Un
passionnant article sur les mystérieux pouvoirs du chat
Article d’Isabelle Taubes publié sous ce titre dans
Psychologie. com,
janvier 2010
«
Ronronthérapie »… Le nom fait sourire, et pourtant, c’est très sérieux. Le chat
possède de véritables pouvoirs thérapeutiques : il nous apaise, nous déstresse,
soigne nos insomnies et chasse nos idées noires!
Les soirs où je
rentre stressée, sans aucune envie de communiquer avec des humains, je prends
mon chat sur mes genoux et je lui raconte mes soucis, confie Zouhour, 48 ans,
professionnelle du tourisme. Blotti contre moi, il me laisse parler sans me
contredire, et son ronronnement régulier m’apaise. Quand je n’ai plus rien à
dire, je me contente de le caresser en silence. Progressivement, j’accède à une
sorte de béatitude inégalable. »
Plusieurs études
récentes montrent que les gens qui vivent avec un chat jouissent d’une
meilleure santé psychologique que ceux qui vivent sans (In Tout sur la
psychologie du chat de Joël Dehasse - Odile Jacob, 2008). Tous les
propriétaires constatent, jour après jour, le pouvoir de leur compagnon griffu,
sans pour autant pouvoir l’expliquer. Paradoxalement, c’est une ancienne «
ennemie » des chats, la journaliste Véronique Aïache, qui lève en partie ce
mystère avec un beau livre intitulé La Ronron Thérapie. « Disons que ces animaux me laissaient
indifférente, rectifie-t-elle. Mais ma fille a tellement insisté que je me suis
laissé convaincre, et Plume est entrée dans ma vie. Je me suis surprise à me
délecter de sa présence, et même à puiser dans ses ronronnements l’inspiration
de mes écrits. Plume, 2 ans aujourd’hui, est devenue l’«âme de la maison»,
comme disait Cocteau. En fait, j’ai écrit ce livre parce que je ne trouvais
rien, en dehors d’infos éparses sur Internet, qui me permette de comprendre
comment un simple ronronnement peut se révéler si précieux pour le corps et
l’esprit. »
Des
ronronnements anti-jet lag
Sans Jean-Yves
Gauchet, vétérinaire toulousain et véritable inventeur de la « ronron thérapie
», le livre n’aurait jamais vu le jour. Cette « thérapie », il l’a découverte
sans l’avoir cherchée. « Tout a commencé en avril 2002, se souvient-il. J’étais
en quête d’informations pour Effervesciences,
la petite revue scientifique que je dirige sur le Net. Je suis tombé sur une
étude d’Animal Voice, une association de recherche qui étudie la communication
animale. Elle a repéré, statistiques à l’appui, qu’après des lésions ou des
fractures, les chats ont cinq fois moins de séquelles que les chiens, et
retrouvent la forme trois fois plus vite. D’où l’hypothèse d’une authentique
action réparatrice du ronronnement : en émettant ce son, les chats résistent
mieux aux situations dangereuses. » Car s’ils « vibrent » de bonheur en
s’endormant, ils le font aussi quand ils souffrent et sont plongés dans des
situations de stress intenses.
Jean Yves Gauchet
publie aussitôt un article sur le sujet et propose à des volontaires de tester
les pouvoirs du ronronnement grâce à un CD de trente minutes, Détendez-vous
avec Rouky (Le CD Détendez-vous avec Rouky est disponible sur le site d’Eff
ervesciences, 15 €) – le chat Rouky existe vraiment, il s’agit en fait de l’un
de ses « patients ». Les résultats sont parlants : les deux cent cinquante «
cobayes » ont ressenti du bien-être, de la sérénité, une plus grande facilité à
s’endormir. D’un point de vue purement physique, ces sons sont des vibrations
sonores étagées sur des basses fréquences de vingt-cinq à cinquante hertz. Ces
mêmes fréquences qui sont utilisées par les kinés, les orthopédistes, et en
médecine du sport pour réparer les os brisés, les muscles lésés et accélérer la
cicatrisation. Les compositeurs de musiques de films utilisent aussi ces basses
fréquences afin de susciter des émotions.
« Le ronronnement
utilise le même chemin dans le cerveau, à travers le circuit
hippocampe-amygdale, une structure étroitement liée au déclenchement de la
peur, indique Jean-Yves Gauchet. Écouter ce doux bruit entraîne une production
de sérotonine, l’«hormone du bonheur», impliquée dans la qualité de notre
sommeil et de notre humeur. » Le ronronnement « joue un peu le rôle de la
madeleine de Proust, ajoute le praticien, sauf, bien sûr, si vous êtes encore
traumatisé par ce chat qui vous a griffé au visage quand vous aviez 6 ans ».
Récemment, il s’est aperçu que ces vibrations aidaient à réduire le jetlag, la
fatigue liée au décalage horaire. Au printemps 2009, il a conçu, en
collaboration avec le géant américain de l’informatique Apple, une application
destinée aux téléphones portables iPhone. Le but : aider, après un voyage vers
des rivages lointains, à récupérer le bon rythme plus rapidement grâce à une
savante association de ronrons enregistrés, de conseils diététiques (notamment
manger des noix), et la diffusion d’une lumière bleue générant la production de
mélatonine.
