samedi 27 mai 2023

Jour 458 - Frappe russe sur une clinique à Dnipro, bombardements en Russie



(Kyiv) L’Ukraine a de nouveau été visée vendredi par des salves de missiles russes, avec notamment une clinique touchée à Dnipro où au moins deux personnes ont été tuées et 30 blessées, une frappe dénoncée par le président Volodymyr Zelensky comme un « crime contre l’humanité ».

À Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov a évoqué le conflit en cours avec l’envoyé spécial chinois Li Hui, qui s’était rendu le mois dernier à Kyiv. Il a affirmé que la Russie souhaitait un règlement politique mais que « l’Ukraine et ses soutiens occidentaux mettaient de sérieux obstacles à la reprise des pourparlers de paix ». 

La Russie a par ailleurs fait état pour la cinquième journée consécutive de bombardements ukrainiens sur la région russe frontalière de Belgorod, ainsi qu’une frappe de drones à Krasnodar, à 200 km de la Crimée.    

À Dnipro, « il y a déjà 30 blessés, dont deux enfants. Nous n’avons toujours aucun contact avec trois personnes qui ont pu se trouver là-bas », a indiqué le gouverneur Serguiï Lyssak, précisant que deux hommes avaient également été tués.

Le président ukrainien a publié des images sur lesquelles on peut voir des bâtiments partiellement détruits et surmontés de panaches de fumée noire. D’autres vidéos montrent des sauveteurs aidant des personnes au visage ensanglanté à s’échapper de la clinique à travers des couloirs pleins de décombres. 

« Une nouvelle attaque de missiles russes, un nouveau crime contre l’humanité », a dénoncé Volodymyr Zelensky. Selon la première dame Olena Zelenska, il s’agissait d’une clinique de soins psychiatriques. 

Selon le gouverneur Serguiï Lyssak sa région a été «massivement attaquée » pendant la nuit « avec des missiles et des drones ». 

La Russie visée en retour 
La municipalité de Kyiv a elle aussi fait état dans la nuit d’une 13e attaque aérienne russe sur la capitale depuis début mai, avec cette fois-ci des missiles de croisière lancés par des bombardiers stratégiques Tu-95 depuis la région de la mer Caspienne. 

« Selon des informations préliminaires, toutes les cibles ennemies dans l’espace aérien de Kyiv ont été détectées et détruites », a-t-elle ajouté.

Sur l’ensemble du territoire, l’état-major ukrainien a relevé 55 attaques aériennes russes, dont l’une a notamment endommagé un barrage dans la région orientale de Donetsk, faisant courir « un grand danger d’inondation ». 

L’armée russe a confirmé avoir mené des frappes nocturnes sur l’Ukraine, assurant avoir visé des « sites de stockage de munitions » et avoir « touché tous les sites désignés ».

Moscou a aussi fait état de bombardements ukrainiens sur la région frontalière de Belgorod, qui a subi des dizaines de tirs d’artillerie lors des dernières 24 heures, selon le gouverneur Viatcheslav Gladkov. 

Ces tirs, qui ont entraîné des dégâts matériels sans faire de victimes, ont notamment visé le village de Kozinka, dans le district de Graïvoron, où avait eu lieu en début de semaine une incursion de combattants armés venus d’Ukraine.   

Le district Belgorodski, qui entoure la capitale régionale Belgorod, a été frappé par 14 tirs, notamment de drones, dont l’un a lâché une bombe sur un bâtiment administratif, endommageant sa toiture et faisant exploser les vitres. 

À Krasnodar, ville de plus d’un million d’habitants dans le sud de la Russie, des bâtiments ont été endommagés par la frappe de deux drones, qui n’ont pas fait de victimes. 

Choix « irresponsables » de Moscou [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Anna Malpas 
Agence France-Presse 
La Presse, le 26 mai 2023

vendredi 26 mai 2023

Jour 457 - Nouveaux bombardements nocturnes sur Kyiv


(Kyiv) Les forces russes ont à nouveau bombardé Kyiv dans la nuit de jeudi à vendredi, a annoncé l’administration civile et militaire de la ville, selon qui tous les missiles ont été interceptés et détruits. 

« Encore une attaque aérienne sur Kyiv, la 13e d’affilée depuis début mai ! Et comme toujours, de nuit », a indiqué l’administration sur son compte Telegram. Selon elle, des missiles de croisière ont été lancés par des bombardiers stratégiques Tu-95MS venus de la région de la mer Caspienne. 

