samedi 25 mars 2023

Jour 395 - Russes et Ukrainiens accusés d’exécutions sommaires de prisonniers


(Kyiv) L’ONU accuse les forces russes et ukrainiennes d’avoir commis des exécutions sommaires de prisonniers de guerre pendant l’invasion russe de l’Ukraine, Kyiv jugeant toutefois « inacceptable » d’être renvoyé dos-à-dos avec son « agresseur ». 

« Nous sommes profondément préoccupés par l’exécution sommaire de 25 prisonniers de guerre et personnes hors de combat russes » ainsi que par celle de « 15 prisonniers de guerre ukrainiens », a déclaré vendredi à Kyiv Matilda Bogner, cheffe de la mission de surveillance des droits de l’homme des Nations unies en Ukraine. 

Selon Mme Bogner, l’ONU a documenté les exécutions de Russes par les forces armées ukrainiennes, 
« souvent » perpétrées « immédiatement après la capture sur le champ de bataille ». 

L’ONU sait que cinq enquêtes sont menées par Kyiv concernant 22 victimes, mais « nous n’avons connaissance d’aucune poursuite à l’encontre des auteurs » de ces crimes, a-t-elle ajouté, en présentant le rapport de la mission de l’ONU.

En ce qui concerne les exécutions de 15 prisonniers de guerre ukrainiens « peu après leur capture » par les forces armées russes, onze d’entre elles ont été perpétrées par le groupe paramilitaire russe Wagner, a encore indiqué la responsable. 

Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, Kyiv et Moscou s’accusent mutuellement de mauvais traitements de prisonniers constituant des crimes de guerre. 

Dans son rapport publié vendredi, la mission de surveillance des droits de l’homme des Nations unies souligne également que des membres des forces armées ukrainiennes avaient soumis des prisonniers de guerre russes à des menaces de mort, à des simulacres d’exécution ou à des menaces de violences sexuelles. 

Dans plusieurs cas, les coups portés étaient « des représailles », selon le rapport. 

« Dans certains cas, des officiers ont battu des prisonniers de guerre en disant “C’est pour Boutcha” », a indiqué la mission, faisant référence à une ville près de Kyiv où les forces russes ont été accusées d’atrocités. 

« Avant l’interrogatoire, ils m’ont montré un manche de hache couvert de sang en guise d’avertissement », a déclaré un prisonnier de guerre russe cité dans le rapport, qui dit avoir été torturé à l’électricité. 

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a dénoncé toute tentative « de mettre sur un même plan la victime et l’agresseur », jugeant « inacceptable d’imputer une responsabilité à la victime d’une 
agression ».

« Ils nous ont brisés » 
Le rapport dénonce aussi les mauvais traitements subis par les prisonniers de guerre ukrainiens aux mains des forces russes, dont la torture, le refus de soins médicaux ayant parfois entraîné la mort, les violences sexuelles, le refus d’accès à l’eau et à la nourriture. 

Des prisonniers de guerre ukrainiens ont déclaré avoir été torturés et maltraités pour obtenir des informations ou à titre de punition. Ils ont dit avoir été battus avec des pelles, poignardés, soumis à des décharges électriques et étranglés. 

« Certains d’entre eux ont perdu des dents ou des doigts, se sont fait casser des côtes, des doigts ou le nez », indique le rapport. 

« Ils ne se sont pas contentés de nous battre, ils nous ont brisés. Ils ont utilisé leurs poings, leurs jambes, des matraques, des tasers. Certains prisonniers de guerre ont eu les bras ou les jambes cassés », a déclaré un homme cité dans le document.

L’émissaire ukrainien aux droits de l’homme, Dmytro Loubinets, s’est dit « surpris » par les accusations de l’ONU envers Kyiv, soulignant vendredi sur Telegram ne pas en avoir été informé à l’avance.

Sans démentir directement les violations imputées aux forces ukrainiennes, il a dit vouloir « connaître les faits et les arguments incontestables sur lesquels se fondent les conclusions » du rapport de l’ONU. 

Début mars, une vidéo montrant l’exécution présumée d’un prisonnier de guerre ukrainien par des soldats russes avait provoqué un choc en Ukraine. 

