Comment vivre sereinement dans un monde où
tout va mal ?
La question est
celle d’une lectrice du magazine français Psychologies
« C'est la
question que je me pose chaque matin au réveil quand je sens l'univers malade
peser sur ma vie comme un couvercle. On nous dit de "profiter de l'instant
présent", que ce serait la bonne attitude à avoir pour connaître le
bonheur. Mais, en même temps, on nous rend constamment soucieux pour notre
avenir : la planète est en danger, nos conditions de vie et celle de nos
enfants se dégradent, le pouvoir d’achat est en chute libre… Comment arriver à
profiter de la vie dans ce contexte très anxiogène ? »
La réponse de Christophe Fauré (voir plus
bas)
« Écoutez
attentivement les nouvelles du matin. Que disent-elles ? A de rares exceptions,
il ne s’agit que d’accidents, de décès, de catastrophes, de difficultés, de
tension. Elles ne véhiculent que de la lourdeur psychique ! On nous fait très
rarement part de bonnes nouvelles qui nous inspireraient, nous tireraient vers
le haut, nous donneraient envie de fournir le meilleur de nous même et de nous
dépasser pour autrui…
Le conditionnement
médiatique a un effet pervers car il agit comme des suggestions hypnotiques : à
force d’entendre répéter encore et encore des messages négatifs, nous finissons
par les intégrer au niveau inconscient et nous y réagissons émotionnellement
par une forme d’abattement.
Faites
l’expérience : pendant un mois, éteignez votre télévision, éteignez votre
radio, cessez de lire les journaux et regardez si,premièrement le monde s’en
porte plus mal et deuxièmement, si vous n’allez pas mieux...
Qu’on soit clair
: ce n’est pas faire la politique de l’autruche. En effet, si toutes ces
informations négatives vous poussaient concrètement à l’action pour que les
choses changent (vous engager politiquement ou au niveau associatif, donner de
votre temps pour défendre une cause… etc), alors oui, ces informations auraient
un impact positif : elles vous permettraient de vous mettre en mouvement. Mais
que se passe-t-il en réalité ? Que faisons nous de ces informations ? Rien. Ou
presque.
Elles ne font que
se déposer en nous, consciemment et inconsciemment, sans que nous puissions y
faire quoi que ce soit. Que se passe-t-il alors ? Comme nous ne pouvons agir
concrètement sur les affaires du monde, toutes ces nouvelles catastrophiques
induisent en nous, jour après jour, un sentiment d’impuissance, nous donnant
une impression de perte de contrôle et de fatalité. Triste résultat, n’est-ce
pas ?
Comprenez alors
que vous avez réellement le pouvoir de bloquer le flot chaotique de ces
informations négatives.
En fait, à vouloir, à tout prix, « être au courant »
des affaires du monde, on se trouve happé et on se déconnecte émotionnellement
de sa réalité immédiate. Au lieu de vous alarmer sur la pauvreté dans le monde,
demandez-vous plutôt : quelles actions concrètes puis-je accomplir contre la
pauvreté dans mon quartier ? Qu’est-il possible de mettre en œuvre, ici et
maintenant, dans mon environnement immédiat ?
Là, vous ne
subirez pas passivement l’impuissance du non-agir. Le Dalaï lama affirme que le
premier pas pour faire cesser la guerre dans le monde est de faire cesser la
guerre en soi. Quelles sont alors les zones de conflits ou de mal être dans mon
existence présente, avec mes proches, mes collègues, mes amis ? Comment y
remédier ? Que puis-je y faire maintenant ? Voilà les véritables questions ?»