samedi 24 juin 2023

Jour 486 - Le chef de Wagner annonce une rébellion contre le commandement russe


Le chef du groupe paramilitaire Wagner Evguéni Prigojine a juré vendredi d'aller « jusqu'au bout » et être « prêt à mourir » avec ses troupes pour renverser le commandement militaire russe, qu'il accuse d'avoir fait bombarder ses hommes, le parquet annonçant pour sa part une enquête pour « mutinerie armée. » 

“On continue, on ira jusqu'au bout”, a dit Evguéni Prigojine, dans un message audio sur Telegram. “Nous détruirons tout ce qui sera mis sur notre route”, a-t-il ajouté. 

« Nous sommes tous prêts à mourir, tous les 25 000. Et après il y en aura encore 25 000. Parce que nous mourons pour la patrie, nous mourons pour le peuple russe qu'il faut libérer de ceux qui bombardent la population civile. 
Une citation de Evguéni Prigojine, chef du groupe paramilitaire Wagner 

Il a annoncé que ses forces, jusqu'à présent déployées en Ukraine, “ont passé [...] la frontière de l'État” russe et sont entrées dans Rostov, dans le sud du pays. Par la suite, il a assuré que ses troupes avaient abattu un hélicoptère russe qui avait “ouvert le feu sur une colonne civile”. 

Il n'a pas apporté de preuve de ces affirmations et l’AFP n'était pas en mesure de confirmer la véracité de ces informations. 

Les gouverneurs des régions russes de Rostov, voisine de l'Ukraine, et Lipetsk, ont annoncé dans la nuit de samedi des mesures de sécurité renforcées face à la rébellion du groupe paramilitaire Wagner. 

Pour sa part, le maire de Moscou Sergueï Sobianine a annoncé que des “activités antiterroristes” étaient en cours dans la ville. 

“Du fait des informations [nous] parvenant, des activités antiterroristes sont en cours à Moscou dans le but de renforcer les mesures de sécurité”, a-t-il écrit sur la messagerie Telegram. 

Prigojine sous enquête pour mutinerie 
Le procureur général russe Igor Krasnov a informé le président Vladimir Poutine “de l'ouverture d'une enquête pénale en lien avec la tentative d'organiser une mutinerie armée”, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Le chef de l'État est “continuellement informé” par les services de sécurité, a-t-il ajouté. 

Le FSB (forces de sécurité) a appelé les combattants de Wagner à arrêter leur chef. 

Dans plusieurs messages audio tout au long de la journée, le patron de Wagner avait auparavant affirmé que des frappes russes avaient fait un “très grand nombre de victimes” dans les rangs de son groupe.

« Ils ont mené des frappes, des frappes de missiles, sur nos camps à l'arrière. Un très grand nombre de nos combattants ont été tués. » 
Une citation de Evguéni Prigojine dans un message audio 

Il a accusé le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou d'avoir ordonné ces attaques. 

 “Une provocation” 
Ces accusations “ne correspondent pas à la réalité et sont une provocation”, a rétorqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Un influent général russe, Sergueï Sourovikine, a appelé les combattants de Wagner à rentrer dans leurs casernes. “Je [vous] demande de vous arrêter [...] avant qu'il ne soit trop tard, il faut obéir à la volonté et à l'ordre du président élu de la Russie”, a-t-il dit dans une vidéo sur Telegram. 

Cette guerre ouverte expose les profondes tensions au sein des forces russes engagées dans le conflit ukrainien.

 “Ceux qui ont la responsabilité militaire du pays doivent être stoppés”, a aussi dit le patron de Wagner, en appelant à ne pas opposer de “résistance” à ses troupes. 

Il a enfoncé le clou en affirmant disposer de “25 000” combattants et appelant les Russes à les “rejoindre”.  

“Nous sommes 25 000 et nous allons déterminer pourquoi le chaos règne dans le pays [...] Nos réserves stratégiques, ce sont toute l'armée et tout le pays”, a déclaré Evguéni Prigojine dans un message audio, appelant à “mettre fin au désordre”. 

