samedi 26 avril 2014

La pensée du samedi




« Celui qui attend est comme un arbre avec ses deux oiseaux,
solitude et silence.
Il ne commande pas à son attente.
Il bouge au gré du vent,
docile à ce qui s'approche, souriant à ce qui s'éloigne.»

Christian Bobin

vendredi 25 avril 2014

Le sourire du vendredi





« Bienheureux celui qui a appris à rire de lui-même :
il n’a pas fini de s’amuser.»

Joseph Folliet

jeudi 24 avril 2014

Paroles de sage




Dans le ciel immense d’un matin d’avril, on distingue à peine le pointillé marqué par le vol des bernaches, de retour au pays. (Il faut cliquer sur la photo pour les apercevoir...)


« Se connaître soi-même, c’est s’oublier.
S’oublier soi-même, c’est s’ouvrir à toutes choses. »

Dögen, 
maître bouddhiste et philosophe

mercredi 23 avril 2014

Les suggestions du mercredi




Si vous craignez d’être en manque après avoir vu les derniers épisodes de Broadchurch et de Dowton Abbey (le dernier sera diffusé dimanche prochain) , vous aurez peut-être envie de suivre deux nouvelles séries à l’horaire de ARTV.

Une série suédoise, Les enquêtes du commissaire Winter,  commence le jeudi 24 avril

Version originale de Homeland, Les prisonniers (Israël) commence le  28 avril.

mardi 22 avril 2014

Le sourire du mardi





« Une journée nuageuse ne peut rien 
contre un tempérament radieux. » 

William Arthur

lundi 21 avril 2014

L'oiseau du jour



« Faute de grives, on mange des merles. »

Proverbe français




 Le merle d’Amérique

Il fut pendant des décennies mon réveille-matin le plus régulier : fidèle, ponctuel, insistant. Au point où je me serais volontiers passée de lui les jours de congé. Mais il reste pour moi le signe le plus fiable de l’arrivée du printemps.

Quelques extraits de Wikipédia le présentent ainsi : « Sa coloration est proche de celle du rouge-gorge, plus petit mais non apparenté, et souvent les gens confondent les deux espèces. Comme c'est le cas avec les oiseaux migrateurs, les mâles reviennent aux zones reproductives estivales avant les femelles et se font concurrence pour les lieux de nidification. Les femelles peuvent choisir les mâles sur le critère de leur chant. Les femelles construisent leur nid et pondent trois ou quatre œufs bleu pâle. Lorsque les petits quittent le nid, c'est un à la fois et c'est pour ne plus revenir. Quelques tentatives de retour peuvent être observées mais elles sont très rares. Il n'est pas impossible que l'imprécision des premières envolées mènent l'oisillon dans des secteurs hasardeux. »

Pour en savoir davantage :
« Je suis naturellement poltron et imprévoyant.
C’est ce qui fait dire à mon précepteur que j’ai le caractère d’un merle.
Je ne crois au danger que quand je le touche
et je l’oublie dès qu’il est passé.»

George Sand

dimanche 20 avril 2014

Le clin d'oeil du chat (21)





L'arrivée du printemps 

« Si l'on pouvait croiser l'homme avec le chat,
ça améliorerait l'homme mais ça dégraderait le chat. »
Mark Twain



Je suis sorti ce matin. Le jour n’était même pas levé, ma mère l’était depuis un bon moment, elle m’a dit : il fait doux Messidor, elle a ouvert la porte, j’ai avancé précautionneusement dans le noir, j’étais dehors.

Je ne me suis même pas mouillé les pattes, les marches étaient sèches, presque plus de neige au sol, à peine quelques traces. Je suis resté à humer l’air froid et à écouter la terre avaler les restes de l’hiver. Il y a toutes sortes de silences, celui-là était assourdissant. J’ai écouté un long moment la symphonie muette, méditative, pénétrante, apaisante.

Puis des sons aigus ont jailli au loin, un cri puissant a déchiré le silence, puis un autre et un autre encore. Des bernaches, venant du Sud, par longues bandes bruyantes, traçaient un grand V dans le ciel encore sombre, j’entendais le vif battement de leurs ailes, je voyais des lignes noires et fuyantes dans le bleu profond. Elles voyagent aussi la nuit, me suis-je dit, admiratif, songeant au long voyage qu’elles entreprennent. J’ai pensé à l’énergie qu’il leur faut, à la force de leur désir, à l’instinct qui les pousse à revenir chez nous lorsque le fleuve fait fondre ses glaces, lorsque le vert mousse s’apprête à recouvrir au sol les feuilles roussies par le froid.

C’est en me rappelant cette dure saison qui s’achevait enfin que j’ai aperçu Ti-Guy, le chat de nos jeunes voisins. Je vous en ai déjà parlé, c’est mon ami. C’était mon ami, nous avons eu un froid qui a duré tout l’hiver. J’avais eu des mots blessants, il en avait eu à son tour, que je lui ai pardonnés, mais pas lui. Je me suis demandé si la colère l’avait enfin lâché et s’il me gardait rancune. Il est passé devant moi sans me regarder avec une nonchalance étudiée, peut-être faisait-il mine de ne pas me voir. J’étais tapi dans l’ombre, assis, immobile, invisible à ses yeux. Une autre volée de bernaches a vrillé le ciel au-dessus de nous, nous avons levé la tête en même temps et c’est alors qu’il m’a aperçu, je l’ai vu sursauter.

Au lieu de poursuivre sa route, il a fait demi-tour et s’est dirigé droit sur moi. Je ne bougeais pas, je l’ai laissé s’approcher sans rien dire. Il s’est arrêté, il n’était plus qu’à un mètre de distance, il a gravi une marche, puis une autre, s’est assis sur la troisième, celle où je me tenais, tout près de la porte, nous étions à présent côte à côte. Alors, il a eu ce geste d’apaisement, il s’est allongé.

Et dans le silence du petit matin, nous sommes restés là, à contempler le retour des bernaches, moi assis, lui étendu, ses pattes sous lui. Il n’y avait plus de colère, plus de rancune, plus de mots.

Ti-Guy, avril 2014