samedi 19 octobre 2013

Bonheur de lecture




« J'aime l'automne, cette triste saison va bien aux souvenirs. 
Quand les arbres n'ont plus de feuilles, quand le ciel conserve encore au crépuscule la teinte rousse qui dore l'herbe fanée, il est doux de regarder s'éteindre tout ce qui naguère brûlait encore en vous.»

Gustave Flaubert

vendredi 18 octobre 2013

La citation du vendredi





«Ventre affamé n’a point d’oreilles, mais il a un sacré nez.»

Alphonse Allais

jeudi 17 octobre 2013

Le sourire du jeudi





« Il faut deux ans pour apprendre à parler, 
toute une vie pour apprendre à se taire. »

Proverbe chinois


Un restaurant impose le silence pour mieux apprécier
Article publié dans La Presse, le 16 octobre (Agence France-Presse)

« Quand on mange, le silence est d'or. Surtout à New York. C'est en tout cas l'avis d'un jeune restaurateur de Brooklyn qui propose certains soirs à ses clients un dîner complètement silencieux.

Lancée il y a un mois, l'expérience a immédiatement trouvé son public dans une ville où le niveau sonore des restaurants est souvent éprouvant et fait l'objet de plaintes régulières.

Et il faut parfois réserver plusieurs jours à l'avance pour espérer dîner en silence, le vendredi ou dimanche soir chez «Eat», une petite salle de 25 couverts située dans le quartier branché de Greenpoint.
«Je veux donner la possibilité aux gens d'apprécier la nourriture avec une attention toute particulière, une expérience habituellement impossible lors de dîners bruyants, surtout dans une ville comme New York», explique à l'AFP son gérant Nicholas Nauman, 28 ans.

Interdiction donc de se parler pendant tout le dîner végétarien au menu fixe de quatre plats, sous peine de se retrouver dehors sur un banc pour finir son assiette.

Portables éteints
Dans la petite salle aux longues tables de bois et pichets de grès, les clients jouent le jeu en dégustant le menu construit à partir de produits bios locaux.
Pendant une heure, ils savourent, regardent, et se taisent, comme coupés du monde. Car les téléphones portables doivent aussi être éteints. Certains peinent un peu à garder leur sérieux lors de cette expérience opposée à l'excitation permanente qui prévaut à New York.

«Nous venons ici avec nos propres intentions, si vous voulez. Nous savons à quoi nous attendre, donc nous ajoutons nos propres énergies à cette expérience», explique, un peu mystérieuse, la jeune chef du restaurant Elsa Schmitt, petit bandana violet autour du cou.

À la fin du dîner, une fois le dessert savouré, le silence prend fin.
Au «merci les gars» de Nicholas Nauman, répondent des applaudissements.

«C'était vraiment très agréable», commente Kevin Stokely, un jeune chimiste.
«Vous entamez un dialogue avec votre esprit, vous pensez à plein de choses», explique Morgan Yakus, la trentaine, comme la plupart des clients. Elle explique être passée par «plusieurs sentiments» et «avoir eu envie de rire», mais «à la fin vous êtes zen, serein.»
Alison Wise, venue avec son petit ami, est elle aussi conquise, mais pour d'autres raisons. «C'était vraiment agréable de passer du temps ensemble, sans avoir la pression d'avoir à trouver un sujet de conversation», raconte-t-elle.

Au départ, Nicholas Nauman visait un dîner silencieux par mois. Succès oblige, il est rapidement passé à un par semaine.

Il en coûte à l'amateur 40 dollars, plus pourboire, un prix plus que raisonnable pour un peu de silence à New York. »



mercredi 16 octobre 2013

Méditer dans une file d'attente




On entend beaucoup parler en ce moment de la méditation en pleine conscience qui aurait des effets bénéfiques sur le stress et les douleurs physiques. Voici quelques exercices trouvés dans le site de Psychologies.com, à faire n’importe où et qui pourraient servir d’amorce à une pratique quotidienne.

