samedi 28 janvier 2023

Jour 339 - Les Russes à l’assaut de Vougledar, combat féroce en cours


Les troupes ukrainiennes sont engagées dans une confrontation « féroce » avec les forces russes qui tentent de s’emparer de Vougledar, au sud-ouest de Donetsk, en Ukraine orientale, où les combats se sont intensifiés ces derniers jours. 

« Bientôt, Vougledar pourrait devenir un nouveau succès très important pour nous », a déclaré vendredi Denis Pushilin, chef de la région de Donetsk nommé par Moscou.Les deux parties ont revendiqué la victoire, mais la ville reste contestée selon Kyiv. 

Le porte-parole de l’armée ukrainienne pour la zone Est, Serguiï Tcherevaty, a confirmé « des combats féroces », tout en assurant que les Russes avaient été repoussés. 

À 150 km de Bakhmout, à cette cité minière qui comptait 15 000 d’habitants avant l’invasion russe, des affrontements « sérieux, brutaux » ont lieu et les troupes russes se sont « implantées dans le sud-est et l’est de la ville », a affirmé un responsable des autorités prorusses de la région orientale de Donetsk, Ian Gagine.   

Intensification des attaques russes 
« L’ennemi cherche en effet à remporter un succès dans ce secteur, mais il n’y parvient pas grâce aux efforts des forces de défense de l’Ukraine », a-t-il dit à la télévision. « L’ennemi exagère, et c’est un euphémisme, sa réussite », a-t-il poursuivi, concluant : « face à ses pertes, l’ennemi recule ». « 

L’encerclement et la libération à venir » de cette localité permettront de « changer le rapport de force sur le front » en ouvrant la voie à une offensive vers Pokrovsk et Kourakhové, des localités situées plus au nord, a jugé le chef de séparatistes de Donetsk, Denis Pouchiline.   

L’Ukraine a fait savoir cette semaine que les soldats russes, en supériorité numérique, avaient intensifié leurs attaques dans l’est, en particulier sur Vougledar et Bakhmout, cette dernière étant leur cible depuis des mois. 

Et une nouvelle offensive russe est en préparation pour le 24 février, un an jour pour jour après l’invasion par la Russie de l’Ukraine, a assuré Oleksii Danilov, secrétaire du Conseil de défense et de sécurité nationale d’Ukraine. 

« Ils se préparent maintenant à une activation maximale […] et ils pensent avoir d’ici la date anniversaire à des réussites », a-t-il déclaré sur Radio Svoboda. 

Cette nouvelle vague offensive en préparation pour le 24 février « n’est pas un secret », a-t-il ajouté. 

Selon l’Institute for the Study of War, la Russie cherche à « disperser » les forces ukrainiennes afin de « créer les conditions d’une opération offensive décisive ». 

Les militaires russes et les hommes du groupe paramilitaire Wagner ont récemment pris Soledar, au nord de Bakhmout, un premier succès depuis de longs mois et une série de revers pour le Kremlin. 

« Les Russes avancent, il y a des tirs constants, nuit et jour, ils essaient de trouver des points faibles dans notre défense », a témoigné auprès de l’AFP Iouri, un soldat ukrainien de 44 ans, dans une tranchée de Bakhmout. 

Toujours dans l’est, à Tchassiv Iar, deux personnes ont été tuées vendredi et au moins cinq blessées dans des tirs de l’artillerie russe, ont signalé les autorités locales.   

Plus au nord, dans la région de Kharkiv, le pilonnage du village de Dvoritchna a fait deux autres morts, a annoncé la présidence ukrainienne. 

La ville méridionale de Kherson a également été la cible des obus russes, selon la même source.     

La Russie a mobilisé des centaines de milliers de réservistes et de repris de justice pour essayer de percer les lignes ukrainiennes et de conquérir le reste du Donbass, une vaste zone industrielle de l’est de l’Ukraine. 

