samedi 17 décembre 2022

Jour 297 «Poutine prépare la Russie à un long conflit»

L’hiver sera long en Ukraine (image captée à la télévision)


(Bruxelles) La Russie se prépare à une guerre longue contre l’Ukraine à qui les alliés de l’OTAN doivent continuer à fournir des armes jusqu’à ce que le président Vladimir Poutine réalise qu’il « ne peut pas gagner sur le champ de bataille », a déclaré vendredi à l’AFP le chef de l’Alliance, Jens Stoltenberg. 

Près de dix mois après l’invasion par Moscou de son voisin pro-occidental, les forces ukrainiennes ont infligé au Kremlin une succession de défaites qui ont permis de libérer des pans entiers de territoire. Mais « rien n’indique que Poutine a renoncé à son objectif de contrôler l’Ukraine », a averti le secrétaire général de l’OTAN. 

« Nous ne devons pas sous-estimer la Russie. Elle se prépare pour une guerre longue », a déclaré M. Stoltenberg dans un entretien avec l’AFP. « Nous voyons qu’elle mobilise davantage de forces, qu’elle est prête à subir également de nombreuses pertes, qu’elle essaie d’avoir accès à davantage d’armes et de munitions », a-t-il souligné. 

« Nous devons comprendre que le président Poutine est prêt à être dans cette guerre pendant longtemps et à lancer de nouvelles offensives », a-t-il affirmé. 

Les pays de l’OTAN, États-Unis en tête, ont fourni à l’Ukraine des milliards de dollars d’armements qui l’ont aidé à tenir tête aux forces russes. 

« Le plus probable est que cette guerre se terminera à la table des négociations, comme la plupart des guerres », soutient M. Stoltenberg. Toute solution devra garantir que « l’Ukraine prévale en tant que nation souveraine et indépendante », a-t-il insisté. 

« Le moyen le plus rapide d’y parvenir est de les soutenir militairement, afin que le président Poutine comprenne qu’il ne peut pas gagner sur le champ de bataille, mais qu’il doit s’asseoir et négocier de bonne foi ». 

Accélérer la production 
Après les revers subis sur le terrain, Moscou a lancé des vagues de frappes de missiles et de drones contre les infrastructures énergétiques civiles. 

Selon des rapports américains, Washington est en train de finaliser des plans pour envoyer ses batteries de missiles Patriot les plus avancées en Ukraine, qui s’ajouteront aux autres systèmes de défense aérienne occidentaux déjà fournis à Kyiv. 

M. Stoltenberg a déclaré qu’une « discussion était en cours » pour la livraison des Patriot, mais il a souligné que les pays de l’OTAN devaient s’assurer qu’il y ait suffisamment de munitions et de pièces de rechange pour que les armes envoyées jusqu’à présent continuent de fonctionner. 

« Nous avons un dialogue entre alliés sur des systèmes supplémentaires, mais il devient de plus en plus important de s’assurer que tous les systèmes qui sont livrés sont fonctionnels », a-t-il expliqué. 

Les demandes d’armes de l’Ukraine ont épuisé les stocks des membres des alliés et suscité la crainte que les industries de défense de l’Alliance ne soient pas en mesure de produire suffisamment. 

« Nous augmentons notre production dans ce but précis, afin de pouvoir à la fois reconstituer nos propres stocks pour la dissuasion et la défense et continuer à apporter notre soutien à l’Ukraine sur le long terme », a rappelé M. Stoltenberg. 

Un moment décisif [...] 
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Max Delany Agence France-Presse 
La Presse, 16 décembre 2022

vendredi 16 décembre 2022

Jour 296 - À Kherson, deux morts et la ville privée d’électricité

Cette folle guerre qui ne va nulle part


(Kyiv) Face aux intenses frappes russes qui se sont poursuivies jeudi sur Kherson, faisant deux morts et privant la ville du sud de l’Ukraine d’électricité, l’Union européenne a annoncé de nouvelles sanctions contre Moscou et a trouvé un accord pour une nouvelle aide de 18 milliards d’euros à Kyiv. 

