samedi 20 mai 2023

Jour 451 - Des avions de chasse de l’OTAN décolleront pour l’Ukraine


Un message caché accompagnait le premier ministre ukrainien, Denys Shmyhal, lorsqu’il a posé le pied au Canada en avril dernier. Les émojis « avion » et « mains en prière » figuraient discrètement sur la carlingue de son aéroplane civil. Ottawa n’a au final fourni que de l’argent, des postes radio et des armes légères à l’armée d’Ukraine lors de cette visite officielle, mais l’insistance des dirigeants ukrainiens auprès de ses alliés a fini par payer.

Le premier ministre britannique s’est engagé cette semaine à créer une « coalition internationale » pour livrer à Kiev des avions de chasse occidentaux, nommément les F-16, des jets de combat de loin supérieurs à ceux qui guerroient présentement en Ukraine. Les Pays-Bas ont annoncé tout de go leur adhésion à cette coalition. Peu après, le président français a « ouvert la porte pour former des pilotes » ukrainiens aux équipements de l’OTAN. 

Mais il y a un hic : tout ce branle-bas de combat attendait le feu vert de l’Oncle Sam. « Sur la liste [des priorités ukrainiennes], les avions modernes occidentaux sont environ huitièmes », a laissé tomber fin avril la secrétaire adjointe à la Défense des États-Unis, Celeste Wallander, interrogée par des élus. 

Vendredi, la coalition a pu enfin prendre un véritable élan. Le président Biden a offert son soutien « à une initiative commune » pour de telles livraisons, selon un haut responsable de la Maison-Blanche. 

On passerait d’un conflit à la Première Guerre mondiale, avec une ligne de front très resserrée où on se tape dessus à longueur de journée avec des fusils et de l’artillerie, à un conflit de type Deuxième Guerre mondiale 
— Jean-Christophe Noël 

Cette soi-disant coalition internationale, aussi enthousiasmée soit-elle, ne pouvait décoller sans l’accord de Washington. Celui-ci possède tous les leviers technologiques et diplomatiques autour de ces avions. 

« [Les Européens] dépendent complètement de la technologie américaine, d’une part pour la logistique des pièces », explique l’ancien pilote de chasse Jean-Christophe Noël, aujourd’hui chercheur à Institut français des relations internationales. « D’autre part, ils font partie de l’OTAN. Il y a une solidarité. Ils savent qu’après les F-16, il y a les F-35 [les avions esnouvee le génération qu’achètent les Européens]. Si ça déplaît aux Américains, ces derniers peuvent leur dire : “Vous transférez ces avions à des gens pour lesquels on vous a dit de ne pas les donner, si vous nous refaites le coup pour les F-35, on peut oublier 
ça.” » 

Cette dépendance n’est pas sans irriter les grandes puissances européennes, qui y voient une perte de 
« souveraineté » sur leur propre armée, ajoute M. Noël. 

Donner des ailes à la contre-offensive ukrainienne 
L’arrivée d’avions de chasse occidentaux changera la donne dans ce conflit gelé depuis l’automne dernier. Les F-16 figurent parmi les « best-sellers » de l’avion militaire mondial et surclassent les avions de conception soviétique utilisés autant par les Russes que par les Ukrainiens jusqu’à présent. 

« Cette armée de l’air modernisée pourrait tout d’abord briser l’impasse dans laquelle on est. On passerait d’un conflit à la Première Guerre mondiale, avec une ligne de front très resserrée où on se tape dessus à longueur de journée avec des fusils et de l’artillerie, à un conflit de type Deuxième Guerre mondiale, où l’acquisition d’une supériorité aérienne permettrait de manoeuvrer plus facilement au sol », illustre 
Jean-Christophe Noël.

Un conseiller du ministère de la Défense canadienne, qui a accepté de discuter du sujet avec Le Devoir sous le couvert de l’anonymat parce qu’il n’y est pas autorisé, estime que les F-16 restent cloués au sol pour des raisons politiques et financières plus que techniques.

