samedi 8 avril 2023

Jour 409 - Déclaration commune Macron-Xi pour le « retour de la paix »


(Canton, Chine) Xi Jinping s’est engagé vendredi auprès d’Emmanuel Macron à « soutenir tout effort en faveur du retour de la paix en Ukraine » attaquée par la Russie, un conflit que le président chinois refuse toujours de condamner. 

À l’issue d’une visite d’État de trois jours en Chine, le président français et Xi Jinping ont fait une déclaration commune a minima sur la guerre en Ukraine. Le texte ne mentionne pas la Russie et n’appelle pas au départ d’Ukraine des troupes de Moscou.

La déclaration commune ne condamne pas non plus l’intervention militaire de Vladimir Poutine. 

En revanche, les deux pays « s’opposent aux attaques armées contre les centrales nucléaires et les autres installations nucléaires pacifiques » et soutiennent l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) 
« pour assurer la sécurité de la centrale de Zaporijjia ». 

« L’objectif n’était pas d’obtenir que la Chine bascule d’un camp dans l’autre, l’objectif était que la Chine contribue utilement à des objectifs clairement définis », s’est défendu l’Élysée. 

Selon Paris, Xi Jinping s’est dit prêt à travailler avec la France « à créer les conditions de négociations » entre Moscou et Kyiv. « Pour nous, l’objectif est rempli », assure-t-on côté français, même s’il « faudra voir » comment ces engagements se matérialiseront. 

Les « paramètres » de cette initiative restent encore à « définir », concède-t-on côté français. 

« Coloniser son voisin »
La veille, MM. Macron et Xi avaient tout deux appelé à des pourparlers de paix le plus tôt possible et rejeté tout recours à l’arme nucléaire.

Mais si, comme on l’assure côté français, Xi Jinping s’est dit prêt à appeler son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président chinois a précisé qu’il le ferait au moment qu’il aura lui-même choisi. 

Cet engagement, qui ne figure dans aucun compte-rendu chinois, a toutefois été jugé « positif » par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen jeudi à Pékin. 

Vendredi à Canton, Emmanuel Macron a dénoncé auprès d’étudiants chinois cette guerre déclenchée par la Russie. 

Le déplacement du président français dans cette ville du sud de la Chine clôt une visite d’État de trois jours qui l’a d’abord mené à Pékin et visait à renouer les liens en face à face après trois ans de relations à distance en raison de la COVID-19. 

M. Macron s’est rendu à l’université Sun Yat-sen où la foule présente l’a chaleureusement accueilli, de nombreuses personnes brandissant leur téléphone cellulaire dans l’espoir d’un selfie avec lui. 

Le chef de l’État, qui a fait du conflit en Ukraine le sujet principal de sa visite en Chine, l’a évoqué dès les premières minutes face à un millier d’étudiants : « Cette guerre, c’est une violation manifeste de notre droit international », a-t-il lancé. 

« C’est un pays qui décide de coloniser son voisin, de ne pas respecter les règles, de redéployer des armes, de l’envahir », a-t-il insisté, à propos de la Russie. 

Lavrov menace de suspendre l’accord d’exportation sur les céréales
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a, par ailleurs, menacé vendredi à Ankara de suspendre l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes si les ventes de produits agricoles russes restent entravées. 

M. Lavrov s’exprimait devant la presse à l’issue d’un entretien avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu, dont le pays s’est beaucoup investi dans la conclusion de cet accord l’été dernier.

« S’il n’y a aucun progrès dans la levée des obstacles aux exportations d’engrais et de céréales russes, alors nous nous demanderons si cet accord est nécessaire », a déclaré M. Lavrov. 

L’accord, qui permet d’exporter les céréales ukrainiennes via la mer Noire malgré la guerre, a été prolongé le 19 mars. 

Le ministre russe a ensuite été reçu par le président Recep Tayyip Erdogan au palais présidentiel, accueilli par une longue poignée de mains par le chef de l’État en campagne pour sa réélection le 14 mai. Aucun détail n’a filtré des discussions. 