Loin de s’apaiser, le conflit devrait se poursuivre en début d’année, selon le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Valéry Zaloujny, qui a dit jeudi s’attendre à une nouvelle attaque russe sur Kyiv dans les tout premiers mois de 2023, alors que les combats se concentrent depuis plusieurs mois dans l’Est et le Sud de l’Ukraine.

L’armée russe a frappé Kherson jeudi « à plus de 16 reprises », a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Les bombardements ont touché le centre de cette ville située à 500 km de Kyiv à vol d’oiseau, sur le fleuve Dniepr, reprise par Kyiv le 11 novembre aux forces russes.   

« L’ennemi a de nouveau frappé le centre de la ville, à 100 mètres du bâtiment de l’administration régionale » déjà bombardée la veille, a indiqué sur Telegram le chef adjoint de l’administration présidentielle ukrainienne Kyrylo Tymochenko, faisant état de « deux morts ». 

La frappe a « touché un bâtiment utilisé par les autorités locales, des groupes de bénévoles et des organisations humanitaires pour distribuer de l’aide aux habitants de Kherson », a indiqué la coordinatrice humanitaire de l’ONU en Ukraine, Denise Brown, dans un communiqué. 

Elle s’est dite « choquée » par cette attaque « tragique » qui a notamment coûté la vie à une femme « qui travaillait comme ambulancière pour la Croix-Rouge ukrainienne ». 

Sur Twitter, la cheffe du Comité international de la Croix Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric a appelé les belligérants à « épargner le personnel et les biens » de la Croix-Rouge. 

Totalement sans électricité 
De son côté, le gouverneur régional Iaroslav Ianouchevytch a indiqué quelques heures plus tard qu’un nouveau « fort bombardement » a visé un « site d’infrastructure essentielle ». Depuis, « Kherson est totalement sans électricité », a-t-il indiqué sur Telegram. 

Depuis octobre et une série de revers humiliants, la Russie cible avec ses missiles et drones en priorité les infrastructures énergétiques à Kherson comme dans le reste du pays. 

En réponse, les 27 membres de l’Union européenne se sont accordés sur un 9e paquet de sanctions contre la Russie qui reste toutefois à préciser. Ils ont également décidé d’une aide de 18 milliards d’euros à Kyiv, la Pologne ayant levé ses réserves. 

Des millions d’Ukrainiens ne disposent désormais que de quelques heures d’électricité par jour, et souffrent de coupures de chauffage et d’eau au moment même où l’hiver s’installe. 

Libérée par l’armée ukrainienne il y a un mois, la ville de Kherson est depuis la cible quasi-quotidienne de frappes russes.   

« Des morts pratiquement tous les jours » [...] 
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Daria Andriievska 
Agence France-Presse 
La Presse, le 15 décembre 2022

jeudi 15 décembre 2022

Jour 295 - Pas de trêve en vue



L’Ukraine a affirmé mercredi avoir détruit la totalité d’un essaim de drones lancés au petit matin par la Russie contre Kiev, dernière attaque en date de Moscou, qui cherche à anéantir systématiquement les infra­structures énergétiques. 

 Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est félicité de l’efficacité de ses forces antiaériennes, affirmant que la totalité des 13 drones de fabrication iranienne Shahed avaient été abattus. 

Selon des médias américains citant mardi des responsables non nommés, les États-Unis sont finalement prêts à fournir à l’armée ukrainienne une batterie de missiles Patriot. 

L’accord définitif pourrait être annoncé dès cette semaine, a précisé CNN, une fois que le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, l’aura entériné et l’aura transmis à la Maison-Blanche pour un ultime feu vert. 

Le Kremlin, de son côté, a balayé l’idée d’une trêve de Noël ou du Nouvel An sur le terrain, jurant encore une fois de poursuivre les combats. 

« Aucune proposition n’a été formulée par qui que ce soit, ce sujet n’est pas à l’ordre du jour », a dit à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, interrogé sur la possibilité d’une telle pause dans les hostilités. 