60 chars polonais de plus [...] 
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Arman Soldin, Bertrand de Saisset 
Agence France- Presse 
La Presse, le 27 janvier 2023, mis à jour à 22 h 55

vendredi 27 janvier 2023

Jour 338 - Au moins 11 morts dans de nouveaux bombardements ayant visé l’Ukraine

Les combats s'intensifient


(Kyiv) L’Ukraine a été la cible jeudi de nouveaux bombardements russes d’ampleur, qui ont fait au moins 11 morts et 11 blessés et provoqué des pannes de courant, au lendemain de la décision des Occidentaux de livrer des chars lourds à l’armée ukrainienne. 

Mercredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait appelé à fournir ces blindés le plus vite possible, son ministère de la Défense avertissant que les troupes russes, « en supériorité numérique », « intensifiaient » les combats dans l’Est de l’Ukraine. 

À Bakhmout, à l’épicentre des affrontements dans l’est de l’Ukraine, Lisa, une médecin, regrettait jeudi matin les tergiversations occidentales sur les chars, estimant que le feu vert « aurait dû être donné plus tôt et pour une plus grande quantité » de ces matériels.   

« Mais, bien sûr, nous sommes très reconnaissants de ce que nous avons obtenu », ajoutait-elle. 

55 missiles 
Dans l’immédiat, « 11 personnes ont été blessées et, malheureusement, 11 autres sont décédées », a déclaré le porte-parole des secours ukrainiens, Oleksandre Khorounejy, selon qui les dégâts les plus importants sont dans la région de Kyiv. 

Un précédent bilan local faisait état d’un mort et de deux blessés dans la capitale, selon son maire, Vitali Klitschko. 

Selon le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, le général Valery Zaloujny, la Russie a tiré jeudi 55 missiles sur l’Ukraine et « 47 ont été détruits, dont vingt » aux abords de Kyiv. 

L’Ukraine a aussi dit avoir abattu dans la nuit 24 drones explosifs Shahed, de fabrication iranienne.   

Des coupures d’électricité « d’urgence » ont été effectuées à Kyiv et dans d’autres régions après que des sites énergétiques ont été « touchés », la Russie essayant de causer « une défaillance systémique » du réseau national, selon le ministre de l’Énergie, Guerman Galouchtchenko.   

Jeudi soir, dans son adresse quotidienne sur l’internet, le président Zelensky a admis « qu’il y a des restrictions d’électricité dans la plupart de nos régions », mais assuré que tout était mis en œuvre afin de réparer le réseau le plus vite possible.   

À Odessa (sud-ouest), malgré « des difficultés », le courant était rétabli à 8 h (heure de l’Est) dans « les hôpitaux » et « les autres infrastructures essentielles de la ville », a annoncé la compagnie d’électricité privée DTEK. 

Les frappes près de cette grande ville portuaire ont eu lieu peu avant que la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, n’y arrive dans la matinée pour discuter avec son homologue ukrainien, Dmytro Kouleba. 

Après une série de revers militaires sur le terrain à la fin de l’été et à l’automne, le Kremlin a commencé en octobre à régulièrement frapper les transformateurs et les centrales électriques de l’Ukraine, plongeant à chaque fois des millions de civils dans le noir et le froid. 

Le Kremlin accuse 
Cette nouvelle vague de bombardements intervient au lendemain du feu vert de Washington et de Berlin au transfert de dizaines de chars lourds à Kyiv, une décision inédite en 11 mois de guerre.   

L’Allemagne compte livrer fin mars ou début avril les premiers Leopard 2 promis. 

Le Canada a annoncé son intention de fournir quatre chars du même type à l’Ukraine, a annoncé la ministre de la Défense Anita Anand.   

« Ces quatre chars sont prêts au combat et seront déployés dans les semaines à venir », a ajouté Mme Anand, précisant que le nombre de chars livrés pourrait « augmenter » à l’avenir. 

