samedi 8 juillet 2023

Jour 500 -Joe Biden envoie des armes controversées à Kyiv


Les États-Unis ont franchi un nouveau pas en annonçant vendredi un premier envoi en Ukraine d’armes à sous-munitions. Bannies par 123 pays, dont un grand nombre d’alliés, ces bombes restent particulièrement controversées.

Qu’est-ce qu’une arme à sous-munitions ? 
C’est, en gros, un contenant rempli de petites bombes. L’engin principal largue ces sous-munitions, qui se dispersent sur un large rayon et explosent – ou devraient le faire, puisque de 5 % à 40 % d’entre elles resteraient intactes.

Pourquoi ces armes sont-elles controversées ? 
Les sous-munitions non explosées peuvent détoner bien après le départ des troupes. Près de la moitié des victimes de ces bombes sont des enfants, et la vaste majorité sont des civils, selon les chiffres de 2019 de l’ONU. 

Depuis 2008, 123 pays ont adhéré à la Convention sur les armes à sous-munitions et ont accepté de ne jamais produire, utiliser, entreposer ou transférer ces bombes, en plus de s’engager à promouvoir l’adhésion universelle au traité. 

Ni les États-Unis, ni la Russie, ni l’Ukraine ne l’ont ratifié, contrairement au Canada. « Nous ne soutenons pas l’utilisation des armes à sous-munitions et nous nous engageons à mettre fin aux effets de ces armes sur les civils, en particulier les enfants », a d’ailleurs commenté Emily Williams, directrice des communications au bureau de la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, en réaction à la nouvelle. 

Earl Turcotte était à la tête de la délégation canadienne pour la Convention. Il a interpellé le gouvernement canadien cette semaine pour l’exhorter à faire pression sur les États-Unis contre l’envoi des bombes à sous-munitions. « Ce sont des armes qui ne font pas de discernement dans leur cible. Elles sont conçues comme ça, pour couvrir un large territoire », dénonce l’ancien diplomate, dans une entrevue téléphonique avec La Presse. 

Il a travaillé sur la question des sous-munitions pour l’ONU au Laos. « Pendant la guerre du Viêtnam, les États-Unis ont bombardé massivement la région, et un demi-siècle plus tard, le tiers du pays n’est pas encore décontaminé de munitions non explosées, pour la plupart des sous-munitions », illustre-t-il. 

C’est une technologie simple, mais très, très mortelle et durable. 
Earl Turcotte, ancien négociateur en chef du Canada pour la Convention sur les armes à sous-munitions 

Pourquoi sont-elles utilisées ? 
« Ce sont des munitions pour faire des dégâts sur un plus grand territoire, explique Walter Dorn, professeur au Collège militaire royal du Canada. Si vous envoyez une seule grenade ou une seule bombe sur un territoire, ça va affecter un cercle autour de cette région, alors qu’avec plusieurs sous-munitions, vous pouvez couvrir un territoire beaucoup plus large. »

Il juge que ça peut « donner un grand avantage à l’Ukraine, particulièrement de manière offensive, quand elle a besoin d’attaquer les positions défensives de la Russie » 

Comment pourraient-elles être utilisées en Ukraine ? 
Brian Lee Cox, rattaché à l’Université Cornell et professeur invité à l’Université d’Ottawa, suit de près la question depuis les premières rumeurs d’un envoi américain de ce type d’armes. « Quand j’ai vu que les demandes pour les sous-munitions commençaient à être mieux reçues, je me suis dit que c’était probablement parce que l’armée ukrainienne a du mal à passer à travers les tranchées russes et les positions défensives, avance-t-il. Les bombes à sous-munitions seraient l’idéal contre les troupes dans les tranchées, mais aussi contre les postes de commandement. »

L’ancien soldat américain dit comprendre les craintes soulevées par les opposants à l’utilisation de ce type d’armes, mais y voit des avantages stratégiques. 