Les factions russes rivales ont commencé à “se dévorer entre elles pour le pouvoir et l'argent”, s'est félicité le chef du Renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov. « Nous suivons la situation et nous allons nous entretenir avec nos alliés et partenaires au sujet de ces développements. » 
Une citation de Adam Hodge, porte-parole du conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche 

Vendredi, Evguéni Prigojine avait affirmé que contrairement aux affirmations du Kremlin, l'armée russe reculait dans les zones de Zaporijjia et de Kherson (sud) ainsi qu'à Bakhmout, ville de l'est que les Russes affirment avoir capturée mais où les Ukrainiens disent avoir progressé sur les flancs ces dernières semaines. 

 « Il n'y a aucun contrôle, il n'y a pas de succès militaires [de Moscou, NDLR]. » 
Une citation de Evguéni Prigojine, chef de Wagner 

M. Prigojine, affirme que les militaires russes “se lavent avec leur sang”, une manière d'affirmer qu'ils subissent de lourdes pertes. 

Invérifiables de source indépendante, les propos du patron de Wagner contredisent en tout cas ceux de Vladimir Poutine et de Sergueï Choïgou, selon qui l'armée russe “repousse” tous les assauts ukrainiens. 

Explosions à Kiev [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Agence France-Presse 
Radio-Canada, le 23 juin 2023, mis à jour à 23h13

vendredi 23 juin 2023

Jour 485 - 13 missiles de croisière russes abattus pendant la nuit


L’armée de l'air ukrainienne a indiqué vendredi avoir abattu dans la nuit 13 missiles de croisière russes visant un aérodrome militaire dans l'ouest du pays. 

«Tous les treize missiles Kh-101/Kh-555 ont été détruits par la défense antiaérienne», a indiqué l'armée de l'air sur Telegram. «Cette fois, l'attaque visait un aérodrome militaire dans la région de Khmelnytsky» (ouest), a-t-elle précisé. 

La Russie a intensifié depuis mai ses bombardements nocturnes contre l'Ukraine avec des drones explosifs et des missiles, alors que l'Ukraine a commencé sa contre-offensive longuement attendue dans l'Est et le Sud occupés par les troupes russes. 

«Les lancements (de missiles) ont été effectués autour de minuit depuis la Caspienne depuis quatre bombardiers Tu-95MS», a précisé l'armée de l'air ukrainienne. 

Le maire de Khmelnytsky, Oleksandre Symtchychyne, a rapporté des explosions dans cette ville qui comptait 275 000 habitants avant l'invasion russe lancée fin février 2022 avant de remercier la défense aérienne pour son travail. 

L’Ukraine a aussi fait état vendredi de certaines avancées dans le Sud où ses troupes ont eu «un succès partiel», selon un porte-parole militaire ukrainien, Andriï Kovaliov. 

Dans l'Est, l'armée ukrainienne «continue de contenir l'offensive de troupes russes» et des «combats particulièrement difficiles se poursuivent», a-t-il précisé. 

«Nos forces de la défense ont arrêté l'offensive de l'ennemi dans la zone de Koupiansk et de Lyman», a de son côté affirmé sur Telegram dans la matinée la vice-ministre de la Défense, Ganna Maliar. 

Pour relire l’article, 

Agence France-Presse 
Le journal de Montréal, le 23 juin 2023, mis à jour 04:59

jeudi 22 juin 2023

Jour 484 - Les alliés veulent faire payer la Russie pour la reconstruction


(Londres) Les alliés occidentaux de Kyiv ont promis mercredi d’augmenter leur aide financière à l’économie ukrainienne, ravagée par plus d’un an de guerre, mais averti la Russie qu’elle devrait en fin de compte payer pour la reconstruction. 

