samedi 10 juin 2023

Samedi Jour 472 - La Crimée, épicentre d’une contre-offensive


Volodymyr Zelensky a salué vendredi soir l’«héroïsme» de ses troupes engagées dans de « durs combats », au moment où elles auraient selon Moscou lancé leur offensive vers l’est. Or, s’il y a bel et bien des traces d’une contre-offensive, celle-ci n’en est pour l’heure qu’à ses balbutiements, estiment des experts. 

Ce qu’il faut savoir 
. « La contre-offensive ukrainienne a commencé », estiment de nombreux observateurs, mais Kyiv reste silencieux sur ses opérations ;

. « Les troupes ukrainiennes n’ont atteint leur objectif sur aucun des champs de bataille », a déclaré le président russe, Vladimir Poutine. 

. Du côté russe de la frontière, trois personnes ont été légèrement blessées vendredi lorsqu’un drone est tombé sur un immeuble à Voronej ; 

. Les inondations provoquées par la destruction, mardi, du barrage Kakhovka ont fait au moins 13 morts ; 

. « Pour des centaines de milliers de personnes dans de nombreuses villes et villages, l’accès à l’eau potable est fortement entravé », s’est inquiété le président ukrainien Volodymyr Zelensky. 

« À nos soldats, à tous ceux qui sont engagés dans des combats particulièrement durs ces jours-ci, nous sommes témoins de votre héroïsme et nous sommes reconnaissants pour chaque minute de votre vie », a lancé M. Zelensky dans son allocution vidéo vespérale. 

Le président ukrainien, se conformant à l’attitude adoptée depuis des semaines par les responsables de Kyiv, n’a pas évoqué de contre-offensive ni même d’opération militaire spécifique. 

« Nous concentrons notre attention sur tous les endroits où nos actions sont requises et où l’ennemi peut être battu », a-t-il dit. 

L’armée russe a quant à elle affirmé avoir repoussé ces derniers jours plusieurs vagues d’attaques ukrainiennes comprenant des blindés. Le Kremlin a affirmé qu’il s’agissait de la contre-offensive de l’Ukraine, si souvent évoquée, et qu’elle avait été mise en échec.

« Nous pouvons affirmer que cette offensive a commencé », a déclaré le président Vladimir Poutine dans une vidéo diffusée sur Telegram. Selon lui, les troupes ukrainiennes à ce stade 
« n’ont atteint leur objectif sur aucun des champs de bataille », mais disposent encore d’un vaste « potentiel offensif ». 

 « Il faut prendre cette déclaration comme toute déclaration de propagande », affirme toutefois Dominique Arel, titulaire de la Chaire d’études ukrainiennes de l’Université d’Ottawa. Il serait faux de dire que la contre-offensive des troupes ukrainiennes est un échec, croit-il. 

Maria Popova, professeure au département de science politique de l’Université McGill, abonde elle aussi dans ce sens. « Il est beaucoup trop tôt pour juger d’un quelconque succès », affirme la spécialiste de l’espace postsoviétique. 

Objectif : Crimée 
« Nous n’avons pas besoin de Poutine pour dire que la contre-offensive a débuté, les Ukrainiens eux-mêmes l’ont laissé entendre », dit Maria Popova. 

M. Arel estime quant à lui qu’on assiste davantage à un « début de contre-offensive » qu’à une « contre-offensive tous azimuts », qui est dans les cartons depuis quelque temps déjà. 

L’offensive des forces ukrainiennes pourrait avoir comme objectif d’identifier les points les plus fragiles du front, là où il serait avantageux d’attaquer.

« Kyiv s’essaie sous plusieurs angles pour trouver le meilleur », croit Mme Popova. 

Elle est toutefois d’avis qu’il faudra encore plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avant que la stratégie ukrainienne se clarifie. « On sait qu’une contre-offensive se prépare, mais on ne sait pas au juste où elle sera concentrée », dit-elle. 

