jeudi 4 mai 2023

Jour 435 - Zelensky dément toute tentative d’assassinat de Poutine



La Russie a affirmé mercredi avoir abattu deux drones ukrainiens qui visaient le Kremlin à Moscou, dénonçant une tentative d’assassinat de Vladimir Poutine, une accusation aussitôt rejetée par Kiev. 

« Nous n’avons pas attaqué Poutine », a lancé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors d’un déplacement surprise en Finlande. « Nous défendons nos villages et nos villes », a-t-il ajouté, au moment où, selon Kiev, des frappes russes ont fait 18 morts dans la région de Kherson. 

Les États-Unis, alliés de Kiev, ont de leur côté dit prendre avec 
« beaucoup de précaution » les accusations du Kremlin. 

Une telle incursion de drones à Moscou serait une première depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022. Il s’agit en tout cas de la plus spectaculaire attaque imputée à Kiev par la Russie sur son propre sol. 

« La nuit dernière, le régime de Kiev a tenté de frapper le Kremlin » avec deux drones qui ont été mis 
« hors service » par des systèmes de guerre électronique, 
a affirmé la présidence russe. 

Elle a dénoncé « une tentative d’acte terroriste et un attentat contre la vie du président », ajoutant que « la Russie se réserve le droit de prendre des mesures de représailles où et quand elle le jugera approprié ». 

Dans une des vidéos diffusées par des médias russes sur les réseaux sociaux, on voit un engin exploser dans une gerbe de flammes au sommet — surmonté d’un drapeau russe — de la coupole du palais du Sénat, l’un des principaux bâtiments situés dans l’enceinte du Kremlin. 

Il n’était pas possible de vérifier ces images de source indépendante dans l’immédiat. 

Mercredi, en fin d’après-midi, une correspondante de l’Agence France-Presse a vu plusieurs personnes s’affairer sur la coupole du palais du Sénat, sans que des dégâts soient visibles depuis le sol. 

À quelques jours de célébrations militaires importantes pour Moscou, les attaques de drones et les sabotages se sont multipliés sur le sol russe, au moment aussi où Kiev dit se préparer à lancer une vaste contre-offensive. 

Un haut responsable russe, le président de la chambre basse du Parlement, Viatcheslav Volodine, a appelé à une riposte utilisant « des armes capables de stopper et de détruire » la direction ukrainienne. 

L’ex-président Dmitri Medvedev, actuel numéro deux du Conseil de sécurité russe et coutumier des déclarations au vitriol, est allé plus loin : « Après l’attentat terroriste d’aujourd’hui, il ne reste pas d’autre solution que l’élimination physique de Zelensky et de sa clique », a-t-il écrit sur Telegram. 

Démenti ukrainien
L’Ukraine, qui dément régulièrement les attaques en territoire russe qui lui sont attribuées, a rejeté toute implication. 

« Nous n’avons pas attaqué Poutine […] Nous combattons sur notre territoire, nous défendons nos villages et nos villes », a souligné M. Zelensky lors d’une conférence de presse à Helsinki. 

L’un des conseillers du président ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, a accusé Moscou d’avoir fait une « mise en scène » pour justifier « une attaque terroriste d’ampleur en Ukraine ».

La tentative d’attaque rendue publique par le Kremlin s’est déroulée à quelques jours des célébrations du 9 mai, qui marquent la victoire sur l’Allemagne nazie en 1945.

Plusieurs défilés militaires ont été annulés partout en Russie en raison des préoccupations sécuritaires. La région de Briansk, frontalière de l’Ukraine, a ainsi renoncé mercredi aux grandes festivités, après deux sabotages spectaculaires qui ont fait dérailler deux trains dans les derniers jours. 

Le Kremlin a toutefois affirmé mercredi que le grand défilé militaire sur la place Rouge, à Moscou, aurait bien lieu comme prévu. Le dispositif policier ne semblait pas avoir été renforcé mercredi. Des badauds déambulaient près de la place Rouge, sans avoir l’air inquiets, devant des banderoles soulignant le 9 mai.

La mairie de Moscou a annoncé mercredi l’interdiction des vols de drones au-dessus de la ville.

Les incidents impliquant des drones se sont multipliés dans les derniers mois en Russie, ces engins ayant pris pour cible des bases militaires ou des infrastructures énergétiques. 

Un dépôt de carburant a ainsi pris feu dans la nuit de mardi à mercredi en Russie, à proximité de la Crimée annexée, après la 
« chute d’un drone », selon l’agence de presse officielle TASS. 

18 morts à Kherson [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier,

Agence France-Presse à Kiev 
Le Devoir, le 3 mai 2023

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