samedi 7 janvier 2023

Jour 318 - Poursuite des hostilités malgré le cessez-le-feu russe



(Bakhmout) Des duels d’artillerie se poursuivaient vendredi à Bakhmout, épicentre des combats dans l’est de l’Ukraine, et des bombardements ailleurs dans le pays, malgré l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu unilatéral décrété par la Russie à l’occasion du Noël orthodoxe. 

Des journalistes de l’AFP ont entendu des tirs côté ukrainien comme côté russe après le début du cessez-le-feu dans cette ville aux rues en grande partie détruites et désertées, mais leur intensité était moindre par rapport aux jours précédents. 

Des dizaines de civils étaient rassemblés dans un bâtiment servant à la distribution de l’aide humanitaire, où des bénévoles ont organisé une célébration de Noël, distribuant des mandarines, des pommes et des biscuits, une heure avant l’entrée en vigueur à 4 h (heure de l’Est) de la trêve russe. 

Pavlo Diatchenko, un policier de Bakhmout, a assuré que la trêve était une « provocation » russe qui n’aiderait pas les civils de la ville. « Ils sont bombardés jour et nuit et quasiment chaque jour, il y a des personnes tuées », dit-il. 

L’armée russe a assuré respecter sa trêve, mais accusé les troupes ukrainiennes de « continuer à bombarder les villes et les positions russes ». 

Le chef adjoint de l’administration présidentielle ukrainienne, Kyrylo Tymochenko, a rapporté deux frappes russes sur Kramatorsk (est) ayant touché un immeuble résidentiel sans faire de victimes. Plus tôt, avant la trêve, il avait évoqué un bombardement russe sur Kherson (sud). 

Les autorités séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine ont, pour leur part, fait état de plusieurs bombardements ukrainiens sur leur bastion de Donetsk avant et après l’entrée en vigueur théorique du cessez-le-feu, annoncé la veille par le président Vladimir Poutine. 

Suivant un appel du du patriarche orthodoxe russe Kirill, mais aussi une proposition du chef de l’État turc Recep Tayyip Erdogan, M. Poutine avait demandé à son armée d’observer un « cessez-le-feu sur toute la ligne de contact entre les parties à partir de 12 h (4 h (heure de l’Est)) le 6 janvier jusqu’à minuit (16 h (heure de l’Est)) le 7 janvier ». 

Le cessez-le-feu russe « pas crédible » 
Le chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE) Josep Borrell a qualifié d’« hypocrisie » le cessez-le-feu annoncé par Moscou, le jugeant « pas crédible ». 

« Le Kremlin manque tout à fait de crédibilité et cette déclaration d’une volonté de cessez-le-feu unilatéral n’est pas crédible », a déclaré Josep Borrell à la presse en marge d’une visite à Fès, au Maroc. 

« La réponse qui nous vient à tous à l’esprit, c’est le scepticisme face à tant d’hypocrisie », a-t-il estimé. 

Pour que le cessez-le-feu puisse être considéré comme valable, « il faut avoir un arrêt complet des attaques militaires. Il faut avoir le retrait des troupes (russes) et de leur matériel militaire du territoire ukrainien », a expliqué M. Borrell, après avoir rencontré des étudiants de l’Université euro-méditerranéenne. 

« En l’absence de telles actions concrètes, un cessez-le-feu unilatéral apparaît comme une tentative de la Russie de gagner du temps pour regrouper ses troupes et essayer de restaurer sa réputation internationale qui est bien endommagée », a souligné M. Borrell. 

Il a par ailleurs pointé du doigt la « propagande » russe qui impute « aux sanctions européennes » la responsabilité de la flambée mondiale des prix des denrées alimentaires et de l’énergie qui pénalise particulièrement l’Afrique. 

« C’est complètement faux. C’est l’armée russe qui a détruit les silos de grains, qui a détruit et semé des mines dans les champs, détruit les routes et bloqué les ports de l’Ukraine », a souligné le haut responsable européen. 

C’est la première fois qu’une trêve d’ampleur est annoncée en Ukraine depuis le début de l’invasion russe en février 2022. De courts arrêts des combats avaient précédemment été observés localement, comme pour l’évacuation des civils de l’usine Azovstal de Marioupol (sud-est) en avril. 

