samedi 11 février 2023

Jour 353 - Attaque «massive» russe contre les infrastructures énergétiques


(Kyiv) La Russie a mené vendredi une attaque « massive » avec des dizaines de missiles contre des sites énergétiques en Ukraine, selon Kyiv qui affirme que deux projectiles ont traversé l’espace aérien de la Roumanie et donc de l’OTAN, ce que Bucarest dément. 

« L’Ukraine a perdu temporairement 44 % de ses capacités de génération d’énergie nucléaire, 75 % des capacités de ses centrales thermiques et 33 % de celles de ses centrales de cogénération », a détaillé vendredi le premier ministre ukrainien Denys Chmygal. 

« La grande majorité des Ukrainiens ont toujours accès au chauffage, à l’eau et l’électricité […] il y a assez de ressources pour passer l’hiver », a-t-il ajouté. 

L’Agence internationale de l’énergie atomique (IAEA) a précisé dans un communiqué qu’un réacteur de la centrale atomique de Khmelnytskyi (NPP), dans l’ouest du pays, était à l’arrêt à cause des instabilités sur le réseau électrique. 

À quelques jours du premier anniversaire de l’invasion russe, le 24 février, la Maison-Blanche a par ailleurs fait savoir que le président Joe Biden comptait se rendre en Pologne voisine du 20 au 22 février. 

Sa porte-parole, Karine Jean-Pierre, a précisé qu’il y rencontrera le président polonais Andrzej Duda « pour parler de notre coopération bilatérale et de nos efforts collectifs pour soutenir l’Ukraine et renforcer les capacités de dissuasion de l’OTAN ». 

À Bucarest, le ministère roumain de la Défense a affirmé « qu’aucun missile » n’avait violé l’espace aérien de la Roumanie, contrairement à ce qu’avait assuré le chef de l’armée ukrainienne. Selon Bucarest, un missile est cependant passé à 35 kilomètres du territoire roumain, ce qui a justifié l’envoi de deux avions de chasse. 

Le président ukrainien Volodmyr Zelensky a cependant continué d’insister sur le fait que « plusieurs missiles ont traversé l’espace aérien de la Moldavie et de la Roumanie », évoquant un « défi à l’OTAN » de la part de la Russie. 

Plus d’armes 
La Moldavie, une ex-république soviétique située entre la Roumanie et l’Ukraine, qui avait dénoncé jeudi des activités russes de « déstabilisation » à son encontre, a de son côté convoqué l’ambassadeur de la Russie pour dénoncer une « violation inacceptable » de son espace aérien. 
 
Cette nouvelle salve de missiles russes contre l’Ukraine intervient après une tournée européenne de M. Zelensky qui, à Londres, Paris et Bruxelles, a exhorté ses alliés à fournir des missiles de longue portée et des avions de chasse, ce que ni les Européens ni les Américains n’ont à ce stade accepté, de crainte d’une escalade avec Moscou. 

Les Britanniques ont ouvert la porte à de possibles livraisons « à long terme ». 

Kyiv dit depuis plusieurs jours s’attendre à une offensive importante de l’armée russe, qui a accru la pression le long de la ligne de front dans l’Est, où ses forces grignotent du terrain. 

Un responsable prorusse, Denis Pouchiline, a ainsi revendiqué vendredi des progrès au nord de Bakhmout, épicentre des combats, où les troupes de Moscou auraient coupé une route d’approvisionnement ukrainienne, et à Vougledar, également cible d’une offensive. 

Selon les autorités ukrainiennes, l’armée russe a tiré vendredi 71 projectiles dont 61 ont été abattus. Il s’agissait de missiles de croisière Kh-101, Kh-555, Kalibr, ainsi que de drones explosifs Shahed de conception iranienne. 

« En sécurité » dans le métro [...] 
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Emmanuel Peuchot 
Agence France-Presse 
La Presse, le 10 février 2023

vendredi 10 février 2023

Jour 352 - Accueilli en héros à Bruxelles, Zelensky demande d’accélérer les livraisons d’armes


Acclamé par les eurodéputés, applaudi par les dirigeants des Vingt-Sept réunis en sommet, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a bouclé jeudi une visite européenne à Bruxelles au cours de laquelle il a réclamé des réponses concrètes à sa demande d’avions de combat. 

