samedi 15 juillet 2023

Jour 507 - Les combattants de Wagner agissent comme « instructeurs » en Biélorussie



(Moscou) La Biélorussie a annoncé vendredi que des mercenaires du groupe Wagner, ancien fer de lance de l’offensive russe contre l’Ukraine, servaient désormais comme « instructeurs ¢ pour sa propre armée, après des semaines d’incertitude sur l’avenir de ce groupe paramilitaire qui avait lancé fin juin une rébellion avortée contre Moscou. 

Au même moment, l’armée ukrainienne, dont la contre-offensive n’est pas aussi rapide que prévu, affirme avancer dans le sud du pays.   

Sur le plan diplomatique, les représentants des États-Unis et de l’Union européenne ont dénoncé l’attitude « agressive » de leur homologue russe Sergueï Lavrov lors d’une rencontre à Jakarta. Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est cependant dit optimiste sur la reconduction de l’accord essentiel pour l’accès du blé ukrainien aux marchés mondiaux. 

Ces annonces surviennent après une quatrième vague consécutive de frappes nocturnes russes sur Kyiv, lors de laquelle l’armée ukrainienne a affirmé avoir abattu 16 drones explosifs Shahed de fabrication iranienne sur 17. Les précédentes vagues de drones et missiles, coïncidant avec un sommet OTAN-Ukraine à Vilnius qui a ulcéré Moscou, n’avaient fait que des blessés.

En Biélorussie, « les combattants de Wagner jouent le rôle d’instructeurs dans un certain nombre de disciplines militaires », a annoncé le ministère de la Défense de ce pays allié de Moscou, via le territoire duquel la Russie avait lancé ses troupes vers Kyiv il y a un peu plus de 16 mois. 

Les mercenaires de Wagner ont joué un rôle important dans l’offensive russe en Ukraine, notamment dans la sanglante bataille pour Bakhmout, ville dévastée de l’Est dont la capture a été revendiquée en mai par Moscou. 

Le 24 juin, lancés par leur patron Evguéni Prigojine, en conflit avec la hiérarchie militaire russe, dans une rébellion contre Moscou, ils avaient occupé pendant plusieurs heures un quartier général de l’armée dans le sud de la Russie, et parcouru plusieurs centaines de kilomètres avec leurs blindés en direction de la capitale, ébranlant le pouvoir russe. 

Leur rébellion a pris fin avec un accord prévoyant le départ en Biélorussie d’Evguéni Prigojine. Ses combattants s’étaient vu proposer de rejoindre les troupes régulières, de retourner à la vie civile ou de partir eux aussi pour la Biélorussie. 

Le sort d’Evguéni Prigojine est lui incertain. Vendredi, plusieurs chaînes Telegram ont publié une photo d’un homme lui ressemblant, assis sur un lit de camp dans une tente. 

Quant au général Sergueï Sourovikine, un haut responsable militaire avec lequel le chef de Wagner affichait sa proximité, sa disparition — sans que son arrestation ait été officiellement confirmée — a conforté l’hypothèse de complicités dans l’armée. 

Plus au combat 
La principale conséquence reste le retrait apparent des mercenaires des combats en Ukraine, selon le Pentagone. « À ce stade, nous ne voyons pas les forces de Wagner participer de manière significative » aux combats, a déclaré son porte-parole,  le général Pat Ryder.

Sur le terrain néanmoins, des « combats intenses » continuent entre Russes et Ukrainiens, selon un communiqué de l’état-major ukrainien.  

L’ennemi maintient ses efforts principaux dans les zones de Koupiansk, Lyman, Bakhmout, Avdiivka et Mariinka », dans l’est du pays, selon la même source, qui indique qu’« une vingtaine d’engagements de combat ont eu lieu dans les dernières journées ».

Dans le Sud par contre, où les forces ukrainiennes s’efforcent de percer vers la mer d’Azov pour couper les lignes d’approvisionnement russes, « les brigades d’assaut appuyées par des chars ont avancé de 1,7 km » en une semaine en direction de la ville de Melitopol, a annoncé le colonel Mykola Ourchalovitch, un porte-parole de la Garde nationale ukrainienne. 

