samedi 24 décembre 2022

Jour 304 - Poutine invité à reconnaître la réalité après avoir utilisé le mot « guerre »


(Washington) Les États-Unis ont appelé vendredi, avec une pointe d’ironie, le président russe Vladimir Poutine à reconnaître la réalité du conflit en Ukraine et à retirer ses troupes après son utilisation du mot « guerre », proscrit en Russie, lors d’une conférence de presse.   

Déclenchée le 24 février, l’intervention russe en Ukraine est officiellement appelée « opération militaire spéciale » en Russie. 

Les autorités russes ont introduit une loi prévoyant de lourdes peines de prison pour toute publication d’information sur l’armée russe jugée « fausse » et plusieurs personnes ont été condamnées, notamment après avoir publiquement qualifié ce conflit de « guerre ». 

Pourtant, lors d’une conférence de presse jeudi, Vladimir Poutine a utilisé ce mot en assurant vouloir que le conflit en Ukraine se termine « le plus tôt » possible. 

« Depuis le 24 février, les États-Unis et le reste du monde savaient que “ l’opération militaire spéciale ” était une guerre non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », a assuré un porte-parole du département d’État américain. 

« Au final, après 300 jours, Poutine a appelé la guerre par son nom », a-t-il ajouté. « Comme prochaine étape dans la reconnaissance de la réalité, nous l’exhortons à mettre fin à cette guerre en retirant ses troupes d’Ukraine ».   

« L’agression de la Russie contre la souveraineté de son voisin a causé la mort, la destruction et des déplacements de populations », quelle que soit la terminologie utilisée par M. Poutine, a poursuivi le département d’État.   

Un député municipal russe, Nikita Iouferev, a annoncé de son côté jeudi soir avoir déposé une plainte contre le président Vladimir Poutine qu’il accuse d’avoir diffusé de « fausses informations » en faisant usage du mot « guerre » pour décrire l’opération russe en Ukraine. 

Cette requête n’a que peu de chances d’aboutir, d’autant plus que le texte de l’élu local comporte plusieurs erreurs factuelles, comme la date du discours de M. Poutine ou le nom même du président, écrit au féminin à une reprise.


Agence France-Presse 
La Presse, le 23 décembre 2022

vendredi 23 décembre 2022

Jour 303 - Moscou accuse Washington de « guerre indirecte »


Le Kremlin a dénoncé jeudi une absence de « volonté d’écouter la Russie » après la visite du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, aux États-Unis, lors de laquelle il a reçu de nouvelles promesses d’aides, preuve pour Moscou que Washington mène une « guerre indirecte » en Ukraine. 

Sur le chemin du retour dans son pays, M. Zelensky a rencontré le chef de l’État polonais, Andrzej Duda, à l’aéroport de Rzeszow-Jasionka, dans le sud-est de la Pologne. 

« Nous revenons de Washington avec de bons résultats. Avec quelque chose qui va vraiment aider », s’est-il félicité dans une vidéo tournée en Pologne, évoquant la livraison d’un système de missiles américain Patriot, que Kiev réclamait depuis des mois. 

De son côté, le président russe, Vladimir Poutine, a balayé les bénéfices pour l’Ukraine de ce « système assez vieux ». 

« Nos opposants partent du principe que c’est une arme défensive. Très bien, on va garder ça à l’esprit. Et il existe toujours un antidote », a-t-il affirmé. 

« C’est seulement un moyen de prolonger le conflit, c’est tout », a dit M. Poutine, qui a toutefois affirmé vouloir mettre un terme rapidement aux combats en Ukraine. 

« Nous nous efforcerons de faire en sorte que cela se termine. Et le plus tôt sera le mieux, bien sûr », a-t-il assuré. 

À Washington, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a réagi à cette déclaration en estimant que le Kremlin n’avait manifesté aucune volonté « significative » de mettre fin à cette guerre. « 

Fondamentalement, aujourd’hui, la Russie n’a manifesté aucun intérêt [à s’engager] dans une diplomatie significative » pour mettre fin à la guerre, a-t-il déclaré. 

Dans le sud-est de la Pologne, Volodymyr Zelensky a dit avoir évoqué avec M. Duda les événements de l’année écoulée, mais aussi « discuté des plans stratégiques pour l’avenir, des relations bilatérales et des interactions à l’échelle internationale en 2023 ». 

