samedi 26 novembre 2022

Jour 276 - Face aux mères des soldats russes, Poutine assure partager leur «douleur»


(Moscou) Le président russe Vladimir Poutine a assuré vendredi partager la « douleur » des mères de soldats russes tués en Ukraine, dont les appels inondent depuis des semaines l’internet russophone pour exiger le respect des promesses du Kremlin. 

« Je veux que vous sachiez que moi, personnellement, tous les dirigeants du pays, nous partageons cette douleur. Nous savons que rien ne peut remplacer la perte d’un fils », a lancé M. Poutine dans un court discours diffusé à la télévision, lors d’une réunion avec des mères de soldats et mobilisés russes. 

Il a pour autant appelé à ne pas croire les « mensonges » diffusés à la télévision et sur l’internet sur l’offensive russe en Ukraine, alors que les revers militaires, et donc les pertes, se sont multipliés pour Moscou ces derniers mois. 

Il s’agissait de la première rencontre entre Vladimir Poutine et des mères de militaires envoyés en Ukraine. Des voix critiques ont toutefois dénoncé une réunion soigneusement chorégraphiée, sans discussion sur le fond. 

Le Kremlin, après avoir ordonné une mobilisation partielle en septembre, avait assuré que les centaines de milliers d’enrôlés suivraient un entraînement solide, recevraient un bon équipement et ne seraient pas envoyés en première ligne. 

Mais de nombreuses violations ont été recensées : mort au front de mobilisés ; mobilisation d’hommes inaptes, de pères de familles nombreuses ou trop âgés ; absence d’équipement adéquat et de formation militaire pour nombre d’appelés. 

Cette mobilisation désordonnée, qui a poussé le pouvoir à admettre des « erreurs », a répandu l’inquiétude parmi les proches des soldats envoyés en Ukraine. 

Cette inquiétude, qui risque de dégénérer en grogne, place le Kremlin dans une situation délicate : si les autorités répriment de façon implacable toute remise en cause de l’offensive en Ukraine, la parole des femmes de soldats est sacrée et les emprisonner choquerait en Russie. 

 « Vladimir, réponds-nous ! » 
Avant la réunion de vendredi, des proches de militaires avaient confié à l’AFP ressentir un manque d’écoute de la part des autorités russes. 

Olga Tsoukanova, mère d’un jeune homme qui fait son service militaire, fustigeait ainsi à l’avance une rencontre avec « des mères sorties de sa manche, qui vont poser les questions adéquates et le remercier, comme à chaque fois ». 

« Vladimir Vladimirovitch, réponds à nos questions ! », lance cette femme qui veut s’assurer que son fils de 20 ans ne sera pas envoyé illégalement au front. 

Elle est venue spécialement à Moscou depuis la ville de Samara, à 900 km à l’est, dans l’espoir d’être reçue au Kremlin. En vain. « J’imagine qu’ils ont peur qu’on pose des questions embarrassantes. Mais il faut régler le problème ! » 

Le président russe sait combien le sujet des proches de soldats est sensible. En août 2000, lors du naufrage du sous-marin russe Koursk qui a causé la mort de ses 118 membres d’équipage, il avait été vivement critiqué, accusé d’avoir tardé à réagir. Et lors des deux guerres de Tchétchénie, un mouvement de mères de soldats avait aussi embarrassé le pouvoir. 

Cette fois, face à un climat de répression accru, les protestations de femmes et de mères de soldats ne remettent pas frontalement en cause l’offensive en Ukraine, mais certaines dénoncent les conditions dans lesquelles leurs proches y sont envoyés. 

Et leur statut de mères et d’épouses d’hommes mobilisés, partis servir la patrie, leur donne une légitimité et une forme de protection face aux persécutions. 