Dans l’ouest de Kiev, des journalistes de l’Agence France-Presse ont vu dans la matinée police et secours déployés sur les lieux où, selon l’administration militaire, des débris des appareils abattus « sont retombés sur un bâtiment administratif » et ont causé des « dégâts mineurs » à « quatre immeubles d’habitation ». « 

Il n’y a pas de blessés », a-t-elle indiqué sur Telegram. 

Le toit du bâtiment semblait en grande partie détruit, et des débris de briques, de bois et de ferraille jonchaient le sol gelé et enneigé. 
 
« 7 millions d’enfants » menacés 
Depuis octobre et une série d’humiliants revers militaires russes, Moscou lance régulièrement des frappes massives à l’aide de drones et de missiles. 

Il s’agit de détruire, alors que les températures plongent et que la neige tombe, les infrastructures énergétiques ukrainiennes, et ainsi de laisser des millions de personnes dans le froid et l’obscurité. « 

Presque tous les enfants en Ukraine, soit près de sept millions », sont menacés par ces attaques, s’est alarmé mercredi l’UNICEF. 

« La situation du système énergétique de l’Ukraine reste difficile », a répété de son côté l’opérateur national, Ukrenergo. 

Selon l’entreprise, la zone la plus touchée est l’Est, car les bombardements y sont « presque quotidiens ». « Les travaux de réparation sont ralentis en raison du danger pour la vie des employés. » 

La précédente attaque russe d’ampleur nationale qui visait des cibles énergétiques dans toute l’Ukraine remonte au 5 décembre. 

Celle de mercredi sur Kiev intervient au lendemain d’une conférence internationale à Paris organisée en soutien à l’Ukraine, et cela alors que le président russe, Vladimir Poutine, a promis de continuer sa campagne de bombardements.autorités de Kiev ont pu y engranger plus d’un milliard d’euros de promesses de dons qui aideront la population à passer l’hiver. 

Un Américain libéré [...] 
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Sergei Supinsky 
Agence France-Presse à Kiev 
Le Devoir, 15 décembre 2022

mercredi 14 décembre 2022

Jour 294 - Un milliard d’euros pour passer l’hiver


La conférence internationale de soutien à l’Ukraine organisée à Paris a permis d’engranger plus d’un milliard d’euros (1,4 milliard de dollars canadiens) de dons pour aider la population à passer l’hiver dans un pays aux infrastructures ravagées par les attaques russes. 

« Je suis heureuse de vous annoncer que nous dépassons » les 800 millions d’euros d’aide d’urgence réclamés mardi par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à l’ouverture de la réunion, s’est réjouie la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, aux côtés du premier ministre ukrainien, Denys Chmygal. 

Grâce à cette somme, « notre pays ne sombrera pas dans le noir », a lancé le premier ministre, se félicitant du « signal puissant » de soutien à l’Ukraine du « monde civilisé ». 

Cette réunion de plus de 70 délégations d’États et d’organisations a été montée pour permettre à l’Ukraine de passer l’hiver et contrer les effets de la récente stratégie russe consistant à frapper ses infrastructures (notamment énergétiques) afin d’accabler la population à l’approche de l’hiver. 

Sur le milliard d’euros annoncé mardi, 415 millions seront alloués au secteur de l’énergie, 25 millions à celui de l’eau, 38 millions à l’alimentation, 17 millions à la santé, 22 aux transports ; le reste, soit près de 493 millions d’euros, n’est pas encore ventilé, a précisé la ministre française. 

Après les conférences de Lugano, de Varsovie et de Berlin, dans les derniers mois, cette rencontre se voulait « pratico-pratique », avait expliqué à l’ouverture Emmanuel Macron, en présence de l’épouse de M. Zelensky. « 

Ce qui est très important pour nous, ce sont les équipements de haute tension […], parce qu’ils sont parmi les cibles les plus prisées » des Russes, avait par exemple expliqué à l’Agence France-Presse le ministre ukrainien de l’Énergie, Guerman Galouchtchenko. 

Stratégie « cynique » de Moscou 
« La Russie, dont les faiblesses [sur le] plan militaire ont éclaté au grand jour, a opté pour une stratégie cynique », a déploré M. Macron, répétant que ces frappes constituaient « des crimes de guerre » qui ne resteraient « pas impunis ». 

