samedi 18 janvier 2014

La citation du samedi




« Quand ils voient un miracle, la plupart ferment les yeux. »

Christian Bobin


vendredi 17 janvier 2014

La citation du vendredi

Ne dirait-on pas, à contempler le fleuve, 
que l'hiver est un souffleur de verre...





« Nous avons tellement recherché le confort,
tellement surproduit et pollué que la nature se venge.
Le prochain Noé portera des moufles,
des patins à glace et des stalactites dans sa barbe. »

Fréderic Beigbeder

jeudi 16 janvier 2014

Bon anniversaire !




Ce blogue a un an aujourd’hui. Et grâce à votre présence et à vos encouragements, il m’a permis de poursuivre ma patiente recherche de sens dans un océan de mots. Je remercie les auteurs, principalement des écrivains et des chroniqueurs, qui ont participé à leur insu à ma collecte de phrases signifiantes.

Un merci majuscule à Denis O qui, par ses critiques et son incitation à me faire moins discrète, m’a donné envie de remplacer mes bonheurs par mes humeurs, puis à rédiger des billets. Un merci vibrant à mes amies F et N qui m’ont encouragée à poursuivre dans cette voie. Merci aussi à Agathe qui m’a fait le cadeau de son appréciation. Sans oublier les gourmands et gourmandes qui suivent aussi mon blogue de cuisine.

Enfin, toute ma reconnaissance au chat Messidor, dont la présence discrète et la complicité silencieuse ne cessent de m’inspirer.


mercredi 15 janvier 2014

La citation du mercredi





« La liberté, c'est un cadeau qu'on se fait à soi-même. »
Louis Gauthier

mardi 14 janvier 2014

Bonheur de lecture


Cette photo est un passage de L'homme-joie, un livre de Christian Bobin


« Un vrai livre, c’est toujours quelqu’un qui entre dans notre solitude. »

Christian Bobin

lundi 13 janvier 2014

Le proverbe du jour




« La parole doit être vêtue comme une déesse
et voler comme un oiseau.»

Proverbe tibétain

dimanche 12 janvier 2014

Le clin d'oeil du chat (12)




Faire silence

J’ai bien cru que Messidor était malade. J’avais beau lui offrir mes meilleures caresses, le gratter entre les deux oreilles, lisser le contour de ses yeux, presser doucement ses moustaches, le chat ne répondait plus. Encore un peu et il porterait autour du cou l’écriteau «Fermé pour cause de mal à l’âme ».

Pendant plusieurs jours, il a opposé un silence farouche à mes questions. « Qu’est-ce qui ne va pas ? Es-tu souffrant ? C’est la déprime ? Est-ce que je peux faire quelque chose pour t’aider ?»  Il me regardait fixement sans mot dire comme s’il ne comprenait pas le sens de mes paroles.

Je n’étais pas sans savoir qu’il avait passé plusieurs heures devant le petit écran de mon ordinateur. Impatientée, j’ai osé consulter l’historique, afin de vérifier quelle direction prenaient ses lectures. J’ai fini par trouver un thème récurrent. En plus des dizaines de sites consacrés aux oiseaux, il avait fait plusieurs recherches sur la méditation et le désir de se retirer du monde* . De  plus, J’ai trouvé une intéressante entrevue ** avec le philosophe Pierre Zaoui sur la nécessité de faire silence et d’observer le monde. En voici un extrait :

« Pensez-vous que, à force de nous exprimer, de parler sans cesse, nous finissons par nous vider ?

Pierre Zaoui : Évidemment que l’on se vide complètement à trop parler ou à trop se montrer, mais le grand danger n’est pas là. Il réside plutôt dans le fait que, à force de ne rien garder, de parler sans arrêt, nous ne nous appartenons plus du tout. Si vous vendez tout, il ne vous reste rien. La discrétion nous protège de cela. Elle nous protège aussi des dérapages verbaux et de toutes les formes de parole pulsionnelle en exerçant une fonction d’arrêt, de suspension, notamment dans les coulées logorrhéiques, quand, par exemple, nous nous mettons à raconter compulsivement notre existence, nos moindres faits et gestes, nos commentaires sur autrui. Qu’est-ce que c’est que cette parole non adressée, cette parole crachée à n’importe qui ? C’est très embarrassant. Face à cette compulsion, la discrétion oppose un « tais-toi » salutaire et salvateur, une forme de ponctuation de la parole. C’est une virgule, un point, une respiration dans le langage qui laisse, à celui qui nous fait face, la place, la possibilité de s’exprimer. Elle rompt le monologue intérieur, ce flot de mots ininterrompu dont l’autre est exclu. 
Face au retrait parfois nécessaire et vital de la discrétion, il y a les autres, ceux qui peuvent nous reprocher, particulièrement en amour, de ne pas être assez transparents, voire de dissimuler nos pensées. »

J’ai trouvé cet extrait particulièrement révélateur du comportement de Messidor. Et cet autre aussi qui répond à une question essentielle :

« Si nous nous taisons, comment peut-il y avoir de la communication ?

Pierre Zaoui : L’écrivain Franz Kafa dit que l’humilité est la forme la plus haute de communication entre les hommes. Dans la discrétion aimante, la communication peut être extrêmement intense : quelqu’un vous écoute, ne dit presque rien et, par là même, vous permet d’élaborer une pensée, une histoire... C’est quelque chose de très intuitif et obscur qui prend la forme du silence. Non pas un silence qui se calfeutre et se protège de l’extérieur ou un silence vide dans lequel plus rien ne se passe et où le lien se dissout, mais un silence qui laisse la voie ouverte à tous les bruits du dehors. Un silence riche, en attente, qui ouvre la parole, fait lien, et dont nous sommes très redevables à l’autre. »

C’est ainsi que j’ai compris que le chat de la maison avait besoin de ce « tais-toi salutaire et salvateur», de cette retraite spirituelle qui sied si bien à la saison et que, par respect, je désire imiter

Merci Messidor. J’attendrai ton retour au monde… et le printemps !


* Faire une retraite spirituelle chez soi

** La discrétion a du bon

Merci à Josée Blanchette dont la dernière chronique dans Le Devoir (10/1/14) m’a permis de découvrir la passionnante entrevue de Pierre Zaoui.