« Les F-16 sont un grand signe de la puissance américaine depuis des décennies. Si un F-16 est abattu par les Russes, il y aura probablement beaucoup plus de reportages négatifs à ce sujet que si une poignée de [chars] Leopard sont mis hors service. »

Et surtout, qui assumera le coût vertigineux de l’entretien des avions, de la formation des pilotes et de tous ces frais afférents qui risquent de s’envoler ? « Les États-Unis “pourraient” en théorie couvrir tous les coûts. Mais, ils préféreraient que d’autres pays participent également. »

Cette question reste en suspens 
Interrogé par Le Devoir sur l’appui ou non à la coalition internationale un peu plus tôt cette semaine, le cabinet de la ministre canadienne de la Défense n’a répondu ni par la positive ni par la négative. « Nous continuerons à identifier une variété d’options d’assistance militaire pour aider l’Ukraine à combattre et à gagner », a-t-on répondu dans un bref courriel. Le Canada ne possède de toute façon aucun F-16, mais bien des CF-18 en fin de vie. 

Seuls une poignée de pays européens possèdent en réalité les F-16 demandés par l’Ukraine, soit la Belgique, la Norvège, les Pays-Bas et le Danemark, selon les analystes militaires interrogés. Et seuls ces deux derniers jouissent d’une flotte aérienne suffisamment garnie pour se départir de dizaines d’engins. 

Bien plus que des avions et des pilotes [...] 
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Jean-Louis Bordeleau 
Le Devoir, le 20 mai 2023

vendredi 19 mai 2023

Jour 450 - Nouvelle nuit d’alerte aérienne à Kyiv et dans d’autres villes


(Kyiv) Kyiv et d’autres villes ukrainiennes ont à nouveau été attaquées vendredi à l’aube par les forces russes, selon l’armée ukrainienne qui a affirmé avoir intercepté tous les drones explosifs qui visaient la capitale. 

Parallèlement, en marge d’un Sommet du G7 au Japon, le Royaume-Uni, l’Union européenne (UE) et les États-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions visant l’économie de la Russie, et notamment le secteur des diamants, dans le but de restreindre sa capacité à financer la guerre. 

« La dixième attaque aérienne en 19 jours en mai ! » a écrit sur Telegram l’administration militaire de la ville de Kyiv, qui a fait état de « plusieurs vagues » de drones explosifs durant la nuit. 
« Toutes les cibles aériennes détectées se déplaçant en direction de Kyiv ont été détruites », a-t-elle affirmé. 

Des responsables militaires et médias ont également fait état d’explosions à Lviv et Rivne, dans l’ouest, ou encore à Kherson et Kryvyi Rih, dans le sud. 

La nuit précédente, Kyiv et plusieurs autres villes ukrainiennes avaient été la cible d’une vague de frappes de missiles de croisière russes lancés par des bombardiers stratégiques, selon les militaires ukrainiens. Ces derniers ont là aussi affirmé avoir abattu la quasi-totalité des projectiles. À l’inverse, le ministère russe de la Défense a dit avoir « atteint » et « détruit » toutes les cibles de ses raids nocturnes de jeudi. 

L’administration militaire de Kyiv a jugé que les attaques russes menées depuis début mai étaient « sans précédent par leur puissance, leur intensité et leur variété ». 

« Diamants pas éternels » 
À Hiroshima, dans l’ouest du Japon, où s’ouvre vendredi un Sommet du G7 (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada), Londres, l’UE et Washington ont annoncé de nouvelles sanctions contre la Russie. 

Celles de Londres ciblent les importations britanniques d’aluminium, de diamants, de cuivre et de nickel russes, et celles de Washington vont empêcher « environ 70 entités en Russie et dans d’autres pays de recevoir des biens exportés américains », selon un responsable américain. 

L’UE va elle aussi « limiter le commerce des diamants russes », qui rapportent chaque année plusieurs milliards de dollars à Moscou, a annoncé le président du Conseil européen Charles Michel à Hiroshima. 