Exercez-vous à la pleine conscience

Trois spécialistes proposent leur solution pour se remettre au diapason du présent et faire baisser son niveau de stress.
Article signé Anne-Laure Gannac

S'ancrer dans le réel
« Debout ou assis, où que vous soyez, dans une file d’attente, dans le métro ou le bus, à votre bureau, portez toute votre attention sur la plante de vos pieds : quelles zones sont en contact avec le sol ? Que ressentez-vous ? Un appui fort ou léger ? Sans juger, il s’agit uniquement de ressentir. Durant vingt ou trente secondes d’abord, chaque jour, puis progressivement un peu plus longtemps, cet exercice apaise rapidement, en facilitant un retour au ressenti et un ancrage dans le sol, dans le réel, quand les pensées ont, au contraire, tendance à nous en éloigner. » 
Proposé par Jean-Gérard Bloch, médecin rhumatologue.

Voir pour la première fois
« Regardez tout ce qui est autour de vous comme si vous veniez d’arriver sur terre. Sans nommer, sans juger. Regardez les couleurs, les matières, les lignes, les courbes, les reliefs, les reflets de lumière, comme vous le feriez dans une exposition d’art contemporain, où toute chose est à sa place. Chaque fois qu’une pensée ou un jugement s’impose, laissez-les partir et revenez à la perception visuelle en vous entraînant à regarder jusqu’aux détails les plus anodins : poussière au sol, fil tiré d’un vêtement, pointe de cheveu... Cet exercice coupe les associations de pensées et ramène dans l’instant présent de façon immédiate. Il permet aussi d’apprivoiser son esprit en constatant que celui-ci juge en permanence ; or, cette tendance au jugement, à la catégorisation, donc à la comparaison, à la préférence et à l’exclusion, est à l’origine de beaucoup de nos maux. Regarder en pleine conscience permet de sortir de ce mode de pensée pour développer un esprit d’ouverture. » 
Proposé par Yasmine Liénard, psychiatre

Dépasser une émotion douloureuse avec « Rain »
R = reconnaissez la présence de l’émotion forte. Prenez le temps de ressentir celle qui vous traverse : quelles en sont les sensations corporelles ? Où se situent-elles ? Dans le ventre, dans la gorge, dans la poitrine... ?
A = acceptez l’émotion. Ne cherchez pas à la nier ou à lutter contre : laissez-la vous envahir, soyez avec elle, nommez-la.
I = investiguez l’émotion. Quelles sont les pensées qui surgissent avec elle ? Et quels autres sentiments ? Les reconnaissez-vous ? Vous sont-ils habituels ? L’objectif est d’entrer plus profondément dans l’émotion, d’apporter toute son attention consciente à l’expérience physique et mentale qu’elle propose, mais sans effort d’analyse, par le seul ressenti et le constat.
N = non-identification à l’émotion. Les étapes précédentes permettent de prendre conscience de ses habitudes émotionnelles et de la façon dont on s’enferme dans ses émotions difficiles, à coups de pensées répétées systématiquement. Pour poursuivre dans cette prise de distance et cette “désidentification” à son émotion, élargissez peu à peu votre attention en la portant, non plus aux seules zones où elle se manifeste, mais au corps dans son entier, puis, peu à peu, à votre environnement, aux sons, au paysage, dans une attention claire et consciente. Cet exercice donne non seulement les moyens de sortir de la tourmente émotionnelle, mais aussi de trouver d’autres façons de l’exprimer, par exemple en disant son désaccord ou sa déception plutôt qu’en les ruminant. » 
Proposé par Hélène Filipe, psychologue clinicienne, co-auteure de Méditation : la pleine conscience pour les nuls (First Éditions, 2013).


mardi 15 octobre 2013

Pessimiste toujours ?




« Je vais bien.
Et si tout le monde allait aussi bien que moi,
j'irais beaucoup mieux. »

Guy Bedos


Génétiquement prédisposé au pessimisme ?
Article publié le 11 octobre 2013
Radio-Canada et La presse canadienne

Existe-t-il un ou des gènes liés au pessimisme? Une chercheuse de l'Université de la Colombie-Britannique a déterminé qu'une variante génétique déjà connue amène certains individus à percevoir leurs expériences émotionnelles, et surtout les expériences négatives, de manière particulièrement intense.

La Pre Rebecca Todd explique que le gène en question, une variante par suppression du ADRA2b, influence la production de norépinéphrine, une hormone qui joue un rôle dans des domaines comme les émotions, l'attention et la vigilance.