Elle estime néanmoins que l’objectif le plus probable serait de 
« couper le passage terrestre » reliant la Russie à la Crimée. 
« Ça rendrait beaucoup plus difficile pour Moscou de maintenir le contrôle de la péninsule [criméenne]. »

M. Arel pose un constat semblable. « Ce qui semble être l’intérêt stratégique numéro un, dit-il, c’est de faire une percée sur le front sud pour tenter d’isoler la Crimée. » 

Tout en cherchant à couper la Crimée du territoire russe, l’armée ukrainienne pourrait se tourner vers l’est dans l’espoir de reprendre les territoires perdus. « On voit qu’il y a du mouvement dans l’Est et dans le Sud. Ce n’est pas concentré à un seul endroit », observe-t-il. 

Ralentis par les inondations [...] 
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Avec l’Agence France-Presse 
Bruno Marcotte  
La Presse, le 9 juin 2023, mis à jour à 23h41

vendredi 9 juin 2023

Jour 471 - Des bombardements touchent des évacuations de civils


(Kherson) Des tirs d’artillerie russe ont fait un mort et 18 blessés jeudi en pleine opération de secours à Kherson, dans le sud de l’Ukraine inondé, la Russie accusant elle aussi l’armée ukrainienne de tirs meurtriers et affirmant avoir repoussé plus au nord une offensive de troupes et blindés. 

Ce qu’il faut savoir

. Une frappe russe sur le centre de Kherson a fait des morts et des blessés, a indiqué un responsable de l’armée ukrainienne ; 

. L’explosion lundi en Ukraine d’un pipeline d’ammoniac risque d’avoir un « impact négatif » sur l’avenir de l’accord céréalier, a prévenu jeudi le Kremlin ; 

. Moscou a affirmé devant la Cour internationale de justice que Kyiv avait détruit le barrage de Kakhovka avec des frappes d’artillerie « massives » ; 

. Six personnes sont mortes noyées après la destruction du barrage de Kakhovka. 

Les Ukrainiens accusent ces derniers jours l’armée russe de frapper Kherson au moment où des milliers de civils sont évacués des zones inondées à la suite de la destruction du barrage de Kakhovka situé en amont sur le fleuve Dniepr. 

Selon Kyiv, une personne a été tuée et 18 blessées, dont des membres des services d’urgence, dans des frappes russes sur le centre de Kherson et les environs. 

« Vous êtes héroïques », a lancé aux sauveteurs travaillant « sous le feu » russe le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans un message publié sur les réseaux sociaux après s’être rendu dans la région où plus de 600 km2 ont été inondés. 

À ce stade, les autorités ukrainiennes et d’occupation russe recensent six morts dans les inondations. 

Les autorités d’occupation russe en Ukraine ont de leur côté accusé Kyiv de bombardements qui ont tué deux personnes, dont une femme enceinte, dans un point d’évacuation à Golan Pristan, dans la zone sous contrôle russe. 

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a par ailleurs affirmé que ses troupes avaient contré une offensive ukrainienne dans la région de Zaporijjia, au nord-est de celle de Kherson, à l’heure où Kyiv se dit prêt à lancer un assaut pour reconquérir les territoires occupés par Moscou. 

« Aujourd’hui à 1 h 30 du matin (mercredi 18 h 30, heure de l’Est) dans la zone de Zaporijjia, l’ennemi a tenté de percer nos défenses avec […] jusqu’à 1500 hommes et 150 véhicules blindés », a affirmé M. Choïgou dans un communiqué. « L’ennemi est stoppé et recule avec de lourdes pertes », a-t-il affirmé. 

Des affirmations toutefois invérifiables de source indépendante. Les autorités ukrainiennes n’ont pas fait mention de ces événements dans l’immédiat. 

Accusations mutuelles 
Moscou et Kyiv se rejettent la responsabilité de la destruction, mardi, du barrage de Kakhovka situé sur le Dniepr, qui fait craindre une catastrophe humanitaire et écologique.