En novembre, le Kremlin s’était indigné de deux vidéos montrant l’exécution présumée d’une dizaine de militaires russes qui venaient de se rendre aux forces ukrainiennes. 

Quatre morts dans des frappes russes [...]
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Agence France-Presse
 La Presse, le 25 mars 2023 
Mis à jour à 0 h 12

vendredi 24 mars 2023

Jour 394 - Zelensky près du front sud, l’armée annonce par erreur un retrait russe


(Kyiv) Le président Volodymyr Zelensky s’est rendu jeudi près du front dans le sud de l’Ukraine, demandant des missiles et des avions aux Européens, son armée annonçant elle par erreur un retrait russe d’une ville sur l’autre rive du Dniepr, dans la même zone. 

Dans l’est du pays, à Bakhmout, où se concentrent depuis des mois l’essentiel des combats, l’armée ukrainienne a assuré observer un « épuisement » des forces russes et entendre s’en servir pour lancer « très bientôt » une contre-offensive.

M. Zelensky, qui s’est rendu mercredi près de Bakhmout, est apparu jeudi près de Kherson, une ville dont les Russes se sont retirés en novembre 2022 pour se replier de l’autre côté du Dniepr, fleuve marquant la frontière naturelle entre les deux armées. 

Quelques heures après son déplacement, le ministère de la Défense de l’Ukraine a annoncé que les forces russes s’étaient retirées mercredi de leurs positions à Nova Kakhovka, ville de 45 000 habitants avant la guerre à l’est de Kherson, et où se trouve notamment un barrage hydroélectrique. 

Une information ensuite démentie par l’état-major ukrainien, qui a reconnu une erreur.

« Les occupants se trouvent encore temporairement à Nova Kakhovka. L’information sur le supposé retrait de l’ennemi de cette localité a été rendue publique à la suite d’une utilisation incorrecte des données disponibles », a-t-il indiqué. 

La fausse annonce a aussi immédiatement été démentie par l’occupation russe dans cette région dont Moscou a revendiqué l’annexion. 

« Je déclare officiellement que tout le personnel militaire russe à Nova Kakhovka, ainsi que dans d’autres endroits sur la rive gauche du Dniepr, reste sur ses positions », a écrit sur Telegram Vladimir Saldo, responsable prorusse local. 

Des témoins à Nova Kakhovka contactés par l’AFP ont également affirmé que les troupes russes étaient toujours sur place. 

Missiles et avions 
Le président Zelensky, en déplacement dans la région jeudi, a en particulier fait une apparition à Possad-Pokrovské, une localité qui a subi d’importantes destructions et a été aux mains de l’armée russe jusqu’à son retrait à l’automne. 

M. Zelensky a également visité une station électrique endommagée pendant la vague de frappes contre les installations énergétiques ukrainiennes tout au long de l’hiver. 

Selon la présidence, ce séjour était axé sur la reconstruction dans la région de Kherson. 

Le président a ensuite appelé, par visioconférence à bord d’un train, les dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles, pour leur demander des missiles à longue portée et des avions de combat. 

Il a en outre demandé l’adoption de nouvelles sanctions contre la Russie, des avancées sur l’adhésion de son pays à l’UE et des progrès sur son plan de paix, selon un responsable européen. 

Beaucoup de pays occidentaux sont réticents à livrer des armes à Kyiv, de peur de provoquer une escalade du conflit en permettant à l’Ukraine de frapper le territoire de la Russie. 

Certains pays européens ont toutefois annoncé être prêts à fournir à l’Ukraine des avions de combat de construction soviétique. Quatre MIG-29 ont été livrés jeudi à l’Ukraine, a annoncé le ministère de la Défense de Slovaquie. La Pologne a également promis de fournir 4 MIG-29. 

Les Européens ont aussi approuvé lundi l’allocation de 2 milliards d’euros pour financer des achats communs de munitions d’artillerie dont l’Ukraine a désespérément besoin pour contrer l’offensive des troupes russes dans l’Est. 