Les Européens ont pour l’instant refusé de s’engager sur les aéronefs demandés par l’Ukraine et aucune annonce tangible n’était sortie de Bruxelles en début de soirée. 

Le chef de l’État ukrainien a toutefois évoqué « des signaux positifs ». « Nous voulons obtenir ces avions dont nous avons besoin et il y a des accords qui […] ne sont pas publics », a-t-il assuré au cours d’une conférence de presse, sans plus de précisions. 

« Je ne peux tout simplement pas rentrer à la maison sans résultats », a martelé le dirigeant ukrainien, qui a eu une série d’entretiens avec les États membres répartis par groupes. 

Après plus de huit heures passées au sein des institutions européennes, il a quitté le sommet en début de soirée pour le palais royal, où il a été reçu par le roi des Belges, Philippe. 

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré que les Vingt-Sept étaient « convaincus de l’urgence » d’agir face aux avancées de l’armée russe, un an après le début de l’invasion de l’Ukraine, mais n’a pas parlé d’avions. 

« Nous ne défendons pas que notre territoire, nous défendons notre maison européenne », a plaidé Volodymyr Zelensky qui a remercié les chefs d’État et de gouvernement des pays de l’UE de leur « soutien sans faille ». 

Poignée de main avec Orban 
Ces derniers l’ont applaudi lors de la traditionnelle photo de famille, à l’exception du Hongrois Viktor Orban, qui entretient une position ambiguë sur la guerre en Ukraine. « À la place d’un applaudissement, une poignée de mains », a tweeté dans la soirée le directeur politique du premier ministre nationaliste, photo à l’appui. 

Dans la matinée, Volodymyr Zelensky a été accueilli par les eurodéputés qui lui ont réservé une ovation debout. La main sur le coeur, il a écouté l’hymne ukrainien aux côtés de la présidente du Parlement, Roberta Metsola, qui a salué « une journée historique pour l’Europe ». 

L’Union européenne et ses États membres évaluent à « au moins » 67 milliards d’euros leur soutien militaire, financier et humanitaire à Kiev depuis le début du conflit le 24 février 2022. 

M. Zelensky avait entamé mercredi sa mini-tournée européenne, son deuxième déplacement à l’étranger depuis le déclenchement par la Russie de la guerre il y a presque un an. Il s’était rendu aux États-Unis en décembre. 

« Après Washington, il était essentiel pour les Européens de recevoir Zelensky à Bruxelles. Le détour par Londres et Paris affiche Zelensky aux côtés des seules puissances nucléaires du continent », a relevé Sébastien Maillard, directeur de l’Institut Jacques Delors. 

L’Ukraine s’inquiète des récents succès de l’armée russe dans le Donbass et craint une offensive d’ampleur dans les prochaines semaines. 

« Livraisons utiles » [...] 
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Anne-Laure Mondesert et Daniel Aronssohn 
Agence France-Presse 
Le Devoir, le 9 février 2023

jeudi 9 février 2023

Jour 351 - Zelensky arrive à Paris après un passage à Londres


(Paris, Londres) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé mercredi soir à Paris que ses alliés lui livrent des avions de combat au « plus tôt » pour repousser la Russie, après en avoir fait autant à Londres lors d’une tournée européenne surprise. 

À l’approche du premier anniversaire de l’invasion lancée par Vladimir Poutine le 24 février 2022, qui l’a transformé en chef de guerre, le dirigeant ukrainien a été accueilli à l’Élysée par son homologue français Emmanuel Macron, qui avait aussi convié le chancelier allemand Olaf Scholz pour un dîner tardif. 

Devant la presse, les deux dirigeants européens ont temporisé sur la question des avions, nouvelle étape dans le soutien à Kyiv à laquelle le premier ministre britannique Rishi Sunak avait, plus tôt dans la journée à Londres, semblé ouvrir la voie avec prudence. 