M. Erdogan et Vladimir Poutine se sont rencontrés à quatre reprises l’an dernier et échangent régulièrement par téléphone, la dernière fois le 25 mars. 

Mais Moscou a proposé soixante jours plutôt que la reconduction tacite initialement convenue de 120 jours en insistant sur le respect de l’autre volet de l’accord, qui concerne ses propres exportations d’engrais. 

Théoriquement, ces produits indispensables à l’agriculture mondiale ne tombent pas sous le coup des sanctions occidentales imposées à Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Mais elles sont de fait entravées par les banques. 

Selon le ministre turc, « les États-Unis et le Royaume-Uni ont pris des mesures en termes de paiement et d’assurance, mais des problèmes persistent. Certaines banques n’ont pas fait le nécessaire ». 

De même, a poursuivi M. Cavusoglu, « des mesures ont été prises pour réexpédier de l’ammoniac et des engrais russes des pays occidentaux vers les pays africains, mais le problème n’est pas résolu ». 

Par ailleurs, M. Lavrov a dénoncé l’inégalité des exportations ukrainiennes entre pays riches et pauvres.   

Selon le Centre de coordination conjointe chargé de superviser l’accord international, 56 % des exportations étaient destinées aux pays en développement, et 5,7 % ont concerné les pays les moins avancés, qui totalisent plus de 12 % de la population mondiale. 

 « Nouvel ordre mondial » [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 7 avril 2023

vendredi 7 avril 2023

Jour 408 - Moscou dit avoir repoussé de son territoire des «saboteurs» ukrainiens


(Moscou) La Russie a dit jeudi avoir repoussé un groupe de « saboteurs » ukrainiens qui tentaient de s’infiltrer sur son territoire via la région frontalière de Briansk, où un pilote ukrainien avait déjà été arrêté la veille. 

« Le département des gardes-frontières du service fédéral de sécurité de Russie dans la région de Briansk a déjoué une tentative d’entrée sur le territoire russe d’un groupe de reconnaissance et de sabotage ukrainien de 20 hommes près du village de Sloutchovsk », a déclaré sur Telegram le gouverneur de la région, Alexandre Bogomaz. 

« Des unités des forces armées russes ainsi que des unités des forces des gardes-frontières ont ouvert le feu sur l’ennemi », a-t-il ajouté. 

L’incident a plus tard été confirmé par le ministère russe de la Défense, qui a pour sa part évoqué un groupe de 15 personnes.

« Au cours de l’affrontement, l’ennemi a été vaincu par des tirs d’artillerie […] Le groupe de sabotage s’est dispersé et, après avoir subi des pertes, s’est replié sur le territoire ukrainien. Il n’y a pas eu de victimes parmi les militaires russes », a-t-il affirmé dans son rapport quotidien. 

Un groupe d’ultranationalistes russes, combattant aux côtés de l’Ukraine, nommé le « Corps des volontaires russes », a revendiqué cette incursion dans une vidéo dont l’authenticité n’a pas pu être confirmée. 

Sur ces images diffusées sur leur compte Telegram, on voit un homme armé, en treillis, remettant des tracts à un habitant de la région et plusieurs hommes tirer au lance-roquettes portatif sur une cible hors champ. 

Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, en conflit avec la hiérarchie militaire, a appelé les « bureaucrates à se rassembler et assurer la sécurité des personnes dans les zones frontalières » et les « gens à le faire eux-mêmes et à organiser des escouades ».

« Assurer la sécurité » 
Les autorités russes ont signalé ces dernières semaines plusieurs tentatives d’incursion de « saboteurs » en provenance d’Ukraine dans les régions frontalières, qui sont aussi régulièrement visées par des bombardements d’artillerie ou des attaques de drones. 

Mercredi, les services de sécurité russes (FSB) ont annoncé avoir arrêté un pilote ukrainien dont le petit avion s’était écrasé près d’un village de la région de Briansk. 

