samedi 13 mai 2023

Jour 444 - Le patron du groupe Wagner accuse les Russes de « fuir » Bakhmout



(Moscou) Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a accusé vendredi les troupes régulières russes de « fuir » leurs positions près de Bakhmout en Ukraine, où Kyiv a revendiqué une percée, estimant que les défenses « s’effondrent ». 

« Il y a eu tout simplement une fuite des unités du ministère de la Défense sur les flancs » à Bakhmout, qui sont tenus depuis peu par des unités régulières de l’armée russe, a affirmé Evguéni Prigojine dans une vidéo diffusée par son service de presse sur Telegram. 

Selon lui, les forces ukrainiennes ont repris le contrôle d’un réservoir au nord de cette ville à l’épicentre des combats dans l’est de l’Ukraine et pris position sur des hauteurs tactiques donnant sur elle. 

Il a également affirmé que les soldats de Kyiv avaient récupéré la route allant vers Tchassiv Iar, plus à l’ouest, qui était bloquée par les militaires russes depuis plusieurs semaines. 

Les déclarations de M. Prigojine ne pouvaient pas être vérifiées de manière indépendante. 

L’Ukraine a affirmé vendredi avoir repris jusqu’à deux kilomètres aux Russes autour de Bakhmout. 

Le ministère russe de la Défense a quant à lui assuré avoir repoussé 26 attaques ukrainiennes sur un front long de 95 kilomètres dans le secteur de Soledar, au nord de Bakhmout. « Aucune percée de la défense des forces russes n’a pas été permise », a-t-il assuré.

Le ministère russe a néanmoins fait état vendredi d’un redéploiement d’unités au nord de Bakhmout, dans la zone du 
« réservoir de Berkhivske », pour « renforcer la durabilité de la défense », une déclaration interprétée par des observateurs comme un aveu de recul. 

« Les tentatives du ministère de la Défense dans le champ informationnel d’édulcorer la situation mènent et mèneront à une tragédie globale pour la Russie », a lâché M. Prigojine vendredi. « Il faut immédiatement arrêter de mentir », a-t-il lancé. 

Selon M. Prigojine, d’autres avancées de l’armée ukrainienne dans cette direction permettraient à celle-ci d’encercler les hommes de Wagner dans Bakhmout, qui est actuellement à plus de 90 % aux mains des Russes. 

« La prise de Bakhmout n’apportera rien à la Russie, car les flancs sont en train de s’effriter et le front en train de «s’effondrer», s’est encore alarmé M. Prigojine. 

Le patron de Wagner, en conflit ouvert avec la hiérarchie militaire russe, a une nouvelle fois assuré ne pas recevoir assez de munitions pour ses hommes, tandis qu’il ne reste selon lui plus qu’une vingtaine d’immeubles sous contrôle ukrainien à l’intérieur de Bakhmout. 

La Chine enverra un représentant spécial en Ukraine et en Russie 
La Chine s’active sur la crise ukrainienne : elle a indiqué vendredi qu’elle enverra à partir de lundi un représentant spécial en Ukraine, Russie et dans d’autres pays européens afin d’y discuter d’un « règlement politique ». 

Si le géant asiatique appelle régulièrement au respect de la souveraineté des États, il n’a jamais condamné publiquement le président russe Vladimir Poutine pour son invasion du territoire ukrainien. 

Pékin se présente comme partie neutre dans le conflit et entend jouer un rôle de médiateur, même si sa position de proche partenaire économique et diplomatique de Moscou le disqualifie aux yeux de certaines capitales européennes.

« À partir du 15 mai, l’ambassadeur Li Hui, représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires eurasiatiques, se rendra en Ukraine, Pologne, France, Allemagne et Russie », a indiqué Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

« Il s’entretiendra avec chacune de ces parties d’un règlement politique de la crise ukrainienne », a-t-il souligné devant la presse. 

Âgé de 70 ans, Li Hui est le diplomate chinois au rang le plus élevé à se rendre en Ukraine depuis l’invasion à grande échelle du territoire ukrainien par les troupes russes fin février 2022. 