Mise en cause dès mardi par l’Ukraine, qui l’a accusée d’avoir dynamité le barrage pour couper la route à une offensive dans le sud en direction de la Crimée, la Russie affirme à l’inverse qu’il s’agit d’un acte 
« barbare » commis par les Ukrainiens. 

Un représentant russe a répété ces accusations jeudi devant la Cour internationale de justice (CIJ), à l’occasion d’une audience sur le soutien militaire que l’Ukraine l’accuse d’avoir apporté aux séparatistes du Donbass (est) à partir de 2014. 

« L’Ukraine a déclaré que la Russie a fait exploser le grand barrage situé à Nova Kakhovka. En fait, c’est l’Ukraine qui l’a fait », a déclaré l’ambassadeur de Russie aux Pays-Bas, Alexander Shulgin, devant la cour.

Selon le gouvernement ukrainien, 2339 personnes ont été évacuées de la zone inondée, où 32 localités ont été submergées. Un homme est mort, ont affirmé les services d’urgence. 

Côté occupation russe, « 5000 personnes » ont été évacuées, a indiqué sur Telegram Vladimir Saldo, un responsable de l’administration russe locale. 

Plus de 20 000 consommateurs sont toujours privés d’électricité, selon le ministère ukrainien de l’Énergie, qui a demandé à l’Europe de lui fournir davantage d’électricité

Le ministre, Guerman Galouchtchenko, a déclaré par ailleurs que la centrale nucléaire de Zaporijjia, refroidie par l’eau du Dniepr, ne présentait « pas de risque imminent à ce stade » mais exigeait d’être « surveillée ».

L’opération de pompage du réservoir d’eau du barrage de Kakhovka pour refroidir le combustible « devait pouvoir se poursuivre même si le niveau descendait au-dessous du seuil de 12,7 mètres », a assuré l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans un communiqué. 

Après examen, il s’est avéré que les opérations de pompage devraient « pouvoir se poursuivre même si le niveau descendait au-dessous du seuil actuel de 12,7 mètres », précédemment jugé critique, a expliqué l’instance onusienne dans un communiqué, qui fixe désormais la limite à « 11 mètres, voire plus bas ». 

Auparavant, l’opérateur du barrage, Ukrhydroenergo, avait estimé que le niveau de l’eau ne permettait plus d’assurer le refroidissement des réacteurs. 

Quand le barrage ne pourra plus être utilisé, la centrale pourra avoir recours à « un grand bassin de rétention situé à proximité, ainsi qu’à des réserves plus petites et à des puits sur place qui peuvent fournir de l’eau de refroidissement pour plusieurs mois », a précisé l’AIEA. 

« Surveillance des maladies » [...] 
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Agence France-Presse
La Presse, le 8 juin 2023

jeudi 8 juin 2023

Jour 470 - Une des pires catastrophes environnementales des dernières années



L’Ukraine et les forces d’occupation russes continuaient mercredi l’évacuation des civils des zones inondées après la destruction la veille dans une zone sous contrôle russe du barrage de Kakhovka (sud), sur le fleuve Dniepr, qui fait craindre une catastrophe humanitaire et écologique.

Les deux camps se rejettent la responsabilité de la destruction du barrage. 

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui avait accusé dès mardi la Russie de l’avoir miné et fait exploser afin de barrer de facto la route à une contre-offensive de ses troupes dans cette zone du sud du pays, a répété mercredi dans un entretien avec son homologue français, Emmanuel Macron, qu’il s’agissait d’un « acte terroriste russe». 

Le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé pour sa part mercredi qu’il s’agissait d’« un acte barbare » à imputer à Kiev. 

À Kherson, ville située à 70 km en aval du barrage de Kakhovka, les évacuations se poursuivaient mercredi, sous la pression du fleuve tout proche. Dans les rues du centre, l’eau arrive à la taille, et en contrebas, au bord du Dniepr, c’est de cinq mètres qu’elle a monté. 