 Ce qu’il faut savoir 
. La Russie a annoncé avoir neutralisé trois drones dans la région de Moscou alors que l’Ukraine a de son côté indiqué avoir abattu six drones explosifs russes ; 

.  L’Ukraine a dit avoir récupéré trois prisonniers de guerre transférés récemment en Hongrie depuis la Russie, mais Kyiv a accusé Budapest de faire le jeu de Moscou ; 

. Les États-Unis vont fournir 1,3 milliard de dollars d’aide supplémentaire à l’économie ukrainienne, en particulier ses infrastructures essentielles ; 

. La Russie a relevé mercredi à 41 morts le bilan des victimes des inondations dans les zones qu’elle contrôle dans le sud de l’Ukraine ; 

. Des dirigeants africains haussent le ton contre les pays riches, prompts à verser des milliards de dollars à Kyiv, mais pas toujours au rendez-vous de leurs engagements envers le continent. 

Alors que l’Ukraine reconnaît que sa contre-offensive, qui se heurte à une forte résistance de l’armée russe, ne va pas aussi vite qu’espéré, la conférence pour la reconstruction réunit pendant deux jours à Londres plus de 60 pays, institutions internationales et secteur privé. 

S’exprimant par visioconférence, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé « des projets concrets » : « Chaque jour d’agression russe apporte de nouvelles ruines, des milliers et des milliers de maisons détruites, des industries dévastées, des vies brûlées ».   

Le redressement de l’économie ukrainienne a été évalué à 411 milliards de dollars dans une étude récente de la Banque mondiale, l’ONU, l’Union européenne et le gouvernement ukrainien. 

Une somme appelée à grossir à mesure que le conflit se poursuit, avec notamment la destruction début juin du barrage hydro-électrique de Kakhovka, en zone contrôlée par la Russie, qui a provoqué d’importantes inondations.   

Kyiv estime les dégâts environnementaux à 1,5 milliard de dollars, sans compter « les pertes concernant l’agriculture, les infrastructures, les logements, ni le coût de la reconstruction de la centrale elle-même », a précisé le premier ministre Denys Chmygal.

« Soyons clairs : la Russie est à l’origine de la destruction de l’Ukraine. Et la Russie finira par supporter le coût de la reconstruction de l’Ukraine », a déclaré le secrétaire d’État américain Antony Blinken. 

« L’agresseur doit être tenu pour responsable », a aussi dit la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, alors que les États membres de l’UE se sont entendus mercredi sur un onzième paquet de sanctions contre la Russie.   

Le premier ministre britannique Rishi Sunak a expliqué travailler avec ses alliés à une éventuelle utilisation des biens russes gelés. 

Milliards d’euros 
En attendant de concrétiser cette idée, délicate juridiquement, les alliés de Kyiv ont renforcé leur aide financière pour répondre aux besoins immenses.

Washington a notamment débloqué 1,3 milliard de dollars supplémentaires. Londres a promis trois milliards de dollars sur trois ans de garanties pour financer les services publics ukrainiens et 240 millions de livres (280 millions d’euros) d’aide bilatérale, destinés notamment au déminage et des projets humanitaires.

Paris a débloqué 40 millions d’euros pour la reconstruction d’urgence et des équipements médicaux notamment. //Mardi, la Commission européenne avait proposé un paquet d’aide de 50 milliards d’euros jusqu’en 2027.   

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a elle annoncé lors de la conférence 600 millions d’euros de prêts et de subventions, en partenariat avec des donateurs internationaux, pour des projets énergétiques dans le pays. 

L’objectif de la conférence est aussi de mobiliser le privé. Un dispositif pour garantir les investissements privés en Ukraine est discuté par les puissances du G7 et va être notamment mis en place par Paris pour les entreprises françaises. 

Poutine « roi de l’antisémitisme » 
« Nous nous sommes réunis pour envoyer un message très clair : nous avons confiance en l’avenir de l’Ukraine », a souligné le chef de la diplomatie britannique James Cleverly. 

