samedi 29 novembre 2014

Les sourires du chat (3)

Les dernières semaines furent enrichissantes pour le chat Messidor, qui a observé ses amis les oiseaux de sa fenêtre préférée. Il les a vus se précipiter aux mangeoires et se quereller entre eux pour la meilleure place. 



Ce qui lui a fait écrire dans son journal une petite paraphrase dont il a le secret:

« Dis-moi qui tu fréquentes,  
je te dirai qui te hait. »








vendredi 28 novembre 2014

Défendre le pays réel

Le beau geste de la semaine



« Je donne ce prix à ceux qui défendent le pays réel »


 Lettre de Gabriel Nadeau-Dubois, publiée dans Le Devoir du 24 novembre 2014  - Lauréat du Prix littéraire du Gouverneur général 2014 et candidat à la maîtrise en sociologie à l’UQAM.

«  La se­maine dernière, le Con­seil des arts du Canada m'a décerné le Prix littéraire du Gou­verneur général pour mon es­sai Tenir tête. Cet hon­neur s'ac­com­pa­gne d'une bourse de 25 000 $. Je ne m'at­tendais pas à re­cevoir un tel prix et, une fois la sur­prise passée, j'ai été saisi d'un étrange sen­ti­ment, un mélange de fierté et d'em­bar­ras. J'ai été très touché par cette récom­pense, mais le con­tre­se­ing monar­chiste qui l'ac­com­pa­gne m'en­chante moins. Mes con­vic­tions indépen­dan­tistes, ma sen­si­bilité pro­gres­siste, ma con­cep­tion de la démoc­ra­tie, peut-être aussi l'habi­tude de voir les représen­tants actuels du pou­voir mépriser ces valeurs, me prédis­po­saient à re­fuser ce prix. Sur le coup, c'est ce que j'ai cru de­voir faire. Après réflex­ion, j'ai changé d'idée. Il ne faut pas con­fon­dre le nom et la chose. Ce prix est remis par un jury de pairs, com­posé de femmes et d'hommes du monde des arts et des let­tres. At­tribué par une in­sti­tu­tion publique, le Con­seil des arts du Canada, il rap­pelle l'at­tache­ment de la société à la cul­ture, à la pensée et la littéra­ture, qui sont des con­di­tions es­sen­tielles de la lib­erté. Ce rap­pel im­porte à une époque où le pou­voir exécu­tif se méfie des in­tel­lectuels, où l'ap­pareil d'État muselle la sci­ence, où le pre­mier min­istre recom­mande d'user de la so­ci­olo­gie avec modéra­tion. L'as­servisse­ment est tou­jours une ig­no­rance im­posée, la démoc­ra­tie néces­saire­ment un savoir partagé. Mon es­sai, Tenir tête, qui raconte la grève étu­di­ante de 2012, re­pose sur cette con­vic­tion.

 La liste des lauréats de ce prix est in­tim­i­dante. Elle est aussi in­spi­rante. En 1968, Fer­nand Du­mont a reçu le même prix que moi. Il a décidé de l'ac­cepter, mais il s'est em­pressé de remet­tre son chèque à René Lévesque. Pourquoi ? Parce que l'homme poli­tique se bat­tait pour faire en­trer dans la réalité les idées que les livres de Du­mont défendaient. L'an dernier, la je­une poète au­tochtone Kather­ena Ver­mette ac­cep­tait elle aussi l'hon­neur, en spécifi­ant qu'elle l'utilis­erait pour défendre l'au­todéter­mi­na­tion des Premières Na­tions. Je pense aussi qu'il ne suf­fit pas d'hon­orer les idées, qu'il im­porte surtout de leur don­ner vie. Au lieu de re­fuser le prix sym­bol­ique­ment, j'ai décidé d'y voir une oc­ca­sion de faire avancer les choses concrètement. 

 Pétro-fédéral­isme 
 Le Québec est actuelle­ment à la croisée des chemins. Le gou­verne­ment con­ser­va­teur, ap­puyé par les deux autres par­tis fédéral­istes, sou­tient les com­pag­nies pétrolières cana­di­ennes qui désirent trans­former le pays en au­toroute pour le pétrole sale de l'Al­berta. Ces pro­jets d'oléoducs, en pre­mier lieu le con­tro­versé En­ergy East, font peser sur notre en­vi­ron­nement des risques démesurés au re­gard des avan­tages économiques dérisoires qu'on en re­tir­era. Ce qui est au­jourd'hui menacé c'est l'intégrité de toute la vallée du Saint-Lau­rent, le coeur de notre pays réel.