« Les diamants russes ne sont pas éternels », a-t-il ironisé. 

Sur le front des combats, le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a jugé improbable une prise dans les prochains jours de la ville de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine. 

« Il est improbable que Bakhmout soit complètement prise demain ou après-demain », a déclaré Evguéni Prigojine sur Telegram dans la nuit de jeudi à vendredi, en faisant état de violents combats dans la banlieue sud-ouest de la ville. 

 « Finir le travail » [...] 
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Agence France-Presse 
mis a jour hier à 22 h29 
La Presse, le 19 mai 2023

jeudi 18 mai 2023

Jour 449 - Plusieurs explosions secouent Kyiv en pleine visite d’un émissaire chinois



(Kyiv) De nouvelles attaques aériennes ont frappé Kyiv et plusieurs régions d’Ukraine jeudi à l’aube, au moment où un émissaire chinois se trouve dans la capitale pour tenter d’obtenir un « règlement 
politique » du conflit. 

« Une série d’attaques aériennes sur Kyiv, sans précédent par leur puissance, leur intensité et leur variété, se poursuit. C’est la neuvième attaque aérienne consécutive sur la capitale depuis début mai ! », a indiqué l’administration civile et militaire de la capitale dans un communiqué. 

Selon elle, des missiles de croisière ont été lancés par des bombardiers stratégiques russes venus de la région de la mer Caspienne, et des drones de reconnaissance ont ensuite survolé la capitale. « Toutes les cibles ennemies dans l’espace aérien de Kyiv ont été détectées et détruites », a-t-elle affirmé. 

Un incendie s’est déclaré dans une entreprise à la suite d’une chute de débris, mais aucun blessé n’a été signalé, a indiqué sur Telegram le maire de la capitale, Vitali Klitschko. 

Un mort à Odessa 
En revanche, une personne a été tuée et deux autres blessées dans le port d’Odessa, sur la mer Noire, lors d’une attaque contre un site industriel, selon l’administration militaire régionale.

L’armée a également fait état d’attaques de « missiles de croisière » dans la région de Vinnytsia, dans le centre du pays, et les médias locaux ont rapporté des explosions à Khmelnytskyi, à une centaine de kilomètres plus à l’ouest. 

Ces nouvelles attaques se produisent pendant une visite à Kyiv d’un haut responsable chinois, Li Hui, représentant spécial pour les affaires eurasiatiques et ancien ambassadeur à Moscou, qui est censée selon Pékin discuter du « règlement politique » du conflit.

M. Li a rencontré mercredi le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, lequel a « expliqué en détail au représentant spécial chinois les principes du rétablissement d’une paix durable et juste, fondée sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine », a indiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères. 

« Il a souligné que l’Ukraine n’acceptait aucune proposition qui impliquerait la perte de ses territoires ou le gel du conflit », a-t-il ajouté. 

Kyiv craint d’être poussé, à terme, à accepter un compromis avec Moscou, et exige un retour de tous les territoires occupés par la Russie, dont la Crimée annexée en 2014. 

Possible rencontre avec Zelensky Une rencontre entre M. Li et le président Volodymyr Zelensky est « possible », a indiqué mercredi à l’AFP un haut responsable ukrainien sous couvert d’anonymat. Cet échange serait une première entre M. Zelensky, qui encourage Pékin à faire pression sur le président russe Vladimir Poutine, et un haut responsable chinois.

Le voyage de Li Hui doit également le mener en Pologne, en France, en Allemagne et en Russie. 

La Chine, proche partenaire de Moscou, n’a jamais condamné publiquement l’invasion russe. Et lors d’une visite à Moscou en mars, le président Xi Jinping a apporté un soutien symbolique marqué à M. Poutine. 

Pékin a proposé en février un plan en 12 points pour mettre fin à la guerre, vu avec scepticisme par les Occidentaux.

La visite à Kyiv de M. Li intervient juste après une tournée européenne de M. Zelensky, lors de laquelle il a reçu la promesse de nouvelles livraisons d’armes nécessaires pour lancer une grande contre-offensive. 

