samedi 10 décembre 2022

Jour 290 - «Au final, il faudra trouver un accord», affirme Poutine



(Kyiv) Un accord sera nécessaire « au final » pour mettre un terme au conflit en Ukraine, a affirmé vendredi Vladimir Poutine, tout en exprimant des doutes sur la « confiance » que Moscou peut selon lui accorder à ses interlocuteurs. 

« Au final il faudra trouver un accord. J’ai déjà dit à plusieurs reprises que nous sommes prêts à ces arrangements, nous sommes ouverts, mais cela nous oblige à réfléchir pour savoir à qui nous avons affaire », a déclaré le président russe, en marge d’un sommet régional au Kirghizstan. 

Vladimir Poutine réagissait à de récents propos de l’ex-chancelière allemande Angela Merkel qui a estimé que l’accord de Minsk de 2014 entre Moscou et Kyiv, signé sous l’égide de l’OSCE, avait donné du temps à l’Ukraine pour se renforcer en cas de conflit armé avec la Russie. 

« L’accord de Minsk de 2014 était une tentative de donner du temps à l’Ukraine. Elle en a profité, comme on le voit aujourd’hui. L’Ukraine de 2014/2015 n’est pas l’Ukraine d’aujourd’hui. […] Comme on l’a vu début 2015, Poutine aurait pu facilement l’écraser à l’époque », a-t-elle affirmé au journal Die Zeit. 

Vladimir Poutine s’est dit « déçu » par ces propos. « Cela soulève évidemment la question de la confiance. Et la confiance est quasiment à zéro et après de telles déclarations, la question est bien sûr la suivante : Comment trouver un accord ? Et peut-on s’entendre avec quelqu’un ? Et avec quelles garanties ? » 

« Peut-être que nous aurions dû commencer tout cela plus tôt [l’offensive en Ukraine]. Mais nous comptions en fait sur la possibilité de trouver une entente dans le cadre des accords de Minsk », a-t-il encore ajouté. 

Nouvelle aide américaine 
Les États-Unis vont envoyer à l’Ukraine une nouvelle aide de 275 millions de dollars pour « doper » sa défense contre les drones en particulier, a annoncé vendredi un porte-parole de la Maison-Blanche. 

« Une nouvelle aide militaire valorisée à 275 millions de dollars va bientôt être envoyée pour donner à l’Ukraine de nouvelles capacités dopant sa défense antiaérienne et lui permettant de faire face aux menaces venues des drones », a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l’exécutif américain. 

La Maison-Blanche a en parallèle mise en garde contre le « partenariat militaire à grande échelle » entre Moscou et Téhéran, le qualifiant « néfaste » pour l’Ukraine, les pays voisins de l’Iran et « la communauté internationale ». 

Mentionnant en particulier l’utilisation par l’armée russe de drones iraniens en Ukraine, John Kirby a estimé qu’en retour, la Russie « offre à l’Iran un niveau sans précédent de soutien militaire et technique » ce qui « transforme leur relation en un partenariat de défense plein et entier. »

Selon le renseignement américain, Moscou et Téhéran envisagent en particulier de lancer une production commune de drones en Russie, a indiqué John Kirby. 

En retour, Moscou envisage, selon les États-Unis, de fournir à l’Iran des équipements « sophistiqués », des hélicoptères, des systèmes de défense antiaérienne et des avions de combat, a encore dit le porte-parole. 

Il a rappelé que selon Washington, l’Iran envisageait toujours de vendre à la Russie des « centaines » de missiles balistiques. 

John Kirby a par ailleurs fait savoir que les États-Unis allaient sanctionner « trois entités basées en Russie» particulièrement actives dans « l’acquisition et l’utilisation de drones iraniens ». 

Les infrastructures énergétiques « pratiquement détruites » à Kherson [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Agence France-Presse 
La Presse, le 9 décembre 2022, mis à jour à 12h 42

vendredi 9 décembre 2022

Jour 289 - Poutine promet de continuer à détruire [...]



