samedi 22 juin 2013

Une bonne raison de fêter



Une bonne raison de fêter le Québec
Chronique de Stéphane Laporte publiée dans La Presse, le 22 juin

Les deux maires des deux plus grosses villes du Québec ont dû démissionner à cause du parfum de corruption qui flottait autour de leurs administrations. Comble de l'ironie, leurs deux remplaçants ont dû démissionner aussi, toujours à cause de la nauséabonde magouille.

Certains commentateurs disent que nous traversons l'une des périodes les plus sombres de l'Histoire du Québec, moi, au contraire, je trouve que nous vivons une période de grande lumière. Comme dans faire la lumière sur quelque chose. 
Les années sombres, ce sont toutes ces années où les citoyens se sont fait voler par des dirigeants sans scrupules.  Voilà qu'enfin, on agit. Voilà qu'enfin, la police débarque. Réjouissons-nous d'être conscient du mal qui nous dévore, c'est la première étape de la guérison.

Faut surtout pas se décourager parce qu'on parle de corruption. C'est en taisant ce mot qu'on lui permet de se propager.  La nommer,  c'est la seule façon de la combattre.  Bien sûr, ça permet aux pratiquants du Québec bashing de s'en donner à coeur joie. Vous pouvez bien remplir la tête du Bonhomme Carnaval d'enveloppes brunes et décrire Montréal et Laval comme des villes de débauches, ici, on agit. 

Si Toronto est capable de tolérer un maire sur qui pèsent de lourds soupons, good for them! Nous, on ne fait pas semblant.  Le maire fait scandale,  au suivant! Le maire intérimaire fait scandale, au suivant du suivant! On finira bien par trouver un pur. Quoique c'est loin d'être évident.

Cette lutte à la corruption est une prise de conscience collective. Comme toute prise de conscience, ça fait mal. Mais c'est la seule façon de se faire du bien, un jour.  
Les carrés rouges avaient raison. Les gens au pouvoir ont détourné l'argent du peuple; avant de demander d'autre cash au peuple, arrangez-vous donc pour que l'argent remis serve vraiment à l'éducation, à la santé, à la construction. Tout l'argumentaire des manifestants du printemps érable reposait là-dessus. Si l'argent allait à la bonne place, tout le monde aurait sa place au soleil.

Le 24 juin, nous avons une très bonne raison de fêter.  Fêtons l'éveil d'une conscience sociale. Ce besoin d'honnêteté qui nous honore. Trop de collectivités refusent d'ouvrir la boîte de Pandore, nous on déroule le rebord. C'est peut-être innocent de notre part, mais vaut mieux être innocent que coupable. Bien sûr, nous n'enrayerons jamais totalement la corruption.  Là où il y a des hommes, il y aura toujours de l'hommerie,  mais j'ai bon espoir que nous parviendrons à établir un système plus juste, où le mensonge sera l'exception, et non la règle.  

Cette lutte anti-corruption que nous vivons intensément, en ce moment, marquera les générations à venir, c'est certain.

Tous les enfants et les ados qui voient défiler au banc des accusés la gang des vieux chums corrompus, porteront en eux le même désir : celui de ne pas leur ressembler. Surtout pas! Il y a, chez ces témoins de la commission Charbonneau, une résignation repoussante, une acceptation de l'injustice dégoûtante, un égoïsme assumé indigne de leurs fonctions. 

Le Québec est en train de se libérer la conscience.  C'est une démarche essentielle dans le processus d'émancipation d'une nation. Dieu sait ce qu'une jeunesse à la conscience libre, sera capable d'accomplir? Sûrement beaucoup plus qu'une vieillesse qui ne voyait, en chaque projet, que la possibilité de faire avancer son petit intérêt personnel, de collecter son trois pour cent. 

Toutes ces accusations ajoutent au cynisme ambiant. Les Québécois vont se méfier plus que jamais de leurs gouvernants. C'est une bonne chose.  Quand on se méfie d'une route sinueuse, on a moins de chance de prendre le clos.  Les candidats aux postes de direction devront montrer patte blanche. Ni Duplessis ni Applebaum n'avaient compris qu'on ne tolérerait plus des gens louches à la mairie. Espérons que les prochains intérimaires et permanents ont saisi le message.

Une société qui survit est une société qui se soigne.  Plutôt que de s'éteindre dans l'indifférence, le Québec a choisi de prendre un traitement choc. Certains disent que ça paraît mal à l'étranger de voir tous ces maires dans le siège arrière de l'auto de police. À court terme, peut-être. À long terme, sûrement pas. Ce n'est pas seulement une image honteuse, c'est aussi une image de justice.  La victoire du bien. Personne n'a cessé d'aller aux États-Unis parce que le président Nixon a été destitué. Au contraire. 

Je souhaite bonne fête à tous les Québécois. Je salue notre capacité d'indignation face aux révélations de la Commission Charbonneau. Je salue aussi notre volonté d'action, bien incarnée par les enquêteurs de l'UPAC. Ça sent déjà meilleur au Québec. 
Je nous souhaite une nouvelle génération de Québécois qui aura de plus nobles ambitions que d'empiler de l'argent dans les toilettes. Qui comprendra que rien n'a autant de valeur que le respect, et que le respect se gagne en respectant les autres. Tous les autres, pas justes les chums, tous les Québécois. C'est en prenant soins les uns des autres que nous deviendrons grands. 

