Depuis plus d’un an, Orikhiv est sous le feu de l’artillerie des forces de Moscou. Mais depuis trois semaines, c’est l’aviation qui la frappe lourdement.
Figée depuis le début de l’invasion russe en février 2022, la ligne de front ici n’est qu’à sept kilomètres au sud de la petite ville, où résident encore un millier d’habitants, contre près de 15 000 avant la guerre.
« Je n’ai pas dormi cette nuit. La première explosion a eu lieu, j’ai sauté dans le couloir, et immédiatement après, il y a eu encore deux autres explosions », raconte Mme Pelechko en prenant son repas.
« Maintenant, ils lancent des bombes à partir d’avions. Dès que le vrombissement de l’avion se fait entendre, il y a une explosion. Si on réussit à se cacher, c’est bien, alors on est en vie, Dieu merci », ajoute-t-elle.
Dans l’abri situé au sous-sol d’une école, tout est bien organisé. Outre les repas, on peut aussi y prendre une douche, laver son linge, recharger son téléphone, profiter du wifi ou regarder la télévision au chaud.
Près de 80 % des immeubles et maisons d’Orikhiv sont détruits ou endommagés, selon la mairie, dont le bâtiment a lui-même été touché.
« Très effrayant »
« C’est très triste. Je le vois tous les jours. Je vais au travail le matin, il y a une maison, j’y vais le soir après le travail, il n’y a plus la maison », se désole Svitlana Romachko, 54 ans, bénévole à l’abri humanitaire.
Dans la ville, les bombes russes larguées par avion ont creusé d’imposants cratères, ruinant tout autour.
En plus d’un an, 40 habitants ont été tués et plus de 200 blessés, selon la maire adjointe, Svitlana Mandrytch.
« Nous sommes en première ligne, il ne peut y avoir de défense antiaérienne ici. Nous les voyons et les entendons, pas seulement les avions, mais aussi les hélicoptères. C’est très effrayant », relate l’élue.
« Nous espérons une contre-offensive (ukrainienne), afin qu’il n’y ait plus autant de bombardements sur notre ville », dit-elle.
Située sur un terrain plat, favorable à une avancée des blindés, la zone d’Orikhiv est stratégique pour Kyiv qui dit préparer depuis des mois une contre-offensive d’ampleur pour libérer les territoires occupés.
Depuis plusieurs semaines, les spéculations vont bon train quant à une éventuelle percée en direction de Melitopol, une ville située à environ 80 km au sud d’Orikhiv, occupée par les Russes dès le début de l’invasion.
Une avancée dans sa direction et sa prise permettrait de couper le couloir terrestre conquis par la Russie pour relier son territoire à la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014.
Depuis Orikhiv, la ligne de front court sur une trentaine de kilomètres vers l’Ouest, jusqu’au bout du réservoir du Dniepr, à Kamianské, d’où une route mène également directement à Melitopol.
Évacuations et fortifications [...]
Pour lire la suite et l’article en entier,
Emmanuel Peuchot
Agence France-Presse
La Presse, le 9 mai 2023
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