Pour en arriver à cette association, la chercheuse a présenté, en succession rapide, des mots positifs, négatifs ou neutres à 200 participants à l'étude. Ceux qui avaient la variante ADRA2b étaient plus susceptibles de remarquer les mots négatifs que les autres, tandis que les deux groupes percevaient mieux les mots positifs que les mots neutres.

Selon la Pre Todd, ces personnes seraient plus enclines que les autres à repérer les gens en colère dans une foule, ou encore à identifier des dangers potentiels plutôt qu'à profiter de la beauté de leur environnement.

Et l'optimisme?
Les résultats de ces travaux amènent la chercheuse à se demander s'il existe aussi un gène lié à l'optimisme.
Elle explique que certains chercheurs s'intéressent déjà à des variantes génétiques qui auraient un impact sur la production de dopamine, une hormone qui joue sur la recherche et l'attente du plaisir, et d'ocytocine, qui est important dans le développement de liens sociaux.

Un bémol
Mais le fait de voir le verre à moitié vide ou à moitié plein ne peut être lié uniquement à la génétique. La chercheuse pense que les gènes ne peuvent qu'être qu'une partie de l'équation. Ils peuvent vous prédisposer à pencher dans une certaine direction. Mais plusieurs autres facteurs, comme vos expériences de vie, influencent aussi grandement votre perception du monde.
« Notre recherche ne prouve pas que nos gènes causent notre prédisposition, mais elle laisse entendre qu'ils l'influencent. »
— Pre Rebecca Todd
 Le détail de ces travaux est publié dans la revue Psychological Science
Le saviez-vous?
En février 2013, des chercheurs allemands affirmaient que les personnes âgées pessimistes sur leurs perspectives de bonheur vivent plus longtemps que celles qui sont plus optimistes. Mieux encore : elles vivent aussi en meilleure santé.





lundi 14 octobre 2013

Le sourire du jour





« Le rire, comme les essuie-glaces,
permet d’avancer même s’il n’arrête pas la pluie.»

Gérard Jugnot

dimanche 13 octobre 2013

Prendre le temps




Ralentir pour mieux vivre
Article d’Olivia Lévy publié dans La Presse, le 12 octobre 2013

Journaliste canadien qui vit à Londres, Carl Honoré est une des figures emblématiques du mouvement slow. Auteur à succès depuis Éloge de la lenteur, qui a été traduit dans plus de 30 langues, il était de passage à Montréal cette semaine pour parler de son nouveau livre, Lenteur, mode d'emploi.

L'auteur a enquêté dans différents endroits du monde, écoles, entreprises, hôpitaux, usines, prisons, pour découvrir qu'il y a des solutions à nos problèmes. Selon lui, devant les difficultés, il faut savoir prendre du recul, admettre ses erreurs et opter pour des solutions lentes à long terme. Dans un monde où tout va trop vite, nous nous sommes arrêtés le temps d'une rencontre avec un père de famille qui est heureux d'avoir ralenti et qui, grâce à cela, voit la vie avec beaucoup plus d'optimisme.
Quel a été l'élément déclencheur de votre premier livre, Éloge de la lenteur, qui est un succès mondial?

Avant d'écrire mon premier livre, ma vie était une véritable course contre la montre. Même les moments intimes avec mes enfants devaient se faire rapidement. Au moment de les coucher, j'étais incapable de ralentir, alors je faisais une lecture dynamique de Blanche-Neige en sautant des lignes et parfois des pages entières! J'étais pressé, fatigué et stressé comme tous les parents. Pour mon fils, il y avait trois nains au lieu de sept ! Lorsque j'ai vu qu'il existait une version accélérée de Blanche-Neige en 60 secondes, j'ai pensé dans un premier temps que c'était génial. Puis, c'est là où je me suis dit: non, je ne peux pas continuer comme ça. C'est impossible. Ç'a été une grande révélation.

Vous proposez des solutions lentes à long terme pour régler les problèmes de notre société. Vous suggérez notamment d'apprendre à reconnaître ses erreurs.
Oui. J'ai l'impression que nous sommes piégés dans cette culture de la vitesse. Ça fait mal à nos entreprises et à la société, car on est toujours à la recherche du remède miracle immédiat... Les erreurs, c'est le point de départ de toute bonne solution. Reconnaître qu'on s'est trompé.

