée russe a assuré qu’elle n’avait pas déployé d’« armes lourdes » dans ni autour de la centrale de Zaporijjia, contrairement à ce qu’affirme Kiev. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a annoncé sur Twitter que le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, lui a dit être « prêt » à se rendre à la centrale à la tête d’une délégation. 

La veille, le secrétaire général de l’OTAB, Jens Stoltenberg, avait jugé « urgente » une telle inspection de l’AIEA. 

Thibault Marchand 
Agence France-Presse 
Le Devoir, 19 août 2022

jeudi 18 août 2022

Jour 176 - La Russie sous pression en Crimée



Deux attaques ayant récemment visé des installations militaires russes en Crimée montrent la capacité de l’Ukraine à frapper loin de la ligne de front et à perturber la logistique russe, mettant Moscou sous pression huit ans après l’annexion de cette péninsule. 

L’armée russe a, fait exceptionnel, reconnu que la plus récente des explosions survenues, celle de mardi dans un dépôt de munitions près du village de Djankoï, dans le nord de la Crimée, était le fait d’un « acte de sabotage ». 

Cette explosion avait été précédée, une semaine auparavant, par une attaque ayant ciblé l’aérodrome militaire de Saki, dans l’ouest de la péninsule, qu’un responsable ukrainien sous couvert d’anonymat a décrit comme une « opération spéciale de sabotage bien préparée ».D’autres responsables, comme le ministre de la Défense, Oleksiï Reznikov, ont préféré ironiser, laissant entendre que ces déflagrations avaient été le résultat de cigarettes mal éteintes, une plaisanterie devenue virale en Ukraine. 

Si Kiev n’a pas reconnu officiellement sa responsabilité dans ces deux attaques, le conseiller de la présidence, Mikhaïlo Podoliak, a évoqué une « démilitarisation en action » de la Crimée, une référence à la terminologie utilisée par la Russie pour justifier son invasion de l’Ukraine déclenchée le 24 février. 

Pour l’analyste danois Oliver Alexander, ces explosions, qui pourraient en réalité être dues à des frappes de missiles balistiques, ont porté un coup au moral de l’armée russe tout en redonnant confiance au camp ukrainien, au sixième mois de la guerre. 

 
« La Crimée avait été relativement épargnée, mais ce n’est plus le cas. Cela met la pression sur les Russes », relève-t-il auprès de l’AFP. Les attaques ont provoqué une panique chez de nombreux touristes en Crimée, une destination estivale très appréciée des Russes, tandis que l’Ukraine a menacé mercredi de « démanteler » le pont de Kertch qui relie la Russie continentale à la péninsule, inauguré en 2018 après une construction ultrarapide et à grands frais.

 [...] 

 La guerre étant partie pour durer, l’objectif de repousser les forces de Moscou à leurs positions initiales n’est plus suffisant aux yeux de nombreux Ukrainiens, qui appellent à reprendre tous les territoires occupés, y compris la Crimée. 

 Dans son message quotidien mardi, le président Volodymyr Zelensky a assuré que des files de voitures s’étaient formées dans la péninsule pour rejoindre la Russie. Les citoyens russes « commencent à comprendre qu’ils ne sont pas à leur place en Crimée », a-t-il lancé.

Dario Thuburn

Agence France-Presse,

Le Devoir, 18 août 2022


mercredi 17 août 2022

Jour 175 - Poutine accuse les États-Unis de faire traîner le conflit...



Le président russe, Vladimir Poutine, a accusé mardi les États-Unis de faire traîner le conflit en Ukraine, lancé par une offensive militaire de Moscou il y a presque six mois, tandis que le premier navire humanitaire affrété par l’ONU quittait l’Ukraine chargé de céréales pour se rendre en Afrique. 

 Pour discuter notamment de la mise en oeuvre de l’accord permettant ces exportations de céréales, signé en juillet par Kiev et Moscou sous l’égide des Nations unies et avec une médiation de la Turquie, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, se rendra jeudi en Ukraine, où il rencontrera les dirigeants ukrainien Volodymyr Zelensky et turc Recep Tayyip Erdoğan à Lviv, a annoncé mardi son porte-parole.

M. Guterres ira vendredi à Odessa, l’un des trois ports utilisés dans le cadre de l’accord, avant de se rendre en Turquie. Ils discuteront « du besoin d’une solution politique à ce conflit », a précisé le porte-parole de l’ONU, Stephane Dujarric. 

Le président Zelensky reste très actif sur le front diplomatique, rapportant sur les réseaux sociaux des entretiens avec des représentants du groupe des « Sages », dont l’ancien secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, ou avec le président zambien, Hakainde Hichilema, son homologue français, Emmanuel Macron, et la première ministre danoise, Mette Frederiksen. 