Le Royaume-Uni compte, lui, faire arriver fin mars ses chars Challenger 2 promis à l’Ukraine. 

Volodymyr Zelensky, selon lequel il s’agit d’une « étape importante pour la victoire finale », a remercié ses alliés. Mais il a relevé que « la clé » du succès était désormais « la vitesse et le volume » des livraisons, Kyiv demandant des centaines de blindés.   

Le président ukrainien a aussi réclamé des avions de chasse et des missiles de longue portée, autant d’armes que les Occidentaux refusent jusqu’ici de fournir.   

D’ores et déjà, le Kremlin considère que la livraison de chars est la preuve de l’« engagement direct dans le conflit » des Occidentaux. Et « nous voyons que [cet engagement] grandit », a relevé jeudi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. 

« Nous ne sommes pas en guerre avec la Russie et aucun de nos partenaires ne l’est », a répliqué la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre. 

« Chair à canon » [...] 
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Daria Andriievska, Agence France-Presse 
La Presse, le 26 janvier 2023

jeudi 26 janvier 2023

Jour 337 - Les Canadiens soutiennent toujours l’envoi d’armes à l’Ukraine

Les Québécois aussi !

Près d’un an après le début de l’invasion russe en Ukraine, la population canadienne semble toujours fortement mobilisée pour venir en aide aux Ukrainiens, y compris en appuyant massivement l’envoi d’argent et d’armement militaire, et ce, dans une proportion bien plus élevée que dans d’autres pays du monde, dont les États-Unis. C’est ce qu’indique un sondage international mené dans les derniers jours par la firme Ipsos auprès de 19 000 personnes dans 28 pays et dont les données viennent tout juste d’être dévoilées. 

Malgré le climat économique inflationniste, une majorité des Canadiens (60 %) estime même que payer plus cher son carburant et son gaz vaut toujours la peine « pour défendre la souveraineté d’un autre pays », et 65 % affirment également que ce soutien à l’Ukraine doit être maintenu « jusqu’à ce que toutes les forces russes se [soient] retirées du territoire revendiqué » par Kiev, indique ce coup de sonde. 

Alors que l’Allemagne vient, après des mois de tergiversation, d’autoriser le transfert de chars lourds Leopard 2 en Ukraine, au Canada, 60 % des personnes sondées entre le 25 novembre et le 9 décembre dernier appuyaient la fourniture « d’armes et/ou de systèmes de défense aérienne à l’armée ukrainienne » par Ottawa. Ce sont deux points de pourcentage de plus qu’en mars/avril 2022. En moyenne, dans les 28 pays soumis à la question, à peine 37 % des répondants soutiennent cette assistance militaire directe. Aux États-Unis, ils sont 54 % à appuyer l’envoi d’armes, en baisse de quatre points depuis le printemps dernier. 

 « La diminution est très modeste dans ce pays et elle reflète surtout l’opinion d’une minorité au sein de la frange plus conservatrice qui est loin de représenter l’ensemble du mouvement politique républicain, commente en entrevue au Devoir le politicologue Lubomyr Luciuk, spécialiste de l’Ukraine au Collège militaire royal du Canada. Les Américains apprécient la bravoure, le patriotisme, le vrai courage, ce dont les Ukrainiens font la démonstration à outrance, chaque jour, depuis le début du conflit », nourrissant ainsi un appui en leur faveur aux États-Unis et qui ne devrait pas faiblir, selon lui. 

Mercredi, le président américain Joe Biden a cristallisé ce sentiment en confirmant que son pays allait envoyer en Ukraine 31 chars lourds M1 Abrams, et ce, après des mois d’hésitation teintés par des affirmations récurrentes voulant que ces chars soient trop compliqués à utiliser pour l’armée ukrainienne. Le démocrate a précisé que ce partage de chars, « les plus performants du monde », n’était pas « une menace offensive contre la Russie » et visait à « aider l’Ukraine à défendre et à protéger » son territoire. « 

Si les troupes russes retournaient en Russie, cette guerre se terminerait aujourd’hui. C’est ce que nous voulons tous : la fin de cette guerre », a-t-il dit lors d’une conférence de presse diffusée en ligne par la Maison-Blanche. 