L’Ukraine a mis en doute la sincérité de l’initiative russe, la balayant comme un « acte de propagande ». Selon son président Volodymyr Zelensky, il s’agit d’une « excuse dans le but d’au moins arrêter l’avancée de nos troupes dans le Donbass et d’apporter équipements, munitions, et rapprocher des hommes de nos positions ». 

Une nouvelle aide américaine [...] 
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Robbie Corey-Boulet, Agence France-Presse 
La Presse, le 6 janvier, 13 h 29

vendredi 6 janvier 2023

Jour 317 - Trêve de plaisanterie


C’est une trêve qui est passée à l’histoire. Un cessez-le-feu en 1914 en plein milieu de la Première Guerre mondiale le temps de célébrer Noël. Les Allemands s’étaient mis à chanter dans leurs tranchées. Les Britanniques les avaient imités. Dans le no man’s land, les Français avaient partagé leur champagne. 

Pendant 36 heures, les ennemis étaient redevenus des humains sans drapeaux. 

Bien sûr, on connaît la suite – 20 millions de morts, 20 millions de blessés en quatre ans – mais la trêve de Noël, aussi temporaire qu’elle ait été, a marqué l’imaginaire et inspiré le magnifique film Joyeux Noël. En le regardant, on se rappelle combien l’homme est capable du meilleur comme du pire, souvent la même journée. 

Et voilà donc que le président russe, Vladimir Poutine, a décidé de décréter unilatéralement un cessez-le-feu de 36 heures sur la ligne de front ukrainienne pour souligner la Noël orthodoxe. De midi, heure de Moscou, en ce 6 janvier jusqu’à minuit le 7 janvier. Tiens, tiens. 

En l’annonçant, il n’a pas parlé des soldats allemands, français et britanniques qui ont joué au soccer ensemble il y a un peu plus d’un siècle, mais bien de l’appel du patriarche de l’Église orthodoxe russe, Cyrille, son grand allié et faire-valoir idéologique. 

Voyez-vous, l’armée russe pilonne depuis 10 mois les écoles, les hôpitaux, les théâtres et les infrastructures essentielles d’Ukraine, bafouant à qui mieux mieux le droit de la guerre et les droits des civils, mais le président russe ne voudrait surtout pas empêcher les croyants de se rendre à l’église en ce Noël du calendrier julien. Ce serait inhumain, un crime contre la décence ! 

Trêve de plaisanterie. Ce cessez-le-feu n’est pas une branche d’olivier offerte à l’Ukraine en cadeau de Noël. « C’est une opération de relations publiques pour permettre à Vladimir Poutine d’affirmer la supériorité morale de la Russie, et non pas pour mener à une désescalade du conflit et à un cessez-le-feu durable, estime Simon Schlegel, analyste de l’organisation Crisis Group, basé dans l’ouest de l’Ukraine. C’est d’abord un message destiné au public russe. » 

Ce n’est pas la première fois que la Russie présente une action comme un geste de bonne volonté. « Elle l’a fait quand l’armée russe s’est retirée de Kyiv. Quand elle a quitté l’île des Serpents », rappelle celui qui suit de près le conflit ukraino-russe depuis 2017. 

En d’autres termes, quand l’armée russe est dans le pétrin, elle tente de couvrir d’une aura de sainteté ses propres défaites, ses propres reculs. 

Ça paraît très bien à la télévision russe, mais ça n’épate absolument pas le gouvernement de Kyiv, qui a qualifié la trêve de Poutine de « geste de propagande » et d’« hypocrisie ». Avec raison. 

En ce moment, [...] Pour lire la suite et la chronique en entier, https://www.lapresse.ca/international/chroniques/2023-01-06/treve-de-plaisanterie.php

Chronique de Laura-Julie Perreault 
La Presse, 6 janvier 2023

jeudi 5 janvier 2023

Jeudi - Jour 316 - «Les soldats russes sont une cible légitime», dit Washington


La Maison-Blanche estime n’avoir aucune doléance à exprimer face aux 89 soldats russes tués par ce qui semble être un missile HIMARS de fabrication américaine tiré par les forces ukrainiennes. 

Il n’y a « aucune lamentation de la part de l’administration [américaine], a indiqué John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale rattaché au président Joe Biden. C’est la guerre. [Les Ukrainiens] ont été envahis et ils ripostent et se défendent, a-t-il dit lors d’un entretien avec la presse. Les soldats russes qui se trouvent sur leur territoire sont une cible légitime d’action militaire pour l’Ukraine, point final. » 

M. Kirby a rappelé que les États-Unis fournissaient à l’Ukraine des armes « pour qu’elle se défende » et qu’ils pourraient en fournir d’autres dans l’avenir. 