Ce jeudi, Volodymyr Zelensky, dont c’est le deuxième déplacement à l’étranger depuis un an après les États-Unis en décembre, doit se rendre à Bruxelles pour un sommet de l’Union européenne. 

« C’est un signal fort que le président participe personnellement à cette première réunion de l’année des chefs d’État et de gouvernement de l’UE, un signal de solidarité européenne », s’est félicité Olaf Scholz. 

Le moment est crucial pour l’Ukraine, qui s’inquiète des succès récents de l’armée russe dans le Donbass et craint une offensive d’ampleur dans les prochaines semaines. 

« Nous avons très peu de temps », a martelé le président ukrainien à l’Élysée. « Plus l’Ukraine obtient tôt de l’armement lourd de longue portée, plus nos pilotes obtiennent tôt des avions, plus cette agression russe se termine vite, et nous pourrons revenir à la paix en Europe », a-t-il ajouté lors de cette étape éclair d’un voyage tenu secret jusqu’au dernier moment. 

À Olaf Scholz, qui n’a accepté de fournir des chars lourds qu’après une longue résistance et se montre opposé à l’envoi de chasseurs, il a assuré qu’il s’agissait du choix le « plus rationnel aujourd’hui ». 

Le chancelier s’est borné à lui assurer que les alliés soutiendraient son pays, notamment militairement,  aussi longtemps que nécessaire ». 

À son côté, Emmanuel Macron a promis de poursuivre l’« effort » de « livraisons de matériel de défense », selon des « besoins opérationnels » qu’il entendait évoquer lors de leur entretien. 

« Vers la victoire » 
« Nous nous tenons aux côtés de l’Ukraine », « avec la détermination de l’accompagner vers la victoire et le rétablissement de ses droits légitimes », a dit le président français, qui a aussi affirmé vouloir « bâtir la paix » avec Volodymyr Zelensky, notamment par une « conférence internationale » engageant « le maximum de partenaires ». 

Le dîner parisien contrastait avec le faste de la visite britannique, où le président ukrainien s’est adressé aux deux chambres du Parlement dans le cadre grandiose de Westminster Hall, qui a accueilli de rares dirigeants étrangers comme le Français Charles de Gaulle en 1960 et le cercueil de la reine Élisabeth II en septembre. 

« Nous savons que la liberté va l’emporter, nous savons que la Russie va perdre », a insisté le dirigeant ukrainien à Londres. 

« Je vous demande, à vous et au monde, des mots simples, mais pourtant très importants : des avions de combat pour l’Ukraine, des ailes pour la liberté », a-t-il lancé, avant de conclure par des remerciements « pour le thé anglais délicieux » et « d’avance pour les puissants avions britanniques ». 

Jusqu’ici, les Occidentaux se sont montrés réticents à franchir ce pas supplémentaire, de crainte d’une escalade avec Moscou. 

Semblant entrouvrir la porte, le chef du gouvernement britannique a promis de former des pilotes de chasse « aux normes de l’OTAN », « afin de garantir que l’Ukraine puisse défendre son espace aérien à l’avenir ». Il a demandé à l’armée britannique d’étudier de possibles livraisons d’avions, une solution envisageable seulement « à long terme ». 

Devant la presse, au côté du président ukrainien, Rishi Sunak a reconnu que les livraisons d’avions faisaient « bien sûr partie de la conversation », mais a souligné que les formations nécessaires pouvaient atteindre trois ans. 

Souriant, son invité a rétorqué que les pilotes ukrainiens, vu leur expérience de la guerre, avaient déjà suivi l’équivalent de « deux ans et demi » de formation. Il a toutefois admis que la priorité était pour l’instant de recevoir des blindés et des armes de longue portée

Chars « le mois prochain » [...] 
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Francesco Fontemaggi avec Marie Heuclin et Germain Moyon 
Agence France-Presse 
La Presse, le 8 janvier 2023

mercredi 8 février 2023

Jour 350 - Des chars Leopard 1 seront aussi livrés à l’Ukraine

 


Trois pays européens ont annoncé mardi la fourniture « dans les prochains mois » d’une centaine de chars lourds à l’armée ukrainienne pour l’aider à repousser les forces russes, qui affirment mener avec « succès » une offensive dans l’est de l’Ukraine. 