 « Selon des informations préliminaires, toutes les cibles ennemies dans l’espace aérien de Kyiv ont été détectées et détruites », a-t-elle ajouté. 

Dans son point matinal quotidien, l’état-major ukrainien a fait état de 55 attaques aériennes russes au cours de la journée écoulée, dont 36 par des drones explosifs, et de quatre attaques de missiles. 

« Un missile S-300 a frappé un barrage dans la zone de Karlivka de la région de Donetsk », a précisé l’état-major. « En conséquence, il existe un grand danger d’inondation des communautés environnantes », a-t-il ajouté, précisant avoir en revanche intercepté tous les projectiles lancés lors des raids aériens. 

Par ailleurs, en Russie, une « détonation » a provoqué des dégâts dans un immeuble à Krasnodar, une ville proche de la Crimée, sans faire de victime, selon les autorités locales citées par l’agence Ria Novosti. 

Un média prorusse, Readovka, a publié sur sa chaîne Telegram une photo d’un immeuble dont le dernier étage ainsi que le toit sont endommagés et noircis.

« La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête », a déclaré sur Telegram le maire de Krasnodar, Evguéni Naumov, ajoutant que le toit d’un immeuble voisin avait également été endommagé. 

Début mai, la Russie a été secouée par une série d’attentats et de sabotages, avec notamment le déraillement de deux trains de marchandises et un incendie dans un dépôt pétrolier dû à une attaque de drone. Et lundi, deux groupes armés se disant russes ont attaqué depuis l’Ukraine la région russe de Belgorod, la plus grave incursion depuis le début de la guerre. 

Pour relire l’article, 

Agence France-Presse 
La Presse, le 26 mai 2023, publié à 0 h13

mercredi 24 mai 2023

Jour 455 -



Le blogue Les humeurs de Messidor fait une pause de deux jours. La guerre en Ukraine se poursuit, des êtres humains continuent à souffrir et à mourir, d’autres à résister pour survivre afin de reconstruire leur pays mis à feu et à sang pendant 454 jours. 

De retour le vendredi le 26 mai 2023 pour des infoarmations sur la suite.

mardi 23 mai 2023

Jour 454 - Une région frontalière en Russie ciblée par des rebelles


La région frontalière de Belgorod, en Russie, a été la cible d’une attaque d’une ampleur inédite, lundi, forçant l’évacuation de civils. Moscou n’a pas tardé à accuser Kyiv, qui rejette la faute sur des rebelles russes. Selon le Kremlin, cette nouvelle offensive sur son sol vise à « détourner l’attention » de la ville de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, dont il revendique le contrôle. 

Ce qu’il faut savoir: 
. La région russe de Belgorod a été le théâtre de combats lundi. 

. Selon le Kremlin, l’opération lancée lundi vise à « détourner l’attention » de la prise de Bakhmout.

. Selon les autorités russes, « un groupe de sabotage et de reconnaissance de l’armée ukrainienne » a pénétré dans le district de Graïvoron, situé à la frontière ukrainienne, lundi.

Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a indiqué que les affrontements avaient fait huit blessés parmi la population. Une vidéo vérifiée par le New York Times montre également des nuages de fumée près de la ville de Belgorod. 

« La situation reste extrêmement tendue, a déclaré M. Gladkov sur Telegram. Une grande partie de la population a quitté le territoire concerné. » 

Il s’agit de la dernière d’une série d’attaques qui ont eu lieu au cours des derniers mois dans cette région frontalière de la Russie – et la première à avoir pris une telle ampleur.

Accusé par Moscou, Kyiv a démenti toute implication dans l’offensive, rejetant la faute sur des rebelles russes engagés dans l’armée ukrainienne. 

L’opération a été revendiquée par la légion Liberté pour la Russie, un groupe de citoyens russes combattant aux côtés des forces ukrainiennes. « Le moment est venu de mettre fin à la dictature du Kremlin », a déclaré un homme se présentant comme le porte-parole du groupe sur Telegram. 

Mise sur pied au début de la guerre, la légion Liberté pour la Russie a déjà revendiqué d’autres actions dans la même région dans le but de libérer le peuple russe du régime de Vladimir Poutine. 

« C’est tout de même un mouvement très marginal », nuance le spécialiste Dominique Arel.

Selon lui, les gains de l’offensive lancée lundi sont moins militaires que symboliques. 