Vladimir Poutine a promis jeudi de poursuivre les frappes contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes, une réplique selon lui à des attaques de Kiev notamment en Crimée, péninsule annexée dont Moscou a admis la vulnérabilité. 

De son côté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé les forces russes de miner et de piéger intensément les territoires qu’elles abandonnent lors de leur retrait, assurant que « le terrorisme par les mines figurera parmi les accusations portées contre la Russie ». 

« Les terroristes essaient délibérément de laisser derrière eux autant de pièges mortels que possible, a-t-il déclaré dans son allocution quotidienne sur Internet. Mines terrestres enfouies, fils-pièges, bâtiments, voitures et infrastructures minés… Il s’agit de plus de 170 000 km2 de territoire dangereux. » 

Remettant des médailles à des soldats et à d’autres personnalités jeudi, au Kremlin, Vladimir Poutine a de son côté balayé les critiques occidentales des frappes russes qui ont laissé dans les dernières semaines des millions d’Ukrainiens sans courant, voire sans eau et sans chauffage, en pleines températures hivernales. « 

«Oui, nous le faisons, mais qui a commencé ? » a lancé M. Poutine, présentant ces bombardements comme une réplique à l’explosion ayant endommagé début octobre le pont de Crimée, construit par la Russie, et à d’autres attaques imputées à Kiev. 

Il a aussi reproché à Kiev d’avoir « fait sauter les lignes électriques de la centrale nucléaire de Koursk », une région russe frontalière de l’Ukraine, et de « ne pas approvisionner en eau » le bastion séparatiste prorusse de Donetsk, dans l’est du pays, cible de bombardements ukrainiens meurtriers ces trois derniers jours. 

« De notre côté, dès que nous nous mettons à faire quelque chose en réponse, le bruit, la clameur, le crépitement se répandent dans tout l’univers », a ironisé M. Poutine. 

« Cela ne nous gênera pas pour remplir nos missions de combat », a-t-il ajouté. 

« Des risques » en Crimée» 
Plus tôt jeudi, le Kremlin avait reconnu être vulnérable à des attaques ukrainiennes en Crimée, péninsule annexée en 2014, après plusieurs attaques attribuées à l’Ukraine perpétrées loin du front. 

Jeudi, un drone a été abattu par la flotte russe à Sébastopol, en Crimée, ont indiqué les autorités locales, signe des risques qui continuent de peser sur la péninsule annexée que Kiev a juré de reprendre. 

Ces attaques, associées à une série de revers russes en Ukraine, semblent témoigner du fait que, neuf mois après le début de l’offensive, la Russie peine non seulement à consolider ses positions, mais aussi à protéger ses bases arrière. 

La flotte russe de la mer Noire, basée dans le port de Sébastopol, a été touchée fin octobre par ce que les autorités ont qualifié d’attaque « massive » de drones, qui avait endommagé au moins un navire. 

Et début octobre, le pont reliant la péninsule à la Russie a été partiellement détruit par une explosion que Moscou a attribuée aux forces ukrainiennes. 

« Espions » arrêtés [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Agence France-Presse à Moscou 
Le Devoir, 8 décembre 2022

jeudi 8 décembre 2022

Jour 288 - Volodymyr Zelensky, personnalité de l’année pour le magazine Time


(New York) Le président de l’Ukraine Volodymyr Zelensky, incarnation de la résistance de son pays face à l’invasion de la Russie, a été désigné personnalité de l’année 2022 par le magazine américain Time, qui a aussi rendu hommage à l’« esprit de l’Ukraine ». 

« Pour avoir prouvé que le courage peut être aussi contagieux que la peur, pour avoir incité les gens et les nations à s’unir pour défendre la liberté, pour avoir rappelé au monde la fragilité de la démocratie – et de la paix –, Volodymyr Zelensky et l’esprit de l’Ukraine sont la personnalité de l’année 2022 du TIME », a écrit le rédacteur en chef du Time, Edward Felsenthal. 

« Dans les semaines qui ont suivi le début des bombardements russes le 24 février, sa décision de ne pas fuir Kyiv, mais de rester et de rallier des soutiens a été cruciale. De son premier message de 40 secondes sur Instagram le 25 février – montrant que son cabinet et la société civile étaient intacts et en place – aux discours quotidiens prononcés à distance devant des institutions comme les parlements, la Banque mondiale et les Grammy Awards, le président de l’Ukraine était partout », a développé le rédacteur en chef du Time. 

La distinction, accordée par le magazine new-yorkais depuis 1927, est généralement vouée à souligner le poids et l’influence d’une personnalité sur la scène internationale, pas forcément sa popularité. En 2007, c’était le président russe Vladimir Poutine qui l’avait obtenue, à l’époque pour avoir « imposé la stabilité » à son pays et ramené « la Russie à la table des puissants de ce monde ». 

Société civile 
Mais quinze ans plus tard, le choix n’a « jamais été aussi clair », écrit Edward Felsenthal. 

Ancien comédien élu président en 2019, en perte de vitesse politique au début de l’année, « Volodymyr Zelensky a galvanisé le monde d’une manière que nous n’avions pas vue depuis des décennies », insiste-t-il. 

En couverture du magazine, le visage du président de l’Ukraine, 44 ans, barbe de plusieurs jours et pull kaki, des symboles de son habileté médiatique, apparaît entouré de figures de la société civile. Tous surmontent une foule de manifestants portant des drapeaux du pays, bleu et jaune. 

Parmi ces visages, la médecin Iryna Kondratova, « qui a aidé les mères à accoucher dans un sous-sol d’hôpital pendant les bombardements », l’ingénieur Oleg Kutkov, qui a permis au pays de maintenir son réseau de connexion à internet, la rédactrice en cheffe du Kyiv Independent, Olga Rudenko, le chef cuisinier Ievgen Klopotenko, « qui a transformé son restaurant en cantine de secours », ou encore le chirurgien de guerre Dr David Nott. La couverture du Time est accompagnée d’un long reportage de son journaliste Simon Shuster, lequel a interviewé Zelensky à la mi-novembre dans son train privé en route vers Kherson, symbole de la contre-offensive ukrainienne. 

« Les Russes doivent comprendre… Ils n’auront pas de pardon. Ils ne seront pas acceptés dans le monde », lance notamment le président ukrainien, qui préfère aussi se comparer à Charlie Chaplin qu’à Winston Churchill. 

« Il [Chaplin] a utilisé l’arme de l’information pendant la Seconde Guerre mondiale pour lutter contre le fascisme », souligne-t-il. 

Le Time distingue aussi les « femmes iraniennes » comme « héroïnes de l’année », l’ingénieur américain Gregory Robinson et l’équipe de la NASA qui ont construit le télescope spatial James Webb comme « innovateurs de l’année », ou encore le joueur de baseball des Yankees de New York Aaron Judge, qui a établi un nouveau record de home-run dans une même saison (62). 

En 2021, c’est l’entrepreneur milliardaire Elon Musk, patron de SpaceX et de Tesla, et qui a racheté Twitter depuis, qui avait été désigné « personnalité de l’année », après Joe Biden et Kamala Harris en 2020. 

Pour lire l’article et voir la une du magazine Time,

Andréa Bambino 
Agence France-Presse 
La Presse, le 7 décembre 2022

mercredi 7 décembre 2022

Jour 287 - Volodymyr Zelensky près du front


Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est rendu mardi près du front, non loin de Bakhmout, le principal champ de bataille de l’est de l’Ukraine, où l’armée ukrainienne résiste depuis des mois à une offensive russe. 

Ce déplacement survient également au moment où la Russie accuse son voisin de multiplier les attaques de drones contre des aérodromes sur son territoire. Des frappes que Kiev ne reconnaît pas, mais qui illustrent les difficultés que rencontre l’invasion déclenchée le 24 février par Vladimir Poutine. 