Sont-elles déjà utilisées dans la guerre en Ukraine ? 
Oui, principalement par la Russie, mais les Ukrainiens les ont aussi utilisées, selon les observations de Human Rights Watch, qui déplore la décision américaine. « Nous avons documenté l’usage important de bombes à sous-munitions par les forces russes, dès les premières heures de l’invasion, et nous avons vu les conséquences horribles de ces armes sur les civils, commente Richard Weir, chercheur sur les crises et les conflits pour l’organisme. Nous nous attendons à voir les mêmes conséquences, peu importe par qui ces armes sont utilisées, par l’Ukraine, la Russie ou les États-Unis. C’est pourquoi nous nous opposons à leur utilisation. » 

Il soulève des doutes quant aux affirmations du Pentagone, qui assure que le taux de défaillance des armes à sous-munitions envoyées en Ukraine serait de moins de 3 %. « Il n’y a pas beaucoup de transparence dans ce qui est envoyé en Ukraine, ce qui arrive, soulève-t-il. Ces armes font des victimes sans discernement. »

Pourquoi les États-Unis n’avaient-ils pas encore envoyé d’armes à sous-munitions ? 
Dans une entrevue à CNN, le président américain, Joe Biden, a justifié la décision en disant que les Ukrainiens sont « à court de munitions » et que ça avait été une décision « très difficile » pour lui. 

« Il semble qu’il y ait eu la peur de répercussions diplomatiques, parce que les États-Unis et ses alliés, particulièrement ceux membres de l’OTAN, essaient de garder une unité dans la coalition de pays qui soutiennent l’Ukraine », note M. Cox. 

La majorité des pays membres de l’OTAN ont signé la Convention sur les armes à sous-munitions, ce qui place les États-Unis dans une position délicate. 

« Je pense que leur approche a changé à cause des difficultés de l’Ukraine dans une contre-offensive », ajoute M. Cox. 

M. Dorn croit aussi que la situation sur le terrain a eu une influence. « L’Ukraine veut lancer une offensive majeure, le moment choisi est vraiment important, dit-il. Les États-Unis n’étaient pas prêts à leur fournir ces armes, mais ont fini par accepter. » 

M. Turcotte, quant à lui, ne voit aucune raison valable à l’utilisation des bombes à sous-munitions. « Il existe beaucoup d’autres options, ce n’est pas une nécessité », plaide-t-il, citant à preuve les 123 pays engagés à ne pas les utiliser. 

Pour relire l’article dans le journal,

Janie Gosselin avec Mélanie Marquis
La Presse, et l’Agence France-Presse 
Le 8 juillet, mis à jour à 5h00

vendredi 7 juillet 2023

Jour 499 - Nous avons besoin d’honnêteté dans nos relations avec l’OTAN, soutient Zelensky



(Prague) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré jeudi que Kyiv voulait de l’« honnêteté » dans ses relations avec l’OTAN, à quelques jours d’un sommet crucial de l’Alliance atlantique en Lituanie et au soir d’une frappe russe meurtrière sur Lviv condamnée par l’UNESCO. 

 CE QU’IL FAUT SAVOIR
 
. Le chef de Wagner Evguéni Prigojine serait en Russie selon le président biélorusse ; 

. Une frappe russe a fait plusieurs morts à Lviv ; 

. Les autorités ukrainiennes de Zaporijjia, ville située à 50 km de la gigantesque centrale nucléaire éponyme, se préparent au pire scénario ; 

. Volodymyr Zelensky est arrivé jeudi à Sofia pour évoquer la livraison d’armes dans une Bulgarie grande productrice de munitions ; 

. « Nous avons besoin d’honnêteté dans nos relations » avec l’OTAN, a affirmé Volodymyr Zelensky devant la presse à Prague. 