Cette annonce intervient au moment où le nouveau ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, est en visite surprise à Kiev et où l’Ukraine exhorte ses alliés occidentaux à accélérer l’envoi des chars qui lui ont été promis. 

« Au moins 100 chars Leopard 1 A5 » seront livrés « dans les prochains mois », ont déclaré les ministres de la Défense de l’Allemagne, des Pays-Bas et du Danemark dans un communiqué commun. Le président Volodymyr Zelensky, dans la soirée, a « remercié » ces trois pays pour « leur soutien pertinent », à l’issue d’un entretien avec M. Pistorius. Les Leopard 1 qui seront envoyés, plus vieux que les Leopard 2, proviennent de stocks et seront remis à neuf. 

Sur Twitter, le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a quant à lui affirmé ironiquement que « le “premier” Leopard 2 » était « arrivé à Kiev » en publiant une photo qui le montre en train de tenir, accompagné de M. Pistorius, un modèle réduit du char allemand. 

Le calendrier des livraisons occidentales reste toutefois flou, à l’heure où Kiev s’inquiète de ne pas recevoir les blindés à temps pour faire face à une éventuelle nouvelle attaque russe de grande envergure 

« Succès » russes 
Mardi, la Russie a même revendiqué le « succès » de sa récente offensive dans l’est de l’Ukraine. Depuis janvier, son armée, épaulée par les troupes paramilitaires du groupe Wagner et renforcée par des centaines de milliers de civils mobilisés, est repassée à l’attaque — en particulier dans le Donbass, une région dont Moscou revendique l’annexion. 

« Actuellement, les combats évoluent avec succès dans les zones » de Bakhmout et de Vouhledar, a affirmé le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, selon un communiqué diffusé à l’issue d’une réunion tenue avec les cadres de l’armée et de son ministère. Il a cité les récentes conquêtes de sept localités, dont Soledar, une bourgade voisine de Bakhmout que les forces ukrainiennes ont cédée en janvier après des combats meurtriers pour les deux camps. 

M. Choïgou a en outre mis en garde les Occidentaux contre un accroissement de leur aide militaire à l’Ukraine. « Ce genre de mesures entraînent les pays de l’OTAN dans le conflit et peuvent conduire à un niveau imprévisible d’escalade », a-t-il dit. 

Les observateurs s’accordent pour dire que la Russie prépare une offensive majeure pour la fin de l’hiver ou le début du printemps, avec au minimum comme objectif de conquérir tout le Donbass, qu’elle ne contrôle que partiellement. 

« Nous gardons une attention maximale sur ce que les occupants préparent », a souligné mardi soir Volodymyr Zelensky, rappelant que « la région de Donetsk — et l’est en général — est le point le plus chaud » des hostilités actuellement. Près de Bakhmout, l’artillerie a continué mardi de pilonner les positions russes, selon des journalistes de l’AFP qui pouvaient entendre de fréquentes détonations. 

Plus loin du front, Iaroslav, un capitaine d’une unité armée d’un lance-roquettes multiple Grad, se prépare à ordonner le tir d’une salve d’une quarantaine de projectiles, quand l’attaque est finalement annulée. « Si on n’a pas besoin de nous, c’est que la situation est plus ou moins stable » sur le front, veut croire le militaire. 

La chute de Bakhmout, théâtre depuis plusieurs mois de combats très meurtriers, ouvrirait la voie à un assaut russe vers Kramatorsk, la principale ville du Donbass sous contrôle ukrainien. 

