samedi 22 juillet 2023

Jour 514 - Moscou tire des missiles en mer Noire, l’ONU craint l’escalade


(Moscou) L’ONU s’est alarmée vendredi des risques d’un incident militaire provoquant une escalade du conflit, après que la Russie a annoncé avoir mené des manœuvres impliquant des tirs de missiles en mer Noire, théâtre de tensions croissantes avec l’Ukraine et ses alliés depuis l’expiration d’un accord céréalier crucial pour l’alimentation mondiale. 

Les combats continuent par ailleurs de faire des victimes civiles. Deux enfants dans le village de Droujba, un couple dans la ville de Kostiantynivka, et plus au nord dans la région de Tcherniguiv une femme et un employé d’un centre culturel ont péri sous les bombes russes, selon les autorités locales. 

C’est devant le Conseil de sécurité qu’une responsable de l’organisation s’est alarmée des conséquences possibles des derniers développements. « Les menaces de prendre pour cible des navires civils en mer Noire sont inacceptables », a déclaré la secrétaire générale adjointe de l’ONU pour les Affaires politiques Rosemary DiCarlo. 

« Le risque que le conflit s’étende en réponse à un incident militaire en mer Noire — intentionnel ou accidentel — doit être évité à tout prix », a-t-elle ajouté. 

L’armée russe avait précédemment annoncé que ses navires avaient tiré des missiles de croisière antinavires et détruit « un bateau cible dans la zone d’entraînement au combat, dans la partie nord-ouest de la mer Noire », soit au large des côtes ukrainiennes. 

La Russie a affirmé mercredi qu’elle considérerait les navires se rendant vers l’Ukraine en mer Noire comme ayant potentiellement un chargement militaire, et les pays dont ils battent le pavillon comme parties prenantes au conflit. 

Les tensions se sont ravivées dans cette zone depuis le rejet cette semaine par Moscou de l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, qui permettait aux cargos chargés de produits agricoles de quitter les ports ukrainiens en empruntant des couloirs maritimes protégés. 

Nouvelles frappes près d’Odessa
Parallèlement, des frappes russes ont touché ces dernières nuits la région d’Odessa, port stratégique pour l’Ukraine en mer Noire.   

Kyiv accuse Moscou de viser spécifiquement ces infrastructures pour empêcher toute reprise des exportations de céréales. 

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des missiles de croisière russes Kalibr, tirés depuis la mer Noire, ont touché la région pour la quatrième nuit consécutive, a affirmé le gouverneur local, Oleg Kiper. 

« Des silos à grain d’une entreprise agricole de la région ont été touchés. L’ennemi a détruit 100 tonnes de pois et 20 tonnes d’orge », a-t-il écrit sur Telegram, précisant que deux personnes avaient été blessées. 

Des drones et des missiles avaient déjà frappé Odessa et Mykolaïv, autre grande ville du Sud ukrainien, faisant au moins trois morts et une vingtaine de blessés dans la nuit de mercredi à jeudi. L’armée russe a assuré ne viser que des sites militaires. 

« Nos amis africains » 
L’Ukraine a averti jeudi qu’elle traiterait à son tour, de manière symétrique, les bateaux se dirigeant vers les ports contrôlés par Moscou comme transportant des matériels militaires, « avec tous les risques associés ». 

L’ONU, qui était médiateur dans la négociation de l’accord céréalier, s’est inquiétée des conséquences pour l’alimentation mondiale. 

« Nous voyons déjà l’effet négatif sur les prix mondiaux du blé et du maïs, ce qui fait souffrir tout le monde, en particulier les populations vulnérables dans les pays du Sud », a déclaré Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU. 

« Nous comprenons les inquiétudes que peuvent ressentir nos amis africains, c’est compréhensible et ce sera pris en compte », a de son côté assuré un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine. 

Dénonçant des entraves au commerce de ses propres engrais et produits agricoles, la Russie assure être prête à revenir à l’accord signé en juillet 2022 si ses demandes sont satisfaites « dans leur totalité ». 

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, a maintenu son espoir de reconduire l’accord « en parlant en détail avec M. Poutine ». 

 « Jusqu’au bout » [...]
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Agence France-Presse 
La Presse, le 21 juillet 2023, mis à jour à 13h16

vendredi 21 juillet 2023

Jour 513 - Kyiv met à son tour en garde les navires circulant en mer Noire


(Mykolaïv) L’Ukraine a prévenu jeudi les bateaux naviguant en mer Noire et se dirigeant vers les ports contrôlés par la Russie qu’ils pourraient être visés, alors que Moscou a frappé dans la nuit de mercredi à jeudi les ports ukrainiens de Mykolaiv et d’Odessa au cours d’une nouvelle nuit de frappes « infernales »

Kyiv a déclaré qu’elle traiterait ces navires comme de potentiels transporteurs de matériels militaires, comme l’avait fait auparavant la Russie après s’être retirée de l’accord qui permettait les exportations de céréales. 

Au moins trois personnes sont mortes et plus de vingt ont été blessées dans les frappes russes de drones et de missiles sur les ports du sud de l’Ukraine, ont indiqué des responsables, en publiant des images de bâtiments en flammes ou partiellement effondrés.

Ces attaques russes ont été « fermement » condamnées par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. 

« Ces attaques ont un impact bien au-delà de l’Ukraine. Nous voyons déjà l’effet négatif sur les prix mondiaux du blé et du maïs, ce qui fait souffrir tout le monde, en particulier les populations vulnérables dans les pays du Sud », a indiqué son porte-parole Stéphane Dujarric.   

Kyiv accuse Moscou de viser spécifiquement ses infrastructures portuaires, afin d’empêcher toute reprise éventuelle des exportations ukrainiennes de céréales. 

Au moins trois personnes ont été tuées et une vingtaine blessées dans ces bombardements à Odessa et Mykolaïv, ont indiqué les autorités locales. 

À Odessa, le corps d’un gardien d’immeuble a été « retrouvé sous les décombres » après une frappe qui a détruit « un bâtiment administratif » dans le centre et endommagé plusieurs immeubles résidentiels, selon le gouverneur de la région, Oleg Kiper. 

À Mykolaïv, « au moins cinq immeubles résidentiels ont été endommagés », a indiqué le maire Oleksandre Sienkevitch, son adjoint Anatoli Petrov, précisant qu’un corps avait été retrouvé. 

« Une nuit d’enfer pour notre peuple ! », a réagi le patron du service ukrainien des Situations d’urgence, Serguiï Krouk, l’armée de l’air ukrainienne indiquant que Moscou a lancé au total 38 missiles et drones sur les deux villes.

« Malheureusement, il n’a pas été possible d’intercepter tous les missiles, en particulier les missiles supersoniques Kh-22 et Onyx, qui sont très difficiles à détruire », a précisé sur Telegram Oleg Kiper.

Ces missiles, rarement tirés par Moscou, avaient déjà été utilisés lors de l’attaque russe dans la nuit de mardi à mercredi, qui a ciblé les terminaux céréaliers et les infrastructures portuaires d’Odessa et de Tchornomorsk, détruisant des silos et, notamment, 60 000 tonnes de grains. 

Jeudi, l’armée russe a de nouveau affirmé ne viser que des cibles militaires, assurant avoir détruit des sites de production et de stockage de drones navals à Odessa et des dépôts de munition et de carburant à Mykolaïv. 

« Ils sont morts » 
À Mykolaïv, les équipes de secours fouillaient les débris sous une pluie battante dans la matinée pour retrouver des survivants, selon une journaliste de l’AFP sur place. 

Oleksiï Lougantchenko, 72 ans, disait craindre la mort de sa sœur, toujours sous les décombres et dont le mari a déjà été retrouvé, tué. « Qui a besoin de cette guerre ? Je leur avais dit qu’ils devraient partir et maintenant ils sont morts ». 

Dénonçant les entraves au commerce de ses propres engrais et produits agricoles, le Kremlin s’est retiré mardi de l’accord signé en juillet 2022, sous l’égide des Nations unies et de la Turquie, qui permettait à Kyiv d’exporter ses céréales malgré la guerre et le blocus russe des ports ukrainiens. 

Vladimir Poutine a assuré mercredi que la Russie était prête à revenir à l’accord si ses demandes étaient réalisées « dans leur totalité », accusant les Occidentaux de « chantage politique ». 

En réponse, Kyiv a demandé la mise en place de « patrouilles militaires » navales sous mandat de l’ONU, sans réponse jusqu’à présent. 

