samedi 28 juin 2014

La pensée du samedi




« Il y a deux catégories d’êtres intelligents :
ceux dont l’esprit rayonne et ceux qui brillent.
Les premiers éclairent leur entourage,
les seconds les plongent dans les ténèbres. »

Marie von Ebner-Eschenbach

vendredi 27 juin 2014

Le clin d'oeil du chat (23)





Besoin de vacances

Je n’en peux plus, il me faut le dire ou l'écrire,  mes vieux sont devenus insupportables depuis qu’ils ont décidé de partir. Je n’ai jamais vécu pareille absurdité : ce sont mes parents adoptifs qui s’en vont, et moi, le chat de la maison, qui ai besoin de vacances. Ils sont de bonne foi, pour me tenir dans l’ignorance, par crainte que la perspective de leur départ me rende malheureux, ils ont tout mis en oeuvre pour me cacher leur escapade, se parlant à voix basse, complotant dans mon dos, se lançant des œillades entendues, cachant cartes et guides de voyage. Bref, ils ont fait tout ce qu’ils croient utile pour que j’ignore leur projet comme si j’étais un parfait imbécile. Mais je ne suis pas dupe et leur attitude m’exaspère au plus haut point. Comme si je pouvais ne pas voir leurs figures réjouies, leur air surexcité, la joie qui fait pétiller leurs yeux. Ma mère a le visage rêveur d’une illuminée que je lui vois seulement quand elle est sur le point de partir en voyage; mon père, quand il n’affiche pas un air angoissé qui accompagne chacun de ses départs, chantonne et sourit en faisant le ménage. Parce qu’ils se sont décidés très rapidement, ils ont eu du mal à trouver une maison à louer pour dix jours en cette période de l'année, mais ils semblent à présent très heureux de leur choix.

Le plus éprouvant fut l’épisode des passeports. Les leurs n’étaient plus valides, ils ont dû faire de nouvelles demandes, puis attendre que les nouveaux leur soient postés. Les délais étant très serrés, mon père s’est fait du mauvais sang, terrorisé à l’idée qu’ils ne soient pas arrivés le jour du départ. Il a passé plusieurs nuits à ruminer et lundi, quand il a constaté que la boîte aux lettres était vide, il est devenu livide. Par chance, quelques minutes plus tard, la postière a tendu une enveloppe à ma mère. Oui, mais une seule, seul le passeport de mon paternel était dedans. Et comme le lendemain était le jour de la Saint-Jean, l’homme m’a donc fait subir deux autres nuits d’enfer à se retourner continuellement dans notre lit. Comme de raison, le passeport est arrivé avant-hier et il a pu retrouver une certaine sérénité.

À les voir aussi fébriles et enthousiastes, on pourrait croire qu’ils vont résider dans une villa au charme romantique dans un décor de carte postale. Il n’en est rien. J’ai pu voir des photos dans l’ordinateur de ma mère, le chalet est minuscule et rudimentaire, la cuisine exiguë avec seulement un poêle à deux ronds, la salle de bains n’a pas de baignoire et la petite télé date de l’âge de pierre. Je me suis dit : ouille, mes pauvres parents s'en vont manger de la misère !

Ne croyez pas que cela me réjouisse, je compatis, je me demande d’ailleurs comment ils pourront s’adapter à une situation aussi éloignée de leur réalité quotidienne. Sur les photos montrant des images des alentours, on voit des pêcheurs au large et des mouettes folles qui suivent leurs barques, de bien peu d’intérêt quand on les compare aux superbes paquebots dont on peut contempler les passages ici. Je ne vois pas ce qu’ils trouvent d’aussi désirable à se rendre aussi loin pour voir la mer, cette étendue tellement plus plate que le fleuve qui coule devant chez nous, admirable porteur de canards, de bernaches et de transatlantiques.

N’empêche, je suis heureux qu’ils s’en aillent ! Leurs amis qui viennent prendre soin de moi pendant leurs vacances sont tranquilles et doux, ils ne sont ni exaltés ni nerveux et, je le sais parce qu’ils ont pris des photos de moi, ils me tiennent en haute estime. Je me promets donc de leur faciliter la vie, de bien me reposer afin de pouvoir supporter la déception de mes parents à leur retour le 6 juillet, de subir patiemment leurs sautes d’humeur et leur déprime. 

Je sais que je leur serai d’un grand secours, car j’ai lu, dans le recueil de citations que ma mère conserve dans ses dossiers : « On voyage autour du monde à la recherche de quelque chose et on rentre chez soi pour le trouver. » J’ai la ferme intention de les aider à chercher.

Ce blogue ne s’interrompra pas tout à fait, je tenterai de le garder vivant pendant quelques jours.







jeudi 26 juin 2014

La pensée du jeudi






« Voir un monde dans un grain de sable,
un paradis dans une fleur des champs,
tenir l’infini dans la paume de sa main,
et l’éternité dans l’heure présente. »

William Blake
poète et peintre anglais
1757- 1827

mercredi 25 juin 2014

Le sourire du jour




« Celui qui triomphe de la grisaille du quotidien est un héros. »

Fédor Dostoïevski
écrivain  russe
1821-1881

mardi 24 juin 2014

Le sourire du jour








« Sans les photos de vacances,
on ne pourrait jamais prouver qu’on a été heureux. »

David Foenkinos
écrivain français,
1974

lundi 23 juin 2014

Le soupir du jour

Souriez, c’est lundi !






« L'humour est le meilleur moyen
de rendre supportable l'insupportable. »

Mary Ann Shaffer
écrivaine américaine
1934-2008

dimanche 22 juin 2014

Paroles de sagesse





« Tout ce qui nous oblige à ralentir le pas
ou qui nous force à la patience,
tout ce qui nous amène à respecter, dans leur lenteur, les
cycles de la nature est bienvenu.
Le jardinage est un instrument de la grâce. »

May Sarton
poétesse américaine
1912- 1995