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Romain Colas 
Agence France-Presse 
La Presse, 25 novembre 2022

vendredi 25 novembre 2022

Jour 275 - La Russie frappe les civils de Kherson, récemment libérée

Photo prise dans un reportage télévisé du Journal de 20 heures le 24 novembre 2022


Au moins quatre personnes ont été tuées et dix blessées jeudi dans un bombardement russe sur la ville de Kherson, d’où les troupes de Moscou se sont retirées il y a deux semaines, alors que l’Ukraine, et notamment sa capitale, Kiev, était largement privée d’électricité et d’eau jeudi, au lendemain de nouvelles frappes russes massives qui ont précisément visé les infrastructures énergétiques. 

Selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, une quinzaine de régions éprouvaient des problèmes avec l’approvisionnement en eau et en courant. « La situation pour ce qui est de l’électricité reste difficile dans presque toutes les régions. Cependant, nous nous éloignons progressivement des coupures, et chaque heure nous rebranchons l’électricité pour de nouveaux consommateurs », a-t-il dit. 

À Kiev, frappée par une pluie glaciale qui tombait sur la neige et des températures proches de zéro, environ 70 % de la population restait privée d’électricité, mais l’approvisionnement en eau avait été rétabli, selon la mairie. 

De son côté, le ministère russe de la Défense a affirmé que les bombardements russes n’avaient pas pris pour cible la capitale, accusant la défense antiaérienne ukrainienne d’avoir été responsable des dommages à Kiev. 

Le reste de l’Ukraine était également largement affecté par les coupures, mais le rebranchement des infrastructures critiques au réseau se poursuivait graduellement. 

À Kharkiv, la deuxième ville du pays, non loin de la frontière avec la Russie, l’approvisionnement a été rétabli après un travail « très difficile », a dit son maire, Igor Terekhov. 

Les bombardements russes se poursuivaient également, faisant quatre morts et dix blessés à Kherson et six morts. « Les envahisseurs russes ont ouvert le feu sur un quartier d'habitations à l'aide de lance-roquettes multiples. Un grand immeuble a pris feu », a indiqué sur Telegram Iarovslav Ianouchevitch, à la tête de l’administration militaire de Kherson. On comptait aussi trente blessés à Vychgorod, près de Kiev. 

« Nous avons résisté à neuf mois de guerre totale et la Russie n’a pas trouvé le moyen de nous briser. Et elle ne le fera pas. Nous devons continuer à tenir bon », a déclaré M. Zelensky dans son discours du soir. 

« Faire souffrir » 
« Ce ciblage systématique de la population à l’approche de l’hiver traduit une volonté claire de la Russie de faire souffrir le peuple ukrainien, de le priver d’eau, de chauffage et d’électricité pour saper sa résilience », a déclaré la diplomatie française. « Ces actes constituent à l’évidence des crimes de guerre. » 

Intervenant par visioconférence devant le Conseil de sécurité de l’ONU, M. Zelensky a dénoncé mercredi un « crime contre l’humanité ». 

Trois centrales nucléaires sous contrôle de Kiev ont pu être reconnectées et devaient dans la soirée de nouveau alimenter les foyers privés de courant. 

Selon le ministère de l’Énergie, ces bombardements ont laissé mercredi sans électricité « la grande majorité des consommateurs » en Ukraine, qui comptait environ 40 millions d’habitants avant le début de l’invasion russe, le 24 février. 

La Russie a tiré mercredi environ 70 missiles de croisière sur ce pays, dont 51 ont été abattus, selon Kiev. Ces frappes ont visé des infrastructures énergétiques clés, déjà endommagées par plusieurs vagues de bombardements de ce type. 

Au total, « huit installations énergétiques » ont été touchées, a dit le procureur général ukrainien, Andriï Kostine, ajoutant que 10 personnes avaient été tuées et 50 autres blessées. 

Le renseignement militaire ukrainien a estimé jeudi que la Russie avait « besoin d’environ une semaine » pour préparer de nouvelles frappes massives. 

Sur le front, les coupures de courant se faisaient aussi sentir, obligeant les hôpitaux à travailler avec des générateurs de secours, tandis que les combats se poursuivent dans l’est du pays. 