 Concernant la partie française, Emmanuel Macron a annoncé pour début 2023 l’octroi d’une somme supplémentaire de 76,5 millions d’euros d’aide pour l’hiver. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a quant à elle déclaré que Berlin allait débourser 50 millions d’euros. 

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, rappelant que l’Union européenne s’était engagée à fournir à Kiev une assistance macrofinancière de 18 milliards d’euros en 2023, a annoncé l’achat au profit de l’Ukraine de 30 millions d’ampoules à DEL, nettement moins gourmandes en énergie. 

Une autre réunion, entre la délégation ukrainienne et des entreprises françaises, a eu lieu dans l’après-midi au ministère des Finances. Elle a débouché sur la signature de contrats pour la fourniture de rails, de ponts et de semences. 

Cette journée a aussi été l’occasion pour Emmanuel Macron d’afficher un engagement accru de la France aux côtés de l’Ukraine, après que plusieurs de ses récentes déclarations eurent hérissé certains de ses alliés européens, qui les jugeaient trop complaisantes envers Moscou. 

M. Chmygal a salué le « leadership » du chef de l’État français « concernant les points de préparation de la paix du président » Zelensky. Le Kremlin a écarté mardi le plan de paix ukrainien, répondant que Kiev devait céder les territoires dont la Russie revendique l’annexion avant toute négociation diplomatique, tandis que les combats et les bombardements se poursuivent — comme à Kramatorsk, par exemple, dont le centre-ville et la zone industrielle ont été frappés le même jour, selon les autorités ukrainiennes. 

Ces aides annoncées à Paris s’ajoutent au soutien crucial en équipements militaires fourni par les Occidentaux, États-Unis en tête. L’Ukraine continue de demander à cor et à cri davantage d’armes, après avoir jusqu’ici progressivement refoulé l’armée russe. 

« Compte tenu de l’ampleur de la guerre [..], nous allons devoir nous battre tout l’hiver », a déclaré mardi dans une conférence de presse en ligne le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, réclamant « plus de systèmes de défense antiaérienne et antimissile et de munitions, de véhicules blindés, principalement à chenilles ». Il a aussi évoqué « un besoin très important » en « canons supplémentaires » de calibre 155 mm. 

Déminage [...] 
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Delphine Touitou - Francesco Fontemaggi - Ali Bekhtaoui Agence France-Press à Paris 
Le Devoir, 14 décembre 2022 



 



 



 



 





mardi 13 décembre 2022

Jour 293 - Des armes et du gaz, demande Zelensky au G7


Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté lundi les pays du G7 à fournir plus d’armes et de gaz à l’Ukraine, au moment où la population de son pays, frappée par l’arrivée de l’hiver, est souvent privée de courant et sans chauffage. 

« L’Ukraine a besoin de chars modernes », voudrait « de l’artillerie, des canons et des obus », ainsi que « des missiles de longue portée », a listé M. Zelensky au G7 réuni en visioconférence, selon des propos rapportés par la présidence ukrainienne. 

Face à ses alliés occidentaux, le dirigeant ukrainien a une nouvelle fois déploré l’avantage militaire de la Russie « en matière d’artillerie et de missiles ». « C’est un fait », a-t-il martelé. 

Depuis plusieurs mois, les Occidentaux livrent abondamment à Kiev des armes en tous genres, dont les très précis lance-roquettes HIMARS américains ou encore les canons CAESAR français. Leur impact sur le champ de bataille a été salutaire pour l’Ukraine, inversant progressivement les rapports de force. 

En septembre, les soldats ukrainiens ont forcé les militaires russes à se retirer d’une large partie du nord-est, dans la région de Kharkiv. Avant que les Ukrainiens ne chassent, début novembre, les Russes de la ville méridionale de Kherson, la principale prise de guerre russe depuis fin février. 

« Plus nous serons efficaces avec de telles armes, plus l’agression russe sera courte », a juré Volodymyr Zelensky. 

« Gaz supplémentaire » 
Outre des armes, le président ukrainien a réclamé aux Occidentaux plus de gaz, l’Ukraine faisant face à d’importantes difficultés sur le plan énergétique à la suite de frappes russes d’ampleur sur l’ensemble de son réseau depuis début octobre. 