 36 % 
C’est le pourcentage de Canadiens qui sont d’accords avec l’idée d’envoyer des troupes directement sur le champ de bataille en Ukraine. 

L’Espagne, la Finlande, les Pays-Bas, la Pologne, mais également la Norvège ont indiqué être prêts à transférer eux aussi des chars Leopard 2 sur le territoire ukrainien, et ce, alors que tout indique que les forces russes planifient une nouvelle offensive sur le front est et pourrait reprendre la capitale, Kiev pour cible, à l’approche du printemps et du premier anniversaire de cette guerre que le Kremlin souhaitait expéditive, mais qui s’est surtout transformée en guerre d’attrition. 

L’ambassadeur russe en Allemagne, Sergei Nechayev, a accusé mercredi Berlin d’amener le conflit en Ukraine à « un nouveau niveau d’affrontement » en autorisant l’envoi de Leopard 2 sur le champ de bataille. Le Kremlin a pour sa part minimisé l’impact de cette décision en qualifiant le transfert des chars occidentaux, allemands et américains vers Kiev de « plan raté », a dit le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. 

Ces chars lourds vont surtout être « déterminants pour notre future victoire », a résumé pour sa part sur le réseau Telegram, le chef de l’administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak. « L’essentiel, c’est que ce soit le début. Nous avons besoin de centaines de chars », a-t-il ajouté. 

Pas d’annonce canadienne [...] 
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Fabien Deglise, avec Marie Vastel 
Le Devoir, le 26 janvier 2023

mercredi 25 janvier 2023

Jour 336 - En route vers un accord sur les livraisons de chars lourds


 Sous pression depuis des jours, l’Allemagne a entrouvert mardi la voie à une autorisation pour les pays alliés de livrer des chars lourds Leopard réclamés avec insistance par l’Ukraine, promettant de répondre « avec l’urgence requise » à une requête en ce sens de la Pologne

Mardi soir, deux médias allemands, le Spiegel et la chaîne d’information NTV, ont même assuré que le chancelier Olaf Scholz allait donner son feu vert, probablement mercredi.


« L’Allemagne envoie des chars Leopard à l’Ukraine », a écrit sur Twitter le Parti libéral-démocrate (FDP), membre de la coalition gouvernementale menée par M. Scholz. Le dirigeant allemand, qui doit s’exprimer mercredi à 13 h heure locale devant la chambre basse du Parlement allemand, donnerait aussi son accord aux pays, dont la Pologne, qui souhaitent livrer des chars Leopard 2 à Kiev, selon ces mêmes médias.


Associated Press rapportait, de son côté, les propos de responsables américains selon lesquels Washington serait sur le point d’approuver l’envoi de chars M1 Abrams en Ukraine pour aider ce pays à combattre la Russie.


Au Canada, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a affirmé mardi travailler avec les alliés du pays, mais a refusé de dire si cela signifiait envoyer des véhicules blindés en Ukraine. La ministre des Finances, Chrystia Freeland, n’a pas dit non plus si le Canada allait envoyer des blindés en Ukraine.


« Les discussions doivent aboutir sur des décisions », a exhorté mardi soir le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « Les alliés ont le nombre requis de tanks » nécessaires à l’armée ukrainienne pour renverser les troupes de Moscou, a-t-il déclaré dans son allocution quotidienne, soulignant que « les besoins sont plus importants » que « 5, 10 ou 15 chars ».


Décisions « nécessaires »

M. Zelensky a aussi défendu des décisions « nécessaires » à « un État fort », après qu’une série de hauts responsables ont été démis de leurs fonctions dans la foulée d’une affaire de corruption concernant des approvisionnements de l’armée.