Plus bas, vers la ville de Kherson, sur le Dniepr, les forces ukrainiennes mènent des opérations de reconnaissance et de combat pour « préparer la zone en vue d’actions offensives », 
a-t-il ajouté.

La contre-offensive de Kyiv « n’avance pas si vite », a admis le chef de l’administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak. Mais, deux jours après un sommet Ukraine-OTAN parfois tendu à Vilnius, il a écarté toute pression sur Kyiv de la part de ses alliés. 

 « Aucune pression » [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 14 juillet 2023, mis à jour à 11h24

vendredi 14 juillet 2023

Jour 506 - Biden juge que Poutine « a déjà perdu la guerre » et finira par négocier


(Helsinki) Vladimir Poutine « a déjà perdu la guerre » en Ukraine, a affirmé jeudi Joe Biden, estimant que Moscou finirait par négocier face à la contre-offensive ukrainienne, le président russe assurant lui qu’une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN aggraverait les tensions internationales, au lendemain du sommet de l’Alliance à Vilnius. 

« Il pourrait finir la guerre demain, il n’aurait qu’à dire : “j’arrête” », a déclaré le président américain lors d’une visite en Finlande célébrant la récente adhésion à l’OTAN du pays nordique voisin de la Russie.

 « Mais il n’y a pas de possibilité pour lui de gagner la guerre en Ukraine […] Il l’a déjà perdue », a assuré M. Biden, soulignant le manque de ressources de la Russie et ses difficultés économiques. 

Malgré le peu de progrès de la contre-offensive ukrainienne sur le front, le président américain s’est dit convaincu que celle-ci mènerait à une demande de négociations de la part de Moscou. 

« J’espère, et c’est mon attente, que l’Ukraine fera des progrès significatifs dans son offensive et que cela débouchera sur un règlement négocié à un moment ou à un autre », a déclaré le dirigeant américain. 

Face à la déception affichée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky de ne pas avoir obtenu de calendrier précis sur l’adhésion de son pays à l’OTAN lors du sommet de l’alliance mardi et mercredi à Vilnius, Joe Biden a réitéré la promesse américaine d’une adhésion. 

« La question n’est pas de savoir s’ils doivent ou non adhérer à l’OTAN, [mais] quand ils pourront adhérer. Et ils adhéreront à l’OTAN », a affirmé le locataire de la Maison-Blanche.

Attaques aériennes 
La Russie a répondu jeudi par une série d’attaques aériennes sur l’Ukraine, qui ont fait au moins quatre blessés à Kyiv, selon les autorités ukrainiennes. 

Vladimir Poutine a commenté jeudi soir la possible adhésion d’Ukraine à l’OTAN, se disant « certain que cela n’améliorera pas la sécurité de l’Ukraine et que, d’une manière générale, cela rendra le monde beaucoup plus vulnérable et mènera à des tensions supplémentaires sur la scène internationale ».

S’exprimant à la télévision russe en marge d’un forum technologique, il a ajouté que « la menace d’une adhésion de l’Ukraine » à l’OTAN était précisément « une des raisons » de l’intervention militaire russe dans le pays en février 2022. 

« La livraison de nouvelles armes ne fera qu’aggraver la situation, et l’aggravera pour la partie ukrainienne, ce qui ne fera qu’attiser le conflit », a ajouté le président russe.

Jeudi, les forces armées ukrainiennes ont déclaré avoir déjà reçu les armes à sous-munitions promises par Washington. « Nous venons de les recevoir, nous ne les avons pas encore utilisées, mais elles peuvent radicalement changer » la situation sur le champ de bataille, a déclaré Oleksandre Tarnavsky, le commandant de la contre-offensive dans le sud du pays, dans une interview à la télévision américaine CNN.

Controversées, ces armes sont accusées de faire de nombreuses victimes collatérales, notamment civiles, en raison en particulier des charges non explosées qui s’enterrent dans le sol. 

