samedi 28 septembre 2013

Le sourire du samedi




« Quand on ne travaillera plus le lendemain des jours de repos,
la fatigue sera vaincue. »

Pierre Dac

vendredi 27 septembre 2013

Valeurs québécoises sous la loupe humorisitique de JB





De signes de piastre, d’humour et d’oubli
Une chronique signée Josée Blanchette,
publiée dans Le Devoir, le 27 septembre 2013

« Si je suis contente de la Charte ? Très. Surtout à cause du mot « valeurs ». Ce n’est pas un vain mot ; c’est un projet philosophique. Le sens primitif vient de vaillance, courage. Et ça en prend pour mettre nos valeurs à jour même si ce n’est jamais le bon moment, comme de passer chez l’optométriste pour évaluer sa myopie. Et tant qu’à être dans les sens premiers, hidjab, selon mon Dictionnaire des symboles, veut dire « ce qui sépare deux choses » en arabe, les damnés et les élus, les mécréants et les croyants, mais aussi l’intime de l’extime. Voilà peut-être ce qui dérange. Au Québec, la séparation ne passe pas la rampe.

On nous a parlé de bien des choses dans le sillage de cette Charte, mais jamais on ne définit ce que sont nos valeurs, hormis l’égalité homme-femme, la non-violence et la laïcité.

Je vis depuis 15 ans dans ce qui est probablement le quartier le plus multiethnique au Canada : des kippas, des turbans, des hidjabs, des djellabas, des saris, même des crânes de panthères, j’en croise chaque jour dans Côte-des-Neiges. Multicolore, multiculturel, l’anglais comme référent commun et l’indifférence mutuelle au ghetto de l’Autre résument bien ce que j’y observe.

Chacun pratique ses ablutions, érige ses symboles, autels bouddhistes par-ci, menora juive par-là, crucifix poussiéreux en haut, tapis de prière en bas. Et y a les voiles, quelquefois sur la tête de petites filles. J’évite de juger ce que je ne comprends pas, même si ça me trouble, parfois beaucoup, je l’avoue.

Mais je saisis l’importance du symbole, venu de loin, d’un temps reculé où il tenait lieu de texte, de foi. De tout temps, les religions se sont adressées à leurs brebis illettrées et « ignorantes » à travers une symbolique que tous reconnaissent et acceptent d’emblée : croire, espérer, aimer. Seuls les moines et les érudits avaient accès aux textes sacrés.

Même mon bon père Lacroix, médiéviste dominicain de 98 ans qui vit dans une bibliothèque où la Bible et le Coran coexistent, m’a affirmé qu’il enlèverait le crucifix à l’Assemblée nationale pour le remplacer par une colombe, symbole de paix. Moi, je crucifierais ce crucifix et lui riverais le clou avec le chaudron en aluminium de mon arrière-grand-père maternel, l’inventeur de la soupe aux pois Habitant. C’est peut-être ostentatoire (on dit ostentatouèèèère, nouveau sacre formulé par l’humoriste Pierre Brassard), mais c’est aussi de l’histouèèèèèère, cibouèèèèèère.

Je me souviens 
« On ne peut pas parler de valeurs sans penser au passé, me lance le père Lacroix. Nous sommes tous des héritiers. On ne peut pas créer de valeurs ; on les reçoit. »

En ce sens, mettre un enfant au monde nous force à définir notre échelle de valeurs, car nous désirons transmettre, nous perpétuer. Et l’Autre, l’étranger, nous incite à nous « remettre au monde ». Nous ne sommes pas nés chez Brault et Martineau ou Costco, entre l’allée des choux décoratifs en plastique et les voyages gratuits aux Bahamas. Les valeurs ne s’achètent pas en format géant ni en caisse de 12.

Si je devais définir nos valeurs du moment à un arrivant, je lui dirais : « D’abord, le signe de piastre, signe ostentatoire s’il en est. Nos temples sont des Dix30 et des Dollarama. Ensuite, l’humour. Nos prêtres sont des humoristes. Tu ne peux plus rien faire sans être plié en deux au Québec. Toi, c’est la prière, nous, c’est le rire. Et pour terminer, l’oubli. Nous avons oublié notre passé, nos vieux, notre histoire, et nous ne sommes pas fiers de notre culture. Voilà mon beau pays qui s’enlise en franglais dans l’amnésie à crédit. »

« Personne ne peut avoir d’affirmation absolue, me glisse sagement le père Lacroix. C’est une période de transition. Et c’est une crise nécessaire, une crise de maturité. »

Chose certaine, l’Autre serait bien moins menaçant si nous savions qui nous sommes et en tirions un brin d’orgueil.


Cap-des-Rosiers, P.Q.
Cet été, j’ai emmené mon B de presque 10 ans à la rencontre de cette majuscule placée entre son prénom et son nom de famille : le B des Blanchette/Blanchet, vieux de plusieurs siècles en ce pays. Au cimetière de Cap-des-Rosiers, face à la « mer », en Gaspésie, ils étaient tous là, nos ancêtres décédés à 40, 50 ans, après avoir enfanté une douzaine de descendants dans beaucoup de bruine et de larmes.

