Doit-on détoxifier son corps?
Article de Sophie Allard publié dans La Presse, le 19
mars 2013
«Impossible
d'y échapper. Nous sommes exposés à d'innombrables substances potentiellement
nocives pour notre corps, par la pollution environnementale, mais aussi par nos
choix alimentaires. En transformant la nourriture en énergie, notre propre
corps produit également des déchets, comme l'urée ou l'acétone. Cela dit,
doit-on en faire le grand ménage?
«Absolument pas!
C'est une légende urbaine prônée par des gourous de la santé qui font un fric
fou, note Jean-Louis Brazier, pharmacologue et professeur émérite à
l'Université de Montréal. Dans l'imagerie populaire, on assimile à tort le foie
et les reins à des filtres qui retiennent des résidus ou à une vieille cheminée
qui, l'hiver, aurait accumulé un tas de saletés et qu'il faut ramoner. C'est
archifaux.»
«Le foie et les
reins sont faits pour éliminer les molécules étrangères et celles produites par
notre métabolisme. Des enzymes les transforment et les éliminent dans l'eau
[l'urine et la bile] de façon continue et dynamique, poursuit M. Brazier. La
sueur, de son côté, permet d'éliminer une quantité infime de substances
nuisibles.»
Le foie n'a pas
besoin de repos ni d'aide et, même à l'occasion d'un excès (comme une cuite!),
il met tout au plus 24 heures pour retourner à la normale. «La chlorophylle
n'est d'aucune aide pour le foie dans le processus de détoxification. Elle
n'est d'aucune utilité reconnue dans l'alimentation humaine», dit la
nutritionniste Vanessa Perrone.
Certains agents
toxiques laissent tout de même des traces dans l'organisme à plus ou moins long
terme, note le toxicologue Claude Viau, directeur de l'Institut de recherche en
santé publique de l'Université de Montréal. «C'est le cas de métaux lourds
comme le plomb, qui tend à entrer dans nos os, ou du cadmium, qui entre dans
les reins. Les BPC et le DTT, par exemple, sont des substances très
persistantes.» La toxicité dépend de la composition de la substance, mais aussi
du temps et de la durée d'exposition. Souvent, elles sont présentes en infime
quantité dans le corps. «Et aucune cure ne peut les éliminer», note l'expert.
Dans le cadre
d'une émission sur les mythes alimentaires, la chaîne BBC a invité 10 femmes
adeptes de soirées arrosées à faire le plein d'alcool et de malbouffe. Pendant
la semaine suivante, la moitié du groupe a suivi une cure de détoxification et
l'autre, un régime alimentaire normal, avec vin et café en modération. Les
sujets ont été testés (urine, sang et salive) à plusieurs reprises. Le
résultat? Aucune différence! Les cures n'aident pas à améliorer la santé des
organes, pas plus qu'elles ne favorisent l'éclaircissement du sang ou
l'équilibre du pH, ni qu'elles stimulent le système immunitaire, disent les
experts.»
Je n'ai jamais été une adepte de ces méthodes dites de purification. J'ai toujours crû qu'une saine alimentation était le meilleur moyen.
RépondreSupprimerComme il est si bien dit dans l'article notre organisme sait très bien éliminer par lui-même les molécules étrangères.
Dans la famille de mon mari, nous avons quelques belles-soeurs qui font des cures de jeûnes 1 fois par année. Oui elles perdent du poids durant cette période mais elles ne sont pas mieux protéger des maladies pour autant.
Je pense moi aussi que l'organisme a tout ce qu'il faut pour faire son propre ménage. Et qu'une alimentation saine est la meilleure garantie pour se maintenir en santé.
RépondreSupprimerC'est d'ailleurs ce qu'affirme l'article mis en ligne ce matin.