Début mars, les autorités russes avaient mentionné une autre incursion dans la région de Briansk d’un groupe arrivé d’Ukraine qui a, selon le FSB, ouvert le feu sur une voiture, tuant deux civils et blessant un enfant. 

Cette incursion avait déjà été elle aussi revendiquée par le « Corps des volontaires russes ». 

Le président Vladimir Poutine a ordonné jeudi aux forces russes de « faire tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer la sécurité de la population » tant en Russie que dans les territoires ukrainiens sous le contrôle de la Russie, où plusieurs responsables prorusses ont été assassinés ces derniers mois. 

L’Ukraine ne reconnaît pas officiellement d’opérations de « sabotage » sur le territoire russe. Kyiv a notamment démenti tout lien avec l’attentat qui a endommagé le pont de Crimée l’automne dernier et avec l’assassinat d’un blogueur militaire russe dimanche à Saint-Pétersbourg. 

Début mars, des centaines de personnes avaient cependant assisté à Kyiv aux funérailles de combattants d’un bataillon de volontaires agissant de leur propre chef et tués pendant une mission de « sabotage » en Russie. 

Le Kremlin exclut une médiation de la Chine [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 6 avril 2023

jeudi 6 avril 2023

Jour 407 - Poutine accuse les Occidentaux d’avoir fomenté des attaques terroristes


(Moscou) Le président Vladimir Poutine a accusé mercredi les services secrets occidentaux d’être impliqués dans des attaques « terroristes » en Russie, après avoir réservé un accueil glacial à la nouvelle ambassadrice des États-Unis à Moscou. 

Son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, était quant à lui à Varsovie pour une visite officielle au cours de laquelle la Pologne a promis de demander que des garanties de sécurité supplémentaires soient accordées à l’Ukraine au prochain sommet de l’OTAN prévu l’été prochain à Vilnius, capitale de la Lituanie. 

« Il y a tout lieu de penser » que les capacités de pays tiers et des services secrets occidentaux sont « impliqués dans la préparation d’actes de sabotage et de terrorisme », tant dans les territoires ukrainiens contrôlés par Moscou qu’en Russie, a déclaré M. Poutine au cours d’une réunion télévisée de son Conseil de sécurité. 

Installé aux côtés des dirigeants installés par la Russie des quatre régions ukrainiennes dont elle a revendiqué l’annexion en 2022, le président russe a accusé Kyiv de commettre dans ces territoires « des crimes graves contre les civils qui y vivent, n’épargnant personne ».

M. Poutine a ordonné aux forces de sécurité russes de « faire tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer la sécurité de la population locale ».

Quelques heures après l’intervention du chef de l’État, les services de sécurité russes (FSB) ont annoncé l’arrestation d’un pilote ukrainien, dont le petit avion s’est écrasé dans une zone frontalière de l’Ukraine. 

États-Unis et UE fustigés
Les accusations de M. Poutine sont portées trois jours après la mort d’un célèbre blogueur militaire russe, tué dans un attentat à la bombe dans un café de Saint-Pétersbourg. 

Maxime Fomine, connu pour son soutien farouche à l’offensive russe en Ukraine, est mort après avoir accepté une statuette piégée de la part d’une jeune Russe, Daria Trepova, qui a été arrêtée et placée en détention provisoire mardi. 

Moscou a accusé Kyiv et des « agents » de l’opposant emprisonné Alexeï Navalny d’être impliqués dans cet assassinat. Des responsables ukrainiens ont de leur côté estimé qu’il s’agissait d’un règlement de comptes interne aux milieux soutenant l’offensive en Russie. 

L’Ukraine a été précédemment accusée de plusieurs autres assassinats ciblés, tant dans les régions occupées qu’en Russie même, ainsi que d’opérations de sabotage.

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a affirmé mercredi que l’assassinat de Maxime Fomine serait « l’un des sujets de discussion » au Conseil de sécurité de l’ONU, dont la Russie a pris samedi la présidence tournante. 

