samedi 24 septembre 2022

Jour 213 - Annexions russes: Biden promet des sanctions


(Kyiv) Joe Biden a assuré que les États-Unis et leurs alliés allaient infliger de nouvelles sanctions économiques « rapides et sévères à la Russie » si elle annexe des territoires en Ukraine, dans le cadre de « référendums » qui se poursuivent samedi. 

« Les référendums de la Russie sont un simulacre, un prétexte fallacieux pour essayer d’annexer des parties de l’Ukraine par la force », a dénoncé vendredi soir le président américain. 

Auparavant, dans un communiqué conjoint, les pays du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) avaient appelé « tous les pays à rejeter sans équivoque ces référendums fictifs », des « simulacres » qui « n’ont ni effet juridique ni légitimité ». 

Vendredi soir, dans son adresse quotidienne à la nation, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé lui aussi des « pseudo-référendums ». 

Sans aller jusqu’à dénoncer les scrutins, la Chine, partenaire le plus proche de Moscou, y est tout de même allée de sa critique, appelant au respect de « l’intégrité territoriale de tous les pays ».

La Russie a commencé à faire voter dans le cadre de ses « référendums » d’annexion de régions ukrainiennes qu’elle contrôle entièrement ou en partie.

 Les votes, qui ont débuté vendredi à 5 h GMT, s’achèveront le 27 septembre dans les régions séparatistes de Donetsk et Louhansk (est), et dans des zones sous occupation russe dans les régions de Kherson et Zaporijjia (sud). 

Agence France-Presse 
La Presse, 24 septembre 2022 

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vendredi 23 septembre 2022

Jour 212 - