Signe ostentatoire
Calendrier religieux dans nos écoles
Article signé Jean-Pierre Urbain,
Science-Presse, le 12 septembre 2013
On voit souvent
afficher dans les classes des écoles du Québec un calendrier religieux. Un
calendrier qui place le dimanche au tout début de la semaine. Cette forme de
calendrier est judéo-chrétienne, elle remonte au concile de Nicée
(an 325). Depuis ce concile, les chrétiens font débuter la semaine le
dimanche, jour de la résurrection du Christ.
D’abord,
constatons qu’il n’est pas logique d’avoir une journée de « fin de
semaine » en début de semaine. Il est vrai que le dictionnaire décrit le
dimanche comme le 7e jour de la semaine. La semaine du calendrier laïc débute
le lundi. Il y a des justifications scientifiques de faire débuter la semaine
le lundi.
En 1988, des
chercheurs, des physiciens et une majorité (me dit-on) d’astrophysiciens se
sont réunis pour fixer une norme destinée à écrire ou décrire le temps. Il
s’agit de la norme « ISO 8601
Calendar Standard ».
Le lundi y est le
jour 1. C’est selon la norme, c’est standard. La majorité des pays s’y conforme
(incluant la Grande-Bretagne). Le Canada a aussi adhéré à ISO 8601.
Il est bien normal
que la semaine débute le lundi parce que c’est la Lune qui est à l’origine du
calendrier. La Lune est un indicateur temporel facilement observable. Tous les
peuples de la Terre à toutes les époques se sont référés à la Lune pour marquer
le passage du temps. La Lune change constamment d’aspect. Tous les 7 jours
(environ), la Lune offre un visage caractéristique : Nouvelle Lune,
Premier Quartier, Pleine Lune, Dernier Quartier. De cet intervalle entre les
phases caractéristiques de la Lune découle l’unité temporelle de la semaine. Le
mois, lui, devient la durée qui sépare deux Nouvelle Lune. D’ailleurs, pour
s’en convaincre davantage considérant que Lune dans la langue anglaise se dit
« Moon » d’ou découle « Month » pour aboutir à
« mois ». Il est plus que logique que la semaine débute le lundi
(jour de la Lune). On lui devait bien ça, à cette belle des nuits.
Tranquillement,
les calendriers laïcs font leur apparition. Un des derniers à ce jour est celui
des remarquables magazines Les Débrouillards et Les Explorateurs. Bravo !