Après avoir pu sembler reconnaître à mi-mots une attaque ukrainienne par un tweet ironique samedi matin, le conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak a renvoyé plus tard vers une « piste russe », avançant que l’explosion était le résultat d’une lutte interne entre le FSB (services spéciaux russes) et les militaires russes.
Dans son adresse du soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky n’a pas fait de déclaration sur cette explosion. Il s’est contenté de dire, en évoquant la péninsule annexée : « Malheureusement, c’était nuageux en Crimée ».
Des images de vidéosurveillance diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une puissante explosion au moment où plusieurs véhicules circulaient sur le pont, dont un camion que les autorités russes soupçonnent d’être à l’origine de la déflagration. Sur d’autres clichés, on peut voir un convoi de wagons-citernes en flammes sur la partie ferroviaire du pont, et deux travées d’une des deux voies routières effondrées.
Selon les enquêteurs, l’attaque survenue au petit matin a fait trois morts : le conducteur du camion et deux personnes - un homme et une femme - qui se trouvaient dans une voiture juste à proximité lors de la déflagration et dont les corps ont été sortis des eaux.
Les autorités de Crimée ont annoncé dans l’après-midi que la circulation avait repris pour les voitures et les bus sur la seule voie routière du pont restée intacte. Les poids lourds feront désormais la traversée sur des ferries. Le trafic ferroviaire devait être restauré dans la soirée, et un opérateur de la ligne a indiqué que deux trains avaient démarré à destination de Moscou et Saint-Pétersbourg.
Le Comité d’enquête a affirmé avoir établi l’identité du propriétaire du camion piégé, un habitant de la région de Krasnodar, dans le sud de la Russie, et que des investigations étaient en cours.
Ce pont en béton, construit à grands frais sur ordre de Vladimir Poutine pour relier la péninsule annexée au territoire russe, sert notamment au transport d’équipements militaires de l’armée russe combattant en Ukraine.
Si l’Ukraine est à l’origine de l’incendie et de l’explosion sur le pont de Crimée, le fait qu’une infrastructure aussi cruciale et aussi loin du front puisse être endommagée par les forces ukrainiennes serait un camouflet pour Moscou.
« Nature terroriste » [...]
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Agence France-Presse
Le Devoir, 8 octobre 2022
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