samedi 29 octobre 2022

Jour 248 - Quatre millions d’Ukrainiens privés d’électricité



(Kyiv) L’Ukraine a annoncé vendredi des coupures d’électricité « sans précédent » qui touchent au total quatre millions de personnes, notamment dans la région de Kyiv, les installations énergétiques ukrainiennes ayant été lourdement endommagées par de nombreuses frappes russes ces dernières semaines. 

La Russie a, quant à elle, annoncé avoir achevé en plus d’un mois la mobilisation de 300 000 réservistes, dont 41 000 sont déjà déployés en Ukraine, signe de la volonté de Vladimir Poutine de rapidement inverser la tendance après une série de revers. 

« Dans beaucoup de villes et de districts de notre pays, des coupures ont été instaurées pour stabiliser » la situation, a dit le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans son allocution quotidienne. Ces restrictions affectent « près de quatre millions d’Ukrainiens », a-t-il ajouté. 

« Malheureusement, des coupures plus sévères et plus longues seront mises en place ces prochains jours », a dans le même temps averti l’opérateur ukrainien DTEK. 

À la suite des récentes attaques russes sur les infrastructures électriques, les autorités ukrainiennes avaient déjà dû imposer des coupures de courant quotidiennes de quelques heures dans de nombreuses régions, notamment dans la capitale Kyiv, pour éviter des black-outs. 

L’AFP a pu visiter jeudi une centrale électrique ukrainienne touchée par les Russes, où deux employés notamment s’affairaient à fixer un câble sur un grand pylône. 

« Pour la première fois, nous sommes confrontés à de tels dommages », a dit à l’AFP Pavlo, un employé de cette centrale. « Les travaux de rénovation sont en cours depuis plus de deux semaines. On ne sait pas combien de temps cela va prendre », a-t-il souligné. 

Selon lui, la centrale a été visée deux fois par des missiles et une troisième par un drone suicide de fabrication iranienne. 

Vendredi, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a demandé à son homologue iranien d’arrêter « immédiatement » de fournir des armes à Moscou, dans la première conversation téléphonique entre ces deux responsables depuis que Kyiv a accusé la Russie de frapper des villes ukrainiennes à l’aide de ces drones Shahed 136. 

Dans un communiqué, le ministère iranien des Affaires étrangères a réitéré ses dénégations. 

 « Concernant les allégations sur l’utilisation de drones iraniens dans la guerre en Ukraine, tout en rejetant fermement ces allégations, Amir-Abdollahian a répété que la République islamique d’Iran […] était contre la guerre en Ukraine », a-t-il écrit. 

Volodymyr Zelensky ne s’est pour sa part guère montré optimiste, vendredi soir, à ce sujet. 

« Nous nous préparons au fait que les dirigeants russes actuels chercheront toutes les possibilités pour continuer la guerre. Notamment grâce à leurs complices en Iran », a-t-il dit. 

300 000 réservistes russes [...] Pour lire la suite et l’article en entier, 

Emmanuel Peuchot 
Agence France-Presse 
La Presse, 28 octobre 2022

vendredi 28 octobre 2022

Jour 247 - Selon Poutine, « la Russie défend juste son droit d’exister»


Le monde entre dans sa décennie « la plus dangereuse » depuis la Deuxième Guerre mondiale, a déclaré jeudi le président russe Vladimir Poutine, estimant que le conflit en Ukraine était l'illustration de la lutte contre la domination occidentale. 

“Nous sommes à un moment historique. Nous sommes sans doute face à la décennie la plus dangereuse, la plus importante, la plus imprévisible” depuis 1945, a déclaré le dirigeant russe devant le forum de discussion de Valdaï à Moscou. 

“L'Occident, sans unité claire, n'est pas en mesure de diriger le monde, mais il essaie désespérément, et la plupart des peuples du monde ne peuvent l'accepter”, a-t-il affirmé, jugeant dès lors la planète en “situation révolutionnaire”.

Selon lui, l'assaut contre l'Ukraine s'inscrit dans ce “changement tectonique de tout l'ordre mondial”. “La Russie ne supportera jamais le diktat de l'Occident agressif, néocolonial”, a-t-il ajouté, évoquant des changements “inévitables” dans “l'ordre mondial”. 

Peu avant, il avait décrit son affrontement avec les Occidentaux, notamment dans le contexte de l'offensive contre l'Ukraine, comme un combat pour la survie même de la Russie. 

« La Russie ne défie pas l'Occident, la Russie défend juste son droit à exister. » 
Vladimir Poutine

Il a d’ailleurs accusé les Américains et autres Occidentaux de vouloir “détruire, effacer [la Russie] de la carte” dans un nouveau réquisitoire contre ses rivaux géopolitiques qui soutiennent et arment l'Ukraine face aux soldats russes. 

Concernant les accusations russes selon lesquelles Kiev est en train de mettre au point une “bombe sale”, le maître du Kremlin a demandé à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de se rendre “au plus vite” en Ukraine. 

 “L’AIEA veut venir [...]. Nous sommes pour, au plus vite et de la manière la plus large possible, car nous savons que les autorités à Kiev font tout pour brouiller les traces de ces préparatifs”, a-t-il affirmé. “Nous savons même où [en Ukraine] cela se fait approximativement.” 

Selon lui, Kiev veut utiliser une telle arme radioactive “pour pouvoir dire plus tard que c'était la Russie qui avait effectué une frappe nucléaire”, a encore dit M. Poutine, soulignant qu'il avait lui-même demandé à son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, d'“en informer” ses homologues occidentaux. 

Ce dernier s'est en effet entretenu ces derniers jours avec les ministres américain, chinois, français, turc et britannique de la Défense, des échanges d'une intensité inédite – sur quelques heures – depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février. 

Poutine relativise ses propos passés [...]
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Agence France-Presse 
Radio-Canada, le 27 octobre 2022

jeudi 27 octobre 2022

Jour 246 - Des combats féroces près de Bakhmout


(Kyiv) « Des combats extrêmement féroces » ont lieu « près de Bakhmout », ville de la région de Donetsk dans l’est de l’Ukraine qui est depuis des mois une cible prioritaire de l’armée russe, a affirmé mercredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. 

« La situation sur la ligne de front ne connaît pas de changements significatifs. Des combats extrêmement féroces se déroulent dans la région de Donetsk, près de Bakhmout et d’Avdiïvka », a-t-il indiqué dans son allocution quotidienne publiée sur les réseaux sociaux. 

Mardi, sept civils ont été tués et trois autres blessés à Bakhmout, selon le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko. 

Les combats entre les armées ukrainienne et russe y font rage, les troupes de Moscou voulant à tout prix obtenir un succès après plusieurs revers depuis début septembre. 

« Les occupants russes ont déjà perdu autant d’équipements – aviation et autres – que la plupart des armées du monde n’ont tout simplement pas et n’auront jamais en service », a par ailleurs assuré Volodymyr Zelensky.

Selon lui, « la Russie ne sera pas en mesure de compenser ces pertes ». Il a enfin de nouveau dénoncé « la folie du commandement russe », particulièrement « visible selon lui » dans l’est du pays en « envoyant des gens à la mort […] jour après jour ». 

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Agence France-Presse 
La Presse, le 26 octobre 2022

mercredi 26 octobre 2022

Jour 245 - « Commencer maintenant » la reconstruction



(Berlin) La reconstruction de l’Ukraine est la « mission d’une génération, qui doit commencer maintenant », a exhorté mardi le chancelier allemand Olaf Scholz lors d’une conférence internationale dont les participants ont réaffirmé leur soutien à long terme au pays attaqué par la Russie.  

L’Ukraine peut compter sur le soutien de la communauté internationale pendant des décennies pour réparer ses infrastructures, a assuré le dirigeant allemand. 

Il s’agit de « créer un nouveau plan Marshall pour le XXIe siècle », a-t-il lancé lors de cette conférence à Berlin réunissant responsables politiques et experts. 

Reconstruire l’Ukraine est « un défi pour des générations », a-t-il poursuivi, mais aussi une chance pour moderniser ses routes, ponts, hôpitaux et moyens de transport. 

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, également présente, a jugé « stupéfiante » l’ampleur des destructions depuis le début de l’invasion russe le 24 février. 

« La Banque mondiale estime le coût des dégâts à 350 milliards d’euros (475 millions de dollars canadiens) — c’est assurément plus que ce qu’un pays ou une union peut fournir seul. Nous avons besoin de tout le monde sur le pont », a-t-elle dit. 

Ne pas attendre [...| 
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Agence France-Presse 
La Presse, 25 octobre 2022

mardi 25 octobre 2022

Jour 244 - Moscou réitère ses accusations de «bombe sale»


La Russie a réitéré lundi ses accusations contre l’Ukraine en assurant qu’elle fabriquait une « bombe sale »,des allégations balayées par Kiev, les Occidentaux et l’OTAN, qui craignent « un prétexte » russe à une « escalade ». 

Moscou a avancé pour la première fois ces accusations dimanche lors de conversations téléphoniques entre le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, et ses homologues américain, français, britannique et turc. 

Paris, Londres et Washington ont fustigé ensemble lundi des déclarations « fausses » de Moscou. « Personne ne serait dupe d’une tentative d’utiliser cette allégation comme prétexte à une escalade », ont-ils souligné dans une déclaration commune. 

Le patron de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a dit la même chose dans la soirée sur Twitter après s’être entretenu avec le chef du Pentagone, Lloyd Austin, et le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace : « Les Alliés de l’OTAN rejettent cette allégation. La Russie ne doit pas utiliser cela comme un prétexte à une escalade » du conflit en Ukraine. 

Une bombe radiologique, ou « bombe sale », est constituée d’explosifs conventionnels entourés de matériaux radioactifs destinés à être disséminés lors de l’explosion. 

Plus tôt lundi, le général Igor Kirillov, chargé au sein de l’armée russe des substances radioactives, des produits chimiques et biologiques, avait réitéré ces accusations, affirmant que la fabrication d’une « bombe sale » par les Ukrainiens, qui accuseraient ensuite la Russie de l’avoir utilisée, était « entrée dans sa phase finale ». 

Le chef de l’état-major de l’armée russe, Valéri Guerassimov, s’est également entretenu lundi avec ses homologues américain, le général Mark Milley, et britannique, l’amiral Tony Radakin, au sujet de la « bombe sale », selon le ministère russe de la Défense. Le ministère britannique de la Défense a indiqué que Tony Radakin « a rejeté les allégations de la Russie ». 

Celles-ci avaient été immédiatement démenties par les responsables ukrainiens, le chef de la diplomatie Dmytro Kouleba dénonçant des propos « absurdes » et « dangereux ». 

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a encore raillé lundi soir, lors de son allocution quotidienne, les « diverses idioties sur l’Ukraine » proférées par Moscou. « L’Ukraine est en train de briser la prétendue deuxième armée au monde, et désormais la Russie ne fera plus que supplier », a-t-il lancé. 

L’AIEA ira sur place 
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Agence France-Presse 
Le Devoir, 25 octobre 2022

lundi 24 octobre 2022

Jour 243 - L’hiver, puissant allié russe

«Notre moral est robuste parce qu’on défend notre terre. Si on perd, on n’existe plus.»

— Serhii Fishchuk



Les restrictions d’électricité ont commencé. La ruée vers les sacs de couchage, les cuisinières au gaz portables et les chargeurs externes aussi. Tout porte à croire que l’hiver sera froid et sombre en Ukraine — et que l’eau potable ne coulera plus dans tous les robinets. Ces derniers jours, l’armée russe a pilonné sans relâche les infrastructures énergétiques du pays. Le moral des Ukrainiens semble néanmoins tenir bon, tant sur la ligne de front qu’au sein de la population civile. 

« Ils essayent de nous apeurer, de nous intimider, de nous faire quitter le pays. Mais ils ne réussiront pas », clame au Devoir Maryna Khromykh, une professionnelle de 35 ans qui habite Kiev. « Notre société est beaucoup plus forte aujourd’hui qu’elle ne l’était le 24 février [lorsque la Russie a envahi l’Ukraine]. » 

Selon la jeune femme, l’unité et le moral des Ukrainiens sont aujourd’hui « indestructibles ». « Il faut être ici pour réellement comprendre et le ressentir », lance-t-elle. 

Comme ses compatriotes, Maryna Khromykh s’est affairée dans les derniers jours à rassembler chandelles, sacs de couchage, vêtements chauds, chargeurs et réchauds de camping pour faire face aux coupures de courant qui ont débuté dans le pays. 

« J’essaye de me préparer, mais personne ne sait ce qui va se passer, avance celle qui travaille pour la Fondation Dejure, une organisation oeuvrant pour la mise en place de réformes judiciaires en Ukraine. On ne sait pas ce qu’il y a dans la tête de nos voisins complètement fous. »

Jeudi, la militante a publié sur Twitter une photo d’un kit de survie qu’une de ses voisines a préparé et placé dans l’ascenseur de l’édifice à logements où elle réside. Un sac dans lequel se trouvent de l’eau, quelques denrées et une bouteille vide pour faire ses besoins si jamais quelqu’un reste pris dans l’ascenseur en raison d’une coupure de courant.

La photo a depuis été retransmise plus de 1700 fois et a inspiré plusieurs autres initiatives du genre. « C’est le vrai visage des Ukrainiens qui n’ont pas peur, qui ne fuient pas, mais qui veulent rester vivre dans un pays civilisé qui partage les valeurs européennes », fait valoir Maryna Khromykh. « C’est prendre soin de gens que tu ne connais même pas. » 

Si la situation devient trop critique chez elle cet hiver, la jeune femme a déjà élaboré un plan pour trouver refuge chez des amis ou des collègues résidant dans d’autres quartiers de Kiev ou pour se rendre dans l’ouest du pays, où elle a grandi. « Mais j’espère que je vais pouvoir rester dans mon appartement », dit-elle. 

Semer la peur
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https://www.ledevoir.com/monde/766815/ils-essayent-de-nous-apeurer-de-nous-intimider-mais-ils-ne-reussiront-pas 

Magdaline Boutros 
Le Devoir, 24 octobre

dimanche 23 octobre 2022

Jour 242 - Les civils doivent quitter Kherson «immédiatement» !


(Kyiv) Les autorités prorusses de la région de Kherson, annexée par la Russie dans le sud de l’Ukraine, ont appelé samedi les civils à quitter « immédiatement » la capitale régionale, face à l’avancée des forces de Kyiv. 

« Tous les habitants civils de Kherson doivent immédiatement quitter la ville », a indiqué samedi sur Telegram l’administration d’occupation prorusse de la région, en évoquant une « situation tendue sur le front » et « un danger accru de bombardements massifs ». 

Des évacuations vers la rive gauche du fleuve Dniepr, qui borde Kherson, sont en cours depuis mercredi. Mais l’appel de samedi revêt un caractère d’urgence accrue. Environ 25 000 personnes ont déjà été évacuées, a indiqué samedi un responsable de Kherson, Kirill Stremousov, à l’agence de presse russe Interfax. 

Si Kyiv gagne du terrain, elle subit toujours de lourdes représailles par les airs, avec des tirs de roquette russes sur l’ensemble de son territoire.
 

« L’agresseur continue de terroriser notre pays. Pendant la nuit, l’agresseur a lancé une attaque massive, avec 36 tirs de roquette », a dénombré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, sur les réseaux sociaux. 

« La principale cible des terroristes russes est l’énergie », a-t-il assuré samedi soir, demandant à ses concitoyens : « S’il vous plaît, consommez l’énergie encore plus consciencieusement qu’avant, la stabilité de notre industrie énergétique publique en dépend, dans chaque ville ou chaque district d’Ukraine ». 

Un million de foyers ukrainiens sans électricité 
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Dmytro Gorshkvov 
Agence France-Presse 
La Presse 22 octobre 2022