Quelques heures auparavant, M. Poutine avait fustigé les États-Unis à l’occasion d’une cérémonie de remise des lettres de créance au Kremlin, en présence de l’ambassadrice des États-Unis et de l’envoyé de l’Union européenne (UE). 

Regrettant une « crise profonde » dans les relations entre Moscou et Washington, il a mis en cause le 
« soutien des États-Unis » à la révolution ukrainienne de 2014, qui a « mené en fin de compte à l’actuelle crise ukrainienne ». 

Il a ensuite accusé l’Union européenne d’avoir été « à l’origine d’une confrontation géopolitique avec la Russie », constatant que les relations avec l’UE « se sont fortement détériorées ces dernières années ».

« Garanties » pour l’Ukraine [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 5 avril 2023

mercredi 5 avril 2023

Jour 406 - La Russie se dit prête à renvoyer en Ukraine des enfants déportés



(Moscou) La commissaire russe à l’enfance, Maria Lvova-Belova, visée par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, s’est dite mardi prête à renvoyer en Ukraine des enfants déportés, si leurs familles en faisaient la demande. 

Les autorités ukrainiennes accusent la Russie d’avoir « enlevé » plus de 16 000 enfants d’Ukraine depuis le début de l’offensive il y a un an. // Moscou assure de son côté avoir « sauvé » ces enfants des combats et d’avoir mis en place des procédures pour les réunir avec leurs familles. 

Lors d’une conférence de presse mardi, Mme Lvova-Belova a assuré n’avoir été contactée par « aucun représentant du pouvoir ukrainien » au sujet des enfants déportés depuis le début du conflit et invité les parents à lui écrire un courriel. 

« Écrivez-moi […] pour retrouver votre enfant », a-t-elle lancé. 

Selon un rapport de son commissariat publié mardi, 16 enfants issus de neuf familles ont été réunis avec leurs proches vivant en Ukraine ou ailleurs depuis le 29 mars dernier. 

La commissaire russe à l’enfance a toutefois une nouvelle fois refusé mardi de publier la liste complète des noms des enfants ukrainiens déportés vers la Russie. 

Selon le rapport, 380 orphelins ukrainiens ont été placés sous tutelle dans des familles d’accueil en Russie, dont 22 mineurs retrouvés délaissés à Marioupol, ville du sud de l’Ukraine dévastée par un siège de l’armée russe l’année dernière. 

Les enfants adoptés ont reçu la nationalité russe tout en conservant leur nationalité d’origine. 

Selon Maria Lvova-Belova, un adolescent emmené en Russie depuis Marioupol a été arrêté à la frontière biélorusse alors qu’il tentait de retourner en Ukraine.

Elle a toutefois assuré qu’il avait été « attiré sur le territoire ukrainien par la manipulation et les menaces » par plusieurs personnes qu’elle a qualifiées d’« agents ». 

La CPI a lancé en mars un mandat d’arrêt historique contre le président Vladimir Poutine et Maria Lvova-Belova, en estimant qu’ils étaient présumés responsables du « crime de guerre de déportation illégale » de mineurs ukrainiens. 

Nouvelle tranche d’aide militaire américaine à l’Ukraine [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 4 avril 2023

mardi 4 avril 2023

Jour 405 - Les derniers habitants de Bakhmout ont fui devant les forces russes


Un petit groupe de civils émerge d’un blindé, quelques effets à la main, avec un chien et un chat. Après des mois sous les bombes à Bakhmout, ils ont finalement décidé de quitter l’épicentre des combats dans l’est de l’Ukraine. 

En arrivant à Tchassiv Iar, ville ukrainienne elle aussi pilonnée par les forces russes, Lioubov pleure en serrant Margot, son chihuahua. « On aurait dû partir plus tôt, répète-t-elle,  on croyait que tout ça ne pouvait pas arriver. » 

Depuis l’été dernier, les forces russes tentent de prendre cette ville qui comptait 70 000 habitants avant la guerre, et où quelques milliers de personnes seraient restées malgré des combats de rue, un pilonnage constant et les efforts, au prix de pertes très importantes, de l’armée russe et du groupe paramilitaire Wagner de conquérir la cité. 