« Menace nucléaire » 
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a également affirmé que la livraison d’avions de combat F-16 occidentaux – nécessaires selon Kyiv pour combattre l’invasion russe – serait considérée comme une menace « nucléaire », ces avions étant capables de porter l’arme atomique.

« Je ne crois pas qu’il y ait une réelle perspective […] que Poutine utilise l’arme nucléaire. Non seulement l’Occident, mais aussi la Chine et le reste du monde ont dit : “n’allez pas sur ce terrain-là” », a balayé Joe Biden, au côté du président finlandais Sauli Niinistö.  

Joe Biden est arrivé mercredi soir en Finlande, entrée en avril dans l’Alliance atlantique, pour clore la tournée européenne qu’il avait entamée dimanche soir à Londres. 

Tournant la page de cinq décennies d’une neutralité forcée par la Russie après la Seconde Guerre mondiale puis de non-alignement militaire depuis la fin de la Guerre froide, la Finlande est devenue le 4 avril le 31e membre de l’Alliance atlantique.   

Avec une nouvelle frontière de 1300 km avec un pays de l’OTAN, cette entrée est un revers stratégique majeur pour Moscou. 

La Suède devrait suivre dans les prochains mois après un accord surprise avec la Turquie lundi à Vilnius.

« Attention à ce qu’il mange » [...] 
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Marc Preel avec Anna Malpas à Kyiv 
Agence France-Presse
La Presse, le 13 juillet 2023, mis à jour à 14h13

jeudi 13 juillet 2023

Jour 505 - Le G7 promet à Kyiv un soutien militaire durable, en attendant l’OTAN


(Vilnius) Les puissances du G7 se sont engagées mercredi à apporter un soutien militaire sur le long terme à l’Ukraine, une décision saluée par le président Volodymyr Zelensky, pour qui cela ne saurait toutefois remplacer une future adhésion de son pays à l’Alliance atlantique. 

Au deuxième jour du sommet de l’OTAN à Vilnius et près de 18 mois après le début de l’invasion russe, les membres du G7 (États-Unis, Royaume-Uni, France, Canada, Allemagne, Italie, Japon) ont présenté un plan pour la sécurité de l’Ukraine.

Il s’agit de l’aider à faire face à l’offensive russe actuelle et de dissuader la Russie de toute « future attaque armée » contre son voisin.

Cette annonce, qui a provoqué la colère de Moscou, a été qualifiée de « victoire importante pour la sécurité de l’Ukraine » par Volodymyr Zelensky. 

Après avoir vertement reproché mardi aux dirigeants de l’Alliance de ne pas avoir fixé de calendrier pour l’intégration de son pays à cette organisation, le dirigeant ukrainien a pris soin d’arrondir les angles au dernier jour du sommet. 

Tout au long de la journée, il a multiplié les messages de remerciement pour l’« aide énorme » reçue par l’Ukraine. 

 « Merci beaucoup. Vous, tous les Américains, le Congrès […]. Vous êtes à nos côtés depuis les premiers jours de cette guerre. Nous y sommes très sensibles », a-t-il lancé à l’occasion d’un tête-à-tête avec son homologue américain Joe Biden.

Le chef de l’État ukrainien a aussi été interrogé sur les propos du ministre britannique de la Défense Ben Wallace, qui a souligné que son pays n’était « pas Amazon » quand il s’agit de fournir des armes à l’Ukraine, suggérant que Kyiv pourrait faire montre de plus de « gratitude ». 

« Nous avons toujours été reconnaissants envers le Royaume-Uni », a-t-il répondu, avant de s’interroger dans un sourire sur ce que le ministre avait voulu dire. 

« Nous ne fléchirons pas ! » 
« Nous ne fléchirons pas ! », a lancé Joe Biden, dans un discours à l’Université de Vilnius, soulignant que le président russe, Vladimir Poutine, avait échoué dans sa tentative de « briser » l’Alliance atlantique.

« L’avenir de l’Ukraine est dans l’OTAN », avait-il assuré un peu plus tôt. Mais en attendant, « nous allons aider [les Ukrainiens] à bâtir de fortes capacités défensives sur terre, sur mer et dans les airs », a-t-il dit, avant de louer le courage de ce pays, un exemple « pour le monde entier ». 

