samedi 8 mars 2014

Une Journée internationale des femmes, pourquoi ?

Dalia, fille de Rosa Tétro et de Sébastien Lachapelle



Dalia, cette charmante fillette aux grands yeux candides, n’a pas encore un an. Dans quel monde grandira-t-elle ?  Plusieurs articles sont consacrés à la Journée internationale des femmes qu’on célèbre aujourd’hui dans la plupart des pays de la planète. En voici un qui relate trois faits récents qui justifient que les Québécoises poursuivent leur lutte pour faire respecter leurs droits. Et pour que Dalia grandisse dans un monde plus juste.

Le patriarcat et la misogynie, phénomènes du passé ?

Article d’Alexa Conradi, publié dans le Huntignton Post Québec, le 8 mars 2014


Avancer que l'égalité homme-femme est une valeur de la société québécoise est devenue un lieu commun. Tout le monde au Québec est d'accord. Même des personnes conservatrices, historiquement antiféministes, s'en réclament. Est-ce que cela veut dire que le féminisme est devenu une norme et que le patriarcat et la misogynie sont des phénomènes du passé? Permettez-moi d'en douter.

Trois événements récents, impliquant de jeunes hommes, censés avoir grandi à l'ère égalitaire, m'amènent à penser que le bon vieux sexisme est encore à l'œuvre dans toutes les sphères de la vie.

Deux adolescents sont accusés d'homicides
Blessé dans son orgueil, un jeune homme cocu aurait comploté avec son ami pour tuer son ex-copine et le chum de celle-ci. Au final, il y a eu trois meurtres. Comment comprendre un tel geste? Affirmer qu'il s'agit d'un drame amoureux ou de la jalousie banaliserait le sexisme et le contrôle dans le geste violent. Impossible de ne pas comprendre ces meurtres comme l'expression d'un vieux classique: pas question qu'elle fasse sa vie sans lui, comme si elle lui appartenait.

Combien de cas avons-nous connus au Québec d'hommes qui révoltés d'avoir perdu leur blonde décident d'en finir avec la vie de leur ex, de leurs enfants avant de s'enlever la vie? S'ils ne peuvent les garder en leur possession, et bien personne ne le pourra! L'amour n'a rien à voir avec la possession et le contrôle. Incroyable, d'avoir à admettre que «le corps des femmes, dans cette ère prétendument libérée, n'est toujours pas un corps à soi - un corps pour soi».

Cinq jeunes hommes tiennent des propos misogynes et violents
Frustrés de la place qu'une candidate prend dans la campagne à la présidence de leur association étudiante, cinq hommes engagés dans le milieu étudiant se sont offert une session de défoulement à son endroit dans des messages privés sur Facebook. Ils fantasmaient sur des scénarios d'agressions sexuelles vus comme autant de façons de «discipliner» la jeune femme.

Si vous pensez que j'exagère, voici seulement l'une des phrases échangées: «Quelqu'un, punis-la avec sa bite» (traduction libre de «someone punish her with their shaft»). Pourquoi la punir? Parce qu'elle ébranle le boys' club par sa simple présence. Est-ce qu'ils allaient vraiment passer aux actes? Sûrement pas. Mais c'est intéressant de constater que leurs mots confirment le discours féministe à savoir que le viol n'est pas un geste sexuel, mais un geste de violence, de punition et de contrôle.
Les hommes se mettent rapidement à défendre ce qu'ils perçoivent comme leur territoire, leur espace, en créant un environnement hostile pour les femmes. Comment pensez-vous que les hommes dans les derniers bastions de la masculinité comme la construction ou la programmation des jeux vidéo réagissent à l'arrivée des femmes? Avec de la violence verbale et sexuelle!

Suspension d'une équipe de hockey masculin
Une équipe de hockey masculin a été suspendue par la direction d'une université suite à l'ouverture d'une enquête pour agression sexuelle. Plusieurs joueurs auraient été impliqués dans un viol d'une femme. L'équipe aurait tenté de régler l'affaire discrètement. Un autre classique: on protège les nôtres même si c'est une affaire criminelle. Par chance qu'une amie de la victime a demandé à la police d'enquêter, sinon l'affaire serait encore secrète.