Le sud « pas moins stratégique » [...] 
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Stanislav Doshchitsyn et Phil Hazelwood - Agence France-Presse 
respectivement à Kiev et dans l’est de l’Ukraine 
Le Devoir, 7 février 2023

mardi 7 février 2023

Jour 349 - Le monde se dirige vers «une guerre plus large», s’alarme l’ONU


Alors que les « risques d’escalade » en Ukraine augmentent, le monde se dirige « les yeux grands ouverts » vers « une guerre plus large », s’est alarmé lundi le secrétaire général de l’ONU dans un discours particulièrement sombre présentant ses priorités pour 2023. 

Guerre en Ukraine, crise climatique, pauvreté extrême… « Nous avons commencé l’année 2023 avec dans notre ligne de mire une convergence de défis jamais vue de notre vivant », a déclaré Antonio Guterres devant l’Assemblée générale de l’ONU. 

Selon les scientifiques gérant l’horloge de l’apocalypse, l’humanité n’a jamais été aussi proche de sa fin, désormais à 90 secondes avant minuit, a-t-il rappelé, y voyant un signal d’alarme. 

« Nous devons nous réveiller et nous mettre au travail », a-t-il insisté, dressant une liste des questions urgentes pour 2023. 

Tout en haut de cette liste, la guerre en Ukraine. 

« Les perspectives de paix ne cessent de se réduire. Les risques d’une escalade et d’un carnage supplémentaires ne cessent d’augmenter. » 

« Je crains que le monde ne soit pas en train d’avancer en dormant comme un somnambule vers une guerre plus large, mais je crains qu’il le fasse en fait les yeux grands ouverts », a-t-il lancé, avant de s’inquiéter d’autres menaces contre la paix, du conflit israélo-palestinien à l’Afghanistan en passant par le Myanmar, le Sahel ou Haïti. 

« Si tous les pays remplissaient leurs obligations en vertu de la Charte [des Nations unies], le droit à la paix serait garanti », a-t-il insisté, plaçant le respect des droits de la personne au coeur de ces valeurs. 

De manière plus large, Antonio Guterres a dénoncé l’absence de « vision stratégique », et le « penchant » des décideurs politiques et économiques pour le court terme. « La prochaine élection. 

La prochaine manoeuvre politique pour s’accrocher au pouvoir » ou « les cours d’une action en bourse le lendemain » : « Cette réflexion à court terme n’est pas seulement profondément irresponsable, elle est immorale. » 

Des « miettes » pour les pauvres 
Soulignant au contraire la nécessité de penser aux générations futures, il a répété son appel à une « transformation radicale » de l’architecture financière mondiale. 

« Il y a quelque chose de fondamentalement mauvais dans notre système économique et financier », a-t-il insisté, pointant sa responsabilité dans la hausse de la pauvreté et de la faim, des écarts entre riches et pauvres, ou du poids de la dette des pays en développement. 

« Sans réformes fondamentales, les pays et les individus les plus riches vont continuer à accumuler les richesses, ne laissant que des miettes aux communautés et aux pays du Sud ». 

Une inquiétude à laquelle ont fait écho les représentants des pays en développement, de l’Afrique aux petits États insulaires. 

« Les plus pauvres ne peuvent pas continuer de payer le prix fort au bénéfice des plus nantis », a insisté l’ambassadeur cubain Pedro Luis Pedroso Cuesta, au nom du groupe G77 + Chine, qui compte 134 pays en développement. 

Selon le Programme de l’ONU pour le développement, avec la pandémie, le monde est déjà revenu cinq ans en arrière en termes de développement humain (santé, éducation, niveau de vie). 

Et « les objectifs de développement sont en train de disparaître dans le rétroviseur », a déploré Antonio Guterres, en référence aux 17 objectifs fixés en 2015 pour parvenir en 2030 à l’élimination de la pauvreté, à la sécurité alimentaire pour tous ou encore à l’accès à une énergie propre et abordable. 

« Nous avons des opportunités de (les) sauver », a toutefois assuré le secrétaire général, qui organise en septembre à New York un sommet sur ce thème. 

La lutte contre le réchauffement ainsi que l’« ambition climatique » seront au coeur d’un autre sommet également en septembre auquel il a invité les dirigeants du monde, « sous condition ». 