Joe Biden s’est ensuite rendu en Finlande, pays voisin de la Russie qui a fait en avril une entrée historique dans l’OTAN, dernière étape de la tournée européenne qu’il avait entamée à Londres. 

La déclaration du G7 constitue un cadre en vue de la conclusion ultérieure d’accords bilatéraux entre ses États membres et Kyiv détaillant les armes qu’ils fourniront. 

Huit autres pays se sont joints à cette initiative, selon Madrid : l’Espagne, les Pays-Bas, le Portugal, l’Islande, la Norvège, le Danemark, la Pologne et la République tchèque. 

« Nous devons nous assurer que, quand la guerre se terminera, il y ait des mécanismes crédibles en place pour la sécurité de l’Ukraine afin que l’histoire ne se répète pas », a aussi fait valoir le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, avant la première réunion du « Conseil Ukraine-OTAN » avec Volodymyr Zelensky. 

« Aujourd’hui, nous nous rencontrons en tant qu’égaux et j’attends avec impatience le jour où nous nous rencontrerons en tant qu’alliés », a poursuivi le Norvégien, qui vient d’être reconduit pour un an à la tête de cette organisation. 

 « Conditions » [...] 
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Anne-Laure Mondesert 
Agence France-Press 
La Presse, mis à jour le 12 juillet, mis à jour  à 11h17

mercredi 12 juillet 2023

Jour 504 - Ce que les Russes laissent derrière



(Novodarivka, Ukraine) Une bouteille de sirop à base de baies de Sibérie, des légions de chaussettes sales et un sachet de thé militaire portant l’inscription « Pour la victoire ».
 

Pour les soldats ukrainiens, l’un des avantages de la contre-offensive lancée il y a un mois dans le sud de l’Ukraine est qu’ils peuvent s’approprier les fortifications déjà construites par les Russes en retraite, qui ont creusé des tranchées profondes et bien protégées pendant des mois de préparatifs. 

Pour les Ukrainiens, étrangement, cela signifie également qu’ils doivent vivre et se battre sur des positions tenues depuis longtemps par les Russes, avec un grand nombre de débris militaires et d’objets personnels de soldats russes éparpillés un peu partout. 

Dans une maison abandonnée, des soldats russes ont gravé dans le plâtre des murs les noms de leurs villes ou régions d’origine : Vladikavkaz, une ville du sud de la Russie, et Primorye, une région de la côte Pacifique, près du Japon.

« Ce n’est pas très agréable », raconte le soldat Maksim, membre de la 36e brigade de marine ukrainienne, qui a rassemblé un certain nombre de curiosités, dont ce qu’il pense être un talisman : plusieurs balles recouvertes de paillettes et attachées à un porte-clés.

« C’est notre terre, mais ce n’est pas très confortable d’être ici », dit le militaire qui, comme les autres soldats, n’a donné que son prénom et son grade pour des raisons de sécurité. « On ne se sent pas chez soi.» 

Début juin, les troupes ukrainiennes, dont des milliers de soldats entraînés et équipés par les États-Unis et d’autres alliés occidentaux, ont lancé une contre-offensive visant à enfoncer un coin dans le sud de l’Ukraine occupé par la Russie. À l’affût, des milliers de soldats russes sont stationnés dans des kilomètres de tranchées et d’autres fortifications, au milieu de pièges à chars et de milliers et de milliers de mines. 

Les forces ukrainiennes attaquent au moins en trois endroits du front défensif russe. Au point d’avancée le plus éloigné, elles ont poussé vers le sud pour former un renflement d’environ 8 km à l’intérieur des lignes de défense. 

Les commandants ukrainiens veulent atteindre la mer d’Azov, à environ 90 km de là, en traversant des plaines ouvertes qui offrent peu de couverture. S’ils y parviennent, ils diviseront le Sud occupé par la Russie en deux zones, coupant le pont terrestre entre la Russie et la péninsule de Crimée occupée et compromettant fortement la capacité de la Russie à réapprovisionner ses forces plus à l’ouest. 

