L’alerte du goéland
Article d’Isabelle Burgun publié le 10
septembre 2013
Agence Science-Presse
Le mal-aimé
goéland pourrait-il servir de «canari» pour les contaminants environnementaux?
Les chercheurs du Centre de recherche interinstitutionnel en toxicologie de
l’environnement de l’UQAM, qui étudient l’immense colonie de goélands à bec
cerclé logés sur l’île des Lauriers (96 000 individus entre Montréal et
Varennes) le pensent.
Omnivore et
stratégique, le goéland visite une variété d’habitats afin de se nourrir : le
fleuve, les champs agricoles et les villes. Ce «rat du ciel» y laisserait même
quelques plumes que les biotoxicologues s’empressent d’analyser afin de
dépister la contamination et ses effets sur sa santé.
«Le goéland
fréquente les mêmes endroits que nous. Ce qu’il respire, on le respire aussi.
C’est un modèle humain avec des plumes!», affirme Jonathan Verreault, titulaire
de la Chaire de recherche du Canada en toxicologie comparée des espèces
aviaires.
Contrairement au
cormoran ou au fou de Bassan —tous deux piscicoles—, l’alimentation variée du
goéland, au sein de sites parfois peu recommandables, l’expose à divers
contaminants. Il serait particulièrement sensible aux retardateurs de flamme,
les fameux «209» ou BPDE, des produits chimiques utilisés dans les plastiques,
les matelas et les appareils électroniques pour les rendre ignifuges.
Dans les prises de
sang et le foie des oiseaux, les chercheurs ont relevé un inquiétant cocktail
toxique riche en BPDE, mais aussi en d’autres contaminants: mercure, BCP, etc.
Et ce serait par les plumes que ces composés, dont les BPDE, un produit à forte
adhérence chimique, pénètreraient l’animal. «Lors du nettoyage de ses plumes,
le goéland l’ingèrerait», explique le chercheur. L’exposition aérienne à la
poussière contaminée serait la voie d’accès.
Face aux nombreux
composés présents dans l’environnement (voir ci-dessous), une solution pour
préserver la santé du goéland serait de revenir à un choix de matériaux plus
résistants et moins nuisibles pour l’environnement. La poussière issue de la
dégradation de ces autres matières s’avérerait aussi moins toxique pour ceux
qui la respirent, en commençant par nos jeunes enfants.
Inquiétants BPDE
Des meubles à la
télévision, les composés retardateurs de flamme se retrouvent partout. Ils
composent jusqu’à 30% des matériaux des meubles rembourrés, tissus et autres
matelas bien que leurs effets toxiques sur la santé restent encore méconnus, s’inquiètent les
scientifiques. Dans cette famille de 24 composés, les
polybromodiphényles éther (BPDE)– le sujet de cette étude–
sont les plus utilisés dans notre environnement. Soupçonnés d’être des
perturbateurs endocriniens, ils se nichent pourtant même au sein de peluches
que les enfants portent à la bouche!
Merci aux pollueurs....
RépondreSupprimerTu m'as fait rire, mais c'est un peu la faute de la société marchande si les goélands mangent chez Mc Do.
RépondreSupprimerIci au bord du fleuve, nous en avons beaucoup qui sont bien plus civilisés et qui mangent du poisson.
Reste que si la science les considère comme des modèles humains, c'est nous qui sommes les pollueurs...
non?
bonsoir Rachel Puce
RépondreSupprimervous avez bien raison de dire que nous sommes les pollueurs,
les goélands eux mange se que leur laisse
bonne soirée
Salut Rejj,
RépondreSupprimerOn peut dire en effet que les goélands imitent les humains en adoptant leurs comportements
les moins admirables...
Bonne journée!