Quatre vice-ministres, dont celui de la Défense, Viatcheslav Chapovalov, ainsi que cinq gouverneurs et d’autres responsables ont dû quitter leur poste.


À Berlin, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a déclaré avoir « expressément encouragé les pays partenaires qui ont des chars Leopard prêts à être déployés à entraîner les forces ukrainiennes », au cours d’une conférence de presse tenue à Berlin avec Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN.


Ces déclarations constituent une avancée dans la position de l’Allemagne. La pression sur le gouvernement d’Olaf Scholz s’intensifie afin qu’il autorise les pays partenaires qui le souhaitent à livrer à l’Ukraine ces chars d’assaut de fabrication allemande.


Jusqu’ici, la Finlande et la Pologne se sont dites prêtes à le faire. Varsovie, qui veut créer une « coalition de pays soutenant l’Ukraine avec des chars Leopard 2 », a officiellement envoyé une requête en ce sens, dont la réception a été confirmée mardi par Berlin.


Le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a dit espérer une réponse rapide, regrettant que « les Allemands tardent, tergiversent, agissent d’une manière difficile à comprendre ».


« Message clair »

Le chef de l’OTAN a quant à lui salué le « message clair » du nouveau ministre allemand de la Défense, en poste depuis moins d’une semaine.


« Ces livraisons n’apporteront rien de bon » aux relations russo-allemandes, a en revanche indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.


Selon les observateurs, ces chars sont susceptibles d’apporter une aide considérable aux Ukrainiens face au rouleau compresseur des troupes russes, qui reprennent un peu de terrain sur le front de l’est de l’Ukraine. Lundi, la Pologne avait fait savoir qu’elle était prête à se passer de l’autorisation de Berlin. Ce pays, qui se dit disposé à envoyer 14 Leopard 2 à Kiev, discute avec une quinzaine d’États à ce sujet, de nombreuses armées européennes possédant ces blindés.


La crainte d’une escalade militaire avec Moscou et les réticences à faire assumer à l’Allemagne un leadership dans le camp occidental expliquent les hésitations du chancelier, selon des analystes.


Rattrapée par la corruption [...]

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https://www.ledevoir.com/monde/europe/779047/avancee-sur-la-livraison-de-chars-a-berlin-scandale-de-corruption-a-kiev


Isabelle Le Page - Daria Andriievska 

Agence France-Presse

Le Devoir, 25 janvier 2023



mardi 24 janvier 2023

Jour 335 - La Pologne prête à se passer de l’aval de Berlin pour livrer des chars

Il y a des jours où on préfère fermer les yeux

(Varsovie) La Pologne a prévenu lundi qu’elle était prête à se passer de l’aval de Berlin, indécis sur la question, pour livrer des chars Leopard de fabrication allemande à l’Ukraine, où les forces russes continuent de revendiquer de petites avancées sur le terrain.

Dans ce contexte, l’Union européenne a annoncé qu’elle accordait 500 millions d’euros supplémentaires pour fournir des armements à Kyiv et allouait 45 millions d’euros pour la formation des militaires ukrainiens sur le territoire de l’UE. 

Signe des tensions croissantes avec Moscou, deux des trois pays baltes, l’Estonie et la Lettonie, ont chacune annoncé dans la journée leur décision d’expulser l’ambassadeur de Russie sur leur sol, emboîtant le pas à la Lituanie qui avait fait de même l’année dernière. 

Le gouvernement allemand apparaissait pour sa part divisé sur la question de la livraison de chars lourds Leopard, et le chancelier Olaf Scholz, jusqu’ici évasif, se retrouvait lundi sous une pression toujours plus forte. Surtout après que sa ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock a jugé la veille que l’Allemagne était disposée à autoriser, conformément à la législation en vigueur, Varsovie à fournir ces blindés à Kyiv. 