« Nous n’aidons pas l’Ukraine à organiser des frappes au-delà de ses frontières, nous n’encourageons pas l’Ukraine à lancer des frappes au-delà de ses frontières », a assuré à la presse, à Washington, le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price. « Tout ce que nous faisons, tout ce que le monde fait pour soutenir l’Ukraine, vient en soutien à l’indépendance de l’Ukraine. » 

Les Ukrainiens continuent quant à eux de subir des coupures de courant, au lendemain d’une nouvelle série de bombardements sur les infrastructures énergétiques de leur pays. 

Ces attaques provoquent « un nouveau niveau de besoins » humanitaires pour la population, a affirmé à New York le chef de l’agence humanitaire de l’ONU. 

« Depuis octobre, les attaques prolongées contre les infrastructures énergétiques de l’Ukraine ont créé un nouveau niveau de besoins qui touche tout le pays et qui aggrave les besoins provoqués par la guerre », a déclaré Martin Griffiths devant le Conseil de sécurité de l’ONU. 

Pour sa part, le président Volodymyr Zelensky a diffusé trois vidéos de lui dans le Donbass, une région dont Moscou a revendiqué l’annexion en septembre, sans pour autant la contrôler totalement. 

« Le plus difficile » 
« L’est de l’Ukraine est l’axe [du front] le plus difficile », a dit M. Zelensky à des militaires à l’occasion de la Journée des forces armées. « Merci pour votre résilience », a-t-il ajouté, avant de remettre des décorations à certains de ces hommes. 

M. Zelensky se rend régulièrement près du front, chose que le maître du Kremlin n’a jusqu’ici jamais faite, préférant les visioconférences de son bureau ou de sa résidence. 

La prise de Bakhmout constituerait enfin un succès pour les Russes, qui, depuis l’automne, essuient les revers, forcés à des retraites dans le nord-est et le sud. 

Devant la multiplication de ces défaites humiliantes, le Kremlin a aussi décidé, depuis octobre, de concentrer ses attaques sur les installations énergétiques ukrainiennes, privant d’électricité, voire d’eau et de chauffage, la population, au moment même où l’hiver arrive avec ses températures sous zéro, sa neige et sa glace. 

Mardi, encore, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a expliqué ces « frappes massives » par la nécessité de « réduire le potentiel militaire de l’Ukraine ». 

Si le Kremlin ne cesse de jurer qu’il viendra à bout de la résistance ukrainienne, les derniers mois se sont avérés très difficiles pour les militaires russes face à des Ukrainiens motivés et armés par leurs alliés occidentaux. 

Échec stratégique [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier,

Stanislav Doshchitsyn - Agence France-Presse à Kiev
 Le Devoir, le 7 décembre 2022

mardi 6 décembre 2022

Jour 286 - La Russie jure de poursuivre son offensive malgré les nouvelles sanctions


La Russie a assuré lundi que le plafonnement du prix de son pétrole ne freinerait pas son offensive contre l’Ukraine, où ses frappes continuent de priver de nombreuses personnes d’électricité et de chauffage en plein hiver. 

La limitation du prix de vente du pétrole russe, une nouvelle sanction des pays occidentaux devant entrer en vigueur lundi, a pour objectif d’assécher une partie des revenus colossaux que Moscou tire de l’exportation de ses hydrocarbures et de diminuer ainsi sa capacité à financer son effort militaire. Mais des doutes existent quant aux effets à court terme de cette mesure qui plafonne à 60 $US le prix du baril russe, qui vaut environ 65 $US actuellement. Kiev juge cette limite insuffisante. 

« De telles mesures n’auront pas d’impact » sur l’intervention en Ukraine, a déclaré lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. L’économie russe « a toutes les capacités nécessaires » de financer son offensive. « En revanche, ces mesures auront sans aucun doute un impact sur la stabilité du marché mondial de l’énergie […] C’est un pas vers sa déstabilisation », a ajouté M. Peskov. 