Missiles britanniques : Moscou dénonce une mesure « extrêmement hostile » [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Agence France-Presse 

La Presse, le 12 mai 2023

vendredi 12 mai 2023

Jour 443 - L’armée a besoin de temps avant une contre-offensive, dit Zelensky

La force des sages: attendre 


(Kyiv) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré dans un entretien diffusé jeudi par la BBC que son armée avait encore besoin de temps pour préparer une contre-offensive d’ampleur très attendue destinée à repousser les forces russes.

Cette opération ukrainienne est en préparation depuis des mois, alors que le front est en grande partie figé depuis l’année dernière, l’essentiel des combats se déroulant pour le contrôle de la ville dévastée de Bakhmout, dans l’Est. 

L’armée ukrainienne a entraîné de nouvelles forces et accumulé des munitions et des équipements fournis par les pays occidentaux qui seront, selon des analystes, la clef pour reprendre aux Russes les territoires qu’ils occupent.

« Avec (ce que nous avons), nous pouvons aller de l’avant et réussir. Mais nous perdrions beaucoup de monde. Je pense que c’est inacceptable. Donc nous devons attendre. Nous avons encore besoin d’un peu de temps supplémentaire », a déclaré 
M. Zelensky selon la BBC. 

Le calendrier concernant le déclenchement par Kyiv des opérations pour tenter de reprendre du terrain dans les régions de Donetsk et de Louhansk (est) ainsi que de Kherson et de Zaporijjia (sud) dont Moscou a revendiqué l’annexion demeure ainsi une question ouverte.

Dans ce contexte, le Royaume-Uni a annoncé qu’il allait fournir à l’Ukraine des missiles de croisière Storm Shadow, devenant le premier pays à lui livrer ce type d’armement de longue portée, qui peut frapper à 250 kilomètres. 

Les Occidentaux étaient jusque-là réticents à envoyer des armes qui permettent potentiellement à l’Ukraine d’atteindre en profondeur le territoire russe, de peur d’une escalade dans les combats.

« Le don de ces systèmes d’armes donne à l’Ukraine la meilleure chance de se défendre contre la brutalité continue de la Russie», a expliqué le ministre britannique de la Défense Ben Wallace. 

Dans le même temps, l’ambassadeur des États-Unis à Pretoria, Reuben Brigety, a accusé l’Afrique du Sud d’avoir fourni « des armes et des munitions » à la Russie, en dépit de sa neutralité déclarée dans le conflit avec l’Ukraine. 

Armes occidentales 
Le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov avait assuré fin avril que « les préparatifs touchaient à leur fin » en vue d’une contre-offensive. 

« Les équipements ont été promis, préparés et partiellement livrés. Au sens large, nous sommes prêts », avait-il affirmé. « Quand Dieu le voudra, (quand il y aura) la météo et la décision des commandants, on le fera. » 

Il avait cependant regretté que les puissants chars Abrams promis par les États-Unis n’aient « pas le temps de participer à cette contre-offensive », leur livraison ne devant intervenir que fin 2023. 

L’Ukraine a en revanche obtenu des centaines d’autres chars, des avions, des munitions et d’autres armements de la part de ses soutiens occidentaux. Depuis le début de l’invasion russe, en février 2022, elle a reçu plus de 150 milliards de dollars d’aide, dont 65 milliards dans le domaine militaire. 

Pour les autorités ukrainiennes, le succès de la contre-offensive est d’autant plus important qu’il pourrait déterminer l’aide occidentale future, quand certains appellent à des pourparlers de paix avec la Russie. 

Le président Volodymyr Zelensky a demandé jeudi de ne pas 
« faire pression sur l’Ukraine pour qu’elle cède des territoires ».   

Contre-attaques à Bakhmout [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier,

Agence France-Presse 
La Presse, le 11 mai 2023

jeudi 11 mai 2023

Jour 442 - Kyiv revendique des contre-attaques ayant fait reculer les Russes à Bakhmout


(Kyiv) Un haut responsable militaire ukrainien a affirmé mercredi que les forces de Kyiv ont mené des contre-attaques à Bakhmout, l’épicentre des combats dans l’est de l’Ukraine, et forcé les troupes russes à reculer en certains endroits. 

La bataille pour Bakhmout, ville dévastée et aujourd’hui contrôlée à près de 95 % par les forces russes, est la plus longue et la plus meurtrière depuis le début de l’invasion russe lancée en février 2022. 