Mercredi, pendant son déplacement à Washington, son premier à l’étranger depuis le début de l’offensive russe en février, le président ukrainien a été reçu en héros, s’entretenant avec son homologue Joe Biden et prononçant un discours sous les applaudissements des parlementaires américains. 

Il a également engrangé la promesse d’une enveloppe massive de soutien de près de 45 milliards de dollars et de nouvelles livraisons d’armes. 

« Les préoccupations de la Russie » [...] 
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Agence France-Presse à Moscou 
Le Devoir, 23 décembre 2022

jeudi 22 décembre 2022

Jour 302 - « L’Ukraine ne se rendra jamais »


L’Ukraine « tient ses positions et ne se rendra jamais », a lancé Volodymyr Zelensky mercredi sous les applaudissements du Congrès américain, auquel il a assuré que l’argent versé à l’Ukraine n’était pas de la « charité », 
mais un « investissement ». 

Le président ukrainien avait réservé sa première visite à l’étranger depuis l’invasion russe aux États-Unis, plus grand donateur au pays. 

Accueilli par une ovation debout des membres de la Chambre des représentants et du Sénat, le président ukrainien, vêtu de sa traditionnelle tenue kaki, en anglais et avec la plus grande solennité, a dit : « Contrairement aux prédictions les plus funestes, l’Ukraine n’est pas tombée. L’Ukraine est vivante et combative. » 

« La tyrannie russe n’a plus de contrôle sur nous », a-t-il encore affirmé, acclamé à plusieurs reprises lors d’un discours vibrant d’une vingtaine de minutes, qui a conclu son tout premier déplacement à l’étranger depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février. 

Au-delà du lyrisme, le président ukrainien s’est efforcé de convaincre le Congrès, qui va basculer partiellement du côté des républicains en janvier, de poursuivre son aide massive. 

« Je voudrais vous remercier, vous remercier beaucoup pour les aides financières que vous nous avez accordées et celles que vous pourriez décider », a-t-il déclaré. 

« Votre argent n’est pas de la charité, c’est un investissement dans la sécurité mondiale et la démocratie, que nous gérons de la façon la plus responsable », a lancé Volodymyr Zelensky, dans une réponse aux préoccupations exprimées par certains responsables conservateurs, qui ne veulent plus de « chèque en blanc » pour Kiev. 

Et ce, alors que les parlementaires doivent approuver une nouvelle enveloppe massive de près de 45 milliards de dollars d’assistance humanitaire et militaire pour l’Ukraine. 

Il a par ailleurs lié le combat contre la Russie à la menace que représente l’Iran, un thème cher au camp républicain, qui reproche au président démocrate Joe Biden d’être trop complaisant face à Téhéran. 

« Les drones mortels envoyés par centaines par l’Iran à la Russie sont devenus une menace pour notre infrastructure stratégique. Deux [États] terroristes se sont bien trouvés. Et ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils n’attaquent vos autres alliés », a-t-il mis en garde. 

Pas assez 
Sur un ton parfois presque badin, le président ukrainien a aussi laissé entendre qu’il ne relâcherait pas la pression visant l’obtention de plus d’armes et d’équipements plus lourds. 

« Nous avons de l’artillerie, oui », a-t-il dit, ajoutant : « Est-ce assez ? Honnêtement, pas vraiment. » 

Et il a aussi lancé que « les soldats ukrainiens peuvent parfaitement opérer eux-mêmes des tanks et des avions américains », une allusion à des équipements que Washington a jusqu’ici refusé de fournir. 

À la fin de son discours, Volodymyr Zelensky s’est tourné vers la cheffe de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et vers la vice-présidente, Kamala Harris, qui présidaient cette séance exceptionnelle. « 

Quand j’étais à Bakhmout, hier, nos héros m’ont donné le drapeau, leur drapeau. L’étendard de ceux qui défendent l’Ukraine, l’Europe et le monde au prix de leur vie », a-t-il souligné, avant de remettre aux dirigeantes le drapeau bleu et jaune, couvert de signatures de soldats 

En retour, elles lui ont remis un drapeau américain ayant été hissé au sommet du Capitole mercredi pour marquer sa visite historique. 