Selon Kiev, 40 % des installations nationales essentielles sont aujourd’hui endommagées. De quoi forcer des millions d’Ukrainiens à vivre quotidiennement dans le noir et dans le froid, entre coupures de courant répétées et absence de chauffage. 

« Nous avons besoin d’un soutien supplémentaire, cet hiver. Nous parlons d’un volume d’environ deux milliards de mètres cubes de gaz qui doit être acheté en plus », a-t-il dit. 

L’Ukraine a dû « utiliser plus de gaz que prévu » ces dernières semaines, faute de pouvoir utiliser son réseau électrique, mis hors d’état par les multiples frappes de l’armée russe, qui semble déterminée à poursuivre cette stratégie. 

Sur le terrain, l’Ukraine est recouverte d’un léger manteau blanc, et les températures sont négatives, laissant craindre un nouvel exode vers l’Europe. 

Dans son allocution quotidienne dans la soirée, Volodymyr Zelensky a répété craindre de nouvelles « frappes massives de missiles » russes. « L’ennemi s’y prépare et peut frapper à tout moment », a-t-il déclaré, estimant que détruire le système énergétique ukrainien était « le dernier espoir » de Moscou. « 

Sommet de la paix mondiale » [...] 
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Agence France-Presse à Kiev, 
Le Devoir, 12 décembre 2022

lundi 12 décembre 2022

Jour 292 - Moscou augmente la production d’armes «les plus puissantes»


(Kyiv) Deux personnes ont été tuées et cinq autres blessées dans des bombardements russes qui ont visé la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, a déclaré dimanche son gouverneur Iaroslav Ianouchevitch.   

La ville de Kherson a été reprise en novembre par les forces ukrainiennes lors d’une contre-offensive, qui a entraîné le retrait des forces russes passées sur la rive gauche du fleuve Dniepr.   

« L’ennemi a de nouveau attaqué les quartiers résidentiels de Kherson », a déclaré le gouverneur, sur son compte Telegram, affirmant que l’armée russe avait frappé une maternité, un café et des immeubles d’habitation 

« La nuit dernière, deux personnes ont été tuées par des bombardements russes » dans la région, a déclaré le gouverneur, précisant que l’électricité avait été rétablie « à près de 90 % » dans la ville elle-même et ses environs.   

Il a ajouté que cinq autres personnes avaient été blessées à des degrés divers dans les « 45 frappes » qui ont visé la région avec de l’artillerie, des lance-roquettes multiples, des chars et des mortiers.   

 Avant leur retraite en novembre, les forces russes ont détruit les infrastructures des services publics de base de la ville et ont depuis bombardé à plusieurs reprises Kherson. 

Dans la ville d’Odessa, au bord de la mer Noire, les coupures d’électricité d’urgence se poursuivaient à la suite d’attaques de drones russes, a déclaré dimanche Sergiy Bratchuk, porte-parole de l’administration régionale. 

Les autorités ont également déclaré que des « interruptions de l’approvisionnement en eau » s’étaient produites en raison de pannes d’électricité dans certains quartiers de la ville. 

Dimanche, le gouverneur de la région d’Odessa Maksym Martchenko a indiqué que le courant électrique était « progressivement » rétabli à Odessa, mais que 300 000 personnes étaient privées d’électricité. 

Samedi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que plus de 1,5 million de personnes se sont retrouvées sans électricité dans la région d’Odessa après des frappes russes au moyen de drones iraniens.   

Odessa était une destination de vacances prisée de nombreux Ukrainiens et Russes avant l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes le 24 février.   

L’Institut pour l’étude de la guerre, groupe de réflexion sur les questions de défense basé aux États-Unis, a relevé samedi que les forces russes avaient ciblé des infrastructures vitales dans le sud de l’Ukraine, en ayant recours « à un nombre significativement plus élevé de drones de fabrication iranienne qu’au cours des semaines précédentes ». 

Cela pourrait indiquer que « la Russie a récemment reçu ou s’attend à recevoir rapidement de nouvelles livraisons de drones en provenance d’Iran », selon le groupe d’experts. 