« Nous n’avons plus rien » 
« Tout a été inondé, déplore Dmitri Melnikov, 46 ans, un père de cinq enfants. Nous sommes ici depuis le début de la guerre, nous avons survécu à l’occupation. Mais maintenant, nous n’avons plus de maison, plus rien. » 

À Tchornobaïvka, la banlieue ouest de Kherson, la plus éloignée du fleuve Dniepr, une rivière s’est formée avec la montée des eaux, large de plusieurs centaines de mètres. 

« L’eau monte […] de deux centimètres toutes les demi-heures», a indiqué à l’Agence France-Presse Laura Moussiïane, du centre météorologique de Kherson. 

Selon le ministre ukrainien de l’Intérieur, Igor Klymenko, 1894 personnes ont été évacuées des zones sous contrôle ukrainien, où ont été mobilisés plus de 1600 sauveteurs et policiers. Selon lui, 30 localités ont été inondées, dont 10 actuellement sous contrôle russe. 

Les autorités ukrainiennes vont devoir évacuer « plus de 
17 000» civils, avait indiqué mardi le procureur général Andriï Kostine. 

Côté russe, les autorités ont évacué « plus de 4000 personnes », et l’état d’urgence a été décrété dans la partie de la région de Kherson contrôlée par Moscou. 

Un nombre inconnu de civils, des deux côtés, ont également quitté les zones inondées par leurs propres moyens. 

« Acte odieux » 
Emmanuel Macron a condamné un « acte odieux qui met en danger les populations », après son entretien téléphonique avec Volodymyr Zelensky. Il a annoncé envoyer, « dans les toutes prochaines heures », une « aide pour répondre aux besoins immédiats » de l’Ukraine face à cette catastrophe. 

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a annoncé la tenue d’une réunion de coordination des secours jeudi, avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, en visioconférence, après la « destruction scandaleuse » du barrage de Kakhovka. 

Londres est de son côté dans l’attente, pour commenter davantage, de « tous les éléments disponibles », a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, qui avait souligné la veille que le cas échéant un tel acte constituerait un « crime de guerre ». 

La Maison-Blanche, tout en indiquant manquer elle aussi d’informations à ce stade et redouter « de nombreux morts », avait également souligné mardi « que la destruction délibérée d’infrastructures civiles n’est pas autorisée par le droit de la guerre ». 

 La Chine a exprimé sa « vive préoccupation », et Recep Tayyip Erdoğan a suggéré la création d’une commission d’enquête internationale.

Lors d’un appel avec son homologue turc, Volodymyr Zelensky a dit mercredi avoir évoqué « les conséquences humanitaires et environnementales » de la destruction du barrage. 

Vladimir Poutine a, lui, assuré à M. Erdoğan déplorer « une catastrophe environnementale et humanitaire à grande échelle » en Ukraine après un « acte barbare » qu’il impute à Kiev. 

Catastrophe environnementale [...] 
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Yulia Silina - Agence France-Presse à Kherson 
Le Devoir, le 7 juin 2023

mercredi 7 juin 2023

Jour 469 - Inondations et évacuations après une attaque sur un barrage


(Kherson) Les évacuations massives continuent mercredi dans le sud de l’Ukraine après la destruction partielle du barrage de Kakhovka, qui a provoqué des inondations dans de nombreuses localités le long du Dniepr et dont Moscou et Kyiv s’accusent mutuellement. 

Ce qu’il faut savoir 

. La centrale hydroélectrique du barrage de Kakhovka est « complètement détruite », a affirmé mardi le patron de l’opérateur ukrainien Ukrhydroenergo ; 

. Vingt-quatre localités étaient inondées après l’attaque ;  

. « Le monde doit réagir », a lancé le président Volodymyr Zelensky ; 

. L’Ukraine a réclamé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU ; 

. Concernant le barrage, le Kremlin a dénoncé un acte de « sabotage délibéré » de Kyiv et a « fermement » rejeté les accusations ukrainiennes.