Volodymyr Zelensky est arrivé à Prague après une visite jeudi en Bulgarie pour discuter de l’adhésion à l’OTAN et plaider pour une accélération de la livraison d’armes par ce pays grand producteur de munitions, en pleine contre-offensive de Kyiv.   

« Nous avons besoin d’honnêteté dans nos relations » avec l’OTAN, a affirmé Volodymyr Zelensky devant la presse à Prague, aux côtés du président tchèque Petr Pavel. Il est temps de démontrer « le courage et la force de cette alliance », a-t-il ajouté.  

Volodymyr Zelensky a déclaré qu’il voulait que l’Ukraine reçoive un « signal clair » qu’elle rejoindrait l’OTAN. « L’Ukraine n’a pas reçu d’invitation sous une forme ou une autre », a dit M. Zelensky. « Je pense qu’il est nécessaire de démontrer la force et l’unité de l’Alliance », a-t-il ajouté. 

Les Alliés cherchent encore une ligne commune sur les garanties de sécurité qu’ils sont prêts à accorder à Kyiv ainsi que sur l’invitation à l’Ukraine à rejoindre à terme l’OTAN. 

Concernant la contre-offensive ukrainienne, il a admis qu’elle n’était « pas rapide » mais que les troupes de Kyiv avançaient.   

« L’offensive n’est pas rapide, c’est un fait », a-t-il reconnu. « Mais néanmoins, nous avançons, nous ne reculons pas comme les Russes », a assuré à des journalistes le président ukrainien à Prague. « Nous avons maintenant l’initiative ». 

Vendredi en Turquie 
Le président ukrainien se rendra également vendredi à Istanbul pour s’entretenir avec le chef de l’État turc Recep Tayyip Erdogan, au moment où Moscou menace de se retirer de l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes parrainé par la Turquie. 

De son côté, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a assuré jeudi que le sulfureux patron du groupe Wagner, Evguéni Prigojine, se trouvait en Russie, malgré l’accord passé après sa rébellion avortée qui prévoyait qu’il s’exile en Biélorussie.

Selon lui, les combattants de Wagner se trouvent eux aussi « dans leurs camps permanents » de l’est de l’Ukraine et non en Biélorussie, « pour le moment ». 

Pendant ce temps sur le terrain en Ukraine, la nuit de mercredi à jeudi a été marquée par une frappe russe sur Lviv, grande ville de l’Ouest rarement ciblée, qui a tué sept personnes, dans l’attaque la plus destructrice sur cette région depuis le début de la guerre, selon les autorités. 

« Cette attaque, la première dans une zone protégée par la Convention du patrimoine mondial depuis le début de la guerre le 24 février 2022, est une violation de cette convention » de l’UNESCO, a réagi jeudi l’organisation onusienne basée à Paris. Un bâtiment historique classé au Patrimoine de l’UNESCO a été touché. 

La salve de missiles russes qui a touché Lviv pendant la nuit a endommagé plus de 30 immeubles et d’autres bâtiments, selon les autorités locales. 

« Il s’agit de l’attaque la plus destructrice contre la population civile de la région de Lviv depuis le début de la guerre », a relevé sur Telegram le chef de l’administration militaire régionale, Maksym Kozytsky. 

Au moins sept personnes ont été tuées et plus de 30 blessées, selon le ministère de l’Intérieur.

« Je me suis réveillée à cause de la première explosion, mais nous n’avons pas eu le temps de quitter l’appartement. Il y a eu une deuxième explosion, le plafond a commencé à tomber », a raconté à l’AFP Olya, une habitante.   

 « Ma mère est morte » [...] 
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Barbara Wojazer avec Yuri Dyachyshyn à Lviv, 
Agence France-Presse 
La Presse, mis à jour le 6 juillet 2023 à 18h54

jeudi 6 juillet 2023

Jour 498 - Un mois après les inondations, toujours la désolation dans le sud de l’Ukraine



(Afanassiïvka) Le jardin de Nadia est un bric-à-brac. Partout étalés sèchent des vêtements, des canapés, des meubles de cuisine, un mois après l’inondation de sa maison provoquée par la destruction du barrage de Kakhovka, dans le sud de l’Ukraine. 

