Dans un discours d’une heure et quarante-cinq minutes rappelant l’époque de la Guerre froide par sa virulente rhétorique anti-occidentale, le président russe a aussi juré de poursuivre « méthodiquement » son offensive en Ukraine.
Les Occidentaux veulent « en finir avec nous une bonne fois pour toutes », a tonné M. Poutine, accusant Washington et ses alliés européens de porter « la responsabilité de l’attisement du conflit ukrainien et de ses victimes ».
Le président américain, Joe Biden, a de son côté fait une allocution très attendue, à Varsovie, où il s’est trouvé après une visite surprise à Kiev lundi à l’occasion de laquelle il a encore promis des armes aux Ukrainiens.
« Notre soutien à l’Ukraine ne faiblira pas », « l’Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie, jamais » et « reste libre », a-t-il martelé, parlant de « la volonté de fer de l’Amérique ».
« L’Occident ne complote pas pour attaquer la Russie comme Poutine l’a dit aujourd’hui », a assuré M. Biden. « Les millions de citoyens russes qui veulent seulement vivre en paix avec leurs voisins ne sont pas l’ennemi. »
Vladimir Poutine « pensait que les autocrates comme lui étaient durs et que les dirigeants de la démocratie étaient mous, puis il s’est heurté à la volonté de fer de l’Amérique et des nations du monde entier qui refusent d’accepter un monde gouverné par la peur », a-t-il déclaré.
« Il ne doit y avoir aucun doute : notre soutien à l’Ukraine ne faiblira pas, l’OTAN ne sera pas divisée et nous ne lâcherons pas », a assuré le président américain.
Le même jour, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a annoncé que les pays membres de l’Union européenne allaient puiser dans leurs stocks pour accélérer les fournitures d’armes et de munitions à l’Ukraine.
Essais nucléaires russes ?
Vladimir Poutine a marqué les esprits mardi en annonçant la suspension du traité New Start sur le désarmement nucléaire, se disant en outre prêt à renouer avec les essais nucléaires.
« Ils veulent nous infliger une défaite stratégique, s’en prennent à nos sites nucléaires, c’est pourquoi je suis dans l’obligation d’annoncer que la Russie suspend sa participation au traité [New] Start », a déclaré le président russe.
Une annonce peu après atténuée par son ministère des Affaires étrangères assurant dans un communiqué que « la Russie entend conserver une approche responsable et continuera, pendant la durée de vie du traité, à respecter strictement les limites quantitatives des armes stratégiques offensives ».
Signé en 2010, ce traité est le dernier accord bilatéral du genre liant Russes et Américains et vise à limiter leurs arsenaux nucléaires. La Russie avait déjà annoncé début août suspendre les inspections prévues sur ses sites militaires.
M. Poutine a aussi appelé les forces russes à se tenir « prêtes à réaliser des essais d’armes nucléaires », au cas où les États-Unis en feraient en premier.
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a jugé « irresponsable » la décision de la Russie sur New Start, tout en assurant que les États-Unis « restent prêts à discuter sur les armes stratégiques » avec Moscou.
Paris a rappelé que le traité New Start constituait « un instrument essentiel » de stabilité stratégique.
Londres a souligné que le contrôle des armements était « vital » pour la sécurité, et ce, pendant que le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a dit « regretter » la décision russe.
Un monde sans contrôle des armements nucléaires est « bien plus dangereux », a insisté de son côté Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.
« Sans pitié »
Vladimir Poutine a aussi juré de remplir « pas à pas, soigneusement et méthodiquement » les objectifs de son offensive en Ukraine, qui a été marquée ces derniers mois par une série de revers militaires humiliants pour Moscou, mais aussi, plus récemment, par de petites avancées dans l’est.
« Mais ils ne sont pas sans savoir qu’il est impossible de battre la Russie sur le champ de bataille », a ajouté le maître du Kremlin.
Pendant le discours de M. Poutine, les forces russes ont bombardé des immeubles à Kherson, dans le sud de l’Ukraine, causant la mort d’au moins cinq civils, selon les autorités ukrainiennes.
La Russie « tue sans pitié la population civile », a dénoncé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Les images diffusées après cette frappe montrent des corps, l’un recouvert par une bâche pour le cacher, gisant au sol à proximité d’un arrêt de bus et un supermarché détruit.
Soutien militaire chinois ? [...]
Pour lire la suite et l’article en entier,
Agence France-Presse,
Le 21 février 2023
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