À l’abandon 
Au fur et à mesure de leur avancée, les Ukrainiens se sont emparés des lignes de tranchées russes, des bunkers et des positions de tir dans des bâtiments abandonnés, mais sous les bombardements continus de l’artillerie, ils n’ont guère eu le temps d’éliminer les déchets et les vêtements abandonnés, les gilets pare-balles, les ponchos, la literie et les restes de rations militaires de leur ennemi. 

Maksim, interviewé dans les tranchées, avait rassemblé un petit tas de curiosités laissées sur place, dont un sirop de baies fabriqué en Yakoutie, une région du nord de la Sibérie. En montrant la marque de thé russe « Pour la victoire ! », il dit de son ancien propriétaire russe : « Il n’a pas eu le temps de le boire. » 

Prenons l’exemple du village de Novodarivka, situé dans les plaines de la région de Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine, au sud de la ville d’Orikhiv. Un mois après que les soldats de la 110e brigade de défense territoriale de l’Ukraine et d’autres unités l’ont repris, le village est toujours jonché de détritus des forces d’occupation.

L’une des tâches les plus pénibles a consisté à récupérer les dépouilles des soldats ukrainiens morts en défendant le village au cours des premiers mois de la guerre, alors que les forces russes avançaient rapidement. 

Sept corps gisent dans les environs depuis avril 2022, a déclaré l’un des soldats, le lieutenant Volodymyr. 

Les Ukrainiens avaient parfois fait voler des drones au-dessus du village lorsqu’il était occupé, pour s’assurer que les Russes n’avaient pas déplacé les corps. Ils ont enfin pu les récupérer. « Ce n’étaient que des squelettes » qui devaient être identifiés par leur ADN, a déclaré Volodymyr. 

Quant aux morts russes, a-t-il ajouté, les Ukrainiens ont récupéré ceux qui pouvaient être enlevés sans risque et recouvrent les autres d’un tas de terre pour tenter de limiter l’odeur. Néanmoins, une odeur nauséabonde flotte dans les tranchées et des essaims de mouches bourdonnent partout. 

Petites avancées [...] 
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Jacey Fortin et Mary Beth Gahan 
The New York Times 
La Presse, le 12 juillet 2023, mis à jour à 5h

mardi 11 juillet 2023

Jour 503 - Kyiv dit avoir repris 14km2 en une semaine


(Kyiv) L’armée ukrainienne a repris aux forces russes 14 kilomètres carrés dans l’est et le sud du pays la semaine dernière dans le cadre de sa contre-offensive, a affirmé lundi un de ses porte-parole, Andriï Kovaliov. 

 CE QU’IL FAUT SAVOIR 
. Kyiv dit avoir capturé des positions clés en hauteur autour de Bakhmout, lui permettant de menacer les troupes russes dans la ville ; 

. L’OTAN va lever un obstacle majeur à la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance, a dit lundi un responsable occidental ; 

. L’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN aurait des conséquences « très négatives » pour la sécurité européenne, a affirmé le Kremlin ; 

. L’Allemagne va annoncer de nouvelles livraisons d’armes à Kyiv à l’occasion du sommet de l’OTAN à Vilnius afin de soutenir l’armée ukrainienne ; 

. Le chef de l’état-major russe et commandant des opérations militaires en Ukraine, Valéri Guérassimov, a fait sa première apparition publique depuis la rébellion avortée du groupe Wagner, qui le visait personnellement ; 

. La Chine a mis en garde lundi contre les problèmes humanitaires que peut engendrer le transfert d’armes à sous-munition ; 

. Quatre personnes ont été tuées en Ukraine dans un bombardement russe sur un centre de distribution d’aide humanitaire à Orikhiv. 

« Plus de 10 km2 de terres ukrainiennes ont été libérés dans le sud de l’Ukraine la semaine dernière », a-t-il déclaré à la télévision ukrainienne, précisant que 4 km2 ont également été libérés « dans le secteur de Bakhmout », dans l’est. 