Nous aurons toujours les leaders que nous méritons. Soyons vrais et nos leaders le seront.

Bonne Saint-Jean!
Vive la conscience libre du Québec!

http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/stephane-laporte/201306/21/01-4664048-une-bonne-raison-de-feter-le-quebec.php

vendredi 21 juin 2013

Journée internationale de la lenteur





« L'homme devrait mettre autant d'ardeur à simplifier
sa vie qu'il en met à la compliquer. »

Henri Bergson

jeudi 20 juin 2013

Le sourire du jour



«À quoi cela sert-il de
sourire?  Le sourire a exactement la même fonction que la  méditation et les postures les plus complexes du yoga. Quand on sourit réellement, de tout son être, on est placé entièrement dans le moment présent.  On ressent la joie de l'existence et  cela nous connecte à l'univers qui nous entoure.»

La pensée du jour m'a été fournie par Puce, la photo est celle d'une petite fille qui m'a fait cadeau de son sourire, il y a des lustres, lors d'un voyage au Guatemala. Je les remercie toutes les deux.

mercredi 19 juin 2013

Rêver sans dormir




« Ceux qui rêvent éveillés ont conscience de mille choses
qui échappent à ceux qui ne rêvent qu'endormis. »

Edgar Allan Poe

mardi 18 juin 2013

Une journée de la lenteur



« Hâte-toi lentement. »
Suétone



Je découvre ce matin qu’une journée de l’année est consacrée à la lenteur. C’est le  21 juin prochain que cette initiative aura lieu en cette année 2013.  Une pause dans notre quotidien surmené ? Un moment pour sourire et se détendre ? 

Un site à découvrir.


lundi 17 juin 2013

Le retour des chefs




Les bronzés font de la télé
Chronique de Stéphane Baillargeon publiée dans Le Devoir, le 17 juin 2013

« L’été commence et la télé d’été recommence, pour le pire et le pas pire. Dans le lot de qualité, il faut bien sûr considérer le retour en ondes ce soir de l’émission Les chefs ! de la chaîne ICI Radio-Canada Télé (sic).

Sur papier, mettons dans un bon vieux téléguide, la production a tout pour énerver. C’est bien une téléréalité et d’un genre des plus exploités, celui du concours pour apprentis cuisiniers. Au secours ! Et changeons de menu.

Dans les faits, au fil des épisodes, la compétition entre treize aspirants chefs s’est révélée fort agréable, avec plein de bonnes surprises, comme la découverte de produits locaux ou de techniques culinaires.

Ces atouts ne devraient pas beaucoup changer avec l’arrivée de la nouvelle animatrice Élyse Marquis en remplacement de Julie Bélanger. Honnêtement, le show pourrait se passer de meneuse de claque qui ne sert souvent, en gros, qu’à poser des questions plus ou moins béotiennes au coanimateur Daniel Vézina et à questionner les candidats sur leurs sentiments.

Mais, bon, la gentille animatrice demeure la seule femme de l’équipe puisque les trois juges en chef reviennent eux aussi, toujours aussi francs, toujours aussi exigeants. Jusqu’à maintenant, il n’y a d’ailleurs eu que des gagnants et, sauf erreur, une seule aspirante a pu se faufiler jusqu’en finale. Qui a dit que la cuisine n’était plus une chasse gardée masculine ? »

Pour lire la suite :

dimanche 16 juin 2013

Le clin d'oeil du chat




Morris le chat,
candidat en lice pour devenir maire au Mexique !

Article publié sur le site de Yahoo actualités, le 15 juin 2013

À Xalapa, au Mexique, deux étudiants ont lancé en campagne municipale un personnage fictif représenté par un chat. Ce chat, Morris, est la façon dont ses créateurs ont pensé à dénoncer la corruption et le laxisme de la classe politique locale. À grand renfort de réseaux sociaux, le chat a récolté bien plus de like sur sa page Facebook que son principal conccurent. 

Après un maire âgé de 4 ans, c'est au tour d'un chat de se présenter pour le poste de maire ! Il ne s'agit pas d'une blague, ce candidat est bien réel. Cette situation incongrue fait écho à la frustration provoqué par le laxisme des politiciens tire-au-flan. Deux étudiants ont en effet nommé Morris le Chat pour participer aux municipales de Xapala, une ville de l'est du Mexique, dans l'état de Véracruz. 

Morris, le "chatdidat" à l'élection qui se jouera le 7 juillet prochain, ne lésine pas en matière de communication. Le matou a une page Facebook ainsi qu'un compte Twitter dans lesquelles il promet de "se débarrasser des rats de la ville", désignant ainsi les politiciens corrompus. Au delà de cette initiative, son programme se résume à deux choses, propres aux chats : "Dormir et se relaxer". "Les candidats ne tiennent presque jamais leurs promesses ici", a déclaré Jair Cuevas, un des étudiants à l'origine de la campagne de Morris. "Notre candidat promet de dormir, manger, bâiller, de jouer dans la saleté et c'est ce qu'il va faire s'il gagne l'élection." 

Le félin en tête de la course aux likes
Le candidat à quatre pattes est devenu très populaire quand la presse locale en a parlé cette semaine, après que la page Facebook de Morris soit devenue virale. Vendredi après-midi, Morris avait plus d'adeptes sur Facebook (50 000) que n'importe lequel des candidats humain de la ville, écrasant Americo Zuñiga, qui est actuellement le favori dans la course à la mairie, par 20.000 "J'aime". (...)