L’Ukraine cherche de son côté à convaincre ses alliés de sa détermination à poursuivre, malgré le conflit, les réformes engagées ces dernières années et en particulier lutter contre la corruption longtemps endémique. //Sur le terrain, l’armée de Kyiv tente de regagner les territoires pris par les Russes depuis le début de l’invasion du pays en février 2022. 

Dans une interview à la BBC, Volodymyr Zelensky a admis que les progrès de cette offensive étaient « plus lents que désiré ». « Certaines personnes pensent que c’est un film hollywoodien et attendent des résultats maintenant. Ce n’est pas le cas ».  

M. Zelensky, de confession juive, a également réagi avec émotion aux propos de Vladimir Poutine, qui affirme que l’Ukraine est aux mains de « néonazis » persécutant les russophones, et l’a personnellement qualifié mi-juin de « honte pour le peuple juif ». 

« C’est comme s’il ne comprenait pas vraiment ce qu’il disait », a commenté le président ukrainien. « Désolé, mais c’est comme s’il était le deuxième roi de l’antisémitisme après Hitler », a-t-il ajouté. « C’est un président qui parle… dans un monde civilisé, on ne peut pas parler comme ça. » 

Kyiv « pas très optimiste » sur un renouvellement de l’accord sur les céréales 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Shaun Tandon 
Agence France-Presse 
La Presse, le 22 juin 2023, mis à jour à 12h12

mercredi 21 juin 2023

Jour 483 - À Londres, conférence internationale sur la reconstruction de l’Ukraine



Reconstruire les infrastructures, déminer, redresser l'économie, financer les services publics. Dirigeants et représentants de plus de 60 pays sont attendus mercredi et jeudi à Londres pour une conférence sur la reconstruction de l'Ukraine, qui cherche à mobiliser États, entreprises et grandes institutions financières. 

Si les besoins immédiats sont évalués à 14 milliards par la Banque mondiale, le redressement plus global de l'économie du pays coûtera 411 milliards de dollars selon une étude récente de la Banque mondiale, l'ONU, l'Union européenne et le gouvernement ukrainien. 

Une somme appelée à grossir à mesure que le conflit se poursuit. Le premier ministre britannique Rishi Sunak, dont le pays est l'un des soutiens les plus actifs de Kiev, doit ouvrir cette conférence. Participeront aussi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le secrétaire d'État américain Antony Blinken ou encore la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna. 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera présent à distance par vidéo, alors que l'armée de Kiev tente de regagner les territoires pris par les Russes depuis le début de l'invasion du pays en février 2022. 

Selon Downing Street, Rishi Sunak compte réitérer l'engagement des Occidentaux à soutenir l'Ukraine “aussi longtemps qu'il le faudra pour continuer à gagner cette guerre” et à l'aider à “construire l'avenir qu'elle mérite”. 

« La question qui se pose à nous aujourd'hui est de savoir ce que nous pouvons faire pour soutenir cette démarche, pour accélérer la reprise et aider l'Ukraine à libérer son potentiel. » 

En décembre dernier, le chancelier allemand Olaf Scholz avait comparé l'aide nécessaire au plan Marshall mis en place par les États-Unis pour reconstruire l'Europe après la Seconde Guerre mondiale.Plusieurs pays et institutions ont déjà annoncé leur intention de débloquer des financements, à l'image de la France qui doit dévoiler une aide pour “la reconstruction des infrastructures civiles critiques” du pays. 

“Parler de reconstruction, c'est en soi apporter une garantie de sécurité”, souligne une source diplomatique française, citant une volonté de “faire comprendre à la Russie que ce soutien va durer”. 

Les secteurs de l'énergie et de la tech seront particulièrement ciblés. 

Utiliser l’argent russe ? 
Pour lire la suite et l’article en entier, 
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1989869/ukraine-londres-conference-internationale-reconstruction Agence France-Presse 
Radio-Canada La 21 juin 2023, publié à 0 h 47