Lorsque de jeunes hommes pleins de potentiel sont accusés d'avoir commis un crime violent à l'endroit de femmes, on entend l'incrédulité de leur entourage. Ce cas ne fait pas exception. Dans un article publié dans La Presse, une source anonyme a déclaré: «C'est inquiétant. Ce sont des jeunes de bonne famille, des futurs leaders de la société!»

Pourquoi notre surprise? 40 ans de luttes féministes contre la violence envers les femmes ne nous ont pas permis de comprendre que ce sont justement ceux qu'on aime qui nous violentent! Ce n'est pas l'étranger qui nous agresse sexuellement, dans 80 % des cas, ce sont nos chums, nos amis et les membres de notre famille (y compris chez les futurs leaders). C'est parfois pire chez ceux qui croient que, par leur position privilégiée, tout leur appartient et qu'ils n'ont pas à être tenus responsables de leurs gestes parce que: «Boys will be boys».

Pour en finir avec la culture du viol et l'hypersexualisation
Dans cette campagne électorale en cours, il sera question, si le mouvement féministe en a son mot à dire, de la réintroduction d'un programme d'éducation sexuelle à l'école. Ce programme verra au développement de rapports égalitaires, non-sexistes et non-hétérosexistes dans notre société.
Il y a urgence d'enseigner la différence entre une agression sexuelle et le consentement. Il y a lieu de s'assurer que les garçons apprennent à respecter les filles et à comprendre l'effet de la culture du viol. Les filles doivent apprendre qu'elles existent pour soi et non pour les autres.
En 2010, 10 000 femmes ont marché dans le cadre de la Marche mondiale des femmes notamment pour que le gouvernement réintroduise ce programme d'éducation sexuelle à l'école. Le PLQ a promis d'agir. En 2011, cet engagement est inscrit dans le Plan d'action gouvernementale en matière d'égalité. En 2012, le PQ a été élu et a promis de mettre en place de programme. Toujours rien. Les travaux avancent à pas de tortue.
Dans les partis en lice en 2014, qui s'engage à faire de cet engagement une priorité? La sécurité des filles et des femmes en dépend!

Pour en savoir davantage sur le 8 mars:



vendredi 7 mars 2014

Debout, les femmes !



Debout, les filles, l’égalité s’en vient !

Chronique signée Lise Payette, publiée dans Le Devoir le 7 mars 2014 |

« C’était le 14 décembre 1976. Je venais d’être élue députée de Dorion et nommée ministre des Consommateurs, Coopératives et Institutions financières. Je venais de prendre place à mon fauteuil à l’Assemblée nationale, car nous allions siéger quelques jours avant Noël, le temps d’adopter des lois nécessaires et urgentes. Ne me demandez pas lesquelles, je n’en ai aucun souvenir. Mais je me souviens de ma réaction quand j’ai constaté de visu la composition de l’Assemblée nationale réunie pour la première fois ce jour-là. Mes yeux ont fait le tour de « la noble enceinte », comme on appelle souvent le salon bleu, et j’ai pu immédiatement constater l’incongruité de la situation : nous étions 110 députés au total, issus de tous les partis politiques représentés. Sur les 110 députés, cinq seulement étaient des femmes ! J’ai éclaté de rire. Et ça m’a valu quelques regards de travers de certains de mes collègues.

Je venais de me rendre compte du ridicule de la situation. Et en même temps du fait que j’étais probablement la seule à l’avoir remarqué. Quand j’essayai d’en parler à mes collègues au Conseil des ministres suivant, en leur expliquant pourquoi j’avais été frappée par cette étrange situation dans laquelle nous allions vivre, je leur demandai s’il était envisageable pour eux qu’un jour l’Assemblée nationale soit composée de 105 femmes et de 5 hommes ? Ils m’ont regardée comme si j’étais devenue folle et personne n’a répondu. J’en soupçonne certains d’avoir même pensé que les cinq femmes qui étaient là étaient déjà de trop parce que, c’est bien connu, la présence d’une femme, ou de deux ou de cinq, ça dérange le climat qui s’établit entre les hommes quand ils sont entre eux. J’ai bien essayé de savoir pourquoi, sans beaucoup de succès.