« Nous allons demander un tel accord (à Berlin), mais c’est une question secondaire », a réagi lundi le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. « Même si nous n’obtenons pas leur accord (des Allemands), nous donnerons nos chars à l’Ukraine dans le cadre d’une petite coalition », y compris « si l’Allemagne n’en fait pas partie ». 

La Pologne, prête à envoyer 14 Leopard à Kyiv, est en discussions avec une quinzaine d’États à ce sujet, de nombreuses armées européennes possédant de tels blindés, susceptibles d’avoir un impact significatif pour les Ukrainiens face au rouleau compresseur des troupes russes. 

Kyiv veut « des centaines » de chars 
« Nous avons besoin […] de plusieurs centaines » de chars, a martelé le chef de cabinet de la présidence ukrainienne Andriï Iermak, à un moment où les Russes sont à l’offensive, dans l’est de l’Ukraine en particulier. 

Lundi, au lendemain des propos d’Annalena Baerbock sur la livraison des chars Leopard, Steffen Hebestreit, le porte-parole du chancelier allemand, a reprécisé sa position : « le gouvernement fédéral n’exclut pas que des chars Leopard soient livrés, il n’a pas encore décidé s’il allait le faire maintenant ». 

La crainte d’une escalade militaire avec Moscou et les réticences de Berlin à assumer un leadership dans le camp occidental conduisent, selon des analystes, l’Allemagne à hésiter sur l’envoi de ces armes. 

Attaques russes 
Sur le terrain, des tirs de l’artillerie russe ont fait lundi un mort, un civil, à Antonivka, un village de la région méridionale de Kherson, a déploré son gouverneur, Iaroslav Ianouchevitch. 

La veille, un dirigeant de l’autorité locale d’occupation installée par Moscou avait affirmé que l’armée russe progressait en direction de deux localités de la région de Zaporijjia, également dans le sud, où les affrontements avec les troupes de Kyiv se sont intensifiés cette semaine. 

Lundi soir, l’état-major de l’armée ukrainienne a sobrement signalé que « les 20 et 21 janvier, l’ennemi avait mené des actions offensives dans le secteur », près de Mali Chtcherbaky. 

Dans le nord-est, dans la région de Soumy, une jeune femme a péri et deux autres personnes ont été blessées quand une maison a été frappée par un obus à Esmanska, tandis qu’un immeuble d’habitation a été « directement touché » à Vorojba, d’après les autorités régionales ukrainiennes. 

Un des principaux chefs des séparatistes de l’est de l’Ukraine, Denis Pouchiline, s’est quant à lui affiché à Soledar, une petite ville dont Moscou a revendiqué la prise il y a plus d’une semaine. 

Pour les Russes, la conquête de cette cité est une étape en vue d’encercler Bakhmout, qu’ils cherchent à conquérir depuis l’été. Selon M. Pouchiline, les combats s’y « intensifient » et les soldats russes « avancent ». 

L’Ukraine n’a jusqu’à présent pas reconnu officiellement la perte de Soledar, maintenant que les combats continuaient dans sa partie occidentale.   

« L’ennemi poursuit son offensive dans les secteurs de Bakhmout et d’Avdiivka visant à s’emparer de toute la région de Donetsk, malgré des pertes élevées », a noté dans la soirée l’état-major de l’armée ukrainienne. 

Les séparatistes prorusses ont en outre assuré être entrés dans deux villages proches, Krasnopolivka et Dvouretchié. 

Ambassadeurs expulsés [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, https://www.lapresse.ca/international/europe/2023-01-23/guerre-en-ukraine-jour-334/la-pologne-prete-a-se-passer-de-l-aval-de-berlin-pour-livrer-des-chars.php 

Agence France-Presse, 
La Presse, le 23 janvier 2023

lundi 23 janvier 2023

Jour 334 - L’Allemagne prête à autoriser la Pologne à livrer des chars Leopard



L’Allemagne est prête à autoriser la Pologne à livrer des chars Leopard, à l’Ukraine, qui les réclame avec insistance, a affirmé dimanche la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, renforçant la pression sur le chancelier Olaf Scholz, toujours réticent à se prononcer sur la question. 