Il a été entendu sur plusieurs points — missiles antiaériens, drones d’attaque, blindés… — et a progressé vers la livraison d’avions de combat occidentaux, que les Européens sont réticents à fournir. 

Les États-Unis ont par ailleurs confirmé mercredi qu’un système Patriot avait été endommagé par un projectile non identifié, mais restait opérationnel.

Mardi, l’armée russe avait assuré avoir détruit une batterie Patriot avec une « frappe de haute précision » effectuée « par un missile hypersonique “Kinjal” ».

Accord céréalier prolongé [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 18 mai 2023

mercredi 17 mai 2023

Jour 448 - L’Ukraine avance aux alentours de Bakhmout


L’Ukraine a affirmé mardi avoir repris 20 km2 aux forces russes autour de la ville dévastée de Bakhmout, épicentre des combats depuis des mois dans l’est de son territoire, où elle a mis la Russie en difficulté. 

Kiev, qui a repoussé dans la nuit un déluge de missiles russes, a par ailleurs reçu le soutien de Londres pour obtenir des alliés des F-16, ces avions de combat occidentaux qu’elle réclame en vain depuis des mois pour contrer la Russie. 

Londres veut bâtir une « coalition internationale » pour aider l’Ukraine à obtenir des avions de combat F-16, a indiqué Downing Street mardi à l’issue d’une rencontre entre le premier ministre britannique, Rishi Sunak, et son homologue néerlandais, Mark Rutte, à l’occasion d’un sommet du Conseil de l’Europe en Islande.

Il s’agit de « fournir à l’Ukraine des capacités aériennes de combat […], en allant de la formation à la livraison d’avions 
F-16 », a ajouté la Grande-Bretagne. La veille, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’était dit « très optimiste » par rapport à cette question sur laquelle les Occidentaux tergiversent depuis des mois, après des entretiens avec M. Sunak. 

Ces annonces surviennent en pleine bataille pour Bakhmout, enjeu majeur de ces dernières semaines où l’armée ukrainienne reprend du terrain au nord et au sud, désenclavant la ville que les Russes contrôlent aujourd’hui à plus de 90 %. 

« Ces derniers jours, nos troupes ont libéré environ 20 kilomètres carrés au nord et au sud » de Bakhmout, a indiqué la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar. 

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait cependant souligné lundi qu’il ne s’agissait pas encore de la contre-offensive très attendue que Kiev prépare depuis des mois, pour laquelle son armée a « besoin de plus de temps ». 

Les troupes russes continuent pour leur part d’avancer au sein de cette cité, « détruisant complètement la ville à l’aide de l’artillerie », a ajouté Ganna Maliar. 

Le chef de Wagner, Evgueni Prigojine, a confirmé ceci dans un enregistrement audio : « Aujourd’hui, les unités de Wagner ont avancé de 200 mètres et occupaient une superficie de 113 000 m2. Seul 1,46 kilomètre carré reste sous contrôle ennemi à Bakhmout. » 

Missiles abattus 
Dans la nuit, l’Ukraine a affirmé avoir repoussé un nouveau déluge de feu en abattant six missiles hypersoniques russes Kinjal — ce que Moscou a nié — et 12 autres engins, dont des missiles de croisière Kalibr, antiaériens S-400 et balistiques Iskander, mais aussi des drones de fabrication iranienne.

Moscou a assuré au contraire avoir « touché toutes les cibles », dont des « points de déploiement des forces armées ukrainiennes » et des dépôts de munitions et d’armes occidentales. 

Dans la nuit, les journalistes de l’AFP ont vu à Kiev la défense antiaérienne ukrainienne en action, illuminant le ciel nocturne. 

L’armée russe a aussi assuré avoir détruit un système américain Patriot à Kiev et intercepté sept missiles britanniques à longue portée Storm Shadow, dont la livraison a été annoncée la semaine dernière par Londres. 