Si les troupes russes, et en premier lieu les combattants du groupe paramilitaire Wagner, ont progressivement et lentement gagné du terrain ces derniers mois à Bakhmout, la résistance ukrainienne à l’ouest de la ville reste acharnée. 

« Nous menons des contre-attaques efficaces. Dans certaines zones du front, l’ennemi n’a pas pu résister à l’assaut des défenseurs ukrainiens et s’est retiré à une distance allant jusqu’à deux kilomètres », a affirmé sur Telegram Oleksandre Syrsky, commandant des forces terrestres de l’armée ukrainienne. 

Selon lui, les combattants de Wagner sur place ont été remplacés en certains endroits par des unités de l’armée régulière russe, moins bien préparées. 

La vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, a elle assuré sur Telegram que les troupes de Kyiv n’avaient « pas perdu une seule position à Bakhmout au cours de la journée » écoulée. 

Ces affirmations étaient invérifiables de source indépendante dans l’immédiat. 

« Nos forces de défense tiennent le front de manière fiable et empêchent l’ennemi d’avancer. La bataille pour Bakhmout se poursuit », a ajouté M. Syrsky.

Le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, en conflit ouvert avec l’état-major russe, avait accusé mardi les soldats de l’armée régulière russe d’avoir fui leurs positions à Bakhmout. 

M. Prigojine s’était plaint à plusieurs reprises d’un manque de munitions pour ses hommes, accusant la hiérarchie militaire russe de provoquer à dessein cette pénurie et menaçant de se retirer de Bakhmout si la situation n’était pas réglée. 

Mercredi, Evguéni Prigojine a une nouvelle fois affirmé que ses hommes ne recevaient pas assez de munitions, faute desquelles l’armée ukrainienne sera en mesure de « détruire Wagner » à Bakhmout. 

« Il existe un risque sérieux d’encerclement de Wagner à Bakhmout en raison de l’échec des flancs », qui sont tenus par des troupes régulières de l’armée russe, a-t-il assuré, cité par son service de presse sur Telegram. 

« Déjà les flancs craquent et s’effondrent », s’est-il alarmé, accusant l’état-major russe de vouloir « réduire artificiellement le potentiel de combat » de Wagner par « peur de la concurrence interne ».

 L’Ukraine affirme de son côté préparer une contre-offensive d’ampleur, dont les premiers actes pourraient déjà avoir commencé. 

Pour relire l’article et voir les photos, 

Agence France-Presse 
La Presse, le 10 mai 2023

mercredi 10 mai 2023

Jour 441 - Sur le front bombardé, l’offensive de Kyiv se fait attendre


(Orikhiv) Au menu du jour : soupe, taboulé, viande et compote. Comme chaque midi, Galyna Pelechko, 71 ans, vient déjeuner au sous-sol de la cantine d’un abri humanitaire à Orikhiv, à 60 km de Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine. 

Depuis plus d’un an, Orikhiv est sous le feu de l’artillerie des forces de Moscou. Mais depuis trois semaines, c’est l’aviation qui la frappe lourdement. 

Figée depuis le début de l’invasion russe en février 2022, la ligne de front ici n’est qu’à sept kilomètres au sud de la petite ville, où résident encore un millier d’habitants, contre près de 15 000 avant la guerre. 

« Je n’ai pas dormi cette nuit. La première explosion a eu lieu, j’ai sauté dans le couloir, et immédiatement après, il y a eu encore deux autres explosions », raconte Mme Pelechko en prenant son repas. 

« Maintenant, ils lancent des bombes à partir d’avions. Dès que le vrombissement de l’avion se fait entendre, il y a une explosion. Si on réussit à se cacher, c’est bien, alors on est en vie, Dieu merci », ajoute-t-elle.

Dans l’abri situé au sous-sol d’une école, tout est bien organisé. Outre les repas, on peut aussi y prendre une douche, laver son linge, recharger son téléphone, profiter du wifi ou regarder la télévision au chaud. 

Près de 80 % des immeubles et maisons d’Orikhiv sont détruits ou endommagés, selon la mairie, dont le bâtiment a lui-même été touché. 