L’attaque a eu lieu sur un bâtiment occupé par l’armée russe dans la ville de Makïïvka à 0 h 01 la nuit du Nouvel An. D’abord établi à 63, le nombre de morts est passé à 89, selon le général russe Sergueï Sevrioukov. 

« C’est assez clair que le nombre de victimes est dans les centaines, estime cependant Dominique Arel, titulaire de la Chaire d’études ukrainiennes à l’Université d’Ottawa. Plusieurs sources officieuses, et même russes, affirment qu’il y avait jusqu’à 600 personnes massées dans le bâtiment au moment des frappes. » 

Dominique Arel relève aussi que cette frappe est survenue dans « un territoire contrôlé par la Russie depuis [plus de] huit ans ». « Ce n’est pas la première fois que l’Ukraine arrive à frapper des positions au-delà de la ligne du front du 24 février 2022, mais c’est symbolique, dit l’expert. Comme le fait que l’Ukraine a frappé des positions russes en Crimée perdue [en 2014]. » 

Par téléphone ? Vraiment ? 
Le général Sevrioukov a imputé l’attaque à la géolocalisation, par les Ukrainiens, de téléphones cellulaires utlisés (même si c’est interdit) par les soldats russes. « C’est discutable, poursuit Dominique Arel. Les Ukrainiens ont d’autres moyens pour localiser l’ennemi, soit par des informateurs sur le terrain ou des images satellites. » Selon lui, mettre en cause les téléphones cellulaires interdits revient à rejeter la faute sur les soldats, et non sur le commandement militaire russe. 

Récemment mobilisés 
Les victimes sont en bonne partie des militaires mobilisés (appelés mobiks) à l’automne 2022, une décision de Moscou qui n’a pas fait l’unanimité chez les jeunes Russes. Leur formation a été très sommaire. Où sont les militaires russes d’expérience ? « Ils ont été décimés par la guerre, avance M. Arel. La Russie ne reconnaît toujours pas combien de soldats sont morts [au total]. Le dernier bilan date, je crois, de huit mois, et parle de 5000 morts. Mais le nombre de morts et de blessés pourrait friser les 100 000 personnes. C’est considérable. Et les pertes sont aussi considérables du côté ukrainien. » 

La France fournira des chars légers [...] 
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Avec l’agence France-Presse et Associated Press 
André Duchesne, La Presse 
publié à 23 h 59 , le 4 janvier 2023

mercredi 4 janvier 2023

Jour 315 - Le bilan de la frappe ukrainienne s'alourdit



(Moscou) La frappe ukrainienne sur Makiïvka la nuit du Nouvel An a fait 89 morts, a annoncé mercredi la Russie, où des rassemblements à la mémoire des soldats tués ont donné lieu à de rares manifestations publiques de colère et de tristesse. 

Le nombre de victimes dans les rangs russes, initialement estimé à 63, a été revu à la hausse après la découverte de nouveaux corps dans les ruines d’un bâtiment à Makiïvka, visé par une frappe ukrainienne le 1er janvier à 0 h 01 (17 h 01, heure de l’Est), a indiqué le général russe Sergueï Sevrioukov dans un message vidéo diffusé par le ministère russe de la Défense. 

« À l’heure actuelle, une commission mène l’enquête sur les circonstances » de l’attaque, a-t-il dit. « Mais il est déjà évident que la cause principale […] est l’allumage et l’utilisation massive par le personnel de téléphones portables à portée des armes ennemies, contrairement à l’interdiction », ce qui aurait permis de géolocaliser les troupes, a expliqué le général. 

Il s’agit du plus lourd bilan en une seule attaque admis par Moscou depuis le début de l’offensive, en février. 

Fait inhabituel en Russie, où les pouvoirs publics restent discrets sur les pertes militaires en Ukraine, environ 200 personnes se sont réunies avec l’aval des autorités à Samara (centre), d’où étaient originaires certains des soldats tués, pour pleurer les morts lors d’une cérémonie orthodoxe. 

« Vengeance » 
« C’est très dur, c’est effrayant. Mais nous ne pouvons pas être brisés. Le chagrin nous unit », a dit Ekaterina Kolotovkina, présidente d’un groupe d’épouses de soldats, en appelant à la « vengeance ». 