Selon le maire de la capitale, Vitali Klitschko, trois personnes ont été blessées dans cette attaque, qui s’est produite quelques heures avant l’arrivée attendue à Kiev de l’émissaire chinois Li Hui pour une visite de deux jours. 

Représentant spécial pour les affaires eurasiatiques, ex-ambassadeur chinois à Moscou, Li Hui est censé discuter du 
« règlement politique » du conflit ukrainien. Il doit se rendre également en Pologne, en France, en Allemagne et en Russie.

La Chine, proche partenaire de la Russie, n’a jamais condamné publiquement l’invasion russe de l’Ukraine. Elle a seulement proposé un plan en 12 points pour mettre fin à la guerre, vu avec scepticisme par les Occidentaux. 

Une mission de paix menée par six dirigeants africains doit partir « dès que possible » en Ukraine et en Russie, a annoncé mardi le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, en précisant que Kiev et Moscou avaient « accepté de la recevoir ». 

Européens en sommet [...] 
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Agence France-Presse
Le Devoir, le 17 mai 2023

mardi 16 mai 2023

Jour 447 - Zelensky obtient des drones d’attaque et croit en la livraison d’avions



( Kyiv) Les défenses anti-aériennes ukrainiennes sont entrées en action mardi avant l’aube pour repousser une nouvelle attaque « complexe » de drones et de missiles sur Kyiv, au lendemain du retour annoncé dans la capitale du président Volodymyr Zelensky après sa tournée en Europe. 

« L’ennemi a lancé une attaque complexe en provenance de plusieurs directions et simultanément, utilisant des drones, des missiles de croisière et probablement des missiles balistiques », a affirmé l’autorité militaire de Kyiv dans un communiqué publié sur son compte Telegram. 

« C’était exceptionnel par sa densité, un nombre maximum de missiles dans un laps de temps très resserré. Selon les premières informations, la grande majorité des cibles ennemies dans le ciel de Kyiv ont été détectées et détruites ! », ajoute le communiqué. 

Peu auparavant, le maire de Kyiv Vitali Klitschko a rapporté sur son compte Telegram que les défenses anti-aériennes de la ville étaient à l’œuvre et signalé l’épave d’un drone et les débris d’un missile dans le district de Darnytskyi, dans le sud de la ville.

« Trois personnes ont été blessées dans le district de Solomyansky », a-t-il ajouté. 

Cette nouvelle attaque nocturne intervient au lendemain du retour annoncé à Kyiv de M. Zelensky après sa tournée européenne qui l’a conduite en Italie, Allemagne, France et au Royaume-Uni. 

« De retour à la maison avec […] de nouvelles et puissantes armes pour le front », a annoncé M. Zelensky dans un message vidéo à ses concitoyens, après avoir terminé sa tournée de trois jours au Royaume-Uni, où il a obtenu des missiles antiaériens et s’est dit optimiste concernant de futures livraisons d’avions de combat.

Avions de combat 
Après Rome, Berlin et Paris, l’étape britannique de la tournée européenne de M. Zelensky est intervenue au moment où l’armée ukrainienne a revendiqué « le premier succès » de son assaut sur les flancs de Bakhmout, une ville de l’est épicentre des combats depuis plusieurs mois et aujourd’hui en majeure partie contrôlée par les Russes.   

Mais le moment d’une contre-offensive massive n’est pas encore venu, avait tempéré dans la journée Volodymyr Zelensky, répétant que Kyiv avait « besoin de plus de temps », alors qu’il était reçu par Rishi Sunak près de Londres. 

Le gouvernement britannique a promis la livraison à Kyiv, 
« dans les prochains mois », de « centaines » de missiles antiaériens et de drones d’attaque de longue portée (200 kilomètres). Ces derniers s’ajouteront aux missiles de croisière Storm Shadow promis la semaine dernière par Londres, une première pour ce type d’armement que l’Ukraine réclamait depuis des mois pour atteindre des objectifs loin derrière la ligne de front. 

L’armée russe a affirmé avoir déjà abattu un de ces engins. 

