Le ministère britannique de la Défense a expliqué, lors d'une séance d'information quotidienne, que la nouvelle ligne russe se situe probablement entre la rivière Oskol et Svatove, à environ 150 kilomètres au sud-est de Kharkiv, la deuxième ville en importance d’Ukraine.
Cette nouvelle stratégie russe a été adoptée après qu'une contre-offensive ukrainienne eut réussi à transpercer la ligne de front précédente. Les forces ukrainiennes sont parvenues à reprendre plusieurs secteurs dans la région nord-est de Kharkiv, qui borde la Russie.
“Moscou considère probablement que le maintien du contrôle de cette zone est important, puisque c'est à cet endroit que passe l'une des principales routes de ravitaillement que la Russie contrôle toujours”, a souligné l'armée britannique.
Pendant ce temps, les forces ukrainiennes continuent de traverser la rivière Oskol et tentent de poursuivre la contre-offensive visant le territoire occupé par la Russie, selon l'Institut pour l'étude de la guerre basé à Washington.
L'Institut a mentionné dans son rapport de samedi que des images satellites indiquent que les forces ukrainiennes ont traversé la rive est de l'Oskol, à Koupiansk, pour y placer de l'artillerie. La rivière, qui coule du sud de la Russie vers l'Ukraine, était considérée comme une séparation naturelle dans les lignes de front depuis que l'Ukraine a lancé sa poussée, il y a environ une semaine.
« Les forces russes sont probablement trop affaiblies pour empêcher de nouvelles avancées ukrainiennes le long de l'ensemble de la rivière Oskol, si les forces ukrainiennes choisissent de reprendre les opérations offensives. »
Des vidéos circulant en ligne samedi ont montré que les forces ukrainiennes continuaient également de prendre des terres dans l'est assiégé du pays.
Les bombardements se poursuivent
Ailleurs en Ukraine, les forces russes ont continué à pilonner des villes et des villages avec des frappes de missiles et des bombardements. Une attaque de missiles russes tôt samedi a déclenché un incendie dans la zone industrielle de Kharkiv, selon le gouverneur régional Oleg Syniehubov. Les pompiers ont éteint les flammes.
M. Syniehubov a souligné que les restes des missiles indiquent que les Russes ont tiré des missiles sol-air S-300 sur la ville. Le S-300 est conçu pour frapper des missiles ou des avions dans le ciel, pas des cibles au sol. Selon certains analystes, l'utilisation par la Russie de ces missiles pour des attaques au sol laisse donc croire qu'elle pourrait manquer de munitions de précision.
Dans la région de Zaporijia, dont une grande partie est occupée par les Russes, une personne a été blessée après que les forces russes eurent bombardé la ville d'Orikhiv, selon le gouverneur régional Oleksandr Starukh. Celui-ci a ajouté que les troupes russes avaient également bombardé deux villages de la région, y détruisant plusieurs installations civiles.
La région centrale de Dnipro a aussi été la cible de tirs dans la nuit, selon son gouverneur, Valentyn Reznichenko. “L'ennemi a attaqué six fois et lancé plus de 90 projectiles mortels sur des villes et des villages pacifiques”, a affirmé M. Reznichenko.
Ravitaillement à la centrale
Pendant ce temps, l'opérateur ukrainien de l'énergie atomique, Energoatom, a annoncé qu'un convoi de 25 camions avait apporté du carburant diesel et d'autres fournitures essentielles à la centrale nucléaire de Zaporijia, la plus grande d'Europe. Ses derniers réacteurs ont été éteints il y a une semaine pour éviter que les combats dans la région entraînent une catastrophe radioactive.
Les camions ont été autorisés vendredi à franchir les points de contrôle russes afin de livrer des pièces de rechange pour la réparation des lignes électriques endommagées, des produits chimiques pour le fonctionnement de l'usine et du carburant supplémentaire pour les générateurs diesel de secours, a précisé Energoatom dans un communiqué.
La centrale à six réacteurs est occupée par les forces russes depuis mars, mais est toujours exploitée par des ingénieurs ukrainiens. Son dernier réacteur a été éteint dimanche après que des pannes de courant répétées, dues à des bombardements, eurent mis en danger des systèmes de sécurité cruciaux.
Associated Press
Radio-Canada, 17 septembre, publié à 9 h 15
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