 La mol­lesse et l'indéci­sion du gou­verne­ment libéral dans ces dossiers s'ex­pliquent surtout par son ac­cep­ta­tion aveu­gle du pétro-fédéral­isme cana­dien. Comme le mon­trent ses décla­ra­tions récentes, Philippe Couil­lard adhère pas­sive­ment au pro­jet in­sensé d'une intégra­tion de tout le Canada aux intérêts pétroliers de l'Ouest, au mépris des pe­u­ples qui y vivent. Pour ma part, je suis con­va­incu que, main dans la main avec les Premières Na­tions, on ne doit pas renon­cer à de­meurer maîtres chez nous. 

 Chaque jour, les rap­ports af­folants des sci­en­tifiques nous met­tent en garde con­tre le désas­tre économique que représente le réchauf­fe­ment de la planète, auquel con­tribue plus qu'il ne faut ce pétrole sale. À Ot­tawa, on refuse d'écouter ces sa­vants. On refuse de soumet­tre au principe de réalité le désir de gains faciles. Le pétro-fédéral­isme vit dans le déni, l'ig­no­rance délibérée des conséquences de ses actes, il est le gou­verne­ment des ir­re­spon­s­ables. N'en déplaise à ceux qui désirent ven­dre le Québec pour un plat de lentilles, de plus en plus de gens s'op­posent à cette dépos­ses­sion. Dans les derniers mois, des citoyens et des citoyennes de partout s'or­gan­isent au sein de la cam­pagne " Coule pas chez nous ! ", afin de rap­peler au gou­verne­ment fédéral et aux no­ta­bles de province, que nous avons les moyens de choisir une autre voie pour notre prospérité col­lec­tive : celle de l'au­todéter­mi­na­tion économique et poli­tique. J'ai donc décidé de don­ner les 25 000 $ qui ac­com­pa­g­nent le prix à la cam­pagne " Coule pas chez nous ! ".

Dès au­jourd'hui, j'in­vite l'en­sem­ble de la pop­u­la­tion à se join­dre à moi afin de dou­bler ce mon­tant, en faisant un don sur le site doublonslamise.​org. Joignez-vous à moi pour aider ceux et celles qui défend­ent les intérêts col­lec­tifs du Québec. »

jeudi 27 novembre 2014

Changer d'angle



« Les choses ne changent pas.
Change ta façon de les voir,
cela suffit. »

Lao Tseu
philosophe chinois
570-490 av. J.-C.

mercredi 26 novembre 2014

S'abriter




« Quand en novembre tu entends la grive chanter,
rentre à la maison pour t’abriter
et du bois pour te chauffer. »

Dicton français

mardi 25 novembre 2014

Changeons-nous vraiment ?



« On croit parfois que la vie change les êtres. 
 Non, elle ne fait que les révéler. »

 Hélène Ouvrard 
 romancière québécoise 
 1938-1999



lundi 24 novembre 2014

La liberté de penser


Tout est là, dans la faculté qu’ont les êtres humains 
de s’émerveiller, de rire et d’aimer, 
dans la liberté qu’ils ont de penser. 






« Les pensées sont libres 
Qui peut les deviner 
Elles filent, s’enfuient 
Comme des ombres dans la nuit 
Aucun homme ne peut les connaître  
Aucun chasseur les abattre  
On n'y pourra rien changer 
Les pensées sont libres. »

Louise Erdrich 
poète et écrivaine américaine 
née en 1954

dimanche 23 novembre 2014

La nuit



La nuit est illimitée, 
immense, piquée d’étoiles. 
On frotte une allumette, 
 et toutes les étoiles sont abolies du coup; 
il n’y a plus de distances ni de profondeurs. 

L’univers est réduit à la petite caverne lumineuse 
creusée dans la noirceur solide encombrée de visages brillamment éclairés, 
de mains et de corps et des objets proches et familiers de la vie courante. 

Aldous Huxley 
écrivain britannique 
1894-1963 

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