Besoin de vacances
Je n’en peux
plus, il me faut le dire ou l'écrire, mes
vieux sont devenus insupportables depuis qu’ils ont décidé de partir. Je n’ai
jamais vécu pareille absurdité : ce sont mes parents adoptifs qui s’en
vont, et moi, le chat de la maison, qui ai besoin de vacances. Ils sont de bonne foi, pour me tenir
dans l’ignorance, par crainte que la perspective de leur départ me rende
malheureux, ils ont tout mis en oeuvre pour me cacher leur escapade, se parlant
à voix basse, complotant dans mon dos, se lançant des œillades entendues,
cachant cartes et guides de voyage. Bref, ils ont fait tout ce qu’ils croient
utile pour que j’ignore leur projet comme si j’étais un parfait imbécile. Mais
je ne suis pas dupe et leur attitude m’exaspère au plus haut point. Comme si
je pouvais ne pas voir leurs figures réjouies, leur air surexcité, la joie qui
fait pétiller leurs yeux. Ma mère a le visage rêveur d’une illuminée que je lui
vois seulement quand elle est sur le point de partir en voyage; mon père, quand
il n’affiche pas un air angoissé qui accompagne chacun de ses départs,
chantonne et sourit en faisant le ménage. Parce qu’ils se sont décidés très
rapidement, ils ont eu du mal à trouver une maison à louer pour dix jours en cette période de l'année, mais
ils semblent à présent très heureux de leur choix.
Le plus
éprouvant fut l’épisode des passeports. Les leurs n’étaient plus valides, ils
ont dû faire de nouvelles demandes, puis attendre que les nouveaux leur soient
postés. Les délais étant très serrés, mon père s’est fait du mauvais sang,
terrorisé à l’idée qu’ils ne soient pas arrivés le jour du départ. Il a passé
plusieurs nuits à ruminer et lundi, quand il a constaté que la boîte aux
lettres était vide, il est devenu livide. Par chance, quelques minutes plus
tard, la postière a tendu une enveloppe à ma mère. Oui, mais une seule, seul le
passeport de mon paternel était dedans. Et comme le lendemain était le jour de
la Saint-Jean, l’homme m’a donc fait subir deux autres nuits d’enfer à se
retourner continuellement dans notre lit. Comme de raison, le passeport est
arrivé avant-hier et il a pu retrouver une certaine sérénité.
À les voir
aussi fébriles et enthousiastes, on pourrait croire qu’ils vont résider dans
une villa au charme romantique dans un décor de carte postale. Il n’en est rien.
J’ai pu voir des photos dans l’ordinateur de ma mère, le chalet est minuscule
et rudimentaire, la cuisine exiguë avec seulement un poêle à deux ronds, la
salle de bains n’a pas de baignoire et la petite télé date de l’âge de pierre.
Je me suis dit : ouille, mes pauvres parents s'en vont manger de la misère
!
Ne croyez pas
que cela me réjouisse, je compatis, je me demande d’ailleurs comment ils pourront s’adapter à une situation aussi éloignée de leur réalité quotidienne. Sur les
photos montrant des images des alentours, on voit des pêcheurs au large et des
mouettes folles qui suivent leurs barques, de bien peu d’intérêt quand on les
compare aux superbes paquebots dont on peut contempler les passages ici. Je ne
vois pas ce qu’ils trouvent d’aussi désirable à se rendre aussi loin pour voir
la mer, cette étendue tellement plus plate que le fleuve qui coule devant chez
nous, admirable porteur de canards, de bernaches et de transatlantiques.
N’empêche, je
suis heureux qu’ils s’en aillent ! Leurs amis qui viennent prendre soin de moi
pendant leurs vacances sont tranquilles et doux, ils ne sont ni exaltés ni
nerveux et, je le sais parce qu’ils ont pris des photos de moi, ils me tiennent
en haute estime. Je me promets donc de leur faciliter la vie, de bien me
reposer afin de pouvoir supporter la déception de mes parents à leur retour le
6 juillet, de subir patiemment leurs sautes d’humeur et leur déprime.
Je sais
que je leur serai d’un grand secours, car j’ai lu, dans le recueil de citations
que ma mère conserve dans ses dossiers : « On voyage autour du monde
à la recherche de quelque chose et on rentre chez soi pour le trouver. » J’ai
la ferme intention de les aider à chercher.
Ce blogue ne s’interrompra
pas tout à fait, je tenterai de le garder vivant pendant quelques jours.
chatlut Messidor ,bien chanceux d'avoir des vacance,moi il ne parte pas pur bien longtemps il sont toujours de retour le même jour,pas moins d'être tranquille quelque jours,il y a bien le maitre qui va aller travailler au loin,mais je serais pris avec *lépouse* qui aime pas bien les chat,alore pas de flatterie et bien juste si elle ne m,oblira pas pour mes repas et l,eau ,trois semaine d'enfer ,toi ai moin tu auras des gens pour te caresser chanceux ,bon je te laisse je vais a me chantpicotion,au plaisir passe une belle semaine
RépondreSupprimersac a puces
Chalut Sac à puces,
Supprimerje suis d'accord pour dire que j'ai plus de chance que toi
et je te remercie pour tes souhaits de bonnes vacances.
Tu vas sûrement t'ennuyer de ton maître. Un conseil,
va faire des siestes dans la nature, le temps passera plus
vite pendant son absence.
Au plaisir de te lire bientôt,
ton ami Messidor
Salut les amis chats
RépondreSupprimerMoi ici je vais vivre ma vie de chien comme à l'habitude. Les parents adoptifs ne vont pas en vacances
cet été mais normalement lorsqu'ils partent ils m'amène. Sauf quand ils prennent l'avion je me fait
garder à l'hôtel des chiens. J'aime bien car j'y suis gâté mais j'aime bien retrouver ma famille et mon
chez-moi.
Eh Sac à puces, si l'épouse t'oublie revient lui avec une souris dans la gueule tu vas voir qu'après ça
elle ne t'oubliera plus, Hi! Hi! Hi!
Passez une belle journée les amis
Monsieur Victor
Salut Victor,
RépondreSupprimerJe n'avais pas vu ton message, pas très habitué encore, ça viendra.
Tu aimes voyager en voiture, ce qui n'est pas mon cas.
Mais je comprends que malgré tout, tu préfères la maison et je t'approuve entièrement.
profite bien de ce bel été et salue ta mère adoptive pour moi!