Incendie toujours en cours [...] 
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Ioulia Silina 
Agence France-Presse 
La Presse, le 20 juillet 2023, mis à jour à 13h17

jeudi 20 juillet 2023

Jour 512 - La Russie met en garde tout cargo céréalier en mer Noire


(Moscou) La Russie a annoncé mercredi qu’elle considèrerait comme une cible militaire tout navire se dirigeant vers les ports céréaliers ukrainiens de la mer Noire, au moment où Kyiv, qui accuse Moscou de bombarder ses terminaux céréaliers, réclame des escortes internationales pour ces cargos après l’expiration d’un accord crucial pour l’alimentation mondiale. 

 CE QU’IL FAUT SAVOIR 

. Le ministère russe de la Défense a annoncé mercredi que « tous les navires naviguant dans les eaux de la mer Noire à destination des ports ukrainiens seront considérés comme des bateaux transportant potentiellement des cargaisons militaires » ; 

. Le président ukrainien a accusé les troupes russes de viser « délibérément les infrastructures de l’accord sur les céréales » après une deuxième nuit de frappes russes sur Odessa ; 

. La suppression du couloir pour les exportations céréalières ukrainiennes et l’intensification des attaques ont en tout cas déjà fait grimper les cours des céréales ; 

. Dans l’est de la Crimée, un incendie sur un terrain militaire faisait toujours rage mercredi ; . Sur le front, les combats se concentrent dans l’est de l’Ukraine où les deux armées se font face. 

L’Ukraine, dont la contre-offensive peine pour l’instant à briser les lignes de défense construites par les Russes, a dans le même temps répété qu’il ne pouvait y avoir aucune négociation avec Moscou, et réclamé à ses alliés occidentaux des centaines de blindés supplémentaires et des avions de combat américains F-16 pour reprendre ses territoires. 

« Pour ce qui est du moral, nous tenons bon. Nous voulons simplement que la victoire arrive le plus vite possible », a dit à l’AFP un jeune militaire ukrainien de 23 ans, sans donner son nom et en un lieu tenu secret sur le front près de Lyman (est). 

Conséquence du blocage depuis lundi par la Russie du « corridor » sécurisé en mer Noire qui avait été négocié avec Moscou par l’intermédiaire de l’ONU et de la Turquie pour exporter par cargos les millions de tonnes de céréales ukrainiennes, le blé a clôturé à 253,75 euros la tonne sur le marché européen, en hausse de plus de 8 %. 

Compte tenu des risques, « il n’y a plus aucun armateur prêt à aller là-bas », a relevé Frédéric Denefle, directeur général du groupement Garex, spécialiste de l’assurance des risques liés aux conflits.

Le ministère russe de la Défense a en effet annoncé mercredi que dorénavant « tous les navires naviguant dans les eaux de la mer Noire à destination des ports ukrainiens seront considérés comme des bateaux transportant potentiellement des cargaisons militaires ».

Selon Adam Hodge, porte-parole du Conseil de sécurité national américain, Moscou « pourrait élargir son ciblage […] pour inclure des attaques sur des bateaux civils » et ensuite « faire porter la responsabilité de ces attaques à l’Ukraine ».   

Ces accusations se fondent sur des éléments des renseignements qui viennent d’être déclassifiés, a-t-il précisé. 

Kyiv de son côté demande désormais la mise en place de « patrouilles militaires » navales sous mandat de l’ONU et avec la participation notamment de la Turquie, a indiqué à l’AFP Mykhaïlo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne. Il a exclu toute négociation avec Moscou, dont l’objectif est selon lui de 
« détruire » l’Ukraine. 

Frappes sur Odessa 
Le pays a connu une deuxième nuit consécutive de frappes russes sur Odessa, grand port de la mer Noire. Selon le ministère chargé de la reconstruction de l’Ukraine, « les terminaux céréaliers et les infrastructures portuaires » des ports d’Odessa et de Tchornomorsk ont été attaqués, et « les silos et les quais du port d’Odessa » ont notamment été endommagés.

L’attaque, menée avec des missiles de croisière et des drones explosifs de fabrication iranienne, a fait au moins 12 blessés, selon le gouverneur de la région d’Odessa Oleg Kiper. 

« Tout le monde est concerné par la terreur russe », a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son adresse quotidienne, appelant à « traduire en justice la Russie pour cette terreur ».

En un an, l’accord a permis de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens, contribuant à stabiliser les prix alimentaires mondiaux et à écarter les risques de pénurie. 