Désormais, les Russes se disent arrivés jusqu’au centre-ville, et le chef de Wagner, Evguéni Prigojine, a affirmé contrôler la mairie et donc la ville « au sens légal » du terme, une revendication rejetée par Kiev et non confirmée par Moscou. 

Lioubov dit ne pas savoir combien de civils restent dans Bakhmout : « Nous étions dans une cave, on n’a vu personne. » 

L’unité de soldats ukrainiens qui a évacué le groupe a parcouru en une demi-heure les 17 kilomètres qui les séparaient de Tchassiv Iar.

Lioubov espère désormais pouvoir s’installer à Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, au nord-est du pays, à quelques kilomètres de la frontière russe, et, « le plus tôt sera le mieux ». 

Elle et ses compagnons devront d’abord passer la nuit dans un centre d’accueil pour personnes déplacées à Kostiantynivka, 20 kilomètres plus loin, a indiqué un soldat. 

Car Tchassiv Iar est loin d’être un havre de paix. Peu après le départ de ces réfugiés, un obus a sifflé au-dessus des têtes des journalistes de l’Agence France-Presse dans cette ville où les chars et blindés ukrainiens circulent en grand nombre en direction et depuis le front. 

« Situation maîtrisée » [...] 
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https://www.ledevoir.com/monde/europe/787824/guerre-en-ukraine-les-derniers-habitants-de-bakhmout-ont-fui-devant-les-forces-russes 

Anna Malpas 
Agence France-Presse 
Le Devoir, le 3 avril 2023

lundi 3 avril 2023

Jour 404 - Wagner dit contrôler Bakhmout «au sens légal», Kiev affirme tenir


Le groupe paramilitaire russe Wagner a revendiqué lundi la prise de la mairie de Bakhmout, affirmant que cette conquête signifiait qu’il contrôlait désormais la ville « au sens légal », l’Ukraine assurant pour sa part qu’elle tenait encore cette ville de l’est du pays où des combats acharnés font rage depuis des mois. 

« Au sens légal, Bakhmout a été capturée. L’ennemi est concentré dans les zones ouest », a déclaré sur Telegram le chef de Wagner, Evguéni Prigojine. 

Une vidéo accompagnant son message montre M. Prigojine brandissant un drapeau russe avec une inscription en l’honneur de Vladlen Tatarskiï, blogueur militaire russe fervent défenseur de l’offensive en Ukraine tué dimanche par l’explosion d’une bombe. Cet attentat dans le centre historique de Saint-Pétersbourg a également fait 25 blessés. 

« Les commandants des unités qui ont pris la mairie et tout le centre iront hisser ce drapeau », a déclaré M. Prigojine. « Voici l’entreprise militaire privée Wagner, voici les gars qui ont pris Bakhmout. D’un point de vue juridique, elle est à nous », clame-t-il. 

Quelques heures plus tôt, l’état-major ukrainien a pourtant affirmé le contraire. « L’ennemi n’a pas arrêté son assaut sur Bakhmout. Cependant, les défenseurs ukrainiens tiennent courageusement la ville en repoussant de nombreuses attaques ennemies », a indiqué dimanche soir l’état-major ukrainien sur sa page Facebook. 

Ville de quelque 70 000 habitants avant la guerre, Bakhmout est le théâtre de combats particulièrement violents depuis des mois. Du fait de la longueur de la bataille et des lourdes pertes subies par les deux camps, la ville est devenue le symbole de la lutte entre Russes et Ukrainiens pour le contrôle de la région industrielle du Donbass.

Les troupes russes ont progressé ces derniers mois au nord et au sud de la ville, coupant plusieurs routes d’approvisionnement ukrainiennes et s’emparant de sa partie orientale. Le 20 mars, Evguéni Prigojine avait affirmé que Wagner contrôlait 70 % de Bakhmout. 