Appel Xi-Zelensky ? [...] 
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Victoria Lukovenko 
Agence France-Press 
La Presse, le 23 mars 2023

jeudi 23 mars 2023

Jour 393 - Zelensky se rend sur le front près de Bakhmout


(Kyiv) Le président Volodymyr Zelensky s’est rendu mercredi près de Bakhmout, épicentre du front et symbole de la résistance ukrainienne dans l’est du pays, où il a promis une victoire militaire sur la Russie « terroriste », au lendemain d’un appel à la paix lancé sans convaincre depuis Moscou par le chef de l’État chinois Xi Jinping. 

Les déclarations du président ukrainien, venu conforter ses troupes au plus près des combats près de Bakhmout, puis à Kharkiv, grande ville du nord-est, faisaient suite à de nouvelles frappes meurtrières de l’armée russe. Celles-ci ont coûté la vie à au moins huit civils dans la région de Kyiv, et ont touché de plein fouet un immeuble d’habitations de Zaporijjia (centre-est), y faisant au moins un mort et des dizaines de blessés. 

« Nous répondrons de façon certaine […] à toutes les attaques contre nos villes », a déclaré M. Zelensky dans un message vidéo. 

« Ici, dans le Donbass, dans la région de Kharkiv, partout où le Mal russe est venu, il apparaît évident que cet État terroriste ne peut être stoppé autrement que par notre victoire », a-t-il ajouté. 

« La Russie perdra cette guerre » 
« La Russie perdra cette guerre », a encore déclaré le président ukrainien. 

Auparavant, Volodymyr Zelensky avait publié sur Telegram une vidéo de son déplacement près de Bakhmout, ville menacée d’encerclement par les forces russes. On l’y voit en pull noir dans un hangar en béton, avec des militaires lourdement armés auxquels il remet des médailles. 

Son déplacement — le deuxième sur cette partie de front où il s’était déjà rendu en décembre - est intervenu quelques heures à peine après le départ de Moscou du président chinois Xi Jinping, à l’issue d’un sommet la veille avec Vladimir Poutine.  

Affichant face aux Occidentaux une alliance dont il n’a guère défini les limites avec son homologue russe, le président chinois a remis sur la table un plan de règlement du conflit, que la partie russe a affirmé accepter d’envisager, mais que les Occidentaux — États-Unis en tête — ont soupçonné de ne pouvoir que conforter les acquis territoriaux russes. 

Les États-Unis, qui avaient mis en garde Pékin contre toute livraison d’armes de guerre à Moscou, ont estimé mercredi que la Chine n’avait pas à ce stade « franchi la ligne » de ces livraisons. 

« Je pense que le soutien diplomatique, politique, et dans une certaine mesure, matériel (de la Chine) à la Russie va bien sûr contre notre intérêt de voir cette guerre s’achever », a cependant souligné le secrétaire d’État Antony Blinken au Congrès. 

« Nous n’en pouvons plus » 
Dans l’immédiat, à Tchassiv Iar, une petite localité à l’ouest de Bakhmout, soumise à des bombardements russes constants, des journalistes de l’AFP ont vu des colonnes de chars et de blindés ukrainiens, notamment de fabrication britannique et française, circulant en trombe en direction de Bakhmout ou en revenant, des soldats en armes juchés sur le blindage.

Dans le centre de Tchassiv Iar, un immense cratère a éventré la cour d’un immeuble d’habitation. Plus loin, c’est une école qui a été détruite.

Des habitants montent dans un minibus pour fuir. « Nous n’en pouvons plus. Nos nerfs lâchent », dit un homme, qui quitte la ville avec ses parents. 

Plus tôt mercredi, la Russie a lancé 21 drones de combat de fabrication iranienne Shahed-136/131 contre l’Ukraine, une opération qui a commencé peu avant minuit, a déclaré l’armée de l’air ukrainienne, assurant en avoir abattu 16. 

Outre l’envoi de ces « drones meurtriers iraniens », les Russes, selon cette source, ont tiré des missiles, il y a eu de « nombreux bombardements ».   

Huit personnes ont péri et sept autres ont été blessées à Rjychtchiv, à environ 80 kilomètres au sud de Kyiv, lors d’un raid de drones ayant touché un lycée professionnel dans la nuit de mardi à mercredi, selon une publication sur Facebook des services d’urgence ukrainiens. 