« Très effrayant » 
« C’est très triste. Je le vois tous les jours. Je vais au travail le matin, il y a une maison, j’y vais le soir après le travail, il n’y a plus la maison », se désole Svitlana Romachko, 54 ans, bénévole à l’abri humanitaire.

Dans la ville, les bombes russes larguées par avion ont creusé d’imposants cratères, ruinant tout autour. 

En plus d’un an, 40 habitants ont été tués et plus de 200 blessés, selon la maire adjointe, Svitlana Mandrytch. 

« Nous sommes en première ligne, il ne peut y avoir de défense antiaérienne ici. Nous les voyons et les entendons, pas seulement les avions, mais aussi les hélicoptères. C’est très effrayant », relate l’élue. 

« Nous espérons une contre-offensive (ukrainienne), afin qu’il n’y ait plus autant de bombardements sur notre ville », dit-elle. 

Située sur un terrain plat, favorable à une avancée des blindés, la zone d’Orikhiv est stratégique pour Kyiv qui dit préparer depuis des mois une contre-offensive d’ampleur pour libérer les territoires occupés. 

Depuis plusieurs semaines, les spéculations vont bon train quant à une éventuelle percée en direction de Melitopol, une ville située à environ 80 km au sud d’Orikhiv, occupée par les Russes dès le début de l’invasion. 

Une avancée dans sa direction et sa prise permettrait de couper le couloir terrestre conquis par la Russie pour relier son territoire à la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014. 

Depuis Orikhiv, la ligne de front court sur une trentaine de kilomètres vers l’Ouest, jusqu’au bout du réservoir du Dniepr, à Kamianské, d’où une route mène également directement à Melitopol.

Évacuations et fortifications [...]
Pour lire la suite et l’article en entier,

Emmanuel Peuchot 
Agence France-Presse 
La Presse, le 9 mai 2023

mardi 9 mai 2023

Jour 440 - Zelensky promet à la Russie une défaite comme celle des nazis



(Kyiv) « La même » que pour les nazis : le président ukrainien a promis la défaite à la Russie lundi, jour anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et à la veille de célébrations en grande pompe et sous haute sécurité à Moscou. 

 Ce qu’il faut savoir:
. Le 8 mai marque la défaite de l’Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale. Or, à Moscou, les commémorations ont lieu le 9 en raison d’une différence de fuseaux horaires. 

. Un peu partout en Russie, les défilés et manifestations du 9 mai ont été annulés, les autorités avançant un risque 
« terroriste » trop élevé. 

. Trente drones russes ont été abattus au-dessus de Kyiv, dans la nuit de dimanche à lundi. 

Les pays occidentaux marquent l’anniversaire de la capitulation allemande le 8 mai, mais Moscou a toujours retenu la date du 9 en raison d’une différence de fuseaux horaires. 

Le président Vladimir Poutine a fait de la défaite des nazis un élément essentiel de l’identité et du nationalisme russe, minimisant le rôle des autres Alliés. Et il n’a cessé aussi de placer son invasion de l’Ukraine dans cet héritage, affirmant que son voisin devait être « dénazifié ». 

Mais lundi, c’est le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui a promis au régime poutinien le même destin que celui d’Adolf Hitler. « Tout le vieux mal que la Russie moderne ramène sera vaincu de la même manière que le nazisme a été vaincu », a insisté M. Zelensky dans une allocution diffusée sur ses réseaux sociaux peu après une nouvelle attaque nocturne russe, au cours de laquelle plus de trente drones explosifs ont été abattus au-dessus de Kyiv et deux civils tués dans les régions d’Odessa et Zaporijjia (sud). 

Il a annoncé dans la foulée que l’Ukraine marquera désormais la fin de la Seconde Guerre mondiale à la manière occidentale le 8 mai et célébrera le 9 la Journée de l’Europe, comme les pays de l’Union européenne (UE) que Kyiv aspire à rejoindre au plus vite. 

Au lendemain de cette annonce, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se rendra à Kyiv pour réaffirmer « le soutien sans faille de l’UE à l’Ukraine », a annoncé son porte-parole. 

Craintes de Moscou 
La Russie prépare de son côté ses commémorations avec, mardi, le traditionnel défilé militaire à l’ombre du Kremlin et un discours de M. Poutine devant des milliers de soldats au garde-à-vous sur la place Rouge.