L’offensive] démontre une faiblesse de la Russie qui n’est pas capable de protéger ses propres frontières. C’est très gênant, très embarrassant pour elle. 

Dominique Arel, titulaire de la Chaire d’études ukrainiennes à l’Université d’Ottawa 

En réaction à l’attaque, le service de sécurité russe a annoncé l’entrée en vigueur d’un régime « antiterroriste » qui confère aux autorités des pouvoirs accrus pour mener des opérations armées, contrôler les civils ou évacuer les populations. 

« Les forces armées russes, aux côtés des gardes-frontières, de la Garde nationale et des services de sécurité, prennent toutes les mesures nécessaires pour éliminer l’ennemi », a affirmé le gouverneur Viatcheslav Gladkov.

Tentative de diversion ? 
Selon le Kremlin, l’attaque vise à « détourner l’attention » de la prise de Bakhmout. L’armée russe a revendiqué au cours du week-end la capture de cette ville clé située dans l’est de l’Ukraine au terme de mois de combats sanglants.

Lundi, le groupe paramilitaire Wagner, qui combattait aux côtés de l’armée russe, a annoncé qu’il retirerait complètement ses troupes d’ici le 1er juin. De son côté, Kyiv n’a pas confirmé la perte de Bakhmout, mais a admis ne plus contrôler que « certains bâtiments » dans la cité transformée en champ de ruines. 

Au cours des derniers mois, la bataille de Bakhmout est devenue centrale à l’opération militaire russe en Ukraine. D’un point de vue stratégique, la ville n’a pourtant pas une haute valeur, note Dominique Arel. 

Il semble que la stratégie russe [à Bakhmout] était d’épuiser ou de détruire les forces vives de l’armée ukrainienne. 
Dominique Arel, titulaire de la Chaire d’études ukrainiennes à l’Université d’Ottawa 

Or, il semble que le contraire se soit produit, « que la Russie, finalement, est tombée dans son propre piège ». En effet, les pertes ont été très lourdes du côté russe, en particulier au sein des troupes du groupe Wagner. 

« Cette armée privée de mercenaires a été dévastée au point qu’elle ne pouvait plus continuer », souligne Dominique Arel. 

Il est trop tôt pour dire jusqu’à quel point la chute de Bakhmout influencera le cours de la guerre, estime Dominique Arel. Or, la Russie s’en trouve vraisemblablement affaiblie à l’heure où l’Ukraine prévoit lancer une contre-offensive majeure. 

« La défense de Bakhmout remplit ses objectifs militaires », s’est félicitée la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar. 

« Le potentiel offensif de l’ennemi a été considérablement réduit, l’ennemi a subi d’énormes pertes et nous avons gagné du temps », a-t-elle poursuivi. 

Frappes sur Dnipro [...] 
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Léa Carrier 
La Presse, le 22 mai 2023, mis à jour à 23 h 32

lundi 22 mai 2023

Jour 453 - Zelensky récolte soutiens diplomatiques et aide militaire au Sommet du G7



(Hiroshima) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a obtenu dimanche de nouvelles promesses de matériel militaire ainsi qu’un soutien diplomatique « inébranlable » des pays du G7 à Hiroshima, au Japon, alors que les forces ukrainiennes semblaient subir un revers sur le champ de bataille de Bakhmout. 

Le chef d’État ukrainien est arrivé samedi à Hiroshima, quasiment au moment où Moscou revendiquait la capture totale de la ville ukrainienne de Bakhmout, théâtre de la bataille la plus longue et sanglante depuis le début de son invasion du pays en février 2022. 

Rencontrant notamment les chefs d’État et de gouvernement des sept démocraties les plus industrialisées, il a obtenu la promesse américaine de nouvelles livraisons de munitions, d’artillerie et de véhicules blindés d’une valeur de 375 millions de dollars, s’ajoutant au feu vert de Washington vendredi à la fourniture des avions de combat F-16 qu’il réclame depuis longtemps. 

Sa venue en personne dans la ville détruite en 1945 par une bombe atomique des États-Unis, et devenue depuis un symbole mondial de la paix, a aussi replacé l’invasion russe de l’Ukraine au centre des débats du G7, éclipsant d’autres thématiques du sommet comme les relations des pays du G7 avec la Chine. 

« En invitant le président Zelensky au Japon, nous avons montré la solidarité inébranlable du G7 avec l’Ukraine », a affirmé le premier ministre japonais Fumio Kishida, hôte du sommet. 

