samedi 9 mars 2013

Parlons maintenant des hommes...



Bon. Je sais. Encore une chronique empruntée à une journaliste. Mais elle est tellement bien envoyée celle-là, je n'aurais su mieux l'écrire.

Chronique de Francine Pelletier publiée dans Le Devoir, le 6 mars 2013

Les bons gars

« C’est bientôt la fête de « la » femme, comme disent ceux qui n’y voit que du feu (ou des filles en sous-vêtements), alors parlons de l’homme, pour ne pas faire de jaloux. Parlons de cette manie masculine de toujours se croire à la hauteur des plus périlleuses entreprises. Ce qui, encore aujourd’hui, manque cruellement aux femelles de l’espèce ; mais ne nous égarons pas. Parlons plutôt des deux Marc. L’Éminent Marc Ouellet d’abord, celui qui, malgré ses protestations, ne mordrait sûrement pas l’index céleste, advenant sa désignation comme prochain pape ; et celui qui se croit capable de redorer le blason du Parti libéral du Canada, Marc « j’ai l’étoffe d’un chef » Garneau.

J’essaie d’en rire, vous comprendrez, pour ne pas en pleurer. Des hommes qui ne sont pas vraiment à leur place, qui laissent à désirer intellectuellement, sinon moralement, il y en a plein nos conseils d’administration, non ? Pourquoi s’en faire pour un ou deux de plus ? Il y a un vieux principe, celui d’un dénommé Peter, qui dit : « Tout employé tend à s’élever à son niveau d’incompétence. » Admettez qu’on a ici deux bons exemples. Difficile quand même de ne pas ressentir une petite gêne (à leur place) à constater le décalage entre les hommes ici présents et la tâche qui pourrait les attendre.

Justin Trudeau n’est guère mieux, protestez-vous. Il y a ici un autre exemple de torse bombé, c’est vrai, sans grandes idées derrière. À quelques semaines de l’élection du nouveau chef, il est évident que le candidat-vedette ne sait pas vraiment comment « réinventer » le natural governing party of Canada. Mais il sait comment attirer des jeunes et renflouer les coffres du parti, par contre. Il s’agit quand bien même d’un exploit.

C’est d’ailleurs ce qui contribue à ridiculiser davantage Marc Garneau. Il dit vouloir miser sur la jeunesse, mais ne semble pas bien percevoir ce que son rival est en train de réaliser par ses talents de G.O. (gentil organisateur) et les médias sociaux. Surtout, l’ancien astronaute ne voit pas l’absurde de s’attaquer à la « coquille vide » de son adversaire alors que lui-même n’offre que des idées convenues (miser sur l’économie, le savoir informatique, ignorer les chicanes constitutionnelles… on dirait François Legault, en moins fringant). Ce n’est pas parce qu’on a vu Sault-Sainte-Marie de l’espace qu’on est nécessairement en mesure de saisir la nature du pays, ou celle du parti politique qui prétend le représenter.

Le cardinal venu du froid, maintenant. Remarquez qu’il s’agit d’un autre « bon gars ». Marc Garneau aime passer l’aspirateur et Marc Ouellet, lui, parle à sa mère souvent au téléphone. Autrement, notre Benoît XVI redux n’a pas montré beaucoup de compassion pour les femmes. On connaît sa position sur l’avortement : à proscrire même en cas de viol. On est au courant aussi de son leadership contesté à la tête de l’Église québécoise. Et on vient d’apprendre qu’il a tendance, comme son mentor le pape, à vouloir dissimuler les cas de sévices sexuels commis par des prêtres. Sa bonhomie cache, en fait, un aspect beaucoup plus conservateur, celui-là même qui l’a mené jusqu’à la Curie romaine, l’endroit que le théologien Hans Küng, ancien compagnon de route de l’actuel Saint-Père, qualifie d’obstacle majeur à une réforme en profondeur de l’Église catholique.