Une éponge
émotionnelle
Le chat ronronne
pour se guérir, mais ronronne-t-il aussi volontairement pour nous faire du bien
? Nous aimerions le croire. Violaine, 40 ans, pharmacienne, témoigne : « Ma
psychanalyste avait un chat. Il restait sagement à sa place, sauf dans des
moments très difficiles où il grimpait sur le divan à côté de moi. »
Cela dit, Joël
Dehasse, vétérinaire à Bruxelles, est formel : un chat vibre essentiellement
pour accroître son propre confort. S’il est champion pour nous débarrasser de
nos énergies négatives, c’est aussi parce qu’il a vérifié qu’un humain serein
est plus attentif et répond mieux à ses besoins. Le chat est capable de repérer
notre détresse instinctivement, grâce aux phéromones que nous émettons (chaque
émotion a sa propre odeur). Rien de très altruiste, donc. Sauf allergie aux
poils de chat, il n’y a que des avantages psychiques et physiques à vivre avec
lui.
Véronique Aïache
cite plusieurs expériences : « En 1982, Aaron Katcher, psychiatre américain,
prouve en direct devant des caméras de télé que caresser un chat diminue
l’anxiété, la tension artérielle, donc le risque d’infarctus. Dennis R. Ownby,
responsable de la section allergo logie et immunologie de l’université de
Géorgie, aux États- Unis, conclut, au terme d’une étude de sept ans, qu’en
étant quotidiennement au contact de chats, on s’expose à des molécules connues
pour leur efficacité protectrice du système immunitaire. » Mais, curieusement,
si le chat possèdedes vertus antidépressives, il ne nous met pas de bonne
humeur. « Il libère les humains de leurs énergies négatives, sans pour autant
en apporter de positives, constate Joël Dehasse. Le bien-être ressenti est
surtout lié à la disparition des humeurs sombres. »
Des caresses
antistress
Le ronronnement
n’est pas la seule « fonction » thérapeutique des chats. Certains ne ronronnent
pas. Et certains maîtres sont incommodés par le « bourdonnement » trop bruyant
de leur minet. « J’en ai eu une, Olympe, qui dormait avec moi et ronronnait
fortement pendant son sommeil, avoue Madeleine, 60 ans, historienne. Or ce
bruit censé m’apaiser m’énervait beaucoup. Il m’est arrivé de la caresser
doucement pour que je puisse enfin m’endormir. » Car le chat nous guérit aussi
– et peut-être surtout – par les caresses que nous lui prodiguons, par les
contacts physiques qui nous lient à lui. À travers eux, nous ressuscitons les
premiers câlins avec notre mère. D’ailleurs, « plus nous avons manqué de
tendresse dans l’enfance, plus nous avons tendance à nous tourner vers les
animaux pour trouver auprès d’eux une complétude affective », affirme Isabelle
Claude, équithérapeute, auteure du Cheval, miroir de nos émotions (Éditions
DFR, 2007).
Les fameux bars à
chats de Tokyo – il en existe sept –, où les Japonais viennent évacuer leur
stress et se relaxer en compagnie de félins, remplissent cette fonction. Les
matous jouent, vont, viennent. Les clients regardent, caressent. À l’entrée, un
avertissement : « Interdiction de forcer un chat à être caressé. » Pour la
tranquillité de tous, les enfants sont interdits. « Une loi autorise les
propriétaires d’immeubles à interdire les animaux domestiques, faute de place
et par souci d’hygiène, explique encore Véronique Aïache dans son livre. Les
bars à chats permettent de profiter d’eux sans en avoir les contraintes. » Pour
l’anecdote, citons l’histoire de ces deux clients qui ont fait connaissance en
caressant le même chat et se sont mariés… « Ce n’est pas seulement parce qu’il
rend des services – comme chasser les rongeurs – que l’homme a laissé le chat
s’installer sur ses canapés, observe Jean-Yves Gauchet. Non, je crois que les
félidés et les hominidés étaient faits pour se retrouver. C’est au-delà du
rationnel, ça nous dépasse. »
La vérité est que,
entre l’homme et le chat, c’est magique ! »
J'ai toujours cru au pouvoir des minous. Grâce à leur flair ils sont sensibles aux émotions des humains. Les miens m'ont souvent réconforté dans des moments difficiles. Maintenant, je n'en ai plus, mon homme est allergique, mais je dirai que mon carlin est tout aussi sensible.
RépondreSupprimerJ'aime bien le chien aussi, c'est un être très sensible, mais ce qui m'a intéressée dans cet article, c'est le pouvoir du ronronnement et le fait que le chat puisse ronronner aussi quand il souffre.
RépondreSupprimerUn bien mystérieux animal que ce félin, on n'a jamais fini d'apprendre du nouveau sur nos compagnons silencieux.
Bonsoir Puce et Rachel
RépondreSupprimerun p'tit mot du Mont St-Hélène WA....direction vers la côte du Pacific vers la Californie....
Oui je savais qu'il pouvait aussi ronronner lorsqu'il souffrait aussi...curieux en effet...mais c'est bien pour eux comme ils disent pas bête tout ça....
Ben moi ma Chatine se revange que l'ont soit pas là...car ma gardienne encore aujd me l'as dit....
hummm je n'en suis pas trop surprise car je sais que aussitôt que mademoiselle est contrariée elle le fait....
Peut-être que cela vas se replacé, ma gardienne est vraiment fine avec elle et habituellement Chatine se fait approchée que d'elle ....alors......nousont sait que Chatine l'apprécie plus que d'autres....mais ont est pas là...et pis Chatine aime pas ça, car pour elle c'est trop longggggg
Hummm encore 1 mois....oupeleye...j'espère que cela se replaceras.......
Bonjour Jo Blo,
RépondreSupprimerEh oui, le chat peut s'ennuyer de ses maîtres et ne pas s'accommoder de leur absence. Lorsque
leurs habitudes sont contrariées, ils sont d'une humeur de chien. L'article ne dit pas que les thérapeutes
ne sont pas des êtres parfaits.
J'espère que ta Chatine se fera à votre absence, mais j'ai confiance, elle saura s'adapter.
Bonne continuation!