« La situation la plus difficile a lieu dans le district de Korabelny de la ville de Kherson. Jusqu’à présent, le niveau de l’eau s’est élevé de 3,5 mètres, plus de 1000 maisons sont inondées », dans cette cité reprise aux Russes par les Ukrainiens en novembre 2022, a déclaré dans un communiqué le chef de cabinet adjoint de la présidence ukrainienne, Oleksiï Kouléba. 

Les évacuations vont se poursuivre mercredi et dans les prochains jours par bus et par train, a-t-il dit. 

« Plus de 40 000 personnes risquent d’être en zones inondées. Les autorités ukrainiennes évacuent plus de 17 000 personnes. 

Malheureusement, plus de 25 000 civils se trouvent sur le territoire sous contrôle russe », a annoncé mardi le procureur général ukrainien Andriï Kostine. 

« À ce stade, 24 localités en Ukraine ont été inondées », a précisé le ministre ukrainien de l’Intérieur, Igor Klymenko.

Les autorités installées par les Russes dans les régions qu’ils occupent ont quant à elles dit avoir commencé l’évacuation de la population de trois localités, mobilisant une cinquantaine de cars.

Vladimir Leontiev, le maire mis en place par Moscou à Nova Kakhovka, où se trouve le barrage, a indiqué que sa ville était sous les eaux et que 900 de ses habitants avaient été évacués.   

À Genève, l’OCHA, agence humanitaire de l’ONU, a prévenu que la destruction du barrage pouvait provoquer un désastre environnemental et « avoir un impact sévère sur des centaines de milliers de personnes des deux côtés de la ligne de front ».  

À Washington, un porte-parole de la Maison-Blanche a estimé que cette destruction avait « certainement [fait] de nombreux morts, tout en précisant n’avoir pas de conclusion définitive sur ce qui s’est passé ».   

Accusations mutuelles 
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie d’avoir « fait exploser une bombe » sur le barrage. Elle l’avait miné, avait-il affirmé en octobre dernier. 

« Il est physiquement impossible de [le] faire sauter d’une manière ou d’une autre de l’extérieur, avec des bombardements», la version donnée par Moscou, a-t-il ajouté.  

« Le monde doit réagir. La Russie est en guerre contre la vie, contre la nature, contre la civilisation », a martelé M. Zelensky, assurant toutefois que cela « n’affecterait pas la capacité de l’Ukraine à libérer ses propres territoires ».  

Pour Kyiv, les Russes ont agi ainsi en vue de « freiner » l’offensive de son armée. 

Car si les lignes défensives russes le long du Dniepr vont être submergées, c’est surtout une potentielle opération militaire ukrainienne dans cette région qui risque d’être entravée. 

L’Ukraine avait affirmé la veille avoir gagné du terrain près de Bakhmout, dans l’Est, tout en relativisant l’ampleur des « actions offensives » menées ailleurs sur le front.

La Russie dit pour sa part repousser ces attaques d’envergure, tout en reconnaissant mardi que 71 de ses soldats étaient morts et 210 avaient été blessés ces derniers jours. Et ce alors que l’armée russe fait rarement état de ses pertes. 

Les Ukrainiens affirment préparer depuis des mois une vaste contre-offensive destinée à obliger les troupes russes à se retirer des territoires dont elles se sont emparées. 

Concernant le barrage, le Kremlin a dénoncé un acte de « sabotage délibéré » et a « fermement » rejeté les accusations ukrainiennes, appelant la communauté internationale à « condamner » Kyiv pour cette destruction. 

Cela a suscité de nouvelles inquiétudes pour la centrale nucléaire de Zaporijjia, située à 150 km en amont et refroidie par l’eau retenue par le barrage. 

Mais il n’y a « pas de danger nucléaire immédiat », a estimé l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA).   