Ces chiffres portent à 193 km2 la surface totale reprise par l’Ukraine depuis le lancement de sa contre-offensive début juin. 

Selon Andriï Kovaliov, l’armée ukrainienne a en effet repris « 169 km2 dans les secteurs de Melitopol et de Berdyansk », les deux principales villes du sud de l’Ukraine actuellement sous le contrôle de la Russie, et 24 km2 dans le secteur de Bakhmout, ville récemment capturée par Moscou après un long siège extrêmement meurtrier.

« Les militaires ukrainiens se retranchent sur les lignes atteintes, infligent des dommages par l’artillerie sur les cibles ennemies identifiées. L’ennemi résiste, transfère des unités, utilise activement ses réserves. Des combats intenses se déroulent ici », a précisé M. Kovaliov au sujet de la situation à Bakhmout. 

De l’aveu du président Volodymyr Zelensky, la contre-offensive ukrainienne progresse lentement contre les forces russes, retranchées derrière de puissantes lignes défensives. 

Vendredi, Kyiv a obtenu des États-Unis la livraison de controversées bombes à sous-munitions, interdites dans de nombreux pays. L’Ukraine réclame également plus d’artillerie et la livraison d’avions de combat F-16. 

Ce nouveau bilan de la contre-offensive intervient alors que Volodymyr Zelensky est attendu mardi à Vilnius, en Lituanie, pour un sommet de l’OTAN qui abordera la question de la demande d’adhésion de Kyiv à l’Alliance. 

L’Ukraine et les pays de l’est de l’Europe réclament une feuille de route claire et des annonces concrètes, mais d’autres pays, notamment les États-Unis et l’Allemagne, sont réticents à l’idée d’aller plus loin qu’une promesse que l’Ukraine adhérerait un jour, sans précision de calendrier. 

Un bombardement russe sur un centre d’aide humanitaire fait quatre morts [...] 
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Agence France-Presse
La Presse, le 10 juillet 2023, mis à jour à 13h41

lundi 10 juillet 2023

Jour 502 - Un sommet de l’OTAN qui s’annonce tendu


(Kyiv) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky mise sur le sommet de l’OTAN de Vilnius à partir de mardi pour obtenir un signal clair en faveur de son intégration un jour à l’Alliance. 

Décisions cruciales et différends entre les pays membres : le sommet de l’OTAN, qui s’amorce mardi à Vilnius, en Lituanie, et auquel participe le premier ministre canadien, Justin Trudeau, sera le théâtre de discussions musclées. 

M. Trudeau s’est envolé dimanche soir pour Riga, en Lettonie. 
Il devrait rencontrer les dirigeants de ce pays lundi avant de se rendre dans la capitale lituanienne, où le Canada devra se positionner sur des questions d’importance. Au menu : des discussions sur une possible adhésion de la Suède et de l’Ukraine à l’organisation ainsi que sur les dépenses militaires au programme. 

« Le Canada a une décision à prendre concernant son rôle dans la discussion sur l’Ukraine, mais il a également une décision à prendre concernant les dépenses de défense du Canada et le type d’allié qu’il sera », affirme Tim Sayle, historien de l’OTAN et professeur à l’Université de Toronto. 

Lors du sommet de l’année dernière à Madrid, les dirigeants de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ont considéré la Russie comme « la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des alliés et pour la paix et la stabilité dans la région euro-atlantique ». 

C’est ce qu’ils ont indiqué dans un document de concept stratégique qui expose leur intention de renforcer la dissuasion et la défense dans la région. 

Ce document fait suite à une réunion qui s’est tenue à Bruxelles en mars 2022, au cours de laquelle les dirigeants ont décidé de déployer quatre nouveaux groupements tactiques multinationaux sur le flanc est, en Bulgarie, en Hongrie, en Roumanie et en Slovaquie. Ils s’ajouteront à ceux présents en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne. 

L’alliance a élaboré un nouveau plan de défense que les dirigeants devront approuver à Vilnius et qui est décrit comme un retour à la position de la guerre froide. 

« Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, c’est à un retour aux activités principales de l’OTAN », croit M. Sayle. Il mentionne que cela signifie probablement aussi un retour à des négociations plus difficiles entre les membres. 

Dépenses militaires 
Seul un tiers des membres de l’OTAN atteignent l’objectif convenu de consacrer 2 % de leur PIB à la défense, ce qui implique de consacrer un cinquième de ce financement à l’équipement. L’amiral Rob Bauer, président du comité militaire de l’OTAN, a dit qu’il s’attendait, d’ici la fin du sommet, à ce que le seuil de dépenses soit fixé à 2 %, plutôt que d’être seulement un objectif. 

Pour les pays qui sont à la traîne, la pression sera de plus en plus forte pour qu’ils augmentent leurs dépenses. Le Canada consacre environ 1,3 % de son PIB à la défense et n’a pas de plan public pour atteindre l’objectif actuel. 

La ministre de la Défense, Anita Anand, a insisté sur le fait que les contributions du Canada à la défense de l’Ukraine et son leadership à la tête d’un groupement tactique de l’OTAN en Lettonie étaient plus importants. 

Demandes d’adhésion qui divisent 
Les dirigeants réunis à Vilnius devront également se pencher sur le statut de la Suède et de l’Ukraine, qui ont toutes deux demandé à adhérer à l’OTAN. 

C’est principalement la Turquie qui se montre réticente à l’idée d’accueillir la Suède dans l’organisation. Elle lui reproche son indulgence présumée envers les militants kurdes qui y sont réfugiés et réclame des dizaines d’extraditions de militants, qu’elle qualifie de terroristes. 

Le président américain, Joe Biden, est favorable à l’adhésion de la Suède. En entrevue au réseau CNN dimanche matin, il a évoqué une solution qui pourrait passer par une modernisation de la flotte de F-16 turcs. « J’essaie de rassembler une sorte de consensus, où on renforce l’OTAN par les capacités militaires à la fois de la Grèce et de la Turquie et où on autorise la Suède à entrer. Mais ce n’est pas encore fait », a-t-il détaillé. 

M. Biden doit s’entretenir en privé mardi avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan. « Les dirigeants ont convenu de se rencontrer en face-à-face à Vilnius et de discuter en détail des relations bilatérales entre la Turquie et les États-Unis et des questions régionales », a indiqué Ankara dans un communiqué. 

La question de l’adhésion de l’Ukraine est quant à elle plus controversée. Certains pays font pression pour une adhésion immédiate, comme le Royaume-Uni, qui souhaite un processus accéléré.

De son côté, M. Trudeau a déclaré à plusieurs reprises que le Canada était favorable à l’adhésion de l’Ukraine « lorsque les conditions seront réunies », sans pour autant définir ces conditions. 

Joe Biden se montre pour sa part inflexible. « Je ne pense pas qu’elle soit prête à faire partie de l’OTAN », a-t-il affirmé. Le processus d’adhésion requiert l’unanimité des membres. « Je ne pense pas qu’on ait une unanimité dans l’OTAN pour faire entrer — ou non — l’Ukraine […] au beau milieu d’une guerre », a estimé le président. « Nous serions en guerre contre la Russie si c’était le cas. » 

Espoirs de l’Ukraine [...] 
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Agence France-Presse et La Presse canadienne, 
Le Devoir, le 10 juillet 2023

dimanche 9 juillet 2023

Jour 501 - Zelensky célèbre le courage, nouveau bombardement russe meurtrier



(Kyiv) Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a célébré le « courage » de son peuple samedi, au 500e jour de la guerre déclenchée par la Russie, qui a mené le même jour un nouveau bombardement meurtrier dans l’est du pays. 

Le cap symbolique des 500 jours est franchi alors que Kyiv, engagé dans une contre-offensive contre Moscou, a obtenu vendredi l’engagement de Washington de lui livrer des bombes à sous-munitions, une arme controversée, à quelques jours du sommet de l’OTAN à Vilnius. 

Pour marquer le 500e jour d’un conflit qui a tué plus de 9000 civils selon l’ONU, le président ukrainien s’est rendu sur l’île des Serpents, dont Moscou s’était emparé peu après le début de l’invasion le 24 février 2022 avant de devoir l’abandonner. 