Dans une autre frappe, au moins une personne a été tuée et 34 autres blessées, dont trois enfants, selon les secours, lorsque « deux missiles russes » se sont abattus sur un immeuble d’habitation à Zaporijjia, dans le centre-est, selon un dernier bilan du ministère ukrainien de l’Intérieur. 

La sûreté nucléaire de la centrale de Zaporijjia, occupée par l’armée russe, se trouve par ailleurs dans un 
« état précaire », a mis en garde mercredi le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi. 

La centrale dépend depuis trois semaines du courant fourni par une seule ligne externe et sa « dernière ligne électrique de secours », endommagée, reste « déconnectée et en réparation », selon le communiqué de l’AIEA. Or, elle lui permet en dernier recours d’assurer la sûreté et la sécurité nucléaires, en refroidissant notamment ses réacteurs. 

Drones contre Sébastopol [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 22 mars 2023

mercredi 22 mars 2023

Jour 392 - Une nouvelle ère dans les relations russo-chinoises


(Moscou) Vladimir Poutine et Xi Jinping ont loué 
mardi l’entrée dans une « nouvelle ère » de leur relation « spéciale » face aux Occidentaux, le président russe appuyant prudemment le plan chinois pour régler le conflit en Ukraine, tout en accusant Kyiv de le rejeter. 

 CE QU’IL FAUT SAVOIR 
- Moscou et Pékin accusent les États-Unis de saper la sécurité mondiale ; //La Russie et la Chine se disent préoccupées par la présence grandissante de l’OTAN en Asie ; 

- Le président de la Chine Xi Jinping a rencontré plus tôt le premier ministre de la Russie Mikhaïl Michoustine ;

- La rencontre de mardi entre le président chinois et Vladimir Poutine a débuté à 8 h, heure de l’Est. Elle porte notamment sur le conflit en Ukraine ;

- Le premier ministre japonais Fumio Kishida est, lui, arrivé mardi en Ukraine pour une visite surprise ; 

- Tokyo s’est joint aux sanctions occidentales contre la Russie et a annoncé en février une nouvelle aide de 5,5 milliards de dollars à l’Ukraine. 

Les États-Unis vont livrer une nouvelle tranche d’aide militaire à l’Ukraine, d’un montant de 350 millions de dollars et incluant notamment des munitions pour les lance-roquettes Himars, a annoncé lundi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. 

L’initiative chinoise, qui préconise des pourparlers de paix, comporte des éléments qui peuvent « servir de base à un règlement pacifique (du conflit), quand ils y seront prêts en Occident et à Kyiv », a lancé M. Poutine.

« Toutefois, nous n’observons pas pour l’heure une telle disposition de leur côté », a-t-il ajouté, au côté de M. Xi qui, pour sa part, a souligné que Pékin était « pour la paix et le dialogue » en Ukraine. 

À Kyiv, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit avoir 
« invité » la Chine à faire partie du règlement du conflit et « attendre sa réponse », ajoutant « recevoir des signaux, mais rien de concret ». 

MM. Poutine et Xi s’exprimaient après un sommet au Kremlin qui, en l’absence de percée sur l’Ukraine, visait avant tout à démontrer la solidité des relations entre la Russie et la Chine, dans un contexte de vives tensions entre ces pays et les Occidentaux.

Le président chinois a ainsi estimé que les relations entre Pékin et Moscou entraient dans « une nouvelle ère », après avoir signé avec son homologue russe une déclaration sur « l’approfondissement du partenariat stratégique » russo-chinois. 

Le maître du Kremlin, qui a déroulé le tapis rouge à M. Xi pour cette visite d’État s’achevant mercredi, a salué la « nature spéciale des relations russo-chinoises ». 

« Possibilités illimitées »
 Dans une déclaration commune aux accents de guerre froide, les deux dirigeants ont aussi vivement attaqué l’Occident, accusant les États-Unis de « saper » la sécurité internationale pour conserver leur « avantage militaire », et exprimé leur 
« préoccupation » face à la présence croissante de l’OTAN en Asie. 

Autre écho à la guerre froide, la Russie et la Chine ont affirmé qu’une guerre nucléaire ne devait « jamais » avoir lieu, dans la déclaration signée par MM. Poutine et Xi. 

Le président russe a aussi menacé de « répliquer » si Londres fournit à l’Ukraine des obus contenant de l’uranium appauvri, comme cela a été évoqué par une responsable britannique. 