Avec cette dernière, il a notamment été « discuté l’augmentation du soutien financier à [l’Ukraine] et des sanctions contre la Russie », selon M. Zelensky. La guerre, entamée le 24 février, a entraîné de la part des pays occidentaux de lourdes sanctions à l’encontre de la Russie et une aide financière et militaire historique pour l’Ukraine. 

Vladimir Poutine a ainsi reproché mardi à Washington de chercher à « déstabiliser » le monde, évoquant la récente visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi. « La situation en Ukraine montre que les États-Unis cherchent à faire traîner ce conflit. Et ils agissent de la même manière en cultivant la possibilité d’un conflit en Asie, en Afrique, en Amérique latine. »

 Thibault Marchand 
Agence France-Presse Le Devoir, 17 août 2022

mardi 16 août 2022

Jour 174 - Poutine promeut les armes russes

Pendant que le soleil se couche sur Mont-Saint-Hilaire, M Poutine fait la promotion de ses armes...


(Moscou) Le président russe Vladimir Poutine a vanté lundi les armes de fabrication russe auprès de ses alliés étrangers, assurant qu’elles avaient fait leurs preuves sur le champ de bataille, en pleine intervention militaire en Ukraine.   

 « Nous sommes prêts à proposer à nos alliés et partenaires les types d’armes les plus modernes, des armes d’infanterie aux engins blindés, en passant par l’artillerie, l’aviation de combat ou les drones », a déclaré M. Poutine. 

 « Partout dans le monde, (ces armes) sont appréciées par les professionnels pour leur fiabilité, leur qualité et, surtout, pour leur haute efficacité. Elles ont quasiment toutes été employées à maintes reprises dans des conditions de combat réelles », a-t-il poursuivi. Le chef du Kremlin s’exprimait au premier jour d’un salon international de l’armement organisé pendant une semaine à Koubinka, dans la région de Moscou, où sont attendus environ 1500 participants. 

Vladimir Poutine a assuré que la Russie avait « beaucoup d’alliés », évoquant en particulier des « liens de confiance » en Amérique latine, en Asie et en Afrique. « Ce sont des États qui ne fléchissent pas devant une soi-disant hégémonie. Leurs dirigeants font preuve d’un vrai caractère viril », a-t-il souligné. Selon lui, la formation de militaires étrangers en Russie offre aussi de « grandes perspectives ». 

« Des milliers de militaires professionnels sont fiers de considérer nos écoles et nos académies militaires comme leur alma mater », a assuré M. Poutine. Il a également invité les alliés de la Russie à participer à des manœuvres militaires communes avec Moscou.   Entre 2017 et 2021, la Russie a été le deuxième exportateur d’armement, avec 19 % du marché mondial, selon le rapport du Stockholm Institute (Sipri), des chiffres toutefois en baisse continue ces dernières années, selon cette source. 

 Les conséquences des sanctions occidentales contre la Russie depuis son offensive en Ukraine risquent de pénaliser encore son industrie de l’armement, en bloquant notamment ses circuits logistiques et financiers. Des armes russes utilisent aussi des composants étrangers désormais inaccessibles à l’importation. 

 Malgré ces difficultés, le directeur de l’agence fédérale russe de la coopération en armement, Dmitri Chougaev, a affirmé lundi à l’agence Ria-Novosti que la Russie avait signé pour 16 milliards de dollars de nouveaux contrats d’exportation d’armes en 2022, avec un portefeuille de commandes atteignant 57 milliards. 

Agence France-Presse 
La Presse, 15 août 2022, 8 h 53

lundi 15 août 2022

Jour 173 - À Zaporijjia, les risques augmentent chaque jour



Les risques autour de la centrale nucléaire de Zaporijia, dans le sud de l'Ukraine, que Moscou et Kiev s'accusent depuis plus d'une semaine de bombarder, « augmentent chaque jour », a jugé dimanche le maire de la ville où elle est située. 

 Dmytro Orlov, le maire d'Energodar où se trouve le complexe, a dénoncé un “terrorisme nucléaire pur et simple” de la Russie qui “peut se terminer de façon imprévisible à n'importe quel moment”. 

“Les risques augmentent chaque jour. Des tirs de mortier sur la centrale nucléaire sont effectués chaque jour et chaque nuit depuis les villages occupés”, a-t-il ajouté. “La situation est grave et le plus préoccupant est qu'il n'y a pas de processus de désescalade”, selon l’élu. Energodar est, comme la centrale, occupée depuis début mars par les troupes russes. 