« Si on nous posait la question, nous ne nous opposerions pas » à la livraison à Kiev de ces chars de fabrication allemande, a déclaré la ministre écologiste, qui gouverne en coalition avec les sociaux-démocrates d’Olaf Scholz et les libéraux. 

« Pour l’instant, la question n’a pas été posée » par la Pologne, tenue de faire une demande officielle à Berlin, a précisé la ministre, en entrevue à Paris sur la chaîne française LCI. 

La décision finale appartient néanmoins au chancelier Olaf Scholz, qui a jusqu’à présent refusé de se prononcer sur la question de ces livraisons indirectes, tout comme sur celle de fournir directement des Leopard issus des stocks allemands. 

« La décision […] dépend de beaucoup de facteurs et est prise à la chancellerie », a souligné le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, dans un entretien à la télévision allemande ARD, diffusé peu de temps après l’entrevue de la cheffe de la diplomatie. 

M.Pistorius, social-démocrate comme le chancelier Scholz, n’y était toutefois pas interrogé sur les déclarations de Mme Baerbock. 

Volontaristes 
Le gouvernement allemand est sous pression croissante pour fournir à l’Ukraine des chars lourds Leopard, susceptibles d’avoir un impact significatif sur le champ de bataille, face aux troupes russes. 

« J’ai bien compris à quel point ces chars sont importants, nous en sommes pleinement conscients », a ajouté Mme Baerbock qui s’était récemment rendue à Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine. 

La Pologne et la Finlande ont proposé de livrer des Leopards qu’ils possèdent, mais ils ont besoin de l’agrément officiel de Berlin en vue d’une réexportation. 

De nouveau interrogé sur les livraisons de chars Leopard dimanche à Paris, lors d’une conférence de presse aux côtés d’Emmanuel Macron, Olaf Scholz s’est montré évasif, répétant la nécessité d’agir en concertation avec les alliés de l’Ukraine sur les questions de livraison d’armes. 

La crainte d’une escalade militaire avec Moscou et les réticences de Berlin à assumer un leadership dans le camp occidental conduisent, selon des analystes, l’Allemagne à hésiter sur l’envoi de ces armes réclamées par Kiev. 

Ce n’est pas la première fois que les ministres Verts du gouvernement, en particulier Mme Baerbock, affichent une ligne plus volontariste que le chancelier sur le sujet du soutien militaire à l’Ukraine. 

Plusieurs figures des écologistes ont réclamé avec insistance, ces dernières semaines, qu’Olaf Scholz approuve les livraisons de tanks à Kiev. 

Lors d’une réunion vendredi sur la base américaine de Ramstein en Allemagne, les alliés occidentaux de l’Ukraine ont repoussé toute décision sur ce sujet, suscitant l’irritation de Kiev qui a critiqué leur « indécision ». 

Échec [...] 
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Agence France-Presse à Paris 
Le Devoir, le 22 janvier 2023

dimanche 22 janvier 2023

Jour 333 - L’Ukraine déplore « l’indécision » des Occidentaux sur les livraisons de chars lourds


L’Ukraine a déploré samedi « l’indécision » des Occidentaux sur les livraisons de chars lourds, tandis que certains de ses alliés européens ont directement pointé du doigt l’Allemagne, après son refus de fournir ses tanks Leopard à Kiev, au moment où les Russes sont à l’offensive. 

« L’indécision de ces jours tue encore plus de nos concitoyens », a critiqué sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, un conseiller de la présidence ukrainienne, appelant les alliés de Kiev, réunis la veille à Ramstein (Allemagne), à « réfléchir plus vite ». 