Il a été nettement plus chaleureux avec son hôte chinois, lui donnant du « cher ami » et du « camarade Xi ». Les deux dirigeants ont même trinqué au cours d’un dîner d’État à la « prospérité » des peuples russe et chinois. 

« La coopération russo-chinoise a des possibilités et des perspectives vraiment illimitées », s’est exclamé M. Poutine pendant ce repas.

Le déplacement à Moscou de M. Xi constitue un soutien important au chef de l’État russe qui est visé depuis la semaine dernière par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). 

Traité en paria par les Occidentaux depuis le début du conflit en Ukraine, M. Poutine peut compter sur Pékin pour briser l’isolement : M. Xi l’a ainsi invité à se rendre en Chine cette année. 

Kishida en Ukraine 
Hasard du calendrier ? Alors que M. Xi montrait son soutien à Moscou, le premier ministre japonais Fumio Kishida est arrivé mardi en Ukraine, où M. Zelensky a salué un « défenseur puissant de l’ordre international ».

M. Kishida est en particulier allé dans la ville martyre de Boutcha, près de Kyiv, où des soldats russes sont accusés d’avoir commis des atrocités lorsqu’ils l’occupaient, et a exprimé son 
« indignation » 

« Le principal sujet que nous avons abordé est la sécurité », a indiqué le président Zelensky dans son message internet quotidien. « Nous avons discuté des moyens d’accroître les sanctions envers la Russie et de comment restaurer la justice après l’agression russe ». 

Il a annoncé qu’il participerait en visioconférence au Sommet du G7 prévu pour mai à Hiroshima. 

M. Kishida était le seul des chefs d’État ou de gouvernement dans ce groupe de sept pays parmi les plus industrialisés de la planète à ne pas encore avoir effectué un voyage dans la capitale ukrainienne depuis le début du conflit en février 2022. 

Autre manifestation de soutien mardi soir, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé être parvenu à un accord avec le gouvernement ukrainien eu vue de la mise en place d’un plan d’aide d’un montant total de 15,6 milliards de dollars. 

Face à la médiation chinoise sur l’Ukraine, les alliés de Kyiv ont globalement exprimé leur scepticisme. 

« On ne peut pas raisonnablement considérer que la Chine soit impartiale » en ce qui concerne l’Ukraine, a déclaré un porte-parole de la Maison-Blanche. 

Pékin « n’a pas condamné » l’invasion russe, « n’a pas arrêté d’acheter du pétrole russe » a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche. 

Il a par ailleurs accusé Pékin de « répercuter la propagande russe » sur le fait que la guerre en Ukraine serait le résultat d’une agression occidentale. 

Accord gazier [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 21 mars 2023

mardi 21 mars 2023

Jour 391 - La Chine et la Russie réaffirment leur «amitié sans limites»


La Chine et la Russie, qui avaient conclu avant l’invasion de l’Ukraine un accord soulignant leur « amitié sans limites », ont entamé lundi un sommet bilatéral de trois jours devant permettre de réaffirmer publiquement leur proximité idéologique et économique. 

Le président chinois, Xi Jinping, a échangé pendant plus de quatre heures avec son homologue russe, Vladimir Poutine, lors d’un tête-à-tête « informel » qui sera suivi ce mardi par des discussions officielles visant à « approfondir » la coopération entre les deux pays. 

La venue du dirigeant chinois survient quelques jours après que la Cour pénale internationale a lancé un mandat d’arrêt contre son homologue pour son rôle allégué dans le transfert forcé de milliers d’enfants ukrainiens vers le territoire russe. 

Maria Popova, politologue à l’Université McGill, note que le président russe espère profiter du sommet en cours pour montrer qu’il n’est pas « totalement isolé » sur la scène internationale et obtenir le soutien militaire de Pékin.

La Chine veut s’assurer de son côté que la Russie a les moyens de poursuivre son offensive en Ukraine tout en évitant d’avoir l’air de cautionner l’intervention, note la chercheuse.

« Le but est de soutenir le régime russe, mais pas trop ouvertement. C’est une question d’équilibre », relève Mme Popova, qui fait peu de cas de la volonté déclarée de Pékin de jouer le rôle de médiateur dans le conflit ukrainien. 