L’état-major ukrainien a confirmé lundi avoir mené la frappe le soir du Nouvel An sur Makiïvka, situé à l’est de la ville séparatiste de Donetsk. 

Le ministère de la Défense à Moscou a fait état de l’explosion de « quatre missiles ». 

Le président russe, Vladimir Poutine, n’a pas encore réagi publiquement à la frappe. 

Selon le ministère de la Défense, les missiles ont été tirés par des systèmes HIMARS, une arme fournie par les États-Unis aux forces ukrainiennes et qui ont frappé « un centre de déploiement provisoire » de l’armée russe à Makiïvka. 

Le général russe Sergueï Sevrioukov a affirmé que ses forces avaient détruit plusieurs lance-missiles ukrainiens à Droujkivka, dans la région de Donetsk, et tué 200 Ukrainiens et mercenaires étrangers après l’attaque de Makiïvka. L’Ukraine a de son côté fait état d’un mort et de la destruction d’une patinoire. 

Le département des communications stratégiques des forces armées ukrainiennes a quant à lui affirmé que près de 400 soldats russes avaient été tués à Makiïvka. 

L’annonce de ces lourdes pertes a immédiatement provoqué des critiques en Russie envers le commandement militaire, accusé notamment par l’ancien responsable séparatiste Igor Strelkov, très au fait de la situation sur le terrain, d’avoir entreposé des munitions dans ce bâtiment non protégé. 

« Dangereux et criminel » [...]
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Agence France-Presse

La Presse, publié le 3 janvier à 20 h 49

mardi 3 janvier 2023

Jour 314 - Une frappe ukrainienne tue au moins 63 soldats russes


La Russie a reconnu lundi la mort de 63 de ses soldats, tués par une frappe ukrainienne en territoire séparatiste dans l’est de l’Ukraine. Il s’agit des plus lourdes pertes en une seule attaque admises par Moscou depuis le début de l’invasion. 

L’état-major ukrainien a confirmé avoir mené cette frappe, réalisée selon lui le 31 décembre. « Les pertes en termes de personnel pour les occupants sont en train d’être précisées », a indiqué l’état-major ukrainien lundi soir, après que l’armée a évoqué dans un premier temps jusqu’à 400 soldats russes tués. 

L’armée russe n’a qu’à de très rares reprises donné un bilan de son offensive ou communiqué ses pertes. 

Selon le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, qui n’a pas précisé la date de la frappe, ces missiles ont frappé « un centre de déploiement provisoire » de l’armée russe à Makiïvka, ville sous occupation russe située à l’est de la ville séparatiste de Donetsk. 

« Même à 63 [morts], l’attaque pourrait tout de même être la plus dévastatrice » du conflit jusqu’à présent, note Dominique Arel, titulaire de la Chaire en études ukrainiennes de l’Université d’Ottawa. 

Ce n’est pas seulement le nombre, mais le fait que les victimes seraient largement […] des troupes mobilisées cet automne […]. L’impact sur le moral de ces soldats déjà peu motivés pourrait être majeur. 

Dominique Arel, titulaire de la Chaire en études ukrainiennes de l’Université d’Ottawa 

Dimanche, des médias russes et ukrainiens avaient commencé à faire état de cette frappe, affirmant qu’elle avait eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, au moment du passage à la nouvelle année, et qu’un bâtiment où se trouvaient des réservistes récemment mobilisés en Russie avait été touché. 

L’annonce de ces lourdes pertes a immédiatement provoqué des critiques envers le commandement militaire russe, accusé notamment par l’ancien responsable séparatiste Igor Strelkov, très au fait de la situation sur le terrain, d’avoir entreposé des munitions dans ce bâtiment non protégé. 

Nouvel An agité 
L’annonce de cette frappe intervient après un Nouvel An marqué par des bombardements russes sur Kyiv et d’autres villes samedi, dimanche et lundi, qui ont fait cinq morts et une cinquantaine de blessés. 

« Les Russes ont lancé plusieurs vagues de drones Shahed » de fabrication iranienne, a déclaré Oleksiï Kouleba, chef de l’administration militaire de la région de Kyiv, précisant que les frappes étaient dirigées contre des « infrastructures essentielles ». 

La défense antiaérienne ukrainienne a affirmé avoir abattu 41 drones et un missile russes. 