Varsovie propose le Patriot [...] 
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Ania Tsoukanova et David Stout 
Agence France-Presse 
Le Devoir, 25 novembre 2022

jeudi 24 novembre 2022

Jour 274 - C’est sur le champ de bataille que ça va se régler


Après exactement neuf mois à financer une guerre qui ne semble pas vouloir finir, des voix s’élèvent en Occident pour inciter le gouvernement ukrainien à s’asseoir à la table de négociation avec la Russie. Des pressions que le président Volodymyr Zelensky a soigneusement détournées, en fixant comme préalable à toute discussion le retrait complet des troupes russes des territoires occupés depuis 2014. Une exigence impensable pour la Russie, accompagnée d’une logique jusqu’au-boutiste du gouvernement Zelensky qui résonne avec force auprès de la population ukrainienne. 

« C’est sur le champ de bataille que ça va se régler », affirme avec détermination Volodymyr Omelyan, qui s’est enrôlé dans l’armée au premier jour de l’invasion russe, le 24 février dernier. Celui qui s’est battu depuis le début de la guerre dans la région de Kiev, de Mykolaïv et de Kherson a pourtant vu le tiers de son bataillon perdre la vie ou être blessé dans les combats menés contre les forces russes. 

« C’est ça, la guerre, on comprend que le risque est élevé », indique-t-il. Mais négocier avec la Russie serait une erreur, enchaîne l’homme qui a été ministre de l’Infrastructure de l’Ukraine de 2016 à 2019. « Les Russes ne comprennent que la force physique, insiste-t-il. Si tu t’assois pour parler avec eux, ils vont percevoir ça comme une faiblesse. » 

Dans sa relation tumultueuse avec l’URSS, puis avec la Russie, l’Ukraine a déjà testé « toutes les autres options » pour tenter de contenir les visées impérialistes de son voisin slave, fait-il valoir. « La seule option qu’il nous reste, c’est de gagner sur le champ de bataille. » 

Le politicien, qui n’a pas toujours été tendre envers le président Zelensky avant le déclenchement de la guerre, soutient aujourd’hui avec conviction son adversaire politique et se dit persuadé que les succès militaires de l’armée ukrainienne, gonflés par la récente reprise de Kherson, mèneront le pays jusqu’à la victoire. « On comprend que si on perd, on est tous morts. C’est pour ça qu’on se battra jusqu’au bout », résume-t-il. 

L’homme de 43 ans ne croit d’ailleurs aucunement en la sincérité de la Russie qui affirme vouloir trouver une solution négociée pour mettre fin à cette guerre qu’elle a elle-même déclenchée. « Ils ne cherchent qu’à gagner du temps pour revitaliser leurs troupes, s’approvisionner en armes et relancer l’offensive en 2023. » 

Un manque de confiance envers le régime de Vladimir Poutine que partage également Margo Gontar, une civile qui travaille comme journaliste indépendante à Kiev, mais qui se trouve actuellement à l’extérieur du pays. « Ils nous tuent, ils nous torturent et après, on nous dit : pourquoi vous ne voulez pas leur parler ? » s’indigne-t-elle. 

Cette proposition pour négocier est d’autant plus révoltante à ses yeux qu’elle serait calquée sur le narratif de la Russie, dénonce-t-elle. « J’entends ça depuis le premier jour de l’invasion russe de 2014 [qui a mené à l’annexion de la Crimée et à l’occupation de Donetsk et de Louhansk], qu’on exagère le problème, qu’on essaye de dépeindre la Russie pire qu’elle est, qu’on doit juste leur parler », indique-t-elle. 

Après le défilé largement médiatisé des atrocités qui auraient été commises par des soldats russes, notamment à Boutcha et à Irpin, la jeune femme croyait que ce type de proposition serait remisé pour de bon. « Je comprends d’où ça vient. En Occident, vous êtes tellement habitués à négocier, vous avez cette idée qu’on peut s’asseoir, parler et trouver des solutions. Mais c’est impossible avec la Russie », insiste-t-elle. 