Mais après 15 mois de revers sur les champs de bataille, les célébrations en Russie n’auront pas le lustre des années précédentes.

Un peu partout dans le pays, des défilés et manifestations ont été annulés, les autorités avançant un risque « terroriste » trop élevé.

D’autant que les attaques en territoire russe, attribuées à Kyiv par Moscou, se sont multipliées ces dernières semaines et qu’une vaste contre-offensive ukrainienne semble de plus en plus imminente, voire est peut-être déjà en cours. 

La plus spectaculaire, même si elle fait l’objet encore de beaucoup de questions, a été une attaque au drone contre le Kremlin la semaine dernière.

Il y a eu également des frappes contre des installations énergétiques russes, des sabotages de voies de chemin de fer et de multiples tentatives d’assassinat ou assassinats de personnalités, comme celle qui a blessé samedi l’écrivain nationaliste Zakhar Prilépine.

Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a donc justifié l’annulation d’une partie des célébrations du 9 mai : « Quand on a affaire à un État commanditaire du terrorisme, de fait, il ferait mieux de prendre des mesures préventives. »

La Russie a en outre lancé, dans la nuit de dimanche à lundi, des dizaines de drones explosifs contre son voisin. Dans l’ensemble, les dégâts sont limités, les quelque 35 appareils ayant visé Kyiv ayant été abattus, selon l’administration militaire de la ville. 

Cinq personnes ont cependant été blessées et des immeubles endommagés par des débris. 

Campagne russe enlisée 
Un appartement a notamment été dévasté, ont constaté des journalistes de l’AFP. // « On a eu très peur, car on entendait les drones pour la première fois. Ils volaient très bas. C’était vraiment très effrayant », a commenté un habitant du quartier, Vladyslav.

La région d’Odessa a également été visée, les autorités locales faisant état de la destruction par un missile d’un entrepôt alimentaire et de son gardien tué.

Côté russe, l’administration de la péninsule annexée de Crimée a affirmé avoir repoussé une attaque nocturne de drones ukrainiens contre Sébastopol, port d’attache de la flotte russe en mer Noire. 

Dans l’ensemble, la campagne militaire russe est enlisée depuis des mois, l’armée s’étant montrée dans l’incapacité de faire des gains territoriaux lors de son offensive de l’hiver.

Combats « féroces » à Bakhmout [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Jonathan Brown 
Agence France-Presse
La Presse, le 8 mai 2023

lundi 8 mai 2023

Jour 439 - La groupe Wagner reste à Bakhmout


(Moscou) Le groupe paramilitaire Wagner a annoncé dimanche avoir eu « la promesse » de Moscou qu’il recevrait plus de munitions après avoir menacé de se retirer de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, alors que la perspective d’une contre-offensive ukrainienne se fait plus pressante avec de nouvelles attaques de drones sur la Crimée. 

L’administration russe dans la péninsule annexée par Moscou en 2014 a affirmé que l’Ukraine avait lancé une dizaine de drones sur la ville portuaire de Sébastopol, qui ont selon elle été neutralisés par la défense antiaérienne et des brouillages électroniques. 

« Aucune infrastructure dans la ville n’a subi de dégâts », a affirmé Mikhaïl Razvojaïev, le gouverneur de la ville.   

La veille, les autorités russes avaient annoncé avoir abattu un missile balistique ukrainien au-dessus de la Crimée, un évènement rarement signalé. // Depuis l’été 2022, la péninsule est régulièrement frappée par des attaques de drones. Fin avril, l’une d’entre elles a provoqué un immense incendie dans un dépôt de pétrole à Sébastopol. 

Dans la nuit de dimanche à lundi, Kyiv a été la cible d’attaques aériennes, selon l’administration militaire de la ville. Quatre personnes sont blessées, a fait savoir le maire Vitali Klitschko, qui a précisé qu’une assistance médicale a été fournie sur place. 

La région d’Odessa a aussi été visée dans la nuit, selon l’administration militaire régionale. 

« Un missile X-22 a touché une infrastructure logistique (un entrepôt stockant des aliments) […] provoquant un grave incendie », a précisé la même source. 