« Sous sa forme actuelle, écrit Küng, la Curie procède comme au Moyen Âge, refusant toute compréhension oecuménique des autres Églises chrétiennes et toute attitude constructive envers le monde moderne. »

Autrement dit, si l’Église catholique était une multinationale, plusieurs de ses dirigeants seraient devant les tribunaux pour abus de confiance et agressions sexuelles, et la compagnie serait en faillite. Le septennat de Benoît XVI a vu une des plus grandes saignées de fidèles dans l’histoire de l’Église. Il n’y a qu’au sein de l’Église qu’on ignore le pathétisme d’une institution qui condamne vertement ce qu’elle a érigé en dogme pour elle-même : l’homosexualité. Tous ces hommes en robe accompagnés de jeunes séminaristes, l’actuel pape qui prendra sa retraite en compagnie de son secrétaire particulier, le dénommé Gorgeous Georg (Gänswein), on dit qu’il ressemble à George Clooney, pour ne rien dire du rejet catégorique des femmes au sein de l’Église.

La bonne nouvelle ? La démission « révolutionnaire » de Benoît XVI, du jamais vu en 600 ans, pourrait forcer l’Église à se comporter davantage comme une entreprise, c’est-à-dire avec obligations et comptes à rendre. On pourrait dorénavant montrer la porte à un pape qui ne ferait pas l’affaire, croient certains analystes. Serait-ce le début de la fin d’un régime qui a assez duré ?…

En attendant, prions que le cardinal Ouellet ne soit pas élu pape. Le monde mérite mieux qu’un autre soi-disant bon gars à la tête d’une Église qui a un criant besoin de réformes, et de femmes. »



4 commentaires:

  1. hihihi Rachel

    avoir su vous auriez pas eu votre déjeuner. bien non

    je trouve toujours drôle quand une femme écrie sur le sujet des hommes,

    je ne comprend pas pour quoi elle veule être si égale a l'homme, sais a dire descendre si bas, être prêtre, ou première ministre,et avoir l'aire ridicule.

    pour ma par la femme ne sera pas égale temps et aussi longtemps quelle n'auras juste un porte feuille dans sa poche de pantalon comme nous (l'homme)

    mais je dois admètre quelle a raison au sujet de sais trois hommes,des coquille vide, mais bon la politique,les religions, les deux veule notre argent, un demande pas il prend, l'autre lui, bien ont dois aller a la messe comme moi hihihi

    bonne journée Rachel

    rejj

    a oui je dois toujours rentrer ses foutu letres et chiffres bizzar

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Rejj,
    Ah, une réaction de gars!
    Super, avec de l'humour en plus!

    Je te félicite,
    il t'en a fallu de la patience.
    Je vais demander aux autres ce qu'ils font pour ne pas
    avoir à se réinscrire chaque fois qu'ils laissent un commentaire.
    Selon moi, c'est parce que tu ne viens pas assez souvent...
    :-)
    Bonne journée, mon ami!
    Un gros merci.

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour Messidor, coucou Rejj (contente de te lire ce matin).

    Comme dirait ma fille «Eh! vlan! dans les dents!»

    Très bon article qui me rejoint beaucoup. Les 2 marc des coquilles vides. Aucun respect pour ces hommes qui veulent la gloire mais qui donnent si peu.

    Politique et religion, deux sujets chauds dont j'aime mieux ne pas parler au risque de m'emporter,

    Bonne journée

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour Puce,
    D'accord, on n'en parle pas.
    Mais en lisant ce que les autres en pense,
    on a aussi des raisons de s'emporter.
    Et ce n'est pas forcément une mauvaise chose
    de s'emporter et de s'indigner.

    RépondreSupprimer

Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1) Ecrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessus
2) Si vous avez un compte, vous pouvez vous identifier dans la liste déroulante Commentaire
Sinon, vous pouvez saisir votre nom ou pseudo par Nom/URL
3) Vous pouvez, en cliquant sur le lien S'abonner par e-mail, être assuré d'être avisé en cas d'une réponse
4) Cliquer sur Publier enfin.

Le message sera publié après modération.

Voilà : c'est fait.
Et un gros MERCI !!!!