L’Ukraine estime que la bataille pour Bakhmout est essentielle pour contenir les forces russes sur l’ensemble du front oriental, même si les analystes jugent l’importance stratégique de la ville limitée. 

Dans son adresse de dimanche soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reconnu que la situation à Bakhmout était difficile pour ses troupes. 

« C’est chaud ! » [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, https://www.ledevoir.com/monde/europe/787755/wagner-dit-controler-bakhmout-au-sens-legal-kiev-affirme-tenir Agence France-Presse à Moscou Le Devoir, le 2 avril 2023

dimanche 2 avril 2023

Jour 403 - Présidence russe au Conseil de sécurité: l’Ukraine appelle à une réforme de l’ONU



(Kyiv) Le chef de l’État ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé la « faillite » des Nations unies, où la Russie a pris samedi la présidence du Conseil de sécurité pour le mois d’avril.   // « Il est difficile d’imaginer quelque chose qui prouve (davantage) la faillite complète de telles institutions », a lancé dans son message du soir M. Zelensky.  

« Il n’y a aucune forme de terreur que la Russie n’ait déjà exercée », a-t-il poursuivi, appelant à une 
« réforme des institutions mondiales, y compris du Conseil de sécurité de l’ONU ». 

Cette « réforme qui se fait évidemment attendre consiste à empêcher un État terroriste […] de détruire le monde. Les terroristes doivent perdre, doivent être tenus pour responsables de la terreur et ne présider nulle part », a martelé Volodymyr Zelensky. 

Son ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba avait auparavant qualifié de « gifle » donnée à « la communauté internationale » la présidence russe, des Occidentaux parlant quant à eux de « poisson d’avril». 

« Les membres actuels » de l’organe exécutif de l’ONU doivent « contrecarrer toute tentative » de la Russie d’« abuser de sa présidence », avait exhorté M. Kouleba qui, déjà jeudi, avait fustigé cette « mauvaise blague ». 

« La Russie a usurpé son siège ; elle livre une guerre coloniale ; son président est un criminel de guerre recherché par la Cour pénale internationale pour enlèvement d’enfants », avait-il tempêté. 

Lavrov aux commandes 
Ces critiques de la part de Kyiv n’ont pas empêché Moscou d’assurer que sa délégation à l’ONU ce mois-ci, pour succéder au Mozambique, serait bien dirigée par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

« Un autre évènement clé de la présidence russe sera le débat public de haut niveau du Conseil (de sécurité) sur “Un multilatéralisme efficace à travers la défense des principes de la Charte des Nations unies”. Cette réunion sera présidée par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov », a même déclaré jeudi à la presse sa porte-parole, Maria Zakharova. 

Elle a souligné que M. Lavrov comptait aussi présider une session de débats sur le Moyen-Orient le 25 avril. 

Les soutiens diplomatiques de Kyiv, en premier lieu les États-Unis, se sont rapidement élevés contre une telle position. 

« Nous nous attendons à ce que la Russie continue à se servir de son siège pour propager de la désinformation et essayer de détourner l’attention de ses tentatives de justifier ses actions en Ukraine et les crimes de guerre que les membres de ses forces armées commettent », a commenté jeudi la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre. « Un pays qui viole de façon flagrante la Charte de l’ONU et envahit son voisin n’a pas sa place au Conseil de sécurité ».   

Les pays baltes, fortement opposés à Moscou, ont quant à eux parlé samedi de « poisson d’avril ».

« Le (jour du) poisson d’avril est un jour parfait » pour la Russie, a raillé le ministère lituanien des Affaires étrangères. « La Russie, qui livre une guerre brutale à l’Ukraine, ne peut diriger que le “Conseil de l’insécurité” ». 

De son côté, la mission diplomatique estonienne à l’ONU a jugé « honteux et humiliant » que le Conseil de sécurité des Nations unies soit dirigé par la Russie, dont le président Vladimir Poutine est « un criminel de guerre avec un mandat d’arrêt permanent de la CPI ». 

 « Pas essentiel » [...] 
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Agence France-Presse
La Presse,  Le 1er avril 2023