Joe Biden a promis mercredi au président ukrainien, en visite historique à la Maison-Blanche, de « continuer à renforcer la capacité de l’Ukraine à se défendre », avec l’engagement des États-Unis de lui fournir leur système sophistiqué de défense antiaérienne Patriot. 

Les deux hommes, après une conversation dans le Bureau ovale, entourés des poids lourds de leurs gouvernements, ont donné une conférence de presse pour mieux marquer encore cette visite historique. « 

Nous sommes conscients que le combat de l’Ukraine s’inscrit dans quelque chose de beaucoup plus grand », a dit Joe Biden, Volodymyr Zelensky se tenant à ses côtés vêtu comme de coutume désormais d’un pull et d’un pantalon kaki et chaussé de lourdes bottines. 

« Si nous ne résistons pas à des attaques aussi flagrantes contre la liberté, la démocratie et les principes fondamentaux tels que la souveraineté et l’intégrité territoriale, le monde fera face à des conséquences bien pires », a encore dit le président américain. 

« Nous resterons à vos côtés aussi longtemps qu’il le faudra », a-t-il poursuivi, se disant « pas du tout inquiet » pour la solidité de l’alliance occidentale, alors que 300 jours se sont écoulés depuis le début de la guerre. 

Nouveaux missiles russes [...] 
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Aurélia End, 
Agence France-Presse, États-Unis 
Le Devoir, 22 décembre 2022

mercredi 21 décembre 2022

Jour 301 - Zelensky à Bakhmout


Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est rendu mardi à Bakhmout, une ville de l’est de son pays ravagée par d’intenses combats avec les forces russes qui tentent de la prendre depuis l’été et actuellement le point le plus chaud du front. 

Cette visite surprise de M. Zelensky au plus près des affrontements, apparaît comme un défi lancé à son homologue russe, Vladimir Poutine, qui, au même moment, remettait des décorations au Kremlin à des soldats et à des dirigeants séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine. 

Le chef de l’État ukrainien « a rencontré des militaires, s’est entretenu avec eux » sur place, a déclaré le service de presse de la présidence, sans plus de précisions. 

Une vidéo diffusée par la chaîne ukrainienne d’État Freedom l’a montré se prenant en photo aux côtés de soldats dans un bâtiment et leur donnant des médailles. 

« Ici, dans le Donbass, vous protégez toute l’Ukraine. Ce n’est pas juste Bakhmout, c’est la forteresse Bakhmout », a-t-il lancé aux militaires. 

M. Zelensky s’est rendu à plusieurs reprises près du front, comme mi-novembre à Kherson, dans le sud, après le retrait des troupes russes, et à Sloviansk début décembre, à quelques dizaines de kilomètres du front oriental. 

Cette visite à Bakhmout apparaît toutefois comme le plus risqué de ses déplacements, les forces russes se trouvant aux portes de cette ville. 

« Forteresse orientale » [...] 
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 Cécile Feuillatre et Dmytro Gorshkov 
Agence France-Presse 
Le Devoir, 21 décembre 2022

mardi 20 décembre 2022

Jour 300 - Ottawa veut confisquer les avoirs d’un important oligarque russe



Le gouvernement canadien prévoit ce mois-ci de cibler un oligarque russe en utilisant une loi qui permet de confisquer et de rediriger les avoirs détenus par les personnes qui font déjà l’objet de sanctions. 

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré lundi que le Canada tentera de saisir et de confisquer 26 millions $ US (environ 36 million $CA) de l’entreprise Granite Capital Holdings, qui appartient à Roman Abramovich. 

« Roman Abramovich est sanctionné, a rappelé Mme Joly. Nous sommes d’avis que ces sanctions sont méritées. Il est sanctionné par nous, mais aussi par nos alliés. » M. Abramovich, un proche du président russe Vladimir Poutine, est notamment l’ancien propriétaire du club de football de Chelsea, en Angleterre. Il est aussi copropriétaire d’Evraz, une multinationale sidérurgique possédant une grande usine à Regina et une autre usine à Calgary. L’oligarque russe a déjà été sanctionné au Canada en vertu du Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie. 

 Le cabinet de Mme Joly a indiqué que la ministre « envisagera maintenant de présenter une demande au tribunal pour confisquer définitivement les biens » de M. Abramovich, et les rediriger ensuite vers la reconstruction de l’Ukraine. 

Ce serait la première fois que cette loi est utilisée de cette manière. Le Parlement avait accordé ces pouvoirs en juin dernier. 

