samedi 19 juillet 2014

Lire, regarder, aimer...




« Dès que les sens sont suffisamment aiguisés,
ils trouvent partout ce qu’il faut pour découper les minces lamelles destinées au microscope du bonheur.

Tout est de grande valeur : une foule, un visage, des visages,
une démarche, un port de tête, des mains, 
une main, la solitude, un arbre, des arbres, 
une lumière, la nuit, 
des escaliers, des corridors, des bruits de pas, des rues désertes, 
des fleurs, un fleuve, des plaines, 
l’eau, le ciel, la terre, le feu, 
la mer, le battement d’un cœur,
la pluie, le vent, le soleil,
le chant du monde,
le froid, le chaud,
boire, manger, dormir,
aimer. »

extrait de La Chasse au bonheur
de Jean Giono
écrivain et scénariste français
1895-1970

vendredi 18 juillet 2014

Souriez, c'est vendredi



« Souriez, respirez
et avancez doucement. »

Thich Nhat Hanh
maître zen vietnamien
né en 1926

jeudi 17 juillet 2014

La pensée du jeudi




« Bénissons nos désirs insatisfaits,
chérissons nos rêves inaccessibles,
l’envie nous maintient en vie. »

Frédéric Beigbeder
écrivain français
né en 1965

mercredi 16 juillet 2014

La pensée du jour






« Le silence est pour les oreilles
ce que la nuit est pour les yeux. »

Pascal Quignard
écrivain français
né en 1948

mardi 15 juillet 2014

La couleur du mardi





« Eh bien moi, j’aime la pluie avant qu’elle tombe.
Bien sûr que ça n'existe pas, elle a dit.
C'est bien pour ça que c'est ma préférée.
Une chose n'a pas besoin d'exister
pour rendre les gens heureux, pas vrai ? »

 Jonathan Coe
écrivain britannique
né en 1961

lundi 14 juillet 2014

Le sourire du lundi




« Oui, c’est un pur miracle que,
par des mots enterrés dans des livres,
l’on puisse raviver une source,
rafraîchir un jardin. »

Christian Bobin

dimanche 13 juillet 2014

Souvenir de voyage




On dit que les souvenirs, comme les rêves, ne se partagent pas. Mon projet est mal parti, je m'en rends compte, mais je vais essayer de le mener à bien quand même.

C’est le dernier jour du voyage. Vous avez commandé deux homards pour le repas du soir et vous allez les chercher en voiture. Il pleut depuis trois bonnes heures. Le resto est juste avant le pont menant à l’île d’Orr. Ce passage entre les deux îles offre une vue unique. Votre compagnon stationne sur une bande étroite, devant le quai. Le jeune garçon, très blond et très beau, qui fait la cuisson des homards vous a vus, il vous sourit et vous fait signe d’attendre. Ses immenses chaudrons sont dehors, il fera cuire ses prises sous la pluie battante. Ça ne prendra que dix minutes. Le temps d’une chanson.

Votre compagnon ne dit rien. Il glisse un cd dans l’ouverture et les premières notes de L’intuition s’insinuent entre le son des gouttes d’eau qui tintent sur le métal de la voiture. Vous êtes entourés d’eau, celle qui tombe du ciel, celle qui s’étend des deux côtés des étroites bandes de terre du petit port de pêche. C’est le moment le plus poignant de la chanson, celui où s’égrainent quelques notes de guitare avant que la voix émouvante et triste de Stéphane Lafleur ne prononce les premières paroles. Et toute cette eau qui glisse devant vos yeux, toute cette eau qui déforme les plans d’eau et les quais, tout ce gris qui se dilue sur les vitres marbrées de pluie, conjugué aux quelques notes qui s’insinuent au plus profond vous tirent les larmes des yeux. Vous êtes devant le plus beau paysage du monde et vous avez une envie soudaine et irrépressible de pleurer. Vous ne savez pas ce qui se passe, ou plutôt, oui, vous ne savez que trop bien que l’émotion qui vous étreint fera partie des moments les plus intenses du voyage. 

Pour entendre - et écouter- la chanson: