samedi 11 juin 2022

Jour 108 - La France prête à aider



La France s’est dite vendredi prête à aider à lever le blocus du port ukrainien d’Odessa afin de débloquer les céréales à l’origine d’une crise alimentaire mondiale. Dans le sud et l’est du pays, des combats meurtriers continuaient de faire rage. 

 « Nous sommes à disposition des parties pour, au fond, que se mette en place une opération qui permettrait d’accéder au port d’Odessa en toute sécurité, c’est-à-dire de pouvoir faire passer des bateaux en dépit du fait que la mer est minée », a déclaré un conseiller du président Emmanuel Macron. 

 Ces déclarations sont survenues alors que M. Macron recevait vendredi le président sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine. M. Sall avait appelé jeudi au déminage du port d’Odessa, et indiqué avoir reçu des assurances du président Vladimir Poutine selon lesquelles les Russes n’en profiteraient pas pour attaquer, comme le redoutent les Ukrainiens. 

Blaise Gauquelin, Agence France-Presse, 
Le Devoir, 10 juin 2022

vendredi 10 juin 2022

Jour 107 - En attente d’armes



Les Ukrainiens ne cessent de réclamer à leurs alliés occidentaux de nouvelles armes plus puissantes.Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dit avoir évoqué jeudi avec le président Emmanuel Macron l’aide militaire de la France à l’Ukraine, y compris en « armes lourdes », a précisé le président français, ainsi que la candidature de Kiev à l’entrée dans l’Union européenne. 

 La livraison de systèmes de lance-roquettes multiples, d’une portée d’environ 80 km, soit légèrement supérieure aux systèmes russes, a été annoncée par Washington et par Londres, mais on ignore quand les Ukrainiens pourront commencer à les utiliser. En attendant ces armes, Kiev déplore chaque jour « jusqu’à 100 soldats » tués et « 500 blessés » dans les combats avec l’armée russe, a déclaré jeudi le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov. 

 La semaine dernière, Severodonetsk semblait sur le point de tomber aux mains de l’armée russe, mais les troupes ukrainiennes ont contre-attaqué, malgré leur infériorité numérique. Les opposants ont regagné du terrain depuis, et contrôlaient mercredi soir « une majeure partie » de la ville, selon le gouverneur ukrainien. 

Agence France-Presse 
Le Devoir, 10 juin 2022

jeudi 9 juin 2022

Jour 106 - Ultime combat pour garder le Donbass



La ville stratégique de Severodonetsk, théâtre d’une bataille acharnée entre forces russes et ukrainiennes, se trouve « en grande partie » sous contrôle de Moscou, a indiqué mercredi le gouverneur de la région. Les discussions sur les exportations de céréales ukrainiennes, elles, demeurent dans l’impasse. 

Et plus de 100 jours après le début de l’offensive russe, les conséquences négatives de la guerre dans le monde s’aggravent, tant sur le plan financier et alimentaire qu’énergétique, touchant 1,6 milliard de personnes, a de son côté affirmé le secrétaire général de l’ONU, António Guterres. 

 Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a confirmé, dans une vidéo diffusée en soirée, la violence des combats menés à Severodonetsk : « Nous défendons nos positions en infligeant des pertes importantes à l’ennemi. C’est une bataille très dure, très difficile, probablement une des plus difficiles de cette guerre. » « À bien des égards, le sort de notre Donbass [région disputée de l’est de l’Ukraine] se décide là », a-t-il résumé. 

Agence France-Presse, 
Le Devoir, 9 juin 2022

mercredi 8 juin 2022

Jour 105 - Chantage russe pour le blé



Des combats intenses se poursuivaient mardi pour le contrôle de Severodonetsk, ville clé de l’est de l’Ukraine dont Moscou a affirmé avoir « libéré » les zones résidentielles, tandis que la Russie est accusée de « chantage » sur les exportations de blé ukrainien. […] 

Une bataille économique se joue également, celle des ressources en blé de la superpuissance céréalière qu’est l’Ukraine.Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est arrivé mardi soir en Turquie pour discuter de l’instauration de couloirs maritimes sécurisés pour l’exportation de céréales en mer Noire. Moscou rejette toute responsabilité dans cette crise, due selon elle aux seules sanctions occidentales. 

 M. Lavrov doit rencontrer mercredi son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu, avec qui il discutera de la possibilité pour l’Ukraine d’exporter les récoltes bloquées dans ses ports. Ce blocage fait flamber les prix et peser un grave risque de famine dans certains pays d’Afrique et du Moyen-Orient. À la demande des Nations unies, la Turquie a proposé son aide pour escorter les convois maritimes depuis les ports ukrainiens, malgré la présence de mines, dont certaines ont été détectées à proximité des côtes turques.

 La presse ukrainienne a assuré que les discussions prévues mercredi à Ankara associeront, outre la Turquie et la Russie, « les Nations unies et l’Ukraine ». Mais l’ambassade d’Ukraine à Ankara a démenti tout contact entre l’ambassadeur Vasyl Bodnar et M. Lavrov.

 Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a de son côté accusé Moscou de « chantage » à la levée des sanctions internationales par son blocage des exportations de blé de l’Ukraine, et jugé « crédibles » les informations de Kiev selon lesquelles la Russie « vole » des tonnes de céréales ukrainiennes, « pour les vendre à son propre profit ».

Blaise Gauquelin 
Agence France-Press 
Le Devoir, 8 juin 2022

mardi 7 juin 2022

Jour 104 - Le Donbass au bord du gouffre russe



Les bombes pleuvaient partout autour. Mais Arif Bagirov a gardé le cap. Alors que Severodonetsk était à feu et à sang, l’Ukrainien de 45 ans a enfourché son vélo à la fin mai pour pédaler jusqu’à Bakhmout, une ville du Donbass sous contrôle ukrainien située à une soixantaine de kilomètres de là. « Je suis l’un de ceux qui sont restés le plus longtemps, mais c’était devenu intenable, soutient l’homme au Devoir. J’ai quitté une ville morte. » 

 Bombardée sans répit par l’armée russe, la ville de Severodonetsk est la plus grande agglomération encore aux mains de l’armée ukrainienne dans la région de Louhansk, dans l’est de l’Ukraine.Moins de 10 % des quelque 110 000 habitants de la ville seraient toujours sur place, selon les autorités. « Mais on ne voit personne dans les rues. Ils sont tous cachés, poursuit Arif Bagirov. La ville n’est pas entièrement rasée, mais toutes les infrastructures critiques — l’électricité, la connexion à Internet, l’eau — sont inopérantes. Quand des maisons se font frapper par des bombardements russes et brûlent, plus aucun secouriste n’intervient pour éteindre les incendies. » 

 Du début de la guerre à la fin mai, Arif Bagirov travaillait comme bénévole pour aider des personnes âgées restées à Severodonetsk. « La ville n’était pas militarisée. On ne menaçait personne, lâche-t-il indigné depuis Kiev, où il a trouvé refuge. Ce n’est pas une “opération militaire spéciale” [comme le dit Poutine] quand tu détruis une ville comme Severodonetsk, c’est un acte de guerre agressif. » 

Magdaline Boutros 
Agence France-Presse 
Le Devoir, 7 juin 2022 

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lundi 6 juin 2022

Jour 103 - Kiev à nouveau bombardée



Kiev, qui reprenait un semblant de vie normale, a été frappée [hier] à l’aube par plusieurs frappes russes, les premières depuis fin avril. Le président russe, Vladimir Poutine, a menacé de frapper de nouvelles cibles si les Occidentaux fournissaient des missiles de longue portée à l’Ukraine. 

Au cours des dernières heures, chacun des camps a affirmé progresser à Severodonetsk. Sa prise serait un atout de taille pour les Russes qui veulent contrôler l’intégralité du Donbass, dont des séparatistes prorusses appuyés par Moscou tenaient une partie depuis 2014.

Mais dimanche, le gouverneur de la région de Lougansk Serguiï Gaïdaï, a annoncé que les forces ukrainiennes avaient « nettoyé la moitié » de Severodonetsk des troupes russes qui s’y trouvaient.« La moitié de la ville est sous le contrôle de nos défenseurs », a-t-il assuré dans une interview diffusée sur les réseaux sociaux. Mais il a dit s’attendre à une contre-attaque russe : « Dans les cinq prochains jours, il y aura une forte augmentation du nombre de bombardements à l’artillerie lourde », a avancé M. Gaïdaï. 

Pour l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), la dynamique a changé et désormais les forces ukrainiennes « ralentissent avec succès […] les assauts russes à Severodonetsk à travers des contre-attaques locales prudentes et efficaces ». 

Agence France-Presse 
Le Devoir, 6 juin 2022

dimanche 5 juin 2022

Jour 102 - Solidarité » avec la Suède et la Finlande



Répliquant au président français Emmanuel Macron 
qui avait répété la veille qu’il ne fallait 
« pas humilier la Russie » « pour que le jour 
où les combats cesseront, nous puissions bâtir 
un chemin de sortie par les voies diplomatiques », 
le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba 
a jugé samedi que cette position 
ne pouvait qu’« humilier la France » 

 « Nous ferions tous mieux de nous concentrer 
sur la façon de remettre la Russie à sa place. 
Cela apportera la paix et sauvera des vies », 
a-t-il rétorqué à M. Macron, 
un des rares dirigeants internationaux 
qui essaie d’entretenir un dialogue 
avec le président russe Vladimir Poutine. 

 Dans le même temps, le chef d’état-major 
des forces américaines, le général Mark Milley, 
a affiché la détermination des États-Unis 
à soutenir la Suède et la Finlande 
avant leur adhésion à l’OTAN, à
 bord de l’USS Kearsarge, 
le plus grand navire de guerre américain 
ne s’étant jamais ancré dans le port de Stockholm. 

 « Il est important pour nous, l
es États-Unis, ainsi que pour les autres pays de l’OTAN, 
de montrer notre solidarité 
avec la Finlande et la Suède avec cet exercice », 
a noté l’officier, parlant des manœuvres navales 
annuelles de l’Alliance en mer Baltique « Baltops 22 ».

Agence France-Presse
Le Devoir, 4 juin 2022