C’est dans ce contexte de menace de plus en plus perceptible d’une contre-offensive des forces ukrainiennes que le patron du groupe Wagner, Evguéni Prigojine, avait menacé vendredi, dans une vidéo incendiaire à l’égard de la haute hiérarchie militaire, de retirer ses mercenaires de Bakhmout, épicentre des combats dans l’est, s’ils ne recevaient pas plus de munitions. 

« Cette nuit, nous avons reçu un ordre de combat […]. On promet de nous donner toutes les munitions et les armements dont on a besoin pour poursuivre les opérations », a-t-il finalement annoncé dimanche dans un message audio. 

Intenses bombardements 
La bataille pour Bakhmout dure depuis l’été dernier dans cette localité à la valeur stratégique limitée, mais qui a pris un grand poids symbolique, a fortiori à la veille des célébrations à Moscou le 9 mai de la victoire soviétique de 1945 sur l’Allemagne nazie, un des piliers du narratif militariste du pouvoir russe. 

Les troupes de Wagner ont lancé des vagues d’assaut extrêmement meurtrières contre Bakhmout, transformée en un champ de ruines et désormais contrôlée, selon M. Prigojine, à environ 95 % par ses troupes.   

Mais l’armée ukrainienne dit toujours s’y défendre avec acharnement. « L’ennemi ne va pas changer ses objectifs et fait tout pour contrôler Bakhmout », a commenté le général Oleksandr Syrsky, commandant des forces terrestres ukrainiennes, cité dimanche par le ministère de la Défense après une visite sur le front dans l’Est. 

Selon M. Syrsky, la Russie regroupe ses forces dans la zone ces derniers jours et a intensifié ses bombardements avec des armes lourdes. 

« Cela fait un mois que c’est difficile […] il y a eu des jours où il y avait 100 blessés, et d’autres où il y en avait 50 à 60 […] Tout dépend de ce qui se passe à Bakhmout », expliquait vendredi à l’AFP Volodymyr Pihoulevskiï, un chirurgien de 38 ans, membre de l’équipe soignante ukrainienne qui soigne tant bien que mal les soldats blessés dans cette bataille. 

« Nous avons eu beaucoup de pertes. Nous étions 124 combattants au début de la guerre, nous sommes moins de 80 », racontait pour sa part Denis, 25 ans, blessé à l’épaule, membre d’une unité de parachutistes. 

L’AIEA inquiète 
En pleine crainte d’une offensive ukrainienne, les autorités d’occupation russes ont annoncé vendredi des évacuations partielles dans 18 localités occupées de la région ukrainienne de Zaporijjia (sud).   

Dimanche, le responsable de l’administration d’occupation locale, Evguéni Balitski, a affirmé sur Telegram que plus de 1500 personnes avaient déjà été évacuées. 

Ces évacuations concernent notamment la ville d’Energodar, où vivent la majorité des employés de la centrale nucléaire de Zaporijjia.   

Mais une évacuation des employés de la centrale nucléaire, dont les six réacteurs sont à l’arrêt, n’est pour l’heure pas prévue, a annoncé samedi Iouri Tchernitchouk, directeur du site nommé par les autorités russes.   

Samedi, le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi, s’est inquiété d’une situation « de plus en plus imprévisible et potentiellement dangereuse » autour de la centrale.  

L’AIEA a alerté une nouvelle fois sur le risque d’un « grave accident nucléaire », alors même que la centrale, occupée par les militaires russes, est au centre d’une zone extrêmement stratégique pour la contre-offensive ukrainienne en direction de la Crimée. 

Zakhar Prilépine sort du coma [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Agence France-Presse 
La Presse, le 7 mai 2023

dimanche 7 mai 2023

Jour 438 - Kyiv dit avoir abattu une première fois un missile hypersonique Kinjal



(Kyiv) L’Ukraine a indiqué samedi avoir abattu pour la première fois un missile hypersonique russe de type Kinjal lors de frappes menées par Moscou dans la nuit de mercredi à jeudi.  

Le président russe Vladimir Poutine l’avait qualifié, lorsqu’il avait dévoilé le missile Kinjal en 2018, d’« arme idéale », car très difficile à intercepter pour les défenses adverses.  

« Je félicite le peuple ukrainien pour cet évènement historique», a déclaré sur la messagerie Telegram le général Mykola Oleshchuk. « Oui, nous avons abattu le missile Kinjal, qui n’a pas d’équivalent », s’est-il réjoui.   

