On ne peut ignorer ces petites choses qui nous gardent en vie
Article signé David Suzuki publié le 7 novembre 2013
Site du Huffington Post Québec
« (…) Nous avons tendance à nous
concentrer sur les gigantesques formes de vie telles que les arbres, les
éléphants et les baleines. C'est compréhensible. Elles sont souvent
spectaculaires. Mais notre penchant pour ce qui est grand et impressionnant
masque l'importance, et la beauté, de ce que l'on nomme souvent les « bestioles
», comme les vers, les insectes, les moisissures et les bactéries.
Petit garçon, j'étais fervent
collectionneur d'insectes. Les insectes me nourrissaient d'une fascination sans
fin. Beaucoup affichent des couleurs et des motifs spectaculaires et ont des
formes bien plus étranges et surprenantes que tout ce que la science-fiction
d'Hollywood ne nous a jamais présenté. Cette fascination de mon enfance s'est
transformée plus tard, au collège, en l'étude de l'hérédité d'un insecte, la
drosophile (mouche à fruits), qui en a beaucoup révélé sur les principes de la
génétique de l'être humain.
Dans notre préoccupation à vouloir
protéger les grizzlys, les ours polaires, les grues blanches, les séquoias, les
loups et les caribous, nous ne laissons pas beaucoup de place aux petites
créatures qui permettent la vie sur terre. De minuscules organismes et les
racines de plantes filtrent l'eau alors qu'elle se fraie un chemin dans le sol
; les insectes, les bactéries et les moisissures créent de l'humus en
décomposant plantes, animaux et excréments ; les bactéries dans
les légumineuses capturent l'azote de l'atmosphère et l'incorporent
à l'humus ; tout ce qui est vert, en captant les rayons du soleil, échange du
dioxyde de carbone pour de l'oxygène, que les animaux, nous y compris,
consomment et emmagasinent. Dans les faits, les bactéries produisent
directement près de la moitié de l'oxygène que nous respirons. Il y a 10 fois
plus de microbes que de
cellules dans le corps humain, et bon nombre d'entre eux nous
gardent en vie en aidant notre digestion, en combattant les infections, et en
nous rendant bien d'autres services.
Il y a nombre d'années, des
scientifiques norvégiens ont démontré qu'une seule cuillère à café de sol
provenant d'une plage contenait plus de 4000 différentes espèces de bactéries.
Une autre cuillère à café prise dans une forêt de feuillus avoisinante
renfermait un nombre semblable d'espèces, la plupart différentes de celles
trouvées sur la plage. La terre n'est pas de la saleté ni exempt de vie : c'est
une communauté complexe d'organismes vivants, que les techniques modernes
d'agriculture anéantissent souvent.
Comme toutes les formes de vie ont évolué
afin de trouver des manières de se nourrir, d'éviter de se faire dévorer, de
guérir les infections, de se reproduire et d'éliminer les déchets, nous aurions
fort à apprendre à les respecter et à patiemment observer comment ils créent
des solutions. Des scientifiques ont découvert que la pénicilline
était la réponse des moisissures aux attaques des bactéries. La vincristine
, trouvée dans la pervenche de Madagascar, et le taxol , dans les ifs, aident
tous deux la lutte contre le cancer. Les enzymes de
restriction, outils indispensables des manipulateurs généticiens,
sont utilisées par les bactéries afin de combattre les infections virales.
Les enfants chéris de la conservation sont les
espèces charismatiques telles que les baleines, les pandas, les cèdres et les
phoques. Mais les petites choses qui maintiennent la biosphère pour des
créatures comme nous sont probablement encore plus menacées parce que nous les
ignorons. Si nous prenions le temps de les étudier, elles auraient beaucoup à
nous apprendre. »
Pour lire l’article au complet :
Bien sur l'infiniment petit recèle de grande chose essentielle à la vie. Ce n'ai pas parce-que nous les voyons pas qu'elles n'existent pas. Et chaque particule à son rôle à jouer sur la terre.
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