« Montrez-nous une action qui s’accélère pour cette décennie et de nouveaux plans ambitieux de neutralité carbone ou, s’il vous plaît, ne venez pas », a-t-il lancé. 

Il s’est aussi attaqué une nouvelle fois au secteur des énergies fossiles : « Si vous ne pouvez pas planifier un chemin crédible vers la neutralité carbone, avec des objectifs pour 2025 et 2030 couvrant toutes vos opérations, vous ne devriez pas être en activité ». 

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Amélie Bottollier-Depois - Agence France-Presse aux Nations unies 
Le Devoir, le 6 février 2023

lundi 6 février 2023

Jour 348 - Nouveau ministre ukrainien de la Défense, les Russes augmentent la pression



(Bakhmout) Le chef du renseignement militaire, Kyrylo Boudanov, va devenir le nouveau ministre de la Défense de l’Ukraine, qui s’attend à une vaste offensive des troupes russes, dont la pression augmente actuellement dans l’Est. 

La nomination de M. Boudanov, 37 ans, est « parfaitement logique en temps de guerre », puisque « la guerre dicte les mouvements de personnel », a expliqué le député David Arakhamia, qui a annoncé dimanche soir le remplacement au portefeuille de la Défense d’Oleksiï Reznikov, 56 ans. 

Ce dernier venait de promettre quelques heures plus tôt au cours d’une conférence de presse des « audits » au sein de son ministère à la suite d’un scandale de corruption lié à l’approvisionnement de l’armée, en pleine invasion russe. 

Il avait reconnu à cette occasion que les services de lutte contre la corruption de son ministère avaient « failli dans leur tâche » et qu’ils devaient être « entièrement restructurés ». 

Son départ survient à un moment où « la situation est très difficile dans la région [orientale] de Donetsk, [où] il y a des batailles féroces », a souligné dans la soirée le président Volodymyr Zelensky. 

« De nombreux rapports indiquent d’ores et déjà que les occupants veulent faire quelque chose de symbolique en février. Pour essayer de venger leurs défaites de l’année dernière. Nous constatons cette pression accrue dans différentes zones de la ligne de front », a-t-il ajouté. 

Des avions ! 
« Aujourd’hui, en ce qui concerne l’obtention d’armes, […] nous avons tout reçu et maintenant nous devons obtenir les avions [pour] protéger notre espace aérien », avait peu auparavant martelé à Kyiv le ministre ukrainien de la Défense sortant. 

Cela pourrait être des F-16 américains ou « d’autres » appareils, avait poursuivi Oleksiï Reznikov, avant de lancer : « nous aurons aussi les avions ». 

Il avait néanmoins déploré les « réticences » à livrer de tels aéronefs à son pays, ce qui va « coûter plus de vies » aux Ukrainiens.

 Le ministre avait du même souffle promis que les armes de longue portée devant être prochainement fournies à l’Ukraine ne serviraient pas à viser le territoire russe, mais seulement les zones occupées, certaines capitales occidentales s’inquiétant d’un risque d’escalade du conflit qui a commencé il y a presque un an. 

Combats acharnés à Bakhmout 
Interrogé sur un éventuel retrait de Bakhmout, dont les soldats russes, épaulés par les mercenaires du groupe Wagner, tentent depuis l’été de s’emparer, M. Reznikov a assuré dimanche que c’était toujours « une forteresse, un symbole » 

Les Russes ont obtenu de petits gains territoriaux ces dernières semaines dans la région avec l’espoir de faire sauter le verrou ukrainien sur cette cité en grande partie détruite et où les deux belligérants subissent de lourdes pertes. 
 Ils ont notamment pris la bourgade de Soledar et plus récemment le village de Blagodatné. 

« Des combats acharnés ont lieu dans les quartiers nord [de Bakhmout] pour chaque rue, chaque maison, chaque cage d’escalier », a raconté dimanche le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, dont les hommes sont en première ligne sur place. 

« Les forces armées ukrainiennes ne battent pas en retraite. 
Elles luttent jusqu’au dernier homme »,
 a-t-il reconnu. 