Le renforcement de l’aide britannique provoquera « encore plus de destructions » mais n’aura « pas d’impact important sur le déroulement » du conflit, a assuré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. 

Mais le premier ministre britannique Rishi Sunak a souligné que l’aide britannique s’inscrivait sur le long terme, et que Londres jouerait un « rôle clé » dans la « coalition » que Kyiv veut réussir à former pour lui livrer des avions de combat. 

« Je pense que cela va arriver très prochainement, vous allez être informés de décisions que je pense très importantes », a estimé Volodymyr Zelensky lundi, se disant « très optimiste ». 

Aucun pays européen ne s’est jusqu’ici avancé à fournir de tels avions à Kyiv, mais le Royaume-Uni va déjà former dès cet été des pilotes ukrainiens. 

Emmanuel Macron a lui-même annoncé lundi soir avoir 
« ouvert la porte pour former des pilotes » ukrainiens « dès maintenant » et « avec plusieurs autres pays européens qui y sont prêts », lors d’une interview sur la chaîne TF1. Il a refusé en revanche d’évoquer la livraison d’avions de chasse à Kyiv autrement que comme « un débat théorique » à ce stade.

Émissaire chinois [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 16 mai 2023

lundi 15 mai 2023

Jour 446 - Zelensky reçu en grand ami en France et en Allemagne



(Paris) Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en quête d’un soutien accru avant la contre-offensive annoncée de son armée, a obtenu un engagement renouvelé de la France, en particulier dans le domaine des blindés légers, lors d’un dîner avec Emmanuel Macron à l’Élysée. 

 Cette rencontre marque une continuité dans l’appui militaire de la France à l’Ukraine, la question de la livraison d’avions de combat restant « prématurée » aux yeux de Paris. 

« Dans les semaines à venir, la France formera et équipera plusieurs bataillons avec des dizaines de véhicules blindés et de chars légers, dont des AMX-10 RC », est-il précisé dans une déclaration commune publiée à l’issue du dîner. 

La France s’était engagée début 2023 à céder à l’Ukraine des AMX-10 RC, souvent utilisés dans des missions de reconnaissance. Certains exemplaires de ces véhicules sont déjà présents sur le champ de bataille depuis le début du printemps. Mais le nombre d’exemplaires promis par la France n’a jamais été divulgué. 

Les annonces formulées dimanche sont nouvelles, a relevé un conseiller de l’Élysée, sans plus de précisions. 

Paris concentre aussi ses « efforts sur le soutien des capacités de défense aérienne de l’Ukraine » afin de protéger les populations civiles des bombardements russes. 

Les deux dirigeants ont également fait le point sur la situation militaire et sur les « garanties de sécurité » à apporter à l’Ukraine, une fois que les conditions pour des négociations de paix seront réunies. 

Volodymyr Zelensky faisait étape à Paris après s’être rendu vendredi à Rome, où il a rencontré le pape François, puis à Berlin et Aix-la-Chapelle durant le week-end. 

Sitôt atterri sur la base militaire de Villacoublay, à l’ouest de la capitale, le président ukrainien a été accueilli par Emmanuel Macron à l’Élysée. Brève accolade, quelques mots de bienvenue au son de la Garde républicaine et les deux hommes se sont engouffrés dans le palais présidentiel pour trois heures d’échange, dont une en tête à tête. 

« À chaque visite, les capacités défensives et offensives de l’Ukraine s’étendent. Les liens avec l’Europe se renforcent, et la pression sur la Russie s’intensifie », n’avait pas manqué de tweeter M. Zelensky au moment où son avion touchait le sol français. 

C’est la deuxième visite à l’Élysée de M. Zelensky depuis l’offensive russe contre son pays, en février 2022. Il y était déjà venu le 8 février au côté du chancelier allemand, Olaf Scholz. 

« Alliée fiable » 
Au cours de cette mini-tournée européenne, le président ukrainien a reçu en Allemagne un prix honorant sa contribution à l’unité du continent et va poursuivre à Paris ses consultations en vue de préparer une contre-offensive contre la Russie. 