Comme le barrage, la centrale est située dans une zone occupée par les Russes après l’invasion qu’ils ont déclenchée le 24 février 2022. 

« Ecocide brutal » [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 6 juin 2023, mis à jour à 22h34

mardi 6 juin 2023

Jour 468 - Kyiv dit mener des «actions offensives» et revendique des succès près de Bakhmout


(Kyiv) L’Ukraine a affirmé gagner du terrain près de la ville ravagée de Bakhmout, dans l’est, mais a relativisé l’ampleur des « actions offensives » menées ailleurs sur le front, la Russie affirmant au contraire repousser des attaques d’envergure. 

 Ce qu’il faut savoir 
. Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konashenkov, a affirmé que 250 Ukrainiens avaient été tués lors des combats dans la province de Donetsk, et que 16 chars ukrainiens, trois véhicules de combat d’infanterie et 21 véhicules blindés de combat avaient été détruits ; 

. Plusieurs radios russes, victimes d’un « piratage », ont diffusé lundi un faux discours du président Vladimir Poutine faisant état d’une « invasion » ukrainienne et annonçant la mise en place d’une loi martiale dans les régions frontalières de l’Ukraine, ont indiqué les autorités russes ; 

. Le chef de l’organisation paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, a affirmé avoir fait prisonnier un officier russe dont l’unité aurait attaqué ses hommes, une énième illustration des tensions entre ce groupe armé et les forces régulières russes ; 

. L’envoyé du pape François pour la paix, le cardinal italien Matteo Zuppi, était attendu à Kyiv pour des entretiens avec les autorités du pays sur la guerre avec la Russie, a annoncé le Vatican dans un communiqué ; 

. La Belgique va demander à Kyiv des éclaircissements sur les informations faisant état de l’usage d’armes de fabrication belge en Russie par des combattants russes pro-Ukraine, a déclaré le premier ministre Alexander De Croo. 

Ces opérations ont lieu à un moment où les autorités ukrainiennes disent préparer depuis des mois une vaste contre-offensive destinée à obliger les troupes russes à se retirer des zones qu’elles occupent. 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié ses troupes pour les gains territoriaux qu’elles ont revendiqués, ironisant sur la réaction « hystérique » de Moscou. 

« Nous voyons à quel point la Russie réagit de manière hystérique à toutes les avancées que nous faisons dans ce secteur, à toutes les positions que nous prenons. L’ennemi sait que l’Ukraine va gagner », a déclaré M. Zelensky dans un message vidéo. 

Le conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak avait auparavant ironisé sur Twitter sur le fait que la Russie est « occupée à repousser une offensive globale qui n’existe pas encore ». 

« Pourquoi les Russes publient-ils activement des informations à propos d’une contre-offensive ? Parce qu’ils ont besoin de détourner l’attention [au sujet de] la défaite dans la direction de Bakhmout », a lancé la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, sur Telegram. 

Le ministère russe de la Défense a quant à lui affirmé avoir contré depuis la matinée du 4 juin des attaques sur cinq secteurs du front « dans la direction sud de la région de Donetsk », située dans l’est. 

Le ministère russe de la Défense a dit que ses forces avaient tué « plus de 1500 militaires ukrainiens » et détruit « 28 chars ». Une affirmation tournée en dérision par le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, coutumier des critiques virulentes envers l’état-major. 

« Il ne s’agit que d’élucubrations », a commenté M. Prigojine dans un message sur Telegram. Tuer 1500 soldats en une journée est « un sacré massacre », a-t-il ironisé en se moquant du porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov. « En fait, pourquoi ne pas additionner tous les chiffres donnés par Konachenkov. Je pense que nous avons déjà détruit l’ensemble de la planète Terre à cinq reprises », a-t-il raillé. 

Dans la nuit de lundi à mardi, une nouvelle attaque aérienne a visé Kyiv, « possiblement au moyen de missiles de croisière », a rapporté l’administration civile et militaire de la capitale ukrainienne. 