« J’ai déjà enlevé et nettoyé beaucoup de choses. Chaque jour je fais sécher des affaires », dit sous un chaud soleil Nadia Iefremova, 86 ans, le regard las. 

Dans sa robe verte imprimée de gros cœurs colorés, un fichu couvrant ses cheveux, la vieille dame déambule d’un pas hésitant dans son jardin sens dessus dessous. 

Sa maison est située à Afanassiïvka, un petit village autour duquel serpente la rivière Ingoulets, affluent du fleuve Dniepr 35 km en aval, près de la ville de Kherson. 

La destruction par des explosions du barrage de Kakhovka aux premières heures du 6 juin, en amont sur le Dniepr, a provoqué d’importantes inondations dans la partie méridionale du territoire ukrainien, qui ont fait des dizaines de morts.

Moscou et Kyiv se rejettent la responsabilité de cette catastrophe, mais le barrage se trouve en zone contrôlée par les Russes, et l’armée ukrainienne estime que ceux-ci cherchaient à freiner une contre-offensive en inondant la région. 

La masse d’eau qui a gonflé le Dniepr a remonté l’Ingoulets, inondant les berges de nombreux villages comme Afanassiïvka, transformé en île avec ses deux ponts submergés.

« Il y avait de l’eau jusque-là », montre Nadia avec sa main levée sur un mur de sa maison. 

L’octogénaire n’est pas contente. « Les autorités n’aident pas, elles disent “faites tout vous-même” », dit-elle, ajoutant avoir été aidée par des voisins pour retirer des gravats ou enlever des meubles.

Champ inutilisable deux ans 
La rivière a retrouvé son niveau normal il y a seulement deux semaines. Sur de larges étendues, les berges d’où l’eau s’est retirée ont désormais la couleur marron foncé des herbes mortes ou de cultures détruites mélangées à la boue. 

Serguiï Iablonsky, 40 ans, un cultivateur de la région, a perdu 63 hectares d’orge. 

« Quand le barrage de Kakhovka a explosé, nous sommes venus ici avec une moissonneuse-batteuse pour faucher au moins de quoi nourrir les animaux, les cochons », explique l’agriculteur, torse nu devant son champ ravagé, près du village de Novossofiivka. 

Mais « l’eau a commencé à monter très vite et nous avons noyé la moissonneuse », se souvient-il. Selon lui, pour réutiliser ce champ, « il faut attendre deux ans ».

Il cultive au total 1200 hectares de terres, principalement de tournesol et de blé, dans cette région clé l’économie ukrainienne, déjà ravagée par la guerre avec la Russie.

Dans l’un ses champs c’est la récolte du blé. Des moissonneuses-batteuses avalent les épis blonds dans un nuage de poussière. 

Quand les Russes ont occupé la région de mars à novembre, « l’activité a cessé d’être rentable. La moitié de la récolte n’a pas été fauchée, 100 hectares ont brûlé […] Ils (les Russes) ont fait ce qu’ils voulaient », explique l’agriculteur.

À Novossofiivka, Lioubov Ossadtcha, 70 ans, et son mari Petro, 74 ans, ne peuvent toujours pas rentrer dans leur maison qui a été inondée et sont obligés de louer un appartement pour se loger. 

Vêtements moisis [...] 
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Emmanuel Peuchot, Agence France-Presse, 
La Presse, le 5 juillet 2023

mercredi 5 juillet 2023

Jour 497 - Cinq drones abattus près de Moscou, échanges d’accusations au sujet de Zaporijjia



(Moscou) La Russie a annoncé mardi avoir abattu cinq drones au-dessus de la région de sa capitale, attaque attribuée à l’Ukraine, tandis que Kyiv et Moscou s’accusent de planifier respectivement une « provocation » et une « attaque » de la centrale nucléaire de Zaporijjia.

