Quand le mauvais temps agit sur l'humeur
Publié dans La Presse, le 21 mai 2013
« Morosité, baisse
d'entrain, la grisaille influe sur l'humeur d'une grande partie de la
population, estiment les experts qui divergent sur d'éventuels remèdes.
«Les conséquences
sont mineures et non pathologiques pour la plupart des gens. Elles se
traduisent par moins d'entrain, moins d'énergie, moins d'appétence sociale»,
relève le Dr Christian Even, psychiatre, ancien responsable des troubles de
l'humeur à l'hôpital Sainte-Anne à Paris.
Il souligne que
seuls 10% des gens se sentent exactement pareils tout au long de l'année,
tandis que 80% connaissent des changements d'humeur non significatifs.
Pour les 10%
restants, tout est question d'intensité avec, dans les cas les plus graves, une
dépression saisonnière qui touche entre 0,5 et 2,9% de la population.
Cette affection,
qui va bien au-delà de la petite baisse de moral passagère, se traduit par des
difficultés à se concentrer, une grosse fatigue, des modifications du sommeil
et de l'appétit.
«C'est une
pathologie qui est un peu liée au manque de lumière, mais surtout à la durée du
jour et qui n'est plus vraiment d'actualité aujourd'hui, alors que les nuits
sont de plus en plus courtes», ajoute le Dr Even.
Pour le Dr Patrick
Lemoine, psychiatre et docteur en neurosciences, les femmes sont nettement plus
touchées que les hommes par la dépression saisonnière (un homme pour 5 femmes),
mais également par sa version atténuée, le blues de l'hiver, qui va
généralement de pair avec des envies de sucre ou un sentiment de frilosité.
Luminothérapie
Le Dr Lemoine
rappelle que la lumière permet de synchroniser le rythme circadien,
c'est-à-dire le rythme biologique de 24 heures qui marque notre vie quotidienne
et qui alterne des périodes de veille et de sommeil. Si la lumière est
insuffisante, l'horloge biologique se dérègle, avec des conséquences néfastes
pour la santé, telles que la dépression saisonnière, mais également l'insomnie.
Pour y remédier,
les médecins proposent la luminothérapie, un traitement très en vogue dans les
pays nordiques qui consiste à exposer les yeux à une lumière proche de la
lumière solaire pendant une demi-heure tous les jours.
Selon le Dr
Lemoine, 85% des patients atteints de dépression saisonnière peuvent actuellement
être guéris en moins de deux semaines avec cette technique.
Mais, pour la
grande majorité des gens, «il suffirait seulement d'une semaine de beau temps
pour qu'il n'y ait plus de problème», lance-t-il. En attendant, sa recette
miracle se résume en quelques mots: «Ressortez vos lampes de luminothérapie,
bougez-vous, allez là où il fait beau.»
Pour le Dr Even,
le problème viendrait plutôt de «notre psychologie, notre inconscient
collectif, notre culture commune». «C'est psychologique plus que biologique»,
juge-t-il.
Et de conclure:
«Comme ce n'est pas pathologique, chacun trouvera ses propres remèdes. Et au
final, soyez heureux de ne pas être malade, ça passera tout seul.»
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