Quand on leur pose la question, les hommes répondent : « Ben non, ben non, au contraire, on aime beaucoup les femmes. » Mais c’est justement le genre de réponse qui ne mène nulle part.

Les femmes du Québec ont donc continué leur petit bonhomme de chemin. Elles ont compris, elles, que, si elles veulent que les choses changent dans le sens qu’elles souhaitent, elles doivent prendre la place qui leur appartient dans les affaires de l’État. Autrement, si elles attendent que les solutions les concernant viennent des hommes politiques, elles risquent d’attendre longtemps et de ne servir qu’à coller les enveloppes de ces brillants candidats qui ne doutent jamais un seul instant d’avoir toutes les qualités pour mener le monde. Rien de moins.

Je crois que, s’il y a une chose que les femmes québécoises ont bien comprise, c’est que « ce n’est pas parce que c’est écrit dans une charte que le problème est réglé ». Oh que non !

Autrement, nous aurions senti la différence depuis 1975, alors que la Charte des droits québécoise était adoptée et qu’elle promettait l’égalité homme-femme, mais sans trop de détails, ça va de soi. Est-ce que ç’a changé la situation des femmes du Québec ? Honnêtement, je ne le crois pas. Ce que les femmes ont gagné, elles sont allées le chercher. La Charte aura 40 ans l’an prochain et nous n’avons toujours pas atteint l’égalité des salaires dans tous les domaines. La lutte continue pour ça et pratiquement pour tout le reste. Maintenant, on ajoute la charte de la laïcité, qui promet aussi l’égalité homme-femme… Si on y croit vraiment, peut-être que le monde changera.

La patience des femmes arrive au bout du rouleau cependant, et on en voit le résultat dans la décision de nombreuses femmes de faire le saut en politique active depuis les élections municipales récentes et le déclenchement de la campagne électorale pour former un nouveau gouvernement à Québec. Les femmes ont compris que plus elles seront nombreuses là où les décisions se prennent, plus elles pourront changer le monde. Peut-être pourront-elles aider à en faire un monde meilleur, car on ne peut pas dire que ce que les hommes en ont fait à travers les siècles est très impressionnant.

Ce 8 mars, pour la Journée internationale des femmes, souvenons-nous qu’on continue d’exciser les petites filles dans 23 pays africains et en Égypte, sans compter les pays dont on ne connaît pas les statistiques. Les hommes s’entretuent dans tous les coins du monde. On fait sauter des immeubles, des voitures, des centres commerciaux, des écoles. On vend des femmes et des petites filles pour la prostitution. Partout dans le monde, on viole des femmes et elles ont partout peur de sortir la nuit. Aux États-Unis, on se tire dessus. Ici, au Québec, la violence des hommes s’exprime de plus en plus par des meurtres sordides à l’arme blanche. Quand une femme annonce à un homme qu’elle va le quitter, elle doit prévoir de se mettre à l’abri avec ses enfants, car certains hommes pensent régler leurs comptes en tuant toute la famille.

Il est grand temps que les femmes parlent de leurs valeurs à elles. Debout, les filles ! »



jeudi 6 mars 2014

La pensée du jeudi


Sittelle à poitrine rousse, mars 2014



« Il faut être léger comme l’oiseau

et non comme la plume. »

Paul Valéry

mercredi 5 mars 2014

Les bonheurs du mercredi (3)




Des films, des téléséries, des livres, des disques, le choix est vaste quand on veut se divertir. Dans cette troisième chronique, je vous propose l'émouvant récit de Deni Y. Béchard, magnifiquement traduit de l’américain par Dominique Fortier.