L’opérateur DTEK a annoncé que l’attaque avait infligé des « dégâts » aux infrastructures liées à l’alimentation en électricité de Kyiv et qu’il devait de ce fait imposer des coupures d’urgence. 

La compagnie nationale Ukrenergo a confirmé les pannes de courant, tout en assurant que la situation était « totalement sous contrôle ». 

Après une série de revers militaires sur le terrain et d’attaques ukrainiennes ayant visé le territoire russe et la Crimée annexée, Moscou a opté à partir d’octobre pour une tactique de bombardement des infrastructures de l’Ukraine, provoquant régulièrement des coupures d’électricité et d’eau. 

Les autorités russes ont quant à elles fait état lundi d’une attaque ukrainienne au drone sur une installation électrique de la région de Briansk, frontalière de l’Ukraine, et ont affirmé avoir abattu un drone de reconnaissance ukrainien se dirigeant cette fois vers la grande ville de Voronej. 

Moscou avait assuré que ses frappes du Nouvel An avaient visé des installations de fabrication de drones. 

« En train de perdre» [...] 
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Agence France-Presse 
Frédérik-Xavier Duhamel La Presse 
Le 2 janvier 2023

lundi 2 janvier 2023

Jour 313 Frappes russes du Nouvel An



Les forces russes ont procédé à des dizaines de frappes en Ukraine dans la nuit du Nouvel An et la journée de dimanche, a annoncé l’armée ukrainienne, qui assure avoir abattu tous les drones explosifs de fabrication iranienne impliqués dans ces attaques. 

Les bombardements survenus peu avant et après le passage à 2023, sur Kiev et sept autres régions, ont fait au moins quatre morts et 50 blessés, selon les autorités ukrainiennes. 

De son côté, Moscou a affirmé avoir visé des installations de fabrication d’avions sans pilote. 

Les journalistes de l’AFP présents dans la capitale ukrainienne ont entendu une dizaine d’explosions samedi en début d’après-midi et plusieurs autres juste après minuit. 

Dans le centre de Kiev, un missile a éventré la façade d’un hôtel, tandis que le chef de la police locale, Andriï Nebitov, a diffusé une photographie sur Facebook montrant ce qui semble être les restes d’un drone avec les mots « Bonne année » écrits en russe. 

L’armée de l’air ukrainienne a pour sa part annoncé avoir abattu au cours de la nuit de samedi à dimanche 45 drones explosifs Shahed, fabriqués par l’Iran et lancés par la Russie, sans préciser si certains d’entre eux avaient atteint leur cible. 

« Nous ne leur donnerons rien » 
Puis, dans la journée de dimanche, « l’ennemi a effectué 35 frappes aériennes, utilisant notamment le drone’Shahed-136’ », et tous les engins tirés par la Russie ont été détruits, a annoncé dans la soirée l’état-major de l’armée ukrainienne. 

« Les occupants russes », a-t-il ajouté, ont en outre « tiré 16 fois avec des lance-roquettes multiples, en particulier sur l’hôpital pour enfants de Kherson », une ville méridionale régulièrement bombardée depuis qu’elle a été reprise, à l’automne, par les soldats ukrainiens. 

Les Russes « sont en train de perdre, a réagi dimanche soir le président Volodymyr Zelensky. Les drones, les missiles et tout le reste ne les aideront pas. Parce que nous sommes ensemble ». 

« Et ils n’enlèveront pas une seule année à l’Ukraine, ils ne nous retireront pas notre indépendance. Nous ne leur donnerons rien. Nous répondons à chaque frappe russe […] sur toutes nos villes et nos communautés », a-t-il martelé. 

La Russie a quant à elle assuré avoir procédé dans la nuit de samedi à dimanche à « une attaque aéroportée de précision de longue portée contre des installations de l’industrie de la défense ukrainienne impliquées dans la fabrication de drones d’attaque utilisés pour mener des attaques terroristes contre la Russie ». 

Moscou qualifie souvent d’« actes terroristes » les opérations militaires ukrainiennes en territoire russe ou contre des infrastructures russes en Ukraine. 

« Incroyable fatigue » [...] 
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 Bobbie Corey-Boulet, Agence France-Presse 
Le Devoir, 1er janvier 2023

dimanche 1 janvier 2023

Jour 312- Des frappes russes ont visé samedi plusieurs régions


(Kyiv) Plusieurs villes ukrainiennes dont Kyiv ont été visées samedi par des frappes russes, suivies d’une nouvelle série d’explosions dans la capitale juste après le passage à l’année 2023. 