« Selon de premières informations, plus de 20 cibles aériennes ennemies ont été détectées et détruites » par la défense aérienne ukrainienne. Aucune victime n’a été recensée mais une chute de débris dans le district de Desnyansky, a endommagé la chaussée, des lignes électriques de trolleybus et des vitrines de magasins, a indiqué l’administration locale. 

Bakhmout « épicentre » 
Selon Kyiv, le secteur de Bakhmout, qui est le théâtre de la bataille la plus longue et la plus meurtrière du conflit et dont Moscou a revendiqué la prise en mai, reste « l’épicentre des hostilités ».

Mme Maliar affirme que les forces ukrainiennes avancent en périphérie de cette cité « sur un front assez large » : « Nous remportons des succès et occupons les hauteurs dominantes ». 

Selon elle, les troupes ukrainiennes ont avancé de plusieurs centaines de mètres sur ce secteur du front. 

Cette progression ukrainienne a été confirmée par M. Prigojine, selon lequel « une partie de la localité de Berkhivka est déjà perdue », une « honte ».   

Experts et militaires russes s’attendent à ce que Kyiv multiplie les attaques sur les lignes ennemies pour y déceler des faiblesses, avant de lancer le gros des troupes.

En septembre 2022, l’armée ukrainienne avait préparé en secret un assaut qui avait abouti à la reconquête de la quasi-totalité de la région de Kharkiv, dans le nord-est.

« Effet boomerang » [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 6 juin 2023, mis à jour à 0h06

lundi 5 juin 2023

Jour 467 - Des combats en cours dans la région russe de Belgorod


(Kyiv) Le gouverneur de la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, a déclaré dimanche que des « combats » étaient en cours dans un village frontalier russe avec des combattants russes pro-Ukraine, qui ont revendiqué des attaques dans la région. 

« Un groupe de sabotage est arrivé, il y a des combats à Novaïa Tavoljanka », a indiqué sur Telegram le gouverneur, Viatcheslav Gladkov. « J’espère qu’ils seront tous détruits ».   

Il a ajouté que les agresseurs, qu’il a qualifiés de combattants russes engagés aux côtés de Kyiv, avaient fait des prisonniers et proposé un échange.  

« La seule chose qui m’empêche de négocier avec eux, ce sont nos hommes qui sont entre leurs mains, peut-être sont-ils déjà morts… », a-t-il dit dans ce message vidéo, semblant en fait dire que pour cette raison il était prêt à accepter de négocier.  

Il a accepté de rencontrer les combattants prorusses, mais ces derniers, dans des messages postés sur l’internet, ont en fin de journée assuré qu’il n’était pas venu à leur rencontre, qui devait avoir lieu dans la zone frontalière.   

L’un de ces groupes, la « Légion liberté pour la Russie » a assuré transférer les prisonniers qu’elle détient aux autorités ukrainiennes, qui organisent régulièrement des échanges de prisonniers avec les forces russes.

C’est la première fois qu’un responsable russe admet que des combattants russes ont été capturés sur le territoire même de la Russie, après plus de 15 mois de combats en territoire ukrainien. 

Cette annonce intervient alors que les villages frontaliers ont été intensément bombardés par l’Ukraine cette semaine, forçant des milliers de personnes à fuir vers Belgorod, la grande ville de la région. 

« Terroristes ukrainiens » 
L’armée russe a ensuite affirmé avoir repoussé un « groupe de sabotage composé de terroristes ukrainiens» qui cherchait à franchir la frontière.   

 « L’ennemi a été touché par notre artillerie. Il s’est dispersé et a battu en retraite », a affirmé l’armée dans un communiqué. 

Les combats autour de Novaya Tavolzhanka font suite à une incursion de forces pro-ukrainiennes dans la région de Belgorod le mois dernier, qui a contraint Moscou à utiliser son artillerie et ses forces aériennes sur son propre sol. 

La violation de la frontière a été revendiquée par des groupes de nationalistes russes anti-Kremlin. 