Dans le sous-sol d’une église [...] 
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Linda Abi Assi avec Ania Tosoukanova à Kyiv 
Agence France-Presse 
La Presse, 5 février 2023

dimanche 5 février 2023

Jour 347 - La situation se complique sur le terrain en Ukraine


(Kyiv) La situation « se complique » sur le terrain face aux troupes russes en Ukraine, qui est à nouveau la cible d’intenses bombardements, a reconnu samedi le président Volodymyr Zelensky.   

« Au cours des 346 jours de cette guerre, j’ai souvent dit que la situation sur le front était difficile. Et que la situation se compliquait », a-t-il déclaré dans son message quotidien.   

« Maintenant, on est à nouveau à un tel moment. Un moment où l’occupant mobilise de plus en plus ses forces pour briser notre défense. C’est très difficile désormais à Bakhmout, Vougledar, Lyman (dans l’est, NDLR) et dans d’autres régions », a ajouté le chef de l’État ukrainien. 

« L’ennemi se regroupe dans certaines zones. Il concentre ses principaux efforts sur la conduite d’opérations offensives dans les directions de Koupiansk, Lyman, Bakhmout, Avdiïvka et Novopavlivka », avait peu auparavant averti le ministère ukrainien de la Défense. 

Dans la région de Donetsk, des tirs d’artillerie « massifs » ont visé samedi matin Avdiïvka, sur la ligne de front orientale, après que Kramatorsk, une autre cité très convoitée par les Russes, a été touchée dans la nuit par des roquettes, ont signalé les autorités ukrainiennes.   

Ces dernières 24 heures, dans la seule province méridionale de Zaporijjia, des obus se sont abattus sur des « infrastructures civiles » situées sur les territoires de 26 localités, selon les mêmes sources. 

Les frappes ont également continué sur Kherson, une grande ville du sud prise puis abandonnée par les Russes. 

Pression accrue sur Bakhmout 
Les gardes-frontières ukrainiens ont de leur côté assuré samedi avoir repoussé un « assaut des envahisseurs » et les avoir chassés de la banlieue de Bakhmout après qu’une reconnaissance aérienne eut révélé que « l’ennemi se préparait à attaquer » cette cité à l’épicentre des combats en Ukraine. 

Ils ont tiré au mortier « sur le lieu de concentration des occupants », puis les ont « forcés à battre en retraite », peut-on lire dans leur communiqué.   

« Cette semaine, les forces d’occupation russes ont déployé tous leurs efforts pour percer notre défense et encercler Bakhmout et ont lancé une puissante offensive dans le secteur de Lyman. Mais grâce à la résilience de nos soldats, ils ont échoué », a résumé samedi la vice-ministre de la Défense Hanna Maliar. 

De son côté, la cité portuaire d’Odessa souffrait samedi d’importantes coupures de courant à la suite d’un incident technique dans une centrale électrique, qui a constamment été victime de bombardements russes ces derniers temps. 

« Le district et la ville d’Odessa ont été presque complètement été privés de courant. Près de 500 000 personnes n’ont pas d’électricité », a souligné Maksym Martchenko, le chef de l’administration régionale. 

« Toutes les infrastructures essentielles ont été alimentées (en courant). Ainsi, la ville aura de l’eau et de la chaleur. Environ un tiers des consommateurs ont l’électricité », a par la suite dit le ministre de l’Énergie Guerman Galouchtchenko.   

Dans ce contexte, Volodymyr Zelensky s’est félicité qu’un nouvel échange de prisonniers ait pu avoir lieu samedi, permettant à Kyiv de récupérer 116 militaires, dont deux officiers.   

Au total, depuis le 24 février, date du début de l’invasion russe, 1762 Ukrainiens retenus en captivité par les Russes ont ainsi été remis en liberté, a-t-il relevé. 

Entraînement sur les chars britanniques [...] 
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Ania Tsoukanova et Phil Hazlewood Agence France-Presse 
La Presse, le 3 février 2023