Pour celle dont le frère se bat présentement sur la ligne de front, l’histoire a appris aux Ukrainiens à se méfier de son voisin. « On a vécu ça tellement de fois déjà. […] On va négocier, les Russes vont nous assurer qu’ils vont tenir leur parole, ils vont retourner chez eux, puis ils vont nous frapper à nouveau », lâche-t-elle avec rancoeur. 

« Personne n’a négocié avec l’Allemagne [nazie] », poursuit Margo Gontar, qui ajoute que la Russie ne comprendra que l’ultimatum qui lui sera donné une fois la victoire militaire de l’Ukraine scellée. 

Intérêts communs [...] 
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Magdaline Boutros 
Le Devoir, 24 novembre 2022

mercredi 23 novembre 2022

Jour 273 - Traumatisés par l’occupation russe, les Lettons appuient indéfectiblement l’Ukraine


On peut voir le drapeau ukrainien flotter partout, ou presque, dans les quartiers centraux de Riga, en Lettonie. 

Une immense caricature du président russe, Vladimir Poutine, suggérant une tête de mort, a même été déployée sur le mur d’un immeuble en face de l’ambassade russe. Dans la grisaille de cette journée d’hiver balte, l’image est frappante. 

Les Lettons soutiennent sans fléchir la résistance des Ukrainiens. 

« Nous avons une mémoire historique », a argué le secrétaire d’État à la Défense, Janis Garisons, en entrevue avec La Presse canadienne, dans une salle de réunion au siège du ministère, au centre de la capitale. 

Il est en quelque sorte le sous-ministre de la Défense letton. Son pays a dû gagner deux fois son indépendance au cours du XXe siècle, une fois en 1919, puis une autre fois en 1991, après une douloureuse annexion soviétique en 1939. 

Son père et son oncle avaient alors dû trouver refuge dans un autre foyer parce que leurs parents avaient été déportés par les Soviétiques. « Tous les Lettons ont connu des histoires semblables dans leur famille », poursuit-il. Des récits de pillage, de déportation, de brutalité, de destruction. 

C’est ce qui explique l’animosité farouche de la Lettonie à l’égard de la Russie de Poutine, sa voisine avec laquelle elle partage une longue frontière. « On sait ce que ça veut dire, quand les Russes arrivent. On ne se fait aucune illusion. » 

De nombreux drapeaux, la plupart ukrainiens et un letton, flottant au vent en face de l’ambassade russe, à Riga 

Soutien bien visible 
Des fenêtres de ses bureaux, dans une élégante villa tout près du centre-ville, l’ambassadeur russe peut entre autres apercevoir une dizaine de drapeaux ukrainiens flottant au vent, sur le vaste terrain du palais des congrès. 

S’il choisit de regarder de l’autre côté, un immense visage de Poutine apparaît, squelettique et sinistre, sur fond rouge sang. 

Même la rue a été rebaptisée après l’agression russe, en l’honneur de l’Ukraine. Chaque lettre ou chaque colis expédié ou reçu doit donner la migraine au personnel russe de l’ambassade… 

Les policiers sont bien visibles tout autour et gardent l’enceinte de l’ambassade. 

Pas très loin de là, sur une rue passante, une figure christique d’une femme sur une grande toile, pour évoquer le martyr ukrainien, avec en image de fond, le drapeau aux deux larges bandes horizontales jaune et bleu. 

L’image de cette femme souffrante se trouve à distance de marche, de l’autre côté du parc, de la grande cathédrale orthodoxe russe au bulbe doré de la ville, que beaucoup de russophones fréquentent. 

Car la minorité russe est importante en Lettonie, elle ne compose pas moins de 34 % de la population du pays. L’influence russe est partout visible, architecture, statues, puisque ce petit pays a fait partie de l’empire des tsars jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. 