L’activation d’un plafonnement coïncide avec l’entrée en vigueur lundi d’un embargo de l’Union européenne sur l’importation de pétrole russe acheminé par voie maritime. 

M. Peskov a prévenu que Moscou était en train de « préparer » des mesures de rétorsion, mais il n’a pas donné de précisions. Le Kremlin a déjà affirmé qu’il ne livrerait plus de pétrole aux pays qui adopteraient le plafonnement. 

En attendant de constater l’effet éventuel de cette mesure, les Ukrainiens continuent de souffrir des coupures d’électricité en plein hiver, conséquence de récents bombardements russes ayant visé les infrastructures énergétiques. Lundi, la situation restait « difficile », selon l’opérateur national Ukrenergo, avec des « coupures qui persistent » en raison de « dégâts considérables ». 

Poêles à bois 
À Borodianka, une ville au nord-ouest de Kiev recouverte de neige et de verglas, de grandes tentes équipées de poêles à bois ont été installées pour permettre à la population de se réchauffer ou de cuisiner lorsque le courant vient à manquer. 

« L’électricité est coupée pendant quatre heures [de suite], parfois six heures », raconte un de ses habitants, Serguiï, avant de déchirer les pages d’un vieux livre pour confectionner un allume-feu. 

À côté, un homme barbu coupe du bois avec une hachette pendant qu’une femme roule de la pâte pour faire de petits pains farcis. Le feu ronronne, un samovar est posé sur le poêle pour réchauffer l’eau. 

« Le plan est simple : on a du bois et on s’assied ici », dit Serguiï. Mais il redoute des coupures encore plus longues qui seraient « très dures, surtout pour les enfants ». La perspective de nouvelles frappes russes sur le réseau énergétique fait craindre un hiver particulièrement rude pour la population et une nouvelle vague de réfugiés quittant l’Ukraine. Les bombardements continuent aussi de semer la mort. « 

Cette nuit, trois missiles ont touché un site industriel de Kryvyï Rig », dans le sud de l’Ukraine, a déclaré la présidence ukrainienne, précisant qu’une personne avait été tuée et trois, hospitalisées. 

« Leadership et courage » [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier,

Agence France-Presse à Moscou 
Le Devoir, 6 décembre 2022

lundi 5 décembre 2022

Jour 285 - Ukraine: plus de 500 localités toujours sans électricité


Plus de 500 localités ukrainiennes se trouvaient dimanche toujours sans électricité, à la suite de frappes russes ces dernières semaines qui ont largement endommagé le réseau électrique national, a indiqué un représentant du ministère de l’Intérieur. 

« L’ennemi continue d’attaquer les infrastructures essentielles du pays. Actuellement, 507 localités dans huit régions de notre pays sont coupées de l’alimentation électrique », a déclaré à la télévision ukrainienne Yevgueniï Yénine, premier vice-ministre de l’Intérieur. 

Dans le détail, « la région de Kharkiv est la plus touchée, où 112 villages sont isolés ; dans les régions de Donetsk et de Kherson : plus de 90 ; la région de Mykolaïv : 82 ; la région de Zaporijjia : 76 ; la région de Lougansk : 43 », a-t-il précisé. 

Samedi, les autorités ukrainiennes avaient de nouveau exhorté les civils à tenir bon malgré des conditions de vie qui se détériorent. 

« Il faut tenir », avait lancé à la télévision le gouverneur de la région de Mykolaïv (Sud), Vitaliï Kim, alors que, plusieurs fois par jour, les coupures de courant plongent des millions d’Ukrainiens dans le noir, sans compter le froid qui s’installe dans les foyers, les températures étant négatives depuis plusieurs jours. 

La perspective de nouvelles frappes russes sur le réseau énergétique ukrainien fait craindre un hiver particulièrement compliqué pour la population civile et une nouvelle vague de réfugiés hors du pays. 