Fidèle à Kiev, Dmytro Orlov a trouvé refuge à Zaporijia, la grande ville de la région. Selon lui, Energodar a commencé durant les dernières 24 heures à être bombardée, “ce qui n'était jamais arrivé auparavant” et a tué dimanche un civil de 45 ans. “Limitez votre présence dans les rues d'Energodar! Nous avons reçu des informations sur de nouvelles provocations de la part des occupants” russes, a indiqué sur Telegram l'agence nucléaire ukrainienne Energoatom. 

“Selon les témoignages des habitants, des bombardements sont à nouveau en cours en direction de la centrale […] L'intervalle entre le départ et l'arrivée des tirs est de 3-5 secondes”. “Bien sûr, nous sommes inquiets, car la centrale nucléaire se trouve à proximité”, confie Viktor Shabanin, un habitant de 57 ans du village de Vyshchetarasivka, situé sur l'autre rive du Dniepr face à la centrale. “Quand les fenêtres explosent, l'onde expansive va souvent dans notre direction. Donc nous sommes exposés immédiatement aux radiations, qui se propagent aussi dans l’eau”. 

 En fin de journée samedi, les renseignements militaires ukrainiens avaient affirmé que “les occupants [russes] bombardent la centrale […] depuis le village de Vodiané, situé à proximité immédiate, sur la rive droite du Dniepr”, le fleuve qui sépare les zones aux mains des Russes de celles contrôlées par les Ukrainiens. 

L'une des frappes a endommagé une unité de pompage et une autre “a entraîné la destruction partielle du service d'incendie responsable de la sécurité de la centrale nucléaire”, selon les renseignements ukrainiens, qui ont également accusé les forces russes de “préparer des provocations sous drapeau ukrainien”. 

Agence France-Presse 
Radio-Canada, 14 août 2022, publié à 20 h 29

dimanche 14 août 2022

Jour 172 - Nouvelles accusations de tirs sur Zaporijjia



Kiev et Moscou ont de nouveau échangé samedi des accusations de tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, occupée par la Russie et visée à plusieurs reprises depuis une semaine.   

«Limitez votre présence dans les rues d’Energodar ! Nous avons reçu des informations sur de nouvelles provocations de la part des occupants » russes, a indiqué sur Telegram l’agence nucléaire ukrainienne Energoatom, republiant le message d’un dirigeant local d’Energodar — ville dans laquelle se trouve la centrale — resté loyal à Kiev. 

« Selon les témoignages des habitants, des bombardements sont à nouveau en cours en direction de la centrale nucléaire de Zaporijjia […] L’intervalle entre le départ et l’arrivée des tirs est de 3-5 secondes », ajoute le message. 

Dans son allocution quotidienne, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dénoncé un « chantage russe » autour du site nucléaire.« Les occupants essaient d’intimider les gens de façon extrêmement cynique en utilisant la centrale nucléaire de Zaporijjia, a dit le président qui affirme que les forces russes se » cachent « derrière la centrale pour bombarder les villes sous contrôle ukrainien de Nikopol et Marganets. » Par ailleurs, M. Zelensky a ajouté que les responsables du « chantage » devraient « être jugés devant une cour internationale ». 

De leur côté, les autorités d’occupation installées par la Russie dans les zones qu’elle occupe dans la région de Zaporijjia ont sans surprise accusé les forces ukrainiennes d’être à l’origine de ces tirs. « Energodar et la centrale nucléaire de Zaporijjia sont à nouveau sous le feu des militants (du président ukrainien Volodymyr) Zelensky », a déclaré sur Telegram un membre de l’administration militaire et civile prorusse, Vladimir Rogov. Les projectiles sont tombés « dans des zones situées sur les berges du Dniepr et dans la centrale », a-t-il affirmé, sans faire état de victime ni de dégâts.Le fleuve Dniepr (Dnipro en ukrainien) sépare les zones aux mains des Russes de celles contrôlées par les autorités ukrainiennes. 

Plusieurs bombardements dont les deux parties s’accusent mutuellement ont visé la centrale de Zaporijjia depuis la semaine dernière, faisant craindre une catastrophe nucléaire et provoquant jeudi une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.

Les premières frappes, le 5 août, ont notamment touché un transformateur de ligne électrique haute tension, entraînant l’arrêt automatique du réacteur n°3 de la plus grande centrale nucléaire d’Europe et le démarrage de ses groupes électrogènes de secours. Les dernières frappes en date, jeudi, ont endommagé une station de pompage et des capteurs de mesure de la radioactivité. 

Les autorités ukrainiennes, soutenues par leurs alliés occidentaux, appellent à la démilitarisation de la zone et au retrait des troupes russes qui occupent le site depuis mars. 

Agence France-Presse 
Le Devoir, 13 août 2022