De fait, on entend parler russe à peu près partout à Riga, et beaucoup de panneaux, affiches, menus sont rédigés autant en letton qu’en russe. Et ce ne sont pas des visiteurs russes flânant ici en touristes, car les autorités lettonnes ont restreint l’accès à leur pays aux ressortissants de la fédération russe. Nul n’est admis sans raison précise, et des données biométriques sont recueillies. 

Un élu russophone d’une localité de l’est du pays, donc près la frontière, a même déjà formulé des déclarations sympathiques au régime russe de Poutine. 

Détermination à l’épreuve du temps ? [...] 
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Patrice Bergeron 
La Presse canadienne à Riga 
23 novembre 2022

mardi 22 novembre 2022

Jour 272 - Des «sites de tortures» russes à Kherson, selon Kiev



Le parquet général ukrainien a annoncé lundi avoir trouvé quatre « sites de torture » utilisés par les Russes à Kherson avant leur retraite forcée de la région il y a une dizaine de jours, Kiev accusant Moscou de crimes de guerre. 

Par ailleurs, à la suite des tirs, d’origine indéterminée, qui se sont abattus dimanche dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Zaporijjia, les présidents français, Emmanuel Macron, et ukrainien, Volodymyr Zelensky, ont insisté lundi, lors d’un appel téléphonique, sur « l’absolue nécessité de préserver la sécurité et la sûreté » du site. 

À Kiev, le directeur régional de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Europe, Hans Kluge, a par ailleurs prévenu la population que l’hiver menacerait la vie de millions d’Ukrainiens, après les séries de frappes russes dévastatrices sur les infrastructures énergétiques du pays. 

« Cet hiver mettra en danger la vie de millions de personnes en Ukraine, a déclaré M. Kluge. Dit simplement, cet hiver sera une question de survie. »

Les dommages causés à l’infrastructure énergétique ukrainienne « ont déjà des effets dévastateurs sur le système de santé et sur la santé de la population », a-t-il ajouté 

À Moscou, le Kremlin a promis de châtier les responsables de la mort d’un groupe de soldats russes en Ukraine, dénoncée par Moscou comme une exécution, alors que Kiev affirme que ces militaires ont été tués après une fausse reddition. 

Une frappe russe a par ailleurs fait un mort et trois blessés à Kherson, selon le chef adjoint de la présidence, Kyrylo Tymochenko, qui n’a pas donné plus de détails. 

« À Kherson, les procureurs continuent d’établir les crimes de la Russie : des sites de torture ont été établis dans quatre bâtiments », a indiqué le parquet ukrainien sur Telegram. 

Selon le parquet, les enquêteurs ukrainiens se sont rendus dans « quatre » immeubles, notamment des « centres de détention provisoire » d’avant-guerre, « où, lors de la prise de la ville, les occupants ont illégalement détenu des personnes et les ont brutalement torturées ». 

« Des morceaux de matraques en caoutchouc, une batte en bois, un appareil utilisé par les occupants pour électrocuter les civils, une lampe à incandescence et des balles […] ont été saisis », a ajouté la même source, 10 jours après la reprise de Kherson par l’armée ukrainienne à l’issue d’une contre-offensive qui aura duré deux mois. 

« Les travaux visant à établir les lieux des chambres de torture et de détention illégale se poursuivent », a encore affirmé le parquet général ukrainien, précisant vouloir « identifier toutes les victimes ». 

Depuis la libération de Kherson, le 11 novembre, Kiev a dénoncé à plusieurs reprises les « crimes de guerre » et les « atrocités » russes dans la région de Kherson.  

Moscou n’a, à ce stade, pas réagi à ces accusations. 

« Punir » [...] 

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Ania Tsoukanova 
Agence France-Presse 
Le Devoir, 22 novembre 2022

lundi 21 novembre 2022

Jour 271 - Des attaques sur Zaporijjia attisent les tensions


La Russie et l’Ukraine se sont à nouveau accusées mutuellement, dimanche, d’avoir bombardé la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, située dans le sud de l’Ukraine et occupée militairement par l’armée russe. 

Depuis plusieurs mois, Moscou et Kiev s’accusent mutuellement de bombardements sur le site proche de la ligne de front. 

 Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a estimé que les frappes du week-end — « une bonne douzaine » — étaient « absolument délibérées, ciblées », sans en attribuer la responsabilité aux forces russes ou ukrainiennes, et a jugé la situation « gravissime », dans un entretien à la chaîne française BFMTV. 

Pour le ministère russe de la Défense, « le régime de Kiev ne cesse pas les provocations afin de créer la menace d’une catastrophe à la centrale nucléaire de Zaporijjia ».

Samedi et dimanche, les forces ukrainiennes ont tiré plus d’une vingtaine d'« obus de grand calibre » sur la centrale, affirme le communiqué du ministère. 

Ceux-ci ont notamment explosé entre les blocs énergétiques numéro 4 et 5 et ont visé le toit d’un « bâtiment spécial » situé à proximité de ces blocs, selon la même source. 

Ce « bâtiment spécial » abrite un dépôt de combustibles nucléaires, a précisé un responsable du producteur russe d’électricité nucléaire Rosenergoatom, Renat Kartchaa, cité par l’agence officielle russe TASS. 

Malgré ces bombardements, « le niveau de radiations dans la zone de la centrale reste conforme à la norme », souligne le communiqué du ministère russe de la Défense. 

Pour sa part, l’agence nucléaire ukrainienne a accusé la Russie d’avoir bombardé le site de la centrale. « 

Ce matin du 20 novembre 2022, à la suite de nombreux bombardements russes, au moins 12 frappes ont été enregistrées sur le site de la centrale nucléaire de Zaporijjia », a déclaré Energoatom, accusant les Russes d'« organiser une fois de plus un chantage nucléaire et [de] mettre le monde entier en danger ». 

 « Il y a en a qui considèrent qu’une centrale nucléaire est une cible militaire légitime, ce qui est incroyable », s’est indigné le directeur général de l’AIEA. 

 « Arrêtez cette folie » [...] 
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Agence France-Presse 
Le Devoir, 21 novembre 2022

dimanche 20 novembre 2022

Jour 270 - À Kiev, le premier ministre britannique annonce une nouvelle aide



Le nouveau premier ministre britannique Rishi Sunak a annoncé samedi à Kiev une nouvelle aide militaire, notamment antiaérienne, et a assuré le président ukrainien Volodymyr Zelensky de son soutien « jusqu'à ce que l'Ukraine gagne » au moment où un premier train reliait de nouveau la capitale ukrainienne à Kherson après le retrait russe de cette ville. 

« Nous resterons à vos côtés jusqu'à ce que l'Ukraine ait gagné la paix et la sécurité dont elle a besoin et qu'elle mérite. » 

M. Sunak a fait cette déclaration à Kiev au côté du président ukrainien lors d'une visite surprise pour la première fois depuis sa prise de fonction, fin octobre.  

M. Zelensky s'est félicité de cette “visite significative et utile pour les deux pays”. “Avec des amis comme vous à nos côtés, nous avons confiance dans notre victoire”, a-t-il ensuite tweeté. 

M. Sunak a annoncé une nouvelle aide militaire d'un montant de 50 millions de livres (79,6 millions de dollars canadiens) qui comporte des canons antiaériens, des radars et des équipements anti-drones. Il a également annoncé une aide humanitaire de 16 millions de livres (25,4 millions de dollars canadiens).

Réouverture de la liaison ferroviaire entre Kherson et Kiev 
À Kherson, dans le sud de l'Ukraine, après huit mois d'occupation russe, la liaison ferroviaire avec Kiev a été rouverte une semaine exactement après le retrait russe, ce qui permet à des familles de se retrouver enfin. 

Svytlana Dosenko refoule ses larmes en attendant son fils unique qu'elle n'a plus vu depuis le début de la guerre, le 24 février. “Je n'ai plus que lui”, s'écrie-t-elle. Son mari est mort de la COVID-19 deux jours après le début du conflit. L'électricité avait été coupée à l'hôpital où il était sous respirateur. 