Des missiles russes se sont abattus sur deux quartiers de Kyiv environ 30 minutes après minuit, a annoncé sur Telegram le maire Vitali Klitschko, ajoutant qu’aucun nouveau blessé n’avait été recensé dans l’immédiat. 

Plus tôt, d’autres frappes russes ont fait au moins un mort et une trentaine de blessés, ce qui n’a pas empêché le président Zelensky de promettre que son pays se battra jusqu’à la « victoire ». 

« Nous nous battons et nous continuerons à nous battre. En faveur de ce mot : “victoire” », a-t-il déclaré dans son discours à l’occasion de la nouvelle année. 

Dans ses vœux, le président russe Vladimir Poutine a pour sa part affirmé avoir la « justesse morale » de son côté. 

Dans la capitale ukrainienne, les journalistes de l’AFP ont entendu au moins onze explosions en début d’après-midi, tandis que ses habitants se préparaient à célébrer la nouvelle année. 

Selon l’administration de Kyiv, ces bombardements ont fait au moins un mort et 22 blessés. Ils ont éventré la façade de l’hôtel quatre étoiles Alfavito dans le centre-ville, répandant des gravats dans la rue, selon l’AFP. 

Les trottoirs avoisinants étaient couverts de verre provenant des fenêtres soufflées, y compris celles du Palais national des arts.   

Le cinéaste Iaroslav Moutenko, 23 ans, qui vit dans le quartier, a raconté qu’il prenait sa douche avant de se rendre à une fête pour le réveillon du Nouvel An lorsqu’il a entendu une explosion. 

Les dernières frappes russes n’ont d’ailleurs pas entamé son envie de sortir participer à ces réjouissances.    

« Nos ennemis, les Russes, peuvent détruire notre calme mais ils ne peuvent pas détruire notre esprit. Cette année, il est important d’avoir des gens près de soi », a-t-il expliqué. 

« L’Ukraine ne pardonnera pas », a réagi M. Zelensky, promettant que « ceux qui ordonnent de telles frappes et ceux qui les exécutent ne seront pas graciés ». 

L’année 2023 sera celle de « la victoire » dans la guerre contre la Russie, a-t-il par ailleurs proclamé un peu plus tard dans ses vœux de Nouvel An. 

Missiles de croisière 
Les bombardements russes ont en outre provoqué des destructions et des incendies à Mykolaïv, dans le sud, où au moins six personnes ont été blessées, et à Khmelnytsky dans l’ouest, où quatre personnes ont été blessées. 

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a accusé Moscou de délibérément viser des zones d’habitation. « Le criminel de guerre Poutine célèbre le Nouvel An en tuant des gens », a-t-il écrit sur Twitter. 

Selon le chef d’état-major ukrainien Valery Zaloujny, 12 des 20 missiles de croisière tirés par les Russes, notamment à partir de bombardiers stratégiques en provenance de la mer Caspienne, ont été abattus par la défense antiaérienne. 

Le maire de Kyiv, Vitali Klitschko, a quant à lui effectué un déplacement à Bakhmout, une ville dont les soldats russes tentent de s’emparer depuis l’été. « Les barbares russes ne nous briseront pas ! », a-t-il lancé. Après plusieurs revers militaires sur le front, la Russie a opté depuis octobre pour une tactique de frappes des infrastructures ukrainiennes, qui provoquent des coupures massives d’électricité et d’eau courante. 

Quasiment au même moment, la télévision russe en Extrême-Orient diffusait le discours du Nouvel An de Vladimir Poutine, compte tenu de la différence de fuseaux horaires avec Moscou. 

Se tenant aux côtés de militaires ayant combattu en Ukraine et qu’il venait de décorer dans un quartier général de l’armée du sud de la Russie, M. Poutine a assuré que la « justesse morale et historique » était « du côté » de son pays. 

« C’est pour cela que nous nous battons aujourd’hui, protégeant notre peuple dans nos propres territoires historiques, dans les nouvelles entités constitutives de la Russie », a-t-il dit.La Russie a revendiqué en septembre l’annexion de quatre territoires ukrainiens qu’elle contrôle au moins partiellement. 

« Affaiblir la Russie » [...] 
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Bobbie Corey-Boulet, Agence France-Presse 
La Presse, 31 décembre 2022