mercredi 15 février 2023

Jour 357 - Peut-on négocier avec Poutine ?


Le passé est une source inépuisable d’enseignements. Je suis en France pour quelques semaines, et un débat agite journalistes, experts, commentateurs et diplomates sur l’opportunité ou non d’engager une négociation avec Vladimir Poutine au sujet de l’Ukraine. L’affaire est sérieuse, d’autant plus qu’Ukrainiens et Occidentaux craignent une guerre longue aux résultats indécis. 

La question semblait avoir été tranchée lorsque le président Volodymyr Zelensky a fermé la porte à toute discussion avec Poutine à la suite de la découverte il y a quelques mois de centaines de cadavres d’Ukrainiens exécutés après avoir été torturés. Les images des charniers ont fait le tour du monde et, de façon bien compréhensible, ont durci l’attitude de l’opinion publique et des gouvernements envers la Russie. Sur les plateaux de télévision et dans les rubriques éditoriales, les camps se sont formés. Le front du refus de négocier avec Poutine rassemble à peu près tout ce qui parle et écrit et occupe 99 % des places. 

Il y a bien quelques commentateurs qui osent penser autrement même s’ils sont soupçonnés d’être prorusses ou, pire encore, d’être des Munichois, ce stigmate rappelant ces dirigeants occidentaux qui, réunis à Munich en 1938, pensaient obtenir la paix avec Hitler en sacrifiant la Tchécoslovaquie. Aujourd’hui, c’est Hitler/Poutine contre le reste du monde, il faut donc choisir son camp. 

Le camp de la négociation rejette cette dichotomie. Il compte des gens tout aussi intelligents que dans le camp d’en face et qui méritent qu’on les écoute. 

L’universitaire Bertrand Badie, le géopolitologue Pascal Boniface, le sociologue Mathieu Bock-Côté, l’ex-diplomate Gérard Araud et quelques autres rappellent une évidence : pour faire la paix, on ne négocie pas avec ses amis (quoique parfois cela soit nécessaire), mais avec ses ennemis. Et si on veut éviter le pire dans cette sale guerre en Ukraine, on ne doit exclure personne du champ de la discussion. 

Le cas Milosevic [...] 
Pour lire la suite et l’article d’opinion en entier, 

Jocelyn Coulon* est chercheur indépendant en Affaires internationales, il a été conseilleur politique du ministre des Affaires étrangères en 2016-2017
Publié le 14 février 2023 à 12:00 La Presse 

*M. Coulon publiera au début du mois de mars Ma France. Portraits et autres considérations (Éditions La Presse)

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