On entre dans ce livre comme on entre en amitié. L’auteur nous raconte par le menu détail la fascination et la redoutable influence qu’exerce sur lui son père, lequel se révèle un voyou instable, menteur, braqueur de banque et peut-être bien meurtrier. Or ce père est également un magnifique conteur épris de nature que l’enfant émerveillé va chercher à imiter en devenant à son tour un bagarreur et un solitaire. Entre la détresse et l’enchantement, on grandit avec l’enfant et, comme lui, on est pris de compassion pour le déraciné qu’est son père dont il narre avec une émouvante générosité la prévisible déchéance. Un récit humble, un portrait bouleversant et la naissance d'un écrivain à suivre.
  
Pour en savoir davantage :



mardi 4 mars 2014

Le sourire du mardi

Sittelle à poitrine blanche, 3 mars 2014




« Les vieillards et les oiseaux affrontent chaque année
le même problème : passer l’hiver. »

Sacha Guitry

lundi 3 mars 2014

La question du lundi






Notre vie privée nous appartient de moins en moins, elle est de plus en plus la propriété des réseaux sociaux et des vendeurs de toutes sortes. Cette situation vous inquiète-t-elle ?


Je te surveille, et c’est pour ton bien

Article publié le 26 février 2014, Agence Science-Presse

Une expérience à grande échelle de surveillance des utilisateurs de téléphones démontre combien cette accumulation de données pourrait être utile... pour quiconque veut vous vendre quelque chose.

Depuis l’automne dernier, un millier d’étudiants de l’Université technique du Danemark (DTU) sont suivis partout. Tous munis du même téléphone, ils laissent une trace électronique à chaque seconde —à qui parlent-ils, dans quelle pièce, avec combien de gens, etc. Une expérience sociologique (SensibleDTU) d’une ampleur inédite qui, en théorie, permettrait de dégager des tendances sur les comportements— mais qui permettrait aussi, et c’est la partie qui fait jaser, de déterminer comment on peut changer un comportement.

Par exemple, avec ces données, une application médicale permettrait de signaler à quelqu’un qu’il serait mieux pour lui d’éviter ce troisième café, ou cette deuxième portion de tarte. Un médecin pourrait être avisé de texter à son patient dépressif pour lui demander s’il va bien. Où passe la ligne entre le souci du bien-être et l’intrusion dans la vie privée? Entre le conseil amical et le reproche qui culpabilise? Les chercheurs qui sont derrière cette expérience danoise reconnaissent eux-mêmes que ces questions sont légitimes, mais n’ont pas de réponse à offrir.



dimanche 2 mars 2014

Le clin d'oeil du chat (18)






En français s’il vous plaît !

Ma mère fulmine. Elle a été de mauvaise humeur toute la semaine, je ne l’ai pas vue souvent aussi longtemps contrariée. Hier, je l’ai surprise à pédaler dans le vide sur son vélo stationnaire. Devant le téléviseur éteint, elle avait les yeux fermés et les paupières serrées, elle pédalait furieusement comme si une horde de chiens enragés était à ses trousses.

J’ai bien vu qu’elle était en train d’écrire dans sa tête, elle le fait aussi durant la nuit. Je le sais parce que je dors tout contre elle et qu’il m’arrive d’être agacé par ses élucubrations silencieuses. Ma mère est une écriveuse de lettres, elle en a écrit toute sa vie. Jadis à ses amoureux, plus récemment à ses amis, mais aussi à ses patrons, à ses éditeurs, à ses clients, à ses lecteurs, et même à ses ennemis. Tout comme à des entreprises qui cette semaine se sont adressées à elle dans la langue de Justin Trudeau. À la maison, la langue française est considérée comme un passage obligé à toute communication. C’est normal, mes deux parents travaillent en français, leur langue est leur principal outil de travail et ils en prennent un soin jaloux. Et ce fut une semaine éprouvante pour eux, surtout pour elle. D’abord la maison-mère des magasins qu’elle fréquente avec plaisir en dépit de leur raison sociale francophobe lui a envoyé une infolettre en anglais. Puis ce fut au tour de Blogger de faire de même alors que ce géant lui avait toujours écrit en français. De plus, elle a raccroché au nez à au moins trois vendeurs qui baragouinaient en anglais derrière la friture de leur cellulaire. C’est sans compter les deux sites français, des blogues de recettes de cuisine, auxquels elle est abonnée quotidiennement, qui émaillent de mots anglais leurs présentations. Très désagréable à lire, du franglais, ni plus ni moins.