Paris a accusé Moscou de faire peser « un risque irresponsable sur la sécurité alimentaire mondiale » et Berlin a relevé que les bombardements russes indirectement « frappent les plus pauvres du monde ». // L’armée russe a de son côté affirmé n’avoir visé que « des sites industriels militaires, des infrastructures pour le carburant et des dépôts de munitions de l’armée ukrainienne ». 

Le Kremlin avait averti mardi de nouveaux « risques » en mer Noire après la fin de l’accord sur les céréales. Moscou a refusé de reconduire cet accord signé en juillet 2022 sous l’égide des Nations unies et de la Turquie, et prolongé depuis à plusieurs reprises, dénonçant des entraves au commerce de ses propres engrais et produits alimentaires. 

Vladimir Poutine a assuré mercredi que la Russie était prête à revenir à l’accord si ses demandes étaient réalisées « dans leur totalité », et a accusé les Occidentaux de se servir de cette question comme outil de 
« chantage politique ». 

En un an, l’accord avait permis de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens, contribuant à stabiliser les prix alimentaires mondiaux et à écarter les risques de pénurie. 

Explosions en Crimée [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 19 juillet 2023, mis à jour à 20h26

mercredi 19 juillet 2023

Jour 511 - La Russie avertit des « risques » en mer Noire après la fin de l’accord céréalier


(Kyiv) La Russie a mis en garde l’Ukraine mardi contre ses velléités de poursuivre les exportations de céréales par la mer Noire, prévenant qu’il n’y avait plus de « garanties de sécurité » après l’expiration d’un accord qui permettait de les transporter malgré la guerre. 

« En l’absence de garanties de sécurité appropriées, certains risques » se sont fait jour, a averti le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. 

Il répondait à une question sur la volonté exprimée par l’Ukraine de continuer à exporter ses céréales par la mer Noire, avec ou sans l’accord de Moscou sur la sécurité des navires. 

En écho, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré à son homologue turc, Hakan Fidan, que la fin de l’accord signifiait que le nord-ouest de la mer Noire, par où les cargos circulent, devenait une « zone provisoirement dangereuse ». 

« Les ministres ont envisagé d’autres options pour fournir des céréales aux pays les plus nécessiteux », a souligné la diplomatie russe dans un communiqué. 

Le président français Emmanuel Macron a quant à lui jugé que Vladimir Poutine avait commis « une énorme erreur » en faisant « de la nourriture une arme », martelant que la Russie avait décidé « d’affamer des pays déjà en difficulté ». 

Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat a dit sur Twitter regretter la décision russe et a appelé à la reprise de l’accord pour transporter céréales et engrais « vers les régions qui en ont besoin, notamment l’Afrique ». 

Pour le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « des centaines de millions de personnes font face à la faim » avec la suspension de cet accord et vont en « payer le prix ». 

Odessa frappée 
Moscou a signifié lundi son refus de maintenir l’accord céréalier signé en juillet 2022 sous l’égide des Nations unies et de la Turquie, et prolongé depuis à plusieurs reprises, dénonçant les entraves au commerce des engrais et des autres produits russes. 

Mardi, Dmitri Peskov a également accusé l’Ukraine d’utiliser le couloir maritime ouvert dans le cadre de l’accord « à des fins militaires », après que Kyiv a frappé la veille le pont stratégique reliant le territoire russe à la péninsule ukrainienne annexée de Crimée. 

En représailles, le ministère russe de la Défense a affirmé mardi avoir détruit par une vague de missiles « les installations où des actes terroristes contre la Russie étaient préparés », ainsi qu’un lieu où sont fabriqués des drones navals. 

Avant l’aube, six missiles Kalibr et 21 drones explosifs de fabrication iranienne Shahed-136 envoyés par la Russie sur Odessa (sud) ont été « détruits » par la défense antiaérienne ukrainienne, a de son côté annoncé le gouverneur de la région, Oleg Kiper, sur Telegram.

« Les débris des missiles détruits et l’onde de choc ont endommagé des infrastructures portuaires et plusieurs habitations privées », a-t-il ajouté, sans donner d’indications sur l’ampleur des dégâts. 

Moscou a aussi ciblé la région ukrainienne d’Odessa (sud) tôt mercredi pour la deuxième nuit consécutive, a accusé le gouverneur local. 

« Fin d’alerte ! Les détails sur les conséquences de l’attaque massive » de Moscou « seront fournis ultérieurement », a indiqué le gouverneur de la région, Oleg Kiper, sur Telegram. 