« Vous aiderez l’Ukraine avec les armes nécessaires de toute façon et comprendrez qu’il n’y a pas d’autre option pour mettre fin à la guerre », a-t-il plaidé, faisant écho à des propos similaires la veille du président Volodymyr Zelensky. 

 Dans une rare critique publique, les trois ministres des Affaires étrangères des pays baltes ont de leur côté exhorté samedi matin Berlin « à fournir dès maintenant des chars Leopard à l’Ukraine », plaidant « la responsabilité particulière » de l’Allemagne, « première puissance européenne ». 

Les critiques directes envers Berlin sont également venues d’un sénateur républicain américain, Lindsey Graham, à l’issue d’une visite à Kiev vendredi. 

« J’en ai assez du “show merdique” autour de qui va envoyer des chars et quand », a-t-il fustigé sur Twitter. « Aux Allemands : envoyez des chars en Ukraine car ils en ont besoin. […] À l’administration Biden : envoyez des chars américains pour que d’autres suivent notre exemple ». 

À Ramstein, la cinquantaine de pays représentés ne se sont pas entendus vendredi sur l’envoi de chars lourds à Kiev, malgré les demandes répétées de l’Ukraine. 

Cité par La Voix de l’Amérique, le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a toutefois indiqué que des soldats ukrainiens allaient s’entraîner prochainement sur des Leopard en Pologne : « On va commencer avec ça, et on verra pour la suite », a-t-il déclaré. 

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a pour sa part temporisé, soulignant qu’il y avait toujours « une fenêtre d’opportunité entre maintenant et le printemps » pour livrer des chars occidentaux. 

Selon la Russie, l’envoi de tels engins ne changerait rien sur le terrain, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, accusant les Occidentaux de vouloir entretenir l’« illusion » d’une possible victoire ukrainienne. 

« Opérations offensives » 
Samedi, l’armée russe a d’ailleurs affirmé avoir mené des « opérations offensives » dans la région de Zaporijjia (sud). 

« À la suite d’opérations offensives, les unités du district militaire oriental ont pris des lignes et des positions plus avantageuses », a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué, sans donner plus de détails. 

La veille, les autorités d’occupation russe avaient rapporté une « forte hausse de l’intensité » des affrontements dans cette région, « sur toute la ligne de front ». 

Dans son bulletin matinal samedi, l’armée ukrainienne a seulement indiqué avoir essuyé vendredi « des tirs » dans une dizaine de villages de la région du Sud. 

La ligne de contact entre les armées ukrainienne et russe dans la région de Zaporijjia n’a en grande partie pas bougé depuis plusieurs mois et aucun combat majeur n’y a eu lieu, à l’inverse des régions de Kherson (sud), jusqu’en novembre, et Donetsk (est), épicentre actuel des affrontements. 

Autour de Bakhmout, les combats restaient intenses vendredi entre armées ukrainienne et russe, cette dernière appuyée par le groupe paramilitaire Wagner, désigné vendredi comme une organisation criminelle internationale par les États-Unis. 

Selon un haut responsable américain, l’Ukraine devrait toutefois se focaliser sur une contre-offensive d’envergure au printemps, et non sur la défense de cette ville aujourd’hui largement ravagée et quasiment vidée de sa population. 

Mais Bakhmout est devenue un enjeu politique et un symbole majeur : Volodymyr Zelensky s’est rendu sur la ligne de front en décembre pour galvaniser ses troupes, tandis que la Russie aimerait annoncer un succès après une série de revers à l’automne. 

Dans la région de Moscou, l’armée russe a par ailleurs annoncé avoir mené des exercices de défense antiaérienne, pour protéger ses infrastructures essentielles en cas d’« attaques aériennes ». 

« Aller de l’avant » [...] 
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 Stanislav Doshchitsyn - Agence France-Presse Le Devoir, le 21 janvier 2023