Mes vieux ont la langue chatouilleuse. Il faut les voir et les entendre quand ils regardent le journal télévisé de 20 heures sur TV5, leurs oreilles sont rouges de colère. Mon père rouspète, ma mère maugrée et moi je comprends à peine David Pujadas quand il prononce smartphone, low-cost, airbag, brainstorming, after-work, ou best-of à cause de son accent qui déforme les mots. Et c’est sans parler des films tournés en France, souvent excellents mais qui se terminent invariablement par une chanson en anglais.  « Hé, Français de l’Hexagone, je vous le prédis, votre adulation des États-Unis vous perdra. Ça vous plairait de voir votre langue disparaître ? Eh bien, vous ne perdez rien pour attendre, ça s’en vient ! »

Il semble que le milieu des affaires soit plus affecté là–bas par le virus de l’anglicisation. On y entend des phrases comme :
« Tu peux me débriefer sur le meeting ? […] 
— D’abord, tout le staff a donné son feedback sur le dernier deal. […] 
— Depuis que l’on a mergé, le N+1 n’arrête pas de benchmarker nos annual reviews. Les miens étaient borderline en 2009. Enfin, comme je vais sûrement closer un gros deal, j’espère avoir une augment. 
— Au fait, il y a un call sur les ratings demain. Mais je suis overbooké là, je te forward le mail. Keep in touch ! *»

Ça ne vous écorche pas les oreilles, vous ? Désolant, n’est-ce pas ! D’accord, nous n’avons guère de leçons à donner à nos cousins, notre parlure est elle aussi encombrée d’anglicismes, mais nous avons au moins l’excuse, pauvres petits Québécois que nous sommes, de patauger dans un océan d’anglophones. D’ailleurs, je n’ai pas pu m’empêcher de me payer la tête de ma mère en lui lisant un extrait du site humoristique de dÉsencyclopédie** sur l’avancée du franglais dans le monde. Je le recopie ici :

« Hélas, trois fois hélas, ô rage, ô désespoir, le cas de la France n'est rien en comparaison de celui du malheureux Canada. Le franglais a atteint une telle ampleur outre-atlantique que plus personne aujourd'hui n'y parle français, même pas en Louisianne (sic). C'est à croire que le froid, la sodomie de caribou et les chanteuses à dents longues favorisent la propagation du mal, et l'OMS a jugé plus prudent d'abandonner définitivement tout espoir de guérison pour passer le plus tôt possible à l'annihilation de ce foyer épidémique. Les missiles sont en place, le lancement aura lieu sous peu, mais chut, c'est une surprise. »

Désopilant, n’est-ce pas ? Eh bien, ma mère ne l’a pas trouvé drôle. Elle m’a dit avec des sanglots dans la voix : «Tu peux bien en rire, nous ne verrons pas cela nous trois, mais le début de cette farce grossière, la disparition de notre langue, sera hélas une réalité dans une cinquantaine d’années.»

Je me suis écarté du bureau où elle écrivait pour aller me poster à la fenêtre, des mésanges achevaient leur repas sous l’œil vigilant de quatre écureuils et le regard protecteur de mon père. Mais avant, j’ai vu que ma mère avait inscrit comme titre de message : «En français s’il vous plait. » Et je me suis demandé si le ou la destinataire allait comprendre. Moi, je crois bien que je lui aurais écrit en anglais.



* L’anglais et le français, une relation d’amour/haine

** Le franglais, une menace ?


Une académie rigolote