L’Iran est accusé par les pays occidentaux de fournir des drones à la Russie, des accusations rejetées par Moscou. 

Macron s’entretient avec Zelensky 
Emmanuel Macron s’est entretenu dimanche au téléphone avec Volodymyr Zelensky pour notamment préparer la nouvelle conférence de soutien à l’Ukraine, qui se tiendra mardi à Paris, et apporter « tout son soutien » à la proposition ukrainienne de plan de paix, ont rapporté les deux dirigeants. 

« Avec le Président Zelensky, nous avons préparé les conférences que la France accueille mardi : une première, internationale, pour répondre aux besoins de l’Ukraine pour passer l’hiver, et une seconde avec les entreprises françaises qui s’engagent dans la reconstruction du pays », a indiqué le président français sur Twitter. 

Près de 500 entreprises françaises seront réunies « pour répondre aux besoins critiques de l’Ukraine, contribuer à la reconstruction du pays et investir sur le long terme dans le potentiel de l’économie ukrainienne », a précisé ensuite l’Élysée. 

« Nous avons synchronisé nos positions avant un sommet virtuel du G7 et la conférence de soutien à Paris. Nous avons discuté de la mise en œuvre de notre plan de paix en dix points, de coopération dans la Défense et de stabilité énergétique », a aussi twitté le président ukrainien. 

M. Zelensky interviendra en visio lors de cette conférence de mardi « pour la résilience et la reconstruction de l’Ukraine », tandis que son premier ministre sera présent. 

Selon l’Élysée, « des chefs d’État, des chefs de gouvernement, des ministres » de 47 pays participeront, de même que le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres. 

La conférence intervient après les propos d’Emmanuel Macron qui a souligné début décembre qu’il faudrait donner des « garanties » à la Russie pour trouver un bon équilibre, une fois la guerre en Ukraine terminée. 

Quelques personnalités ukrainiennes et responsables d’Europe de l’Est ont exprimé un certain agacement, voire une franche opposition à ces propos. Mais l’Élysée a écarté toute tension bilatérale. 

La production d’armes 
L’ex-président russe et actuel numéro 2 du Conseil de sécurité, Dmitri Medvedev, a affirmé dimanche que Moscou fabriquait les « moyens de destruction les plus puissants » basés sur de « nouveaux principes », en menaçant de s’en servir contre l’Occident. 

« Notre ennemi ne s’est pas retranché uniquement dans le Gouvernement de Kyiv (une entité territoriale administrative de la Russie impériale, NDLR) […] 

Il est aussi en Europe, en Amérique du Nord, au Japon, en Australie, en Nouvelle-Zélande et dans d’autres endroits ayant prêté allégeance aux nazis de notre temps », a écrit M. Medvedev. 

« Voilà pourquoi nous intensifions la production des moyens de destruction les plus puissants, y compris ceux basés sur de nouveaux principes », a-t-il poursuivi dans un message publié tôt dimanche matin sur son compte Telegram. 

Il n’a pas détaillé ces nouveaux principes, mais faisait, semble-t-il, référence notamment aux nouvelles générations d’armes hypersoniques que Moscou se targue de développer activement ces dernières années. 

Le spectre d’une guerre nucléaire est revenu après l’offensive en Ukraine en février, soulignant l’érosion de l’architecture de sécurité mondiale datant de la guerre froide. 

Les revers militaires russes, au cours des derniers mois, ont fait craindre que Moscou n’envisage, pour renverser la tendance, de se servir de son arsenal nucléaire. 

Cette semaine, le président russe Vladimir Poutine a relativisé le risque d’un tel recours en soulignant que ces armes étaient « un moyen de défense » destiné à une « frappe en représailles ». 

Vendredi, il a aussi évoqué la possibilité que la Russie modifie sa doctrine militaire en introduisant la possibilité d’une frappe préventive pour désarmer un ennemi. 