Selon l’armée de l’air ukrainienne, le missile a été abattu par un système de défense aérienne Patriot au-dessus de Kyiv vers 2 h 30 locales jeudi (19 h 30 heure de l’Est, mercredi).

L’Ukraine a demandé à ses alliés occidentaux de l’aider à renforcer son système de défense aérienne. Pendant tout l’hiver, Moscou avait en effet bombardé ses infrastructures énergétiques.   

Et à la mi-avril, Kyiv a reçu ses premiers Patriots, considérés un des systèmes de défense aérienne les plus perfectionnés. 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait déclaré que les Patriots renforceraient « considérablement » les défenses de l’Ukraine contre les frappes russes.  La Russie affirme avoir abattu un missile balistique ukrainien abattu au-dessus de la Crimée 

Un haut responsable russe a affirmé samedi qu’un missile balistique ukrainien avait été abattu au-dessus de la Crimée annexée, un évènement rare au moment où se profile une offensive prochaine des forces ukrainiennes. 

« Les défenses antiaériennes ont abattu au-dessus de la république de Crimée un missile balistique tiré d’un système ukrainien Grom-2. Pas de destructions, ni de victimes », a indiqué sur Telegram Sergueï Aksionov, chef de la Crimée installé par Moscou. 

L’un de de ses conseillers, Oleg Krioutchkov, a lui ensuite affirmé que deux missiles Grom-2 avaient été abattus, selon des informations mises à jour. 

L’AFP n’a pas été en mesure de confirmer ces déclarations de source indépendante. 

Selon l’agence de presse russe d’État TASS, c’est seulement la deuxième fois que l’usage de missiles balistiques ukrainiens Grom est signalé par les autorités au-dessus de la Crimée. Le premier signalement remontait au mois dernier. 

Depuis l’été 2022, la Crimée, annexée par Moscou en 2014, est régulièrement frappée par des explosions et des attaques de drones aériens, et parfois de drones de surface (navals). 

Le chef de Wagner demande de confier Bakhmout aux troupes tchétchènes 
Le chef du groupe paramilitaire Wagner a demandé samedi au ministre russe de la Défense de confier aux troupes du dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov ses positions dans la ville ukrainienne de Bakhmout, qu’il a annoncé quitter prochainement pour protester contre un manque de munitions. 

« Je vous demande d’émettre un ordre de bataille sur le transfert, avant minuit le 10 mai, des positions du groupe Wagner aux unités du bataillon Akhmat dans la localité de Bakhmout et ses environs », a déclaré Evguéni Prigojine, dans une lettre publiée par son servie de presse adressée au ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou.

Le chef de Wagner précise faire cette demande « en raison d’une longue pénurie de munitions », accusant l’état-major de ne lui avoir fourni que 32 % des munitions demandées depuis octobre dernier. 

La veille, M. Prigojine a menacé de retirer la semaine prochaine ses troupes de la ville de Bakhmout, l’épicentre des combats dans l’est de l’Ukraine, accusant l’état-major russe de le priver de munitions. 

Sur Telegram, le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov a ensuite affirmé vendredi soir que ses combattants étaient prêts à occuper les positions russes dans la ville, si le groupe Wagner retirait effectivement ses unités.

« Nos combattants sont prêts à s’avancer et à occuper la ville. Cela prendrait quelques heures », a assuré Ramzan Kadyrov, indiquant que ses troupes avaient déjà combattu aux côtés de celles de Wagner dans les villes ukrainiennes de Popasna, Sievierodonetsk et Lissytchansk, conquises par la Russie. 

Samedi matin, Evguéni Prigojine, dans un message distinct, a M. Kadyrov pour sa proposition, assurant que Bakhmout, qui résiste aux assauts russes depuis l’été dernier, serait « prise sans aucun doute » par les troupes tchétchènes. 

Le chef de Wagner accuse depuis des mois l’état-major russe de ne pas fournir suffisamment de munitions à ses hommes pour les priver d’une victoire à Bakhmout, qui ferait de l’ombre à l’armée régulière. 

L’écrivain nationaliste russe Prilépine blessé dans une « explosion » [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Agence France-Presse 
La Presse, le 6 mai 2023