samedi 17 mai 2014

Le soupir du samedi




« Le rire, comme les essuie-glaces,
permet d’avancer même s’il n’arrête pas la pluie. »

Gérard Jugnot


vendredi 16 mai 2014

Le sourire du vendredi




«L’espérance, c’est sortir par un beau soleil et rentrer sous la pluie.»
Jules Renard

jeudi 15 mai 2014

Le sourire du jeudi




Dans l’or du couchant,
ils nagent en silence,
pareils à deux amants
qui songeraient l’un et l’autre :
« Former un couple,
c’est n’être qu’un.
Mais lequel ? »

mercredi 14 mai 2014

Le sourire du mercredi





« Si vous avez construit des châteaux derrière les nuages,
votre travail n’est pas vain,
c’est là qu’ils doivent être.
À présent, donnez-leur des fondations. »

Henry David Thoreau

mardi 13 mai 2014

Les nuages du mardi




« Les nuages nagent comme des enveloppes géantes,
comme des lettres que s’enverraient les saisons.»

Ismaïl Kadaré

lundi 12 mai 2014

Les souhaits du lundi




« Je vous souhaite des passions.
Je vous souhaite des silences.
Je vous souhaite des chants d'oiseaux au réveil
et des rires d'enfants.
Je vous souhaite de résister à l'enlisement, à l'indifférence,
aux vertus négatives de notre époque.»

Jacques Brel  

dimanche 11 mai 2014

Le clin d'oeil du chat (22)




La fête des Mères

Je n’aime pas la fête des Mères. Je déteste le concert d’éloges qui remplit les pages des journaux les deuxièmes dimanches de mai, comme si les mères étaient toutes des modèles de vertu. Mais voyons donc ! Il y a des mères ingrates qui n’aiment pas leurs enfants, des mères menteuses qui se pensent au-dessus de toutes les vérités, des mères paresseuses qui négligent leurs petits, il y a même des mères criminelles qui n’hésitent pas à tuer leur progéniture.

Ma mère, par exemple. Elle n’a tué personne à ma connaissance à part quelques moustiques, mais elle est loin d’être exemplaire. Bon, vous me direz que ce n’est pas une vraie mère, qu’elle n’est qu’une mère d’occasion, la fausse mère d’un chat… Pourtant, elle a tout fait pour me persuader du contraire. Elle m’a appris à lire et à écrire, comme si j’étais un petit d’homme, elle a nié ma condition de félin jusqu’à me dissuader de chasser les oiseaux. Vous imaginez le traumatisme que j’ai dû subir, et les séquelles avec lesquelles j’ai dû poursuivre mon existence. Impossible de discuter de mes lectures avec mes semblables, impossible de ronronner avec mes amis félins de peur de chanter faux, impossible d’être l’ennemi des oiseaux. Je ne suis bien ni avec les chats, qui me croient pédant, ni avec les oiseaux, qui ne me craignent même pas, ni avec les humains, qui me jugent inadapté.

Oui, inadapté, je le suis et le resterai. Si j’ai appris à ronronner, c’est bien plus pour faire plaisir à ma mère que pour respecter ma nature profonde. J’ai fait ça un matin d’été, alors que les premières lueurs du jour pénétraient par la fenêtre. L’air était si bon que je n’ai pas pu me retenir de soupirer de plaisir. Ma mère, réveillée par ce murmure, s’est tout de suite réjouie d’entendre une manifestation de plaisir de ma part. Elle s’est empressée de caresser le petit espace sacré entre mes deux oreilles, ce qui a eu pour effet immédiat un redoublement de plaisir sonore. Et voilà, j’étais piégé, je ne pourrais plus jamais soupirer d’aise sans lui faire part de mon bonheur de vivre.

Il en est ainsi avec les mères, vous leur donnez un peu de vous-même et elles se croient en droit d’attendre tout le reste. Ce sont d’éternelles insatisfaites, des dictatrices de plaisirs. Lorsqu’elles entreprennent votre éducation, elles vous veulent irréprochable, ni plus ni moins que parfait. Remarquez, je n’aurais pas été plus chanceux avec ma mère biologique, elle qui m’a abandonné dès mon plus jeune âge. Et s’il n’y avait pas eu une paire d’humains vivant dans une maison pour me recueillir, il est fort probable que je n’aurais pas pu survivre au-delà de ma première année. Ma mère adoptive m’a forcé à manger des croquettes, m’a obligé à fraterniser avec les deux autres chats de la maisonnée, mon père m’a traîné chez le vétérinaire quand j’ai été malade, lequel en a profité pour me stériliser. Bref mes parents se sont improvisés comme tels, probablement pour se déculpabiliser de n’avoir pas eu d’enfants.

Alors, n’attendez pas que je sois plus indulgent le mois prochain quand on fera l’éloge des pères. Pour moi, ces fêtes n’ont été instituées que pour flatter les humains dans leurs rôles de géniteurs, des rôles qu’ils et qu'elles se donnent par simple mimétisme. 

À la flatterie humaine, permettez que j’oppose la sincérité féline !