 CE QU’IL FAUT SAVOIR 

. L’attaque de drones en Russie visait des sites dans la région de Moscou et à la lisière de la capitale ; 

. Plusieurs personnes, dont des enfants, ont été blessées lors d’une frappe russe sur la ville de Pervomaïsky dans la région de Kharkiv ; 

. La Géorgie a qualifié mardi d’insultante la décision prise par l’Ukraine de renvoyer son ambassadeur à Kyiv ;

. L’Ukraine a salué mardi le fort leadership du Norvégien Jens Stoltenberg après sa reconduction à la tête de l’OTAN ; 

. L’écrivaine ukrainienne Victoria Amelina figure parmi les victimes d’une attaque meurtrière de missiles russes contre un restaurant populaire dans l’est de l’Ukraine. 

Sur le terrain, l’Ukraine a rapporté plusieurs frappes russes, dont une particulièrement sanglante dans la région de Kharkiv (nord-est), qui a fait au moins 40 blessés, dont 12 enfants. 

L’attaque en Russie visait des sites dans la région de Moscou et à la lisière de la capitale, des zones qui n’ont été ciblées qu’à quelques reprises depuis le début de l’offensive en Ukraine même si ce type de frappes s’est multiplié ailleurs en Russie. 

Selon le ministère russe de la Défense, quatre drones ont été détruits par la défense antiaérienne près de la capitale et le cinquième a été neutralisé par des « moyens de guerre électronique », avant de s’écraser dans la région de Moscou.

L’attaque n’a fait ni victimes ni de dégâts, a souligné le ministère. 

« Toutes les attaques ont été repoussées par la défense antiaérienne, tous les drones détectés ont été neutralisés », s’est félicité sur Telegram le maire de Moscou, Sergueï Sobianine. 

L’attaque a toutefois perturbé pendant trois heures le fonctionnement de l’aéroport Vnoukovo, l’un des trois grands aéroports internationaux de Moscou. 

« Ces attaques ne seraient pas possibles sans l’aide fournie au régime de Kyiv par les États-Unis et ses alliés de l’OTAN », a accusé le ministère russe des Affaires étrangères. 

Les Occidentaux « forment des opérateurs de drones et fournissent les renseignements nécessaires pour commettre de tels crimes », a-t-il ajouté.  

Après l’attaque, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova avait dénoncé sur Telegram un « acte terroriste ».

Menaces sur Zaporijjia ? 
En Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporijjia (sud), la plus grande d’Europe, aux mains des Russes depuis mars 2022, était au cœur d’accusations croisées entre Kyiv et Moscou mardi en fin de journée.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué avoir averti son homologue français Emmanuel Macron, lors d’une conversation téléphonique, que les Russes « préparaient des provocations dangereuses » dans la centrale.   

 « Nous sommes convenus de contrôler au maximum la situation, avec l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) », a-t-il ajouté. 

Le président français a rappelé de son côté son « plein soutien » au directeur de l’AIEA concernant la sécurité de la centrale. 

Plus tôt, l’armée ukrainienne avait affirmé que des « objets similaires à des engins explosifs ont été placés sur le toit extérieur des réacteurs 3 et 4 ».   

« Leur dénotation ne devrait pas endommager les générateurs, mais donner l’impression de bombardements depuis le côté ukrainien », a poursuivi l’armée, avertissant que Moscou « fera de la désinformation à ce sujet ». 

Dans le même temps, à Moscou, un conseiller du géant russe du nucléaire Rosatom, Renat Karchaa, accusait Kyiv de préparer une « attaque » de la centrale.

« Aujourd’hui, nous avons reçu une information que je suis autorisé à révéler. Le 5 juillet, durant la nuit, en pleine obscurité, l’armée ukrainienne va essayer d’attaquer la centrale nucléaire de Zaporijjia », a déclaré M. Karchaa à la télévision russe. 