L’étape allemande de M. Zelensky, la première depuis le début de l’invasion russe, a marqué un net réchauffement des relations entre Berlin et Kyiv, un temps crispées par les atermoiements du chancelier à livrer les armes réclamées par l’Ukraine. 

« Nous vous soutiendrons aussi longtemps que nécessaire », a assuré Olaf Scholz, soulignant que l’engagement de Berlin, armement compris, s’élevait jusqu’ici à 17 milliards d’euros (25 milliards de dollars canadiens). Soit la contribution alliée la plus importante après les États-Unis, selon M. Zelensky. 

Volodymyr Zelensky mobilise ses soutiens en Europe au moment où son armée prépare une contre-offensive dans l’est du pays face aux forces russes. Mais à Berlin comme à Paris, sa demande d’avions de combat est à ce stade-ci restée vaine. 

Pour l’offensive attendue de l’armée ukrainienne, « la question des avions de combat est une priorité pour l’Ukraine […]. Nous avons besoin de F-16 », des avions de combat modernes, pour défendre le ciel ukrainien, a insisté dimanche le chef de cabinet du président Volodymyr Zelensky, Andreï Yermak.

Question « prématurée » [...] 
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Valérie Leroux, Sami Acef, Michelle Fitzpatrick 
Agence France-Presse 
La Presse, le 14 mai 2023

dimanche 14 mai 2023

Jour 445 - Zélensky rencontre le pape à Rome, l’armée dit avancer autour de Bakhmout




(Rome) Avant une visite à Berlin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été reçu samedi à Rome par le pape François et les dirigeants italiens sur fond de bataille intense à Bakhmout. 

Avec le pape, 86 ans, l’entretien d’une durée de 40 minutes a porté « sur la situation humanitaire et politique en Ukraine provoquée par la guerre », a indiqué le Vatican dans un communiqué. Les deux responsables « sont convenus de la nécessité de poursuivre les efforts en soutien à la population ». 

« Le pape a plus particulièrement souligné la nécessité urgente de “gestes d’humanité” à l’égard des personnes les plus fragiles, victimes de ce conflit », selon le communiqué. 

De son côté, le président ukrainien a indiqué lui avoir affirmé sa reconnaissance « pour l’attention » portée « personnellement à la tragédie de millions d’Ukrainiens ». Il a ajouté sur Telegram avoir échangé sur le sort des « dizaines de milliers d’enfants déportés » selon Kyiv par la Russie. 

Au préalable, face à la première ministre italienne Giorgia Meloni, le président ukrainien avait souligné qu’il n’était « pas venu pour (se) plaindre. Je suis venu parler de notre coopération et vous remercier une fois encore pour votre aide, pour le bien de notre pays, car nous voulons la paix », a-t-il dit en présence des médias. 

« L’Italie a fait une chose importante en renforçant son indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Cela prive l’État terroriste de la possibilité de faire pression sur vous », a ajouté Volodymyr Zelensky qui a également rencontré le président italien Sergio Mattarella. 

L’Italie continuera à assurer son « soutien plein et total pour faciliter l’intégration progressive de Kyiv dans l’Union européenne […] nous sommes prêts à soutenir une ultérieure intensification du partenariat avec l’OTAN », a affirmé Mme Meloni. 

Il s’agit de la première visite en Italie du président ukrainien depuis l’invasion russe en février 2022. 

Sur le terrain, l’armée ukrainienne a affirmé « avancer » autour de Bakhmout, épicentre des combats avec les troupes russes dans l’est de l’Ukraine, tandis que Moscou assurait continuer sa progression dans la ville déjà majoritairement sous son contrôle et aujourd’hui largement ravagée. 

Selon une source judiciaire ukrainienne, une frappe russe près de Bakhmout a fait deux morts et dix blessés, dont des enfants.

Bataille sanglante [...] 
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Lubomir Milasin 
Agence France-Presse 
La Presse, le 13 mai 2023