Pour lire l’article en entier, 
https://www.ledevoir.com/monde/europe/773389/plus-de-500-localites-toujours-sans-electricite-en-ukraine 

Agence France-Presse à Kiev, 
Le Devoir, le 4 décembre 2022

dimanche 4 décembre 2022

Jour 284 - Plafonnement du pétrole russe: insuffisant pour l’Ukraine, inacceptable pour la Russie


(Kyiv) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jugé insuffisant samedi le plafonnement du prix de baril de pétrole russe à 60 dollars, décidé la veille par les pays de l’UE, du G7 et de l’Australie, estimant qu’il ne s’agissait pas d’une « décision sérieuse », Kyiv suggérant un prix deux fois plus bas. 

La Russie a de son côté affirmé qu’elle « n’accepterait pas » ce plafonnement qui doit être mis en place dans les prochains jours pour limiter les moyens financiers de Moscou dans son invasion de l’Ukraine. 

Le cours du baril de pétrole russe (brut de l’Oural) évolue actuellement autour de 65 dollars, soit à peine plus que le plafond européen, impliquant donc un impact limité à court terme. 

Dans la matinée, Kyiv s’était pourtant dit satisfait d’un tel mécanisme contraignant, voulant croire tôt ou tard à la « destruction » de l’économie russe sous le poids des sanctions internationales. « Il aurait fallu abaisser (le prix plafond) à 30 dollars pour détruire (l’économie russe) encore plus rapidement », avait toutefois précisé le chef de cabinet de la présidence ukrainienne, Andriï Iermak. 

Mais en soirée, le président Zelensky a adopté un position nettement plus critique envers les Occidentaux. 

« Position faible » 
« Ce n’est pas une décision sérieuse de fixer une telle limite pour les prix russes, ce qui est tout à fait confortable pour le budget de l’État terroriste », a-t-il affirmé, selon les services de la présidence.« La Russie a déjà causé des pertes colossales à tous les pays du monde en déstabilisant délibérément le marché de l’énergie. Et le monde ne peut pas oser » faire un « véritable désarmement énergétique » de Moscou, a-t-il regretté. « C’est une position faible », a-t-il martelé. 

Un plafonnement critiqué à Kyiv et rejeté par Moscou.« Nous n’accepterons pas ce plafond », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences russes, alors que Moscou avait déjà prévenu qu’il ne livrerait plus de pétrole aux pays qui adopteraient cette mesure.  Dans cette première réaction de Moscou, 

M. Peskov a toutefois affirmé que la Russie s’était « préparée » en amont « pour un tel plafond », sans donner plus de détails. 

Vendredi, les 27 pays de l’Union européenne, le G7 et l’Australie s’étaient mis d’accord sur « un prix maximum de 60 dollars américains pour le pétrole brut d’origine russe transporté par voie maritime », selon les termes d’un communiqué commun. 

Le mécanisme entrera en vigueur lundi « ou très peu de temps après », ont précisé le G7 et l’Australie. C’est aussi ce jour-là que débute l’embargo de l’UE sur le pétrole russe acheminé par voie maritime qui va déjà supprimer les deux tiers de ses achats de brut à la Russie. 

Ainsi, seul le pétrole vendu par Moscou à un prix égal ou inférieur à 60 dollars pourra continuer à être livré. Au-delà de ce plafond, il sera interdit pour les entreprises de fournir les services permettant le transport maritime (fret, assurance, etc…). 

L’Allemagne et la Pologne ayant par ailleurs décidé d’arrêter leurs livraisons via un oléoduc d’ici à la fin de l’année, en plus de l’embargo européen, les importations russes totales seront touchées à plus de 90 %, selon les Européens. 

« En temps voulu » [...]
Pour lire la suite et l’article en entier,

Daria Andrievska à Kiev et Daniel Aronssohn à Bruxelles 
Agence France-Presse 
La Presse, le 3 octobre 2022