Le père de mon grand-père Alban, Tancrède, trônait au centre, la plus grosse pierre tombale, avec sa femme Berthe Packwood. Mon B et moi nous sommes assis et je lui ai murmuré : « Tu vois ? Ils sont tous ici ; c’est ici qu’ils vivaient, pêchaient, séchaient la morue, bûchaient le bois, se mariaient, mouraient. Ils étaient pauvres, pauvres comme une orange à Noël. » Pour la première fois, à cause du symbole, du granit froid, du phare, de la mer, du vent furieux, mon B a compris d’où venait son B, son essence. Et je crois bien qu’il ne l’oubliera plus.

Nous sommes des passeurs de valeurs, de sens, de culture, d’histoire, de temps, de paysages. C’est dans le recueil des chroniques du cinéaste Pierre Falardeau que j’ai retrouvé une des plus belles définitions de notre culture, un des piliers de nos valeurs. Falardeau parle d’amour physique du pays : « Pour moi, c’est ça, la culture québécoise. C’est un contact direct, physique, profondément sensuel avec cette terre d’Amérique. La culture, c’est un paysage qui te serre le coeur. C’est une montagne, un lac, une vallée qui remonte du fond de ta jeunesse. La culture québécoise, c’est un vers de Gaston Miron, une image de Pierre Perrault, la couleur de la neige dans un tableau de Clarence Gagnon. La culture, c’est aussi l’odeur de la cuisine de ma mère. C’est le hockey à la télévision, le samedi soir, frais lavé, frais peigné dans ton pyjama en flanellette qui sent le savon et le vent. »

Et si je vous disais que dans cette crise de valeurs, j’ai le mal du pays et de la corde à linge, mal de nous voir si peu fiers d’une misère dont nous nous sommes affranchis mais qui nous a édifiés, et dont l’un des symboles les plus naïfs demeure ce chapelet sur la corde à linge.

Je vous parle de vent. De vent dans les voiles.

***
 

Pour lire les ajouts coups de cœur de la chroniqueuse, ouvrez le lien :

jeudi 26 septembre 2013

Bonheur de lecture




« Je jouis infiniment de la beauté douce et tranquille de cette fin d’été, de ce début d’automne. Il y a, en cette saison, un parfum de mélancolie émouvante, suave, dont je me sens profondément imprégné. J’ai l‘impression qu’en cette saison quasiment crépusculaire, les âmes sont meilleures et les cœurs plus sensibles… Et pourtant, on continue à se battre. »

Henry Lange 
Paroles de Poilus - Lettres et carnets du front , lettre 2, 5 octobre 1917

Pour en savoir plus sur l'auteur:

mercredi 25 septembre 2013

La pensée du mercredi






« Si la vie est immédiate et verte au bord des étangs, 
pour la rejoindre, il nous faut d'abord rejoindre 
ce qui en nous est comme de l'eau, 
comme de l'air, comme du ciel. »

Christian Bobin

mardi 24 septembre 2013

Le sourire du chat





« De tous ceux qui n’ont rien à dire,

les plus agréables sont ceux qui se taisent.»
Coluche

lundi 23 septembre 2013

Le bonheur, un héritage familial ?






Existe-t-il un gène du bonheur ?
Article de Michel Lejoyeux publié le 17 septembre 2013
dans Psychologies.com

« On n'est pas loin d'avoir trouvé le gène du bonheur. La découverte peut, selon la manière dont on l'envisage, intriguer ou inquiéter.Beaucoup des éléments de notre personnalité et de notre humeur sont pour partie contrôlés par les gènes. Pour le dire simplement, quand nous ne nous sentons pas colérique, solitaire, quand nous avons envie d’aller vers les autres, c’est peut-être que les molécules de notre cerveau et indirectement les gènes fonctionnent bien.

Les chercheurs de l’université de Caroline du Nord ont demandé à 80 volontaires de décrire leur niveau de bonheur et de satisfaction face à leur vie. Puis, ils ont étudié les gènes de ces volontaires. Ces travaux sont à la limite de la science et de la science fiction. Ils suggèrent quand même que certaines conformations génétiques sont plus associées au plaisir et à la bonne humeur que d’autres. Il pourrait exister des marqueurs biologiques du bonheur comme il en existe de l’inflammation, des maladies cardiovasculaires ou du diabète. Pourra-t-on un jour être prédictif et dire à une personne qu’elle a ou non un risque d’être heureuse ou malheureuse ?

On pourrait aussi imaginer des stratégies psychologiques différentes, selon que l’on est programmé pour la bonne ou la mauvaise humeur. Celles et ceux qui sont plutôt programmés pour la morosité pourraient développer des stratégies plutôt sur le mode de l’affrontement des difficultés.

Deux autres enseignements peuvent être tirés de ces études.
Le premier est que notre relation au bien-être et au bonheur n’est jamais si éloignée de celle de nos parents et de nos grands-parents. Nous apprenons des générations qui nous précèdent et nous enseignons à nos enfants en leur transmettant des paramètres biologiques et psychologiques une relation au monde.

L’autre leçon à tirer de tout cela est que les gènes, s’ils existent, ne sont jamais les seuls impliqués. Il y a toujours une interaction entre notre psychologie, notre environnement et notre biologie. Donc, pas de fatalisme, mais plutôt une incitation à « faire » avec sa biologie, à mieux se connaître et à regarder dans sa famille pour trouver d’autres pistes. »

dimanche 22 septembre 2013

Premier jour de l'automne




« Les arbres jettent l'or de leurs feuilles par les fenêtres de l'automne.»

Sylvain Tesson