Il assure que Kyiv a prévu de faire usage « d’armes de précision à longue portée » et de drones.

Enfants blessés 
Sur le terrain, les attaques se poursuivent. 

Deux personnes ont été tuées dans la région de Kherson (sud), par des bombardements d’artillerie russes, a annoncé le gouverneur Oleksandre Prokoudine sur Telegram. 

Dans la région de Kharkiv, une frappe russe à l’aide d’un missile Iskander a fait au moins 40 blessés, dont 12 enfants, selon un nouveau bilan annoncé par M. Zelensky. Un nourrisson de trois mois a dû recevoir une assistance médicale sur place. 

Le bilan de la frappe russe au drone ayant touché lundi un immeuble d’habitation à Soumy, dans le nord-est, s’est lui alourdi à trois morts et 21 blessés. 

Les combats se poursuivent également sur le front, près d’un mois après la contre-offensive lancée par les forces ukrainiennes qui n’a donné jusque-là que des gains territoriaux modérés pour Kyiv.

À quelques jours d’un sommet de l’OTAN à Vilnius qui devrait accueillir la première réunion du conseil OTAN-Ukraine, M. Zelensky a félicité mardi le chef de l’Alliance Jens Stoltenberg, dont le mandat a été reconduit pour un an, saluant ses « efforts personnels » en faveur de l’Ukraine.

« J’ai bon espoir que notre coopération continuera de porter ses fruits », a-t-il dit  

Kyiv dit avoir ciblé une « formation » russe à Makiïvka [...]
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Agence France-Presse 
La Presse, le 4 juillet, mis à jour à 22h50

mardi 4 juillet 2023

Jour 496 - Kyiv revendique de légers gains après des combats difficiles


(Kyiv) L’Ukraine a revendiqué lundi avoir repris 37 km2 dans l’Est et le Sud après une semaine « difficile » dans le cadre de sa contre-offensive, tout en rapportant que les troupes russes étaient elles aussi à l’attaque sur d’autres secteurs du front. 

 CE QU’IL FAUT SAVOIR 
. La contre-offensive ukrainienne est une opération extrêmement difficile et il n’est pas surprenant qu’elle ne progresse pas rapidement, selon l’OTAN ; 

. La rébellion du groupe paramilitaire Wagner a échoué grâce à la loyauté de l’armée, a salué le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou ; 

. Volodymyr Zelensky a évoqué des combats difficiles sur le front, mais saluant des progrès de la contre-offensive lancée début juin ; 

. L’ouverture d’un nouveau parquet international à La Haye a pour objectif de tenir les dirigeants de Moscou responsables du crime de guerre d’agression ; 

. L’armée ukrainienne a repris aux forces russes 37 kilomètres carrés dans l’est et le sud du pays en une semaine ; 

. Les services de sécurité russes ont affirmé lundi avoir déjoué une tentative d’assassinat du dirigeant installé par Moscou en Crimée.

La Russie a écarté toute nouvelle mobilisation pour grossir ses troupes, après le départ des hommes du groupe paramilitaire Wagner d’Ukraine. 

Les forces ukrainiennes ont lancé début juin une opération d’envergure destinée à reprendre les territoires occupés par la Russie, mais les gains restent pour le moment limités du fait d’une puissante défense russe et d’un manque d’aviation et de munitions d’artillerie. 

 « La semaine dernière a été difficile sur le front, mais nous réalisons des progrès. Nous avançons pas à pas », a résumé le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Telegram.

Selon la vice-ministre de la Défense Ganna Maliar, l’armée ukrainienne a repris au cours des sept derniers jours 28,4 kilomètres carrés dans le Sud et 9 km2 dans l’Est, où elle combat notamment autour de la ville dévastée de Bakhmout.   