Sur une vidéo diffusée sur Telegram affirmant montrer les conséquences de l’attaque, mais que l’AFP n’a pu vérifier, les fenêtres d’un bâtiment de plusieurs étages apparaissent endommagées et des éclats de verre sont éparpillés sur le sol, à l’extérieur. 

Au cours de la nuit, des alertes aériennes ont également retenti dans une dizaine de régions ukrainiennes. 

Odessa et sa région abritent les trois ports par lesquels l’Ukraine pouvait, dans le cadre de l’Initiative céréalière de la mer Noire, exporter ses produits agricoles malgré la guerre et le blocus imposé par les Russes. 

En un an, l’accord a permis de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens, essentiellement du maïs et du blé, contribuant à stabiliser les prix alimentaires mondiaux et à écarter les risques de pénurie. 

« Même sans la Russie, tout doit être fait pour que nous puissions utiliser ce couloir [pour les exportations] en mer Noire. Nous n’avons pas peur », a affirmé lundi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. 

Situation « difficile » [...] 
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Ania Tsoukanova 
Agence France-Presse 
La Presse, le 18 juillet 2023, mis à jour à 22h18

mardi 18 juillet 2023

Jour 510 - Fin de l’accord céréalier, Kyiv frappe le pont de Crimée


(Kyiv) L’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes, crucial pour l’alimentation mondiale, a expiré lundi soir, quelques heures après une attaque ukrainienne qui a endommagé pour la deuxième fois le pont stratégique reliant la Russie à la péninsule de Crimée qu’elle a annexée en 2014. 

Moscou avait auparavant fait connaître son refus de prolonger l’accord, signé en juillet 2022 avec l’Ukraine sous l’égide des Nations Unies et de la Turquie, en dénonçant les entraves au commerce des produits agricoles russes.   

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a réagi à la décision russe, soulignant que « des centaines de millions de personnes font face à la faim » et qu’elles allaient en « payer le prix ». 

Le chef de la diplomatie américaine a qualifié d’« inadmissible » la décision russe et assuré que cette décision allait entraîner une augmentation des prix de l’alimentation. 

Le choix de Moscou de se servir « de la nourriture comme d’une arme […] va compliquer l’acheminement d’aliments dans les endroits qui en ont désespérément besoin et entraîner une hausse des prix », a déclaré le secrétaire d’État américain Antony Blinken.

Quant à l’Ukraine, elle a affiché sa volonté de continuer à exporter ses céréales par la mer Noire, avec ou sans l’accord de Moscou sur la sécurité des navires.

« Même sans la Russie, tout doit être fait pour que nous puissions utiliser ce couloir [pour les exportations] en mer Noire. Nous n’avons pas peur », a indiqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky. 

Tôt mardi, la défense aérienne ukrainienne a été activée dans la région d’Odessa (sud) dont trois ports faisaient partie de l’accord céréalier, ont fait savoir les autorités locales. 

« L’ennemi attaque les régions du sud » de l’Ukraine avec des drones, a indiqué le commandement opérationnel pour le sud du pays sans fournir de précisions quant aux lieux ciblés ou éventuels dégâts. 

Pour l’heure, la Russie a signifié une fin de non-recevoir aux appels qui s’étaient multipliés ces derniers jours à la reconduction de l’accord, réclamant que l’on réponde à ses exigences sur ses propres exportations de céréales et d’engrais. 

L’accord « s’est de facto terminé aujourd’hui », a lancé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que « dès que la partie concernant la Russie sera satisfaite, la Russie reviendra immédiatement à l’accord sur les céréales ». 

Exigences russes 
« Si les capitales occidentales apprécient vraiment l’Initiative de la mer Noire, alors qu’elles envisagent sérieusement de remplir leurs obligations et retirent effectivement les engrais et les produits alimentaires russes des sanctions », a expliqué le ministère russe des Affaires étrangères. 

Signé en juillet 2022 sur les rives du Bosphore et déjà prorogé à deux reprises, l’accord a permis, sur l’année écoulée, de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens.   

La Turquie, l’Ukraine et l’ONU se sont vu notifier la décision du Kremlin, a souligné la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est cependant dit convaincu que son « ami M. Poutine » voulait maintenir cet accord.   