Le régime chinois a présenté il y a quelques semaines un plan de paix en 12 points qui a été mal reçu par les pays occidentaux soutenant Kyiv, les États-Unis en tête. 

Il préconise notamment l’adoption d’un cessez-le-feu et la levée des sanctions économiques unilatérales, deux mesures faisant le jeu de Moscou, note Mme Popova. 

Une question d’intégrité territoriale 
Guy Saint-Jacques, ex-ambassadeur du Canada en Chine, pense que Pékin est un « médiateur très intéressé » qui veut d’abord et avant tout s’assurer que le régime russe ne sera pas défait en Ukraine. 

L’annonce d’un cessez-le-feu unilatéral par Moscou avec l’appui de Pékin pourrait faire monter, dit-il, la pression sur Kyiv, qui refuse d’envisager des pourparlers de paix tant que des troupes russes demeurent présentes sur son territoire. 

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a prévenu lundi que le « monde ne devait pas être dupe » face à tout effort de Moscou et de Pékin pour « geler le conflit » sans égard à la préservation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. 

M. Saint-Jacques note que le plan défendu par Pékin évoque la nécessité de respecter la souveraineté des pays, mais rejette le blâme pour la crise en Ukraine sur l’OTAN en faisant écho aux prétentions du Kremlin.

Yann Breault, spécialiste de la Russie rattaché au Collège militaire royal de Saint-Jean, note que les deux pays se rejoignent dans leur opposition aux États-Unis et veulent agir de concert pour assurer l’émergence d’un monde multipolaire. 

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, Pékin a considérablement haussé, dit-il, ses achats de pétrole et de gaz russes, amplifiant la dépendance de Moscou à son égard tout en lui permettant de pallier les sanctions mises en place par les pays occidentaux. 

Le régime de Xi Jinping a cependant refusé jusqu’à maintenant de fournir officiellement des armes à la Russie, qui en réclame avec insistance. 

Pas formellement exclu [...] 
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Marc Thibodeau 
La Presse, le 21 mars 2023

lundi 20 mars 2023

Jour 390 - Poutine à Marioupol, première visite en zone conquise


(Kyiv) Vladimir Poutine s’est rendu dans la ville ukrainienne de Marioupol, dévastée par les bombardements russes peu après l’invasion de février 2022, pour son premier déplacement dans une zone conquise par Moscou, provoquant la colère de Kyiv qui a dénoncé le « cynisme » du chef du Kremlin. 

Lors de ce déplacement surprise dans la nuit de samedi à dimanche, le président russe, arrivé en hélicoptère, a fait un tour de la ville au volant d’une voiture, a précisé le Kremlin. 

La visite a eu lieu de nuit, selon les images diffusées par la télévision russe montrant Vladimir Poutine converser avec des habitants. « Nous prions pour vous », lui a assuré une habitante, en affirmant que la ville était « un petit bout de paradis » 

Le président russe a fait cette visite de nuit « comme s’il était un voleur », a rétorqué le ministère ukrainien de la Défense. 

« La nuit lui permet de mettre l’accent sur ce qu’il veut montrer et maintient la ville, que son armée a totalement détruite, et ses quelques habitants qui ont survécu à l’abri des regards indiscrets », a déclaré le ministère sur Twitter. 

« Les criminels reviennent toujours sur les lieux de leurs crimes… Le meurtrier de milliers de familles de Marioupol est venu admirer les ruines de la ville et ses tombes. Cynisme et absence de remords », a écrit sur Twitter le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaïlo Podoliak. 

Vladimir Poutine a également visité un théâtre musical reconstruit et suivi la présentation d’un rapport sur les chantiers en cours dans la ville en ruines, selon le Kremlin. 

« Tout cela était très spontané », a assuré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Ses déplacements en ville n’étaient pas prévus non plus », a-t-il assuré. 

« Crime de guerre majeur » 
Symbole de la résistance ukrainienne, la cité portuaire de Marioupol a été assiégée et bombardée pendant de longues semaines par les forces russes au début de l’invasion de l’Ukraine.  

La ville était finalement tombée en mai 2022 après une résistance acharnée de soldats ukrainiens retranchés, aux côtés de civils, dans les souterrains de l’immense aciérie Azovstal. 