« Aujourd’hui, nous sommes sur l’île des Serpents, qui ne sera jamais conquise par l’occupant, tout comme le reste de l’Ukraine, parce que nous sommes le pays du courage », a déclaré M. Zelensky dans une vidéo non datée publiée samedi sur les réseaux sociaux.

Le contingent ukrainien qui stationnait sur ce petit caillou au début de l’invasion avait refusé de se rendre et avait intimé au navire de guerre russe Moskva d’« aller se faire foutre », au cours d’un échange radio devenu culte et érigé en symbole de la résistance de Kyiv. 

Ces soldats ukrainiens avaient fini par être capturés avant d’être échangés avec des prisonniers russes. Mais le Moskva avait coulé en mer Noire après avoir été touché, selon Kyiv, par des missiles ukrainiens. Moscou avait abandonné l’île en juin 2022.

À Istanbul, où il achevait samedi une tournée régionale, le président ukrainien a salué la mémoire des victimes du conflit lors d’une prière au côté du patriarche orthodoxe Bartholomée.

Frappes sur la ville de Lyman 
Au moins huit personnes ont été tuées et 13 blessées samedi dans un bombardement russe sur la ville de Lyman, dans l’est de l’Ukraine, a annoncé le ministère ukrainien de l’Intérieur. 

« À ce jour, nous avons connaissance de personnes mortes […] à la suite des bombardements de l’ennemi ce matin », a indiqué le ministère sur Telegram, précisant que 13 personnes ont été blessées. 

Les frappes ont eu lieu vers 10 h sur deux carrefours distants de 200 mètres et bordés de petits commerces et cafés où les habitants étaient nombreux à cette heure, ont constaté dans l’après-midi des journalistes de l’AFP, et selon des témoins. 

Aucun cratère d’impact n’est visible, et selon des militaires interrogés, il s’agit de bombes à sous-munitions dont les éclats ont tué et blessé les victimes.

À l’un des deux carrefours, trois carcasses de voitures brûlées gisent devant un magasin de fournitures automobiles.

À environ 20 mètres, une voiture blanche de marque Lada est criblée d’impacts et le sol est couvert d’une flaque de sang avec des affaires éparses autour, dont une chaussure, deux bouteilles d’eau et des pommes. 

À l’autre carrefour touché, une buvette est détruite et le sol est marqué de deux flaques de sang, juste à côté d’un parasol et de chaises renversées. 

Un peu plus loin, une autre flaque de sang est visible sur le trottoir, avec posé juste à côté un sac de plastique blanc couvert de sang et renfermant un sac de plâtre tout neuf. 

« Il y avait des explosions partout, je ne savais plus où me cacher», raconte à l’AFP Nadia Berejnaïa, 69 ans, qui se trouvait dans sa maison située en face du magasin de fournitures automobiles. 

« Aujourd’hui, c’est samedi, il y avait beaucoup de monde », ajoute-t-elle. 

La ville de Lyman, important nœud ferroviaire dans l’est de l’Ukraine, avait été reprise en octobre par l’armée ukrainienne, qui a fait état cette semaine d’offensives russes dans ce secteur. 

Deux personnes ont par ailleurs été tuées dans un bombardement ukrainien nocturne sur la ville d’Olechky, sous occupation russe, dans le sud de l’Ukraine, selon les services de secours locaux cités par l’agence de presse russe TASS. 

Selon cette source, des dizaines d’obus ont été tirés par l’armée ukrainienne sur cette ville et d’autres localités avoisinantes. 

Les forces ukrainiennes sont engagées depuis début juin dans une contre-offensive destinée à reprendre les territoires contrôlés par la Russie dans l’Est et le Sud. 

Après plus d’un mois d’opérations, les gains restent modérés avec plusieurs centaines de kilomètres et une dizaine de localités reprises, du fait de puissantes lignes de défenses russes. 

« Aveu de faiblesse » [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 8 juillet 2023, mis à jour à 12h32