La pression est omniprésente. On veut tous être parfait et vivre dans l'utopie. C'est une libération d'accepter ses erreurs. En Angleterre, la Wimbledon School a instauré la semaine consacrée aux erreurs (failure week). Quelle belle initiative! C'est tout le contraire de ce que nous vivons. À l'école, normalement, on est pénalisé si on fait des erreurs alors que ça fait partie de l'apprentissage. Reconnaître ses erreurs, c'est contraire à la culture ambiante de performance. C'est presque révolutionnaire! Alors que les gens les plus intéressants, ceux qui ont changé le monde, ce sont ceux qui ont fait des erreurs.
Avez-vous vraiment ralenti?

Oui et c'est un grand soulagement! J'ai écrit trois livres sur le sujet et si je ne pouvais pas mettre en pratique ma propre philosophie, ce serait grave. J'ai apporté de vrais changements dans ma vie. 

Avant, j'étais toujours pressé, je comptais les secondes. Aujourd'hui, j'ai un emploi du temps intéressant, je fais beaucoup de choses, mais j'ai oublié la sensation d'être pressé. Je prends le temps. Je ne suis pas un fondamentaliste de la lenteur. Il n'est pas question de tout faire à pas de tortue, ce serait absurde, mais il faut choisir la bonne vitesse. Il y a des moments où il faut aller vite et d'autres où il faut ralentir. Prendre un peu de recul est important. C'est un juste équilibre entre rapidité et lenteur.
Qu'est-ce que le mouvement slow a apporté à la société?
Je suis beaucoup plus optimiste aujourd'hui qu'il y a 10 ans. D'un côté, la société a continué son accélération. De l'autre, le courant pour la lenteur a progressé. On le sait aujourd'hui: tous les experts du yoga qui embrassent la lenteur travaillent avec des cadres de grandes entreprises. Les hauts dirigeants commencent à comprendre que la lenteur peut les aider et peut entraîner plus de productivité. Ça améliore la qualité de vie, la santé et le bonheur des employés. Quand la direction d'Amazon se réunit, les dirigeants commencent toujours leur réunion par 30 minutes de silence et de réflexion. De cette façon, ils sont beaucoup plus efficaces. C'est un bel exemple de ce que j'appelle le «délicieux paradoxe de la lenteur». Le fait de ralentir donne de meilleurs résultats. Prendre une pause permet d'être plus efficace. La méditation a gagné beaucoup de terrain dans le monde des affaires en Amérique du Nord. Pourquoi? Parce qu'elle a un effet bénéfique. Elle augmente la concentration et la créativité. Les patrons traitent et gèrent plus rapidement leurs problèmes, car ils sont reposés.
J'aime beaucoup ce paradoxe. Ça nous rend plus forts, plus riches, plus humains. Ça fait du bien.

Est-il important pour notre santé de nous débrancher?
Aujourd'hui, les entreprises nous envoient enfin ce message qu'il est bon de se débrancher. Hewlet Packard a fait une étude sur le fait d'être toujours branché. Le résultat, c'est que le niveau du coefficient intellectuel baisse de 10 points. On a tous validé l'idée que c'était résolument moderne d'être joignable et accessible en tout temps et que c'était hyper productif. C'est l'inverse. Ça nous abrutit alors que ce n'était pas l'objectif.


Qu'est-ce qu'on vous dit le plus souvent aujourd'hui à propos de la lenteur?
«Merci.» Ou alors: «J'offre votre livre à mon patron! À ma femme, à mon mari.» On me remercie d'avoir donné la permission de ralentir. Le tabou de la lenteur a atteint un tel sommet que même les gens qui ont envie de ralentir n'osent pas le faire. Même quand leur corps leur envoie des signaux d'alarme. On a peur, on a honte de s'arrêter. Et je suis arrivé à ce moment dans la vie des gens avec Éloge de la lenteur. Vous savez, la patience, le recul, c'est dans la Bible, c'est la sagesse de toujours. Je n'ai rien inventé. Il fallait l'exprimer autrement, de manière plus moderne, et je l'ai fait. Je ne suis pas le dalaï-lama. J'ai deux enfants, un iPhone et je vis dans une grande ville. J'étais sûrement une parole et un modèle plus réalistes.
Lenteur, mode d'emploi, de Carl Honoré, éditions Marabout, 24,95 $.