En mêlée de presse à Montréal, la ministre Joly a affirmé que la GRC poursuit de manière indépendante les enquêtes sur les personnes sanctionnées par Ottawa qui détiennent des biens au Canada. 

Elle n’a pas précisé quand elle déposerait une requête en justice, mais elle a soutenu que l’idée était de poursuivre les personnes sanctionnées qui ont des actifs au Canada. 

« On sait déjà que le Canada n’est pas la destination d’investissement la plus prisée par les Russes, mais lorsqu’on a mis en place nos sanctions, l’idée était de faire en sorte qu’il n’y ait pas de faille entre les sanctions qui étaient proposées par les Américains et par les Européens », a mentionné Mme Joly. « 

Maintenant, nous sommes le premier pays de ce groupe de pays du G7 à procéder à une saisie et aussi, éventuellement, à une liquidation d’actifs. Ça, ça nous démarque et c’est pour ça qu’on espère que d’autres pays vont pouvoir faire le suivi. » 

Une mesure populaire [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, https://www.ledevoir.com/politique/canada/775200/ottawa-tentera-de-confisquer-les-avoirs-d-un-oligarque-russe-proche-de-poutine 

Dylon Robertson, La presse canadienne 
Le Devoir, 20 décembre 2022

lundi 19 décembre 2022

Jour 299 - La ville de Kyiv attaquée par des drones



(Kyiv) La capitale ukrainienne a été attaquée par des drones lundi matin, a indiqué l’administration militaire de la ville de Kyiv, exhortant la population à se tenir prête à se mettre à l’abri. 

« L’ennemi attaque la capitale », a écrit l’administration sur Telegram. À ce stade, neuf drones « ennemis ont déjà été abattus dans l’espace aérien de Kyiv », a-t-elle ajouté. 

Elle précise que les forces russes ont procédé à des tirs de barrage, utilisant les drones iraniens « Shahed » —utilisés dans le pilonnage de Kyiv ces dernières semaines. 

L’administration de la ville a déclenché une première alerte aérienne à 1 h 56 lundi (18 h 56 dimanche, heure de l’Est) qui a duré un peu plus de trois heures. Une deuxième alerte a été émise à 5 h 24 lundi (22 h 24 dimanche, heure de l’Est), et annulée dans la demi-heure qui a suivi. 

Lorsque les sirènes de telles alertes retentissent, la population est sommée de se mettre à l’abri. 

L’article publié en entier, 

Agence France-Presse 
La Presse - Publié à 23 h 57 le 18 décembre 2022

dimanche 18 décembre 2022

Jour 298 - L’Ukraine s’efforce de rétablir l’eau et l’électricité


(Kyiv) De nouvelles frappes russes ont fait cinq morts samedi en Ukraine, où les autorités s’efforçaient de rétablir au plus vite l’électricité après les tirs massifs de missiles de la veille qui ont provoqué des coupures de courant. 

Le bilan humain le plus lourd des nouvelles attaques a été enregistré dans la région centrale de Dnipropetrovsk : quatre personnes y ont été tuées et 15 autres blessées, a déclaré le chef adjoint du cabinet de la présidence ukrainienne Kyrylo Timochenko.   

Il a ajouté que les bombardements de samedi avaient aussi fait un mort et trois blessés dans la région méridionale de Kherson, dont la ville éponyme a été reprise il y a plus d’un mois par l’armée ukrainienne. 

Son gouverneur, Iaroslav Ianouchevitch, a quant à lui souligné qu’un centre gériatrique avait été touché dans le village de Stepanivka, mais sans faire de victimes. 

« L’ennemi continue de concentrer ses efforts sur la conduite d’actions offensives dans les directions de Bakhmout (dont les Russes cherchent depuis l’été dernier à s’emparer, NDLR) et d’Avdiïvka », dans la région orientale de Donetsk, a relevé dans la soirée l’état-major des forces ukrainiennes. 

Le Kremlin a pour sa part annoncé samedi que Vladimir Poutine s’était entretenu la veille avec les responsables de l’intervention militaire en Ukraine, demandant aux commandants quelles étaient leurs « propositions » sur la suite des opérations.   

Encore « beaucoup de travail [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Dmytro Gorshkov Agence France-Presse 
La Presse, le 17 décembre 2022