La réouverture de cette liaison ferroviaire doit également permettre d'approvisionner Kherson, qui a désespérément besoin d'aide humanitaire. En se retirant, les Russes ont détruit les infrastructures essentielles, laissant la ville sans eau ni électricité alors que s'installe un rude hiver. 

La présidence ukrainienne a annoncé qu'Andriï Yermak, chef de cabinet de M. Zelensky, avait rencontré Isabelle Dumont, conseillère à la présidence française, pour discuter notamment des préparatifs de la conférence prévue à Paris le 13 décembre sur la reconstruction et sur l'aide aux civils ukrainiens face à l'arrivée de l’hiver. 

Vendredi, Kiev a réclamé à l'Union européenne un “soutien supplémentaire” pour passer l'hiver alors que près de la moitié de ses infrastructures énergétiques ont été mises “hors d'état de fonctionner” par des frappes russes massives depuis le début d’octobre. 

L'Espagne a annoncé samedi l'envoi de 14 nouveaux générateurs électriques, qui s'ajoutent aux cinq annoncés le 19 octobre, ainsi que de 30 ambulances supplémentaires et de renforts policiers pour aider les autorités à enquêter sur de possibles crimes de guerre. 

De nombreux Ukrainiens doivent affronter le début de l'hiver avec peu ou pas d'électricité et sans eau chaude alors que la première neige de l'hiver est tombée jeudi sur le pays après plus d'un mois et demi de bombardements sur le réseau énergétique de l’Ukraine. 

Moscou impute les coupures de courant et leur impact sur les civils au refus de Kiev de négocier plutôt qu'aux attaques de missiles russes. Kiev rétorque que Moscou n'est pas réellement intéressé par des pourparlers de paix et a suggéré vendredi soir que le Kremlin “recherch[ait] désormais une courte trêve, un répit pour reprendre des forces”. 

“La paix ne viendra qu'après que nous aurons détruit l'armée russe en Ukraine et atteint les frontières de 1991”, a assuré M. Yermak samedi. “Seulement alors, la paix sera possible.” 

Les frontières de 1991 sont celles de l'Ukraine indépendante à la chute de l'URSS, qui comprennent la Crimée. 

De leur côté, les dirigeants de la région Asie-Pacifique ont affirmé qu'ils condamnaient “pour la plupart” la guerre en Ukraine dans la déclaration finale du sommet du forum de coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC), reprenant ainsi la formulation du sommet du G20 en Indonésie plus tôt dans la semaine. 

Depuis le début de la guerre, 437 enfants ont été tués en Ukraine et plus de 837 blessés, ont précisé samedi les autorités ukrainiennes. 

L'ONUa publié cette semaine un rapport selon lequel des prisonniers de guerre des deux côtés avaient été soumis à la torture et à de mauvais traitements. 

Samedi, l'armée ukrainienne a indiqué vérifier l'authenticité de vidéos qui, selon Moscou, prouvent que Kiev a exécuté plus de dix soldats russes qui s'étaient rendus. 

La Russie a accusé vendredi l'Ukraine d'avoir ainsi commis un “crime de guerre” au lendemain d'accusations ukrainiennes sur des tortures commises à grande échelle par les forces russes à Kherson. L’ONU a indiqué examiner ces vidéos. 

Après la reprise, la semaine dernière, d'une partie de la région de Kherson par l'armée ukrainienne, les lignes finissent de se déplacer dans le sud. 

Bien en arrière du front, dans la péninsule de Crimée annexée par Moscou en 2014, l'armée russe effectue des travaux de fortification : il s'agit “de garantir la sécurité des Criméens”, a assuré Sergueï Aksionov, gouverneur installé par Moscou. 

L'Ukraine a répété plusieurs fois ces derniers mois vouloir reprendre la péninsule, par la force s'il le faut. 

Lavrov déclaré persona non grata en Pologne [...] 
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Agence France-Presse 
Radio-Canada, 19 novembre 2022