Le département d’État américain a condamné ces dernières déclarations, estimant que « toute discussion, même vague, sur les armes nucléaires est absolument irresponsable. » 

Frappes ukrainiennes sur Melitopol [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 11 décembre, mis à jour à 12 h 53

dimanche 11 décembre 2022

Jour 291. Les Lauréats du Nobel de la paix dénoncent la «guerre folle» de Poutine



(Oslo) En recevant leur prestigieuse récompense samedi à Oslo, les lauréats ukrainien, russe et biélorusse du Nobel de la paix ont appelé à ne pas baisser les armes contre la guerre « folle et criminelle » que Vladimir Poutine a lancée en Ukraine. 

 Issus des trois principaux États protagonistes du conflit, le Centre ukrainien pour les libertés civiles (CCL), l’ONG russe Memorial, dissoute sur ordre de la justice, et le militant biélorusse Ales Beliatski, emprisonné dans son pays, ont été couronnés pour leur engagement en faveur « des droits humains, de la démocratie et de la coexistence pacifique » face aux forces autoritaires. 

« La paix pour un pays attaqué ne peut être atteinte en déposant les armes », a déclaré la cheffe du CCL, Oleksandra Matviïtchouk. « Ce ne serait pas la paix, mais l’occupation ». 

Créé en 2007, le CCL documente les crimes de guerre commis par les troupes russes en Ukraine : les tortures et les assassinats, les destructions d’immeubles d’habitations, d’églises, d’écoles et d’hôpitaux, les bombardements des couloirs d’évacuation, les déplacements forcés de population… 

Conséquence des bombardements sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes, Mme Matviïtchouk a écrit son discours de remerciement pour le Nobel à la lueur d’une bougie, a-t-elle confié à l’AFP lors d’un entretien avant la cérémonie. 

En neuf mois d’invasion russe, « plus de 27 000 épisodes » de crimes de guerre ont été dénombrés, selon elle, et c’est « seulement le sommet de l’iceberg ». 

« La guerre transforme les gens en nombres. Nous devons redonner un nom à toutes les victimes de crimes de guerre », a-t-elle souligné. 

« Ambitions impériales » de Poutine 
La voix étranglée par l’émotion dans son discours à l’hôtel de ville d’Oslo, paré de fleurs rouges de Sibérie, Mme Matviïtchouk a de nouveau appelé à la création d’un tribunal international pour juger « Poutine, (son allié, le dirigeant biélorusse Alexandre) Loukachenko et d’autres criminels de guerre ». 

« Cette année, pour la première fois, la langue de l’Ukraine, notre langue ukrainienne, a été entendue » à Oslo, s’est réjoui le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans son allocution quotidienne. « Je félicite Mme Oleksandra, ses collègues et tous les défenseurs ukrainiens des droits de l’homme ». 

Le colauréat russe, le président de Memorial, Ian Ratchinski, a quant à lui dénoncé les « ambitions impériales » héritées de l’URSS qui « fleurissent toujours aujourd’hui ». 

«La Russie de Vladimir Poutine a détourné le sens historique de la lutte antifasciste « au profit de ses propres intérêts politiques », a-t-il dit.   

Désormais, « résister à la Russie équivaut à du fascisme », a-t-il déploré.  Une dénaturation qui fournit « la justification idéologique à la guerre d’agression folle et criminelle contre l’Ukraine », a-t-il affirmé, malgré les sévères sanctions prévues par Moscou pour ceux qui critiquent publiquement son « opération militaire spéciale ». 

Fondée en 1989, Memorial a œuvré pendant des décennies à faire la lumière sur les crimes commis sous Staline et préserver la mémoire de ses victimes, puis à collecter des informations sur la violation des libertés et des droits en Russie. 

Dans un contexte de musellement de l’opposition et des médias, l’ONG a été dissoute fin 2021 par la justice russe, qui a aussi ordonné la saisie de ses bureaux à Moscou le 7 octobre, le soir même de l’attribution du Nobel. 

 « Aujourd’hui, le nombre de prisonniers politiques en Russie est supérieur à leur nombre total dans toute l’Union soviétique au début de la période de la perestroïka dans les années 1980 », a noté M. Ratchinski. 

« Internationale des dictatures » [...] 
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 Pierre-Henri Deshayes 
Agence France-Presse 
La Presse, le 10 décembre 2022