Attaque ukrainienne [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 17 juillet 2023, mis à jour à 23h41

lundi 17 juillet 2023

Jour 509 - Combats intenses sur le front Est


(Kyiv) L’Ukraine a fait état dimanche de combats intenses sur le front Est avec les forces russes, Vladimir Poutine affirmant pour sa part que la contre-offensive de l’armée ukrainienne, lancée en juin, était mise en échec.

Le président russe n’a par ailleurs toujours pas annoncé si Moscou acceptait de reconduire l’accord qui expire lundi soir sur les exportations via la mer Noire des céréales ukrainiennes, d’une importance cruciale pour les marchés mondiaux et notamment les pays d’Afrique et du Moyen-Orient.   

L’état-major ukrainien a indiqué dimanche que l’armée 
« continuait de mener une action offensive dans les zones de Melitopol et Berdiansk » dans le sud-est, où elle cherche à avancer vers la mer d’Azov pour couper les lignes russes et isoler la Crimée. 

Dans l’est, plus au nord, « la situation s’est quelque peu intensifée », en raison des efforts des forces russes pour contre-attaquer dans plusieurs zones, où l’armée ukrainienne se retrouve en position « défensive », a de son côté indiqué la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Malyar. 

« Pendant deux jours d’affilée, l’ennemi a attaqué activement dans le secteur de Koupiansk, dans la région de Kharkiv », a-t-elle déclaré dimanche. « De féroces combats ont lieu, et des positions […] changent plusieurs fois par jour ». 

Kyiv a admis livrer des batailles difficiles et a appelé ses alliés à fournir plus d’armes et d’artillerie à longue portée. 

Mais la vice-ministre a fait valoir que les forces ukrainiennes 
« avançaient progressivement » près de Bakhmout, une petite ville tombée sous contrôle russe en mai après des mois affrontements meurtriers.

Les soldats ukrainiens avancent au sud de Bakhmout, et s’efforcent de tenir les positions gagnées au nord de la ville, 
a-t-elle ajouté. 

Encercler Bakhmout 
Sur le front dans cette zone, un commandant du bataillon d’artillerie de la 22e brigade mécanisée ukrainienne a dit à l’AFP être satisfait de la contre-offensive, mais a confié que chaque mètre de terrain était gagné au prix de lourds combats. 

« Chaque jour où nous gagnons 10, 20, 100 mètres, c’est déjà une grande victoire », a dit ce commandant s’identifiant sous le nom de guerre « Boulat ». 

« Nous encerclons Bakhmout, en chassant (les Russes) de Klychtchivka », un village situé au sud de la ville, a dit de son côté « Volyna », le commandant d’une batterie d’artillerie. 

Bakhmout, qui comptait 70 000 habitants avant la guerre et était connue pour ses mines de sel et ses vins pétillants, a été pratiquement détruite par des mois de bombardements russes. 

« Dans Bakhmout même, nous bombardons l’ennemi, et l’ennemi nous bombarde », a dit la vice-ministre Ganna Malyar.

Dans le sud-est, l’armée ukrainienne avait annoncé vendredi avoir encore avancé de près de deux kilomètres en une semaine en direction de Melitopol, une ville occupée par les Russes peu après le début de leur offensive en février 2022. 

« Les gens devraient comprendre le prix que nous payons. Les ennemis sont nombreux. Nous avons besoin de temps pour les broyer », a dit « Boulat » à l’AFP. 

Poutine optimiste 
Dans une interview à la chaîne de télévision Rossia-1 diffusée dimanche, Vladimir Poutine a affirmé que la contre-offensive ukrainienne n’enregistrait aucun progrès.

« Toutes les tentatives de l’ennemi de percer notre défense […], ont échoué depuis le début de l’offensive. L’ennemi n’a pas obtenu de succès », a assuré le président russe. 

S’exprimant dans une interview à la chaîne de télévision Rossia-1, diffusée dimanche, le président russe Vladimir Poutine a jugé que la situation était « positive » pour les forces russes sur le front. 

« Nos troupes se conduisent de façon héroïque. De manière inattendue pour l’adversaire, elles passent même à l’offensive dans certains secteurs et capturent des positions plus avantageuses », a-t-il assuré.   

Menée depuis juin avec le soutien d’armes lourdes livrées par l’Occident, la contre-offensive ukrainienne progresse lentement face aux troupes russes qui ont le temps d’établir de solides défenses, notamment de redoutables champs de mines, et disposent toujours d’une importante puissance de feu pour pilonner les forces ukrainiennes. 