Selon Kyiv, Marioupol a été à 90 % détruite et au moins 20 000 personnes y ont péri. L’Union européenne avait qualifié le siège de la ville de « crime de guerre majeur ». 

Cette visite surprise constitue surtout le premier voyage du maître du Kremlin dans le Donbass, en zone conquise, depuis le déclenchement de l’offensive russe le 24 février 2022, qui a valu à Moscou une série de sévères sanctions internationales. 

Dans la région de Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine, des bombardements russes ont tué dimanche trois personnes et blessé deux autres, selon un bilan des autorités locales. 

Selon le Kremlin, M. Poutine a également tenu une réunion à Rostov-sur-le-Don, dans le sud de la Russie, non loin de la frontière ukrainienne, avec des responsables de l’armée russe, notamment le chef de l’état-major Valéri Guérassimov.   

Le Conseil municipal ukrainien de Marioupol, réfugié en territoire tenu par les autorités ukrainiennes, a fustigé la visite de « la ville occupée » par un « criminel international ». 

Si elle a eu lieu de nuit, c’est « probablement pour ne pas voir à la lumière du jour la ville tuée par sa “libération” », a ajouté le Conseil.   

Le Conseil municipal faisait ainsi référence au mandat d’arrêt émis vendredi à l’encontre de M. Poutine par la Cour pénale internationale (CPI), qui l’accuse de crime de guerre pour « déportation illégale » d’enfants ukrainiens. 

« Nouvelle ère » avec la Chine [...] 
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Agence France-Presse 
La Presse, le 19 mars 2023

dimanche 19 mars 2023

Jour 389 - La Turquie et l’ONU annoncent l’extension de l’accord sur les céréales


Le président turc Recep Tayyip Erdogan et l’Organisation des Nations unies (ONU) ont annoncé samedi la prolongation de l’accord international sur l’exportation des céréales ukrainiennes, conclu en juillet 2022 pour tempérer la crise alimentaire mondiale née de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. 

Kiev a aussitôt salué cette extension, affirmant qu’elle avait été négociée pour une période de 120 jours. Ni le président turc ni l’ONU n’ont toutefois donné de précisions sur la durée de la prolongation, qui n’a pour l’heure pas été confirmée par la Russie. 

« À la suite des entretiens avec les deux parties [l’Ukraine et la Russie], nous avons assuré l’extension de l’accord qui devait prendre fin le 19 mars », a affirmé M. Erdogan dans un discours télévisé. 

Ankara avait précédemment affirmé espérer une extension de 120 jours alors que la Russie insistait pour 60 jours. 

« L’Initiative céréalière de la mer Noire, signée à Istanbul le 22 juillet 2022, a été prolongée. (...) Nous exprimons notre gratitude au gouvernement de Turquie pour le soutien diplomatique et opérationnel », a affirmé dans un communiqué le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric. 

Le ministre ukrainien des Infrastructures Oleksandr Kubrakov a, de son côté, évoqué une prolongation de 120 jours. 

« L’Initiative céréalière de la mer Noire est prolongée de 120 jours. Nous remercions Antonio Guterres, les Nations unies, le président Recep Tayyip Erdogan, le ministre (turc de la Défense) Hulusi Akar ainsi que tous nos partenaires, d’avoir confirmé cet accord », a-t-il déclaré sur Twitter. 

« Le principal défi consiste à accélérer les inspections des navires en Turquie. Cela permettra au monde d’obtenir encore plus de produits agricoles ukrainiens. Nous continuons également à travailler pour ajouter des ports de la région de Mykolaïv à l’Initiative céréalière et à l’élargissement de la gamme de marchandises », a-t-il ajouté dans un message partagé sur Facebook. 

« Cet accord a une importance vitale pour l’approvisionnement alimentaire mondial. Je remercie la Russie et l’Ukraine, qui n’ont pas épargné leurs efforts pour un nouveau prolongement de l’accord, ainsi que le secrétaire général des Nations unies », a affirmé M. Erdogan. 

L’opposition de Moscou [...] 

Burcin Gercek 
Agence France-Presse à Ankara 
Le Devoir, 18 mars 2023