Le gouverneur Gladkov avait déjà demandé aux habitants du district frontalier de Shebekino de fuir leurs domiciles en raison des tirs d’artillerie. 

Auparavant, les groupes nationalistes avaient publié une vidéo s’adressant au gouverneur, dont la véracité n’a pas pu être vérifiée de source indépendante.   

Elle montre trois « prisonniers » que leurs ravisseurs qualifient de « simples soldats envoyés par vos dirigeants dans cette guerre ». L’un d’entre eux semble avoir été blessé et est sous perfusion sur un lit d’hôpital. 

L’Ukraine n’a jamais revendiqué les attaques sur le sol russe, mais le conseiller présidentiel Mykhaylo Podolyak a déclaré dimanche que la situation dans les zones frontalières « devrait être considérée comme l’avenir de la Russie ». 

Signe que les combats se sont intensifié dans la région, les autorités ukrainiennes ont déclaré que des tirs russes avaient tué dimanche deux femmes dans la ville de Vovchansk, près de la frontière.  

« Les Russes ont de nouveau bombardé la ville de Vovchansk », a déclaré le bureau du procureur de la région de Kharkiv, ajoutant : « Les frappes ennemies ont causé la mort de deux femmes civiles, âgées de 62 et 74 ans ».   

Les attaques contre la région de Belgorod surviennent alors que Kyiv affirme préparer une contre-offensive majeure contre les forces russes, annoncée comme imminente depuis des semaines. 

Dans une vidéo publiée dimanche, l’armée ukrainienne a semblé appeler les soldats à garder le silence et a déclaré qu’il n’y aurait pas d’annonce sur le début de l’offensive tant attendue.

Fillette tuée [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 4 juin 2023 à 22h14

dimanche 4 juin 2023

Jour 466 - Une attaque aérienne fait 20 blessés à Dnipro


(Kyiv) Une attaque aérienne à Dnipro dans le centre de l’Ukraine a fait 20 blessés samedi soir, dont trois enfants atteints très grièvement, ont annoncé les autorités ukrainiennes. 

Le président Volodymyr Zelensky a accusé les Russes d’avoir 
« attaqué la ville » située au centre du pays. 

Les frappes aériennes russes au-dessus de l’Ukraine se sont intensifiées ces dernières semaines, tout comme les incursions dans la direction opposée.   

Depuis des mois, Kyiv affirme se préparer à une offensive majeure contre les forces d’occupation de Moscou, dans le but de reconquérir les territoires perdus depuis l’invasion russe de février 2022.   

La frappe de samedi a touché deux immeubles d’un quartier d’habitations de Dnipro, a déclaré le président.  

« Les Russes ont attaqué la ville », a posté M. Zelensky sur Facebook samedi. « Ils ont frappé entre deux immeubles résidentiels de deux étages. Malheureusement, il y a des gens sous les décombres ».   

Une vidéo postée par M. Zelensky montre des secouristes en train de fouiller le bâtiment détruit, au son de foreuses industrielles.  

« Cinq enfants ont été blessés par l’ennemi dans la communauté de Pidhorodnenska », a déclaré Serhiy Lysak, gouverneur de la région de Dnipro. « Les médecins estiment que l’état de trois garçons est grave. Ils sont en salle d’opération. » 

« Le nombre total de blessés est passé à 20. Parmi eux, 17 sont hospitalisés », a-t-il ajouté, soulignant que les secouristes continuent de chercher des victimes sous les décombres.   

De l’autre côté de la frontière, des tirs d’obus ukrainiens ont tué deux personnes samedi à Belgorod, en Russie, a fait savoir le gouverneur local. Les villages frontaliers de cette région ont été frappés par des tirs d’artillerie sans précédent ces derniers jours, et les derniers décès portent le bilan global à sept cette semaine. 

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 Agence France-Presse 
La Presse, le 3 juin 2023, mis à jour à 23h53