Mardi, l’armée russe avait affirmé avoir avancé de 1,5 kilomètre dans une des zones du front Est, près de Lyman. 

Elle a par ailleurs annoncé dimanche avoir neutralisé au moins dix drones ukrainiens, près de Sébastopol en Crimée, le quartier général de la flotte russe en mer Noire régulièrement ciblé par ce type d’attaques. 

La circulation interrompue sur un important pont de Crimée 
Un incident s’est produit sur un important pont reliant la Crimée à la région russe de Krasnodar et la circulation y a été interrompue, a fait savoir dans la nuit de dimanche à lundi le gouverneur russe de la péninsule annexée de Crimée.

« La circulation a été interrompue sur le pont de Crimée. Une urgence s’est produite dans la zone du 145e pilier depuis le territoire de Krasnodar », situé dans le sud-ouest de la Russie, a indiqué Sergueï Aksionov sur Telegram, sans préciser la nature de l’incident. 

« Les forces de l’ordre et tous les services compétents sont à pied d’œuvre », a-t-il ajouté, demandant aux automobilistes de choisir un itinéraire alternatif. 

Un centre de coordination a été mis en place au sein d’un ministère de Crimée, a rapporté l’agence russe d’État TASS, citant les autorités locales. 

La Crimée, péninsule annexée par Moscou en 2014, sert de base arrière aux forces russes, notamment pour l’envoi de renforts et la maintenance d’équipements. Les quelques ponts reliant la péninsule au sud occupée de l’Ukraine sont essentiels à la conduite des opérations militaires de Moscou. 

L’accord céréalier expire [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 16 juillet 2023, mis à jour à 23h14

dimanche 16 juillet 2023

Jour 508 - La Corée du Sud promet d’augmenter son aide à Kyiv



(Séoul) Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a promis samedi d’« augmenter l’ampleur » de son aide humanitaire et de son assistance militaire non létale à l’Ukraine, après une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kyiv. 

Séoul « va augmenter l’ampleur du soutien accordé l’an passé, lorsque nous avons fourni du matériel comme des casques et des gilets pare-balles », a déclaré Yoon Suk Yeol. L’aide humanitaire de son pays à l’Ukraine va augmenter à 150 millions de dollars en 2023 contre 100 millions de dollars en 2022, a-t-il ajouté.

La Corée du Sud, neuvième exportateur mondial d’armes, a envoyé de l’aide humanitaire à l’Ukraine et a également vendu des chars et des obusiers à la Pologne, un allié clé de Kyiv contre les forces russes. 

Toutefois, le pays asiatique a depuis longtemps pour politique de ne pas fournir d’armes à des régions en conflit, et ce malgré les demandes répétées des États-Unis, des alliés européens et de l’Ukraine elle-même pour obtenir une aide plus importante. 

La Corée du Sud, qui reste techniquement en guerre avec la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire, produit d’importants volumes d’armes compatibles avec l’armement de l’OTAN, notamment des chars, des obusiers et des munitions d’obus très recherchées. 

Lors de sa visite surprise en Ukraine, le président sud-coréen s’est rendu dans la ville de Boutcha, théâtre d’un massacre de civils imputé à l’armée russe, avant une rencontre avec son homologue ukrainien.

« L’Ukraine me rappelle aujourd’hui la Corée du Sud d’autrefois », a déclaré Yoon Suk Yeol, en saluant l’aide internationale qui avait permis à son pays de « remporter une victoire 
miraculeuse » sur le Nord et de devenir l’une des principales économies mondiales. 

Séoul a laissé entendre qu’elle pourrait reconsidérer sa politique consistant à ne pas fournir d’armes létales, les services du président ayant indiqué en début d’année qu’une attaque russe à grande échelle contre des civils pourrait changer la donne. 

En mai, la Corée du Sud avait démenti des informations de médias américains faisant état de livraisons à venir d’obus à l’Ukraine, assurant que sa décision de ne pas livrer d’armes létales à Kyiv demeurait inchangée. 

Les experts soulignent toutefois que la Corée du Sud se trouve dans une position délicate en raison de ses liens économiques avec la Russie (son 15e partenaire commercial en 2022) ainsi que de l’influence de Moscou sur la Corée du Nord. 

Pour relire l’article, 

Agence France-Presse 
La Presse, le 15 juillet 2023, mis à jour à 9h24