« L’ennemi résiste fortement, un duel très rude est en cours », a souligné Mme Maliar, alors que Moscou a construit pendant des mois des lignes défensives à base de tranchées et de champs de mines. 

 De l’autre côté du front, l’armée russe a lancé des attaques dans les secteurs d’Avdiïvka, de Mariïnka et de Lyman, auquel s’ajoute depuis la fin de semaine dernière celui de Svatové, selon la même source. 

« Loyauté » des troupes russes 
En Russie, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou a lui assuré lors d’un briefing lundi que Kyiv n’avait « atteint ses objectifs sur aucun axe » depuis le début de sa contre-offensive. Il a revendiqué la destruction de 16 chars Leopard occidentaux livrés à l’Ukraine. 

Réagissant également pour la première fois à la rébellion du groupe Wagner fin juin, M. Choïgou a estimé que la mutinerie n’avait « pas affecté les opérations des troupes » en Ukraine, saluant leur « loyauté » qui a permis de la faire échouer.

Les services de sécurité russes, le FSB, ont de leur côté annoncé avoir arrêté un homme accusé d’une tentative d’assassinat à la bombe de Sergueï Aksionov, dirigeant installé par Moscou en Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014. 

Selon le FSB, cet homme a été « recruté par des officiers du SBU », les services de sécurité ukrainiens, et avait suivi une 
« formation au renseignement subversif en Ukraine, y compris aux explosifs ». 

Imputés à Kyiv par Moscou, plusieurs attentats ayant tué ou blessé des responsables de l’occupation russe en Ukraine ont eu lieu depuis le début de l’invasion russe en 2022.

Ailleurs en Ukraine, une personne a été tuée et 15 autres blessées dans une attaque de drone russe ayant frappé un immeuble d’habitation à Soumy (Nord-Est), ont indiqué les services de secours. 

Crispations [...] 
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 Stanislav Doshchitsyn 
Agence France-Presse 
La Presse, le 3 juillet 2023, mis à jour à 7h53

lundi 3 juillet 2023

Jour 495 - Kiev mène des «combats acharnés »


L’Ukraine a admis dimanche que les forces russes avançaient dans quatre zones de la ligne de front dans l’est où ont lieu des « combats acharnés », mais assuré que ses troupes progressaient dans le sud, un mois environ après le lancement de leur contre-offensive. 

« L’ennemi avance dans les secteurs d’Avdiivka, Mariinka, Lyman », a écrit la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, sur Telegram. « Il avance aussi dans le secteur de Svatovoe. » 

« La situation est assez difficile », a-t-elle poursuivi. « Il y a partout des combats acharnés. » 

Seize mois après le début de l’invasion russe, l’Ukraine dit poursuivre sa contre-offensive lancée il y a environ un mois et qui n’a pas permis de déclencher pour l’instant d’avancée décisive, et exhorte ses alliés occidentaux à hâter l’aide militaire promise, à l’approche d’un sommet de l’OTAN à Vilnius. 

Ces derniers développements sur le front interviennent après une nouvelle attaque aérienne nocturne de drones explosifs sur Kiev, la première depuis 12 jours, selon des responsables ukrainiens. 

« Toutes les cibles ennemies dans l’espace aérien autour de Kiev ont été détectées et détruites », a dit Sergiy Popko, le chef de l’administration militaire de la capitale. 

L’armée de l’air ukrainienne, dans un communiqué séparé, a annoncé avoir abattu huit drones explosifs Sahed de fabrication iranienne, et trois missiles de croisière. 

La vice-ministre de la Défense a ajouté dimanche que les troupes ukrainiennes avançaient pour leur part avec « un succès partiel » sur le flanc sud de la ville de Bakhmout, dans l’est, ainsi que près de Berdiansk et de Melitopol, dans la zone sud du front. 

Dans le sud, elle a indiqué que les forces ukrainiennes rencontraient une « résistance intense de l’ennemi » ainsi que des champs de mines, et n’avançaient que « progressivement ». 

