« Cette annonce est inédite, puisque c’est la première fois depuis le début de la guerre que les Russes se retirent eux-mêmes d’une ville conquise, sans que l’armée ukrainienne les force à le faire », soutient Charles-Philippe David, professeur de science politique et fondateur de la Chaire Raoul-Dandurand de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
C’est le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, qui a fait l’annonce du retrait lors d’une réunion télévisée mercredi. À ses côtés, le général Sergueï Sourovikine a ajouté : « Je comprends que c’est une décision difficile, mais ainsi nous préserverons les vies importantes de nos militaires. »
Vladimir Poutine avait ordonné le 21 septembre dernier la mobilisation de quelque 300 000 réservistes pour consolider les forces russes. Des dizaines de milliers d’entre eux sont déjà dans des zones de combat. Leur mobilisation avait été ordonnée un peu plus d’une semaine après que l’Ukraine eut affirmé avoir reconquis 6000 km de territoire aux Russes autour de Kharkiv et Donetsk.
Kherson, un lieu clé
La région de Kherson est un emplacement stratégique, explique le professeur David. « C’est l’une des villes les plus importantes de l’Ukraine. Elle peut servir de porte d’entrée à la Crimée occupée par les Russes, au bord du fleuve Dniepr. »
Toutefois, « on est dans une guerre d’attrition : il ne faut pas exagérer le sens de chaque événement comme celui-ci », modère quant à lui Julian Spencer-Churchill, professeur de science politique à l’Université Concordia et spécialiste de stratégie militaire.
Malgré l’importance indéniable de la ville de Kherson, les forces russes n’avaient plus d’intérêt à y rester, croit-il, notamment sur le plan purement politique : « La Russie croyait que la majorité de la population de Kherson serait en sa faveur, mais ses politiques n’ont jamais été [bien] reçues dans la région, au nord du Dniepr. »
Par ailleurs, d’un point de vue militaire, ce retrait « devrait aider la Russie à redéployer ses troupes à l’est du Dniepr et au sud de Zaporijjia », affirme l’expert. M. David est aussi de cet avis : « Déjà affaiblis, les Russes n’auraient pas pu permettre à l’Ukraine d’ouvrir une brèche dans la région, et qui sait, d’avancer jusqu’en Crimée. Ils devaient solidifier cette zone entre le Dniepr et la Crimée. »
Un piège tendu par la Russie ? [...]
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Olivier Du Ruisseau
Le Devoir, 10 novembre 2022
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