M. Zelensky s’est entretenu samedi et dimanche avec ses alliés européens au G7 et avec les dirigeants japonais et canadien, mais également avec le premier ministre indien Narendra Modi, qui lui a promis que l’Inde ferait « tout son possible » pour régler le conflit russo-ukrainien. 

L’Inde participera ainsi « à la restauration de l’ordre international fondé sur des règles dont toutes les nations libres ont manifestement besoin », s’est félicité le dirigeant ukrainien, qui cherche également à obtenir un soutien pour un plan de paix en dix points, concentré sur l’exigence du retrait de la Russie du territoire ukrainien. 

« La Russie doit retirer ses troupes », a martelé dimanche le chancelier allemand Olaf Scholz, prévenant que « la Russie ne devrait pas parier que si elle tient suffisamment longtemps, cela finira par affaiblir le soutien à l’Ukraine ». 

Après Modi, Lula ?
M. Zelensky pourrait aussi rencontrer dimanche en tête-à-tête le président brésilien Lula, très réticent jusqu’à présent à condamner l’invasion russe : il avait déclaré le mois dernier que les États-Unis devaient cesser « d’encourager la guerre » en Ukraine.

La venue de M. Zelensky à Hiroshima est « une manière de bâtir la paix », a pour sa part observé dimanche Emmanuel Macron devant des journalistes. 

Cela « évite une partition du monde entre ceux qui soutiennent clairement l’Ukraine et ceux qui disent soutenir la paix mais sans qu’on sache parfois ce que ça veut dire derrière », a poursuivi le président français. 

Rendez-vous avec Biden [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Étienne Balmer et Mathias Cena 
Agence France-Presse 
La Presse, le 21 mai 2023

dimanche 21 mai 2023

Moscou revendique Bakhmout, l’Ukraine refuse de concéder



(Moscou) Moscou a revendiqué samedi soir la capture totale de la ville de Bakhmout, épicentre des combats dans l’Est de l’Ukraine et théâtre de la bataille la plus longue et sanglante dans le pays depuis l’assaut russe en février 2022. 

« À la suite des actions offensives des unités d’assaut de Wagner, avec le soutien de l’artillerie et de l’aviation de l’unité “Sud”, la libération de la ville d’Artemovsk est totale », a affirmé le ministère russe de la Défense, en utilisant le nom soviétique de Bakhmout. 

La vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar avait affirmé plus tôt sur Telegram que les défenseurs ukrainiens contrôlaient toujours « certaines installations industrielles et infrastructures » et immeubles d’habitations, bien que « la situation (soit) critique ». 

L’annonce de Moscou fait suite à celle d’Evguéni Prigojine, patron du groupe paramilitaire russe Wagner, qui avait déjà revendiqué quelques heures plus tôt la capture de la ville, épicentre des combats.   

Si elle était confirmée, la prise de Bakhmout permettrait à la Russie d’afficher une victoire après une série de revers humiliants. Elle interviendrait aussi avant une contre-offensive d’ampleur que Kyiv dit préparer depuis des mois. 

Le président russe Vladimir Poutine a, dans la foulée du communiqué de son ministère de la Défense, félicité Wagner et l’armée pour « l’achèvement de l’opération (ayant permis de) libérer Artemovsk », selon un communiqué du Kremlin repris par des agences de presse russes, dont TASS. 

Rencontre Zelensky-Biden 
Cette revendication survient pendant une visite surprise du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Hiroshima (Japon) pour le Sommet du G7, où il doit rencontrer son homologue américain Joe Biden.

Ce dernier s’est dit « impatient » de rencontrer M. Zelensky, après avoir ouvert la voie à des livraisons futures d’avions de combat F-16 de fabrication américaine pour aider l’Ukraine à 
« se défendre » contre la Russie, a rapporté la Maison-Blanche.   

La rencontre est prévue dimanche un peu après 14 h (1 h, heure de l’Est), selon un haut responsable de la présidence des États-Unis. 

Depuis Bakhmout, Evguéni Prigojine – en conflit avec la hiérarchie militaire à Moscou – a souligné que la capture de la ville avait pris « 224 jours » et qu’il n’y avait « que Wagner ici », pas de troupes régulières de l’armée russe.

Selon lui, son groupe se retirera de la ville à partir du 25 mai et en laissera la défense à l’armée régulière, se tenant à disposition après rotation et entraînement pour des opérations futures de Moscou. 

Mission de paix du Vatican [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 20 mai 2023