« Aussi rapide que possible » [...] 
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Agence France-Presse à Kiev 
Le Devoir, le 3 juillet 2023

dimanche 2 juillet 2023

Jour 494 - Trois morts et dix-sept blessés dans des bombardements russes


(Kyiv) Des responsables ukrainiens ont fait état samedi matin d’un plus grand nombre de victimes civiles dans les bombardements russes dans l’est et le sud du pays, alors que la visite du premier ministre espagnol Pedro Sánchez a débuté à Kyiv en signe de soutien continu de la part de Madrid et de l’Union européenne à la lutte de l’Ukraine pour déloger les forces russes de son territoire. 

Dans une allocution devant le parlement ukrainien qui a reçu plusieurs ovations debout, M. Sánchez a déclaré : « Nous serons avec vous aussi longtemps qu’il le faudra. » 

« Je suis ici pour exprimer la ferme détermination de l’Union européenne et de l’Europe contre l’agression illégale et injustifiée de la Russie contre l’Ukraine », a-t-il déclaré le jour où l’Espagne a pris la présidence, en alternance tous les six mois, de l’Union européenne (UE) des 27. 

M. Sánchez a rencontré le président Volodymyr Zelensky avant de donner une conférence de presse conjointe samedi après-midi. 

Ailleurs en Ukraine, des responsables régionaux ont signalé qu’au moins trois civils avaient été tués et au moins 17 autres blessés par des bombardements russes vendredi et dans la nuit. Trois personnes sont mortes et 10 autres ont été blessées vendredi dans la région de Donetsk, dans l’est de la ligne de front, où de violents combats font rage, a déclaré samedi le gouverneur Pavlo Kyrylenko.

L’état-major ukrainien a rapporté que de violents affrontements se poursuivaient dans trois zones de Donetsk, où il a indiqué que la Russie avait rassemblé des troupes et tenté d’avancer. Dans la dernière des mises à jour régulières sur les réseaux sociaux, l’état-major général a désigné la périphérie de trois villes – Bakhmout, Lyman et Marinka – comme des points chauds de première ligne, et a déclaré que la Russie y avait organisé la veille des tentatives d’assaut infructueuses. 

Cinq personnes, dont un enfant, ont été blessées vendredi et dans la nuit dans la région de Kherson, dans le Sud, a affirmé le gouverneur Oleksandr Prokudin. Il a déclaré que les forces russes ont lancé 82 attaques d’artillerie, de drones, d’obus de mortier et de roquettes sur la province, qui est coupée en deux par un tronçon de la ligne de front de 1500 kilomètres et toujours sous le choc des inondations déclenchées par l’effondrement plus tôt le mois dernier d’un important barrage sur le Dnipro. 

Dans la région du nord-est de Kharkiv, les bombardements russes de la veille ont blessé un civil de 57 ans, a indiqué le gouverneur local Oleh Syniehubov le matin même. Dans la région de Soumy plus à l’ouest, un adolescent a été blessé lors d’une frappe de l’autre côté de la frontière russe, a rapporté l’administration militaire locale. 

Se référant à d’éventuels pourparlers de paix, le dirigeant espagnol a déclaré que « seule l’Ukraine peut fixer les conditions et les délais des négociations de paix. D’autres pays et régions proposent des plans de paix. Leur implication est très appréciée, mais, en même temps, nous ne pouvons pas les accepter entièrement.

« C’est une guerre d’agression, avec un agresseur et une victime. Ils ne peuvent pas être traités de la même manière et le fait d’ignorer les règles ne doit en aucun cas être récompensé. C’est pourquoi nous soutenons la formule de paix du président Zelensky », a ajouté M. Sánchez. 

Pour relire l’article,

Agence France-Presse 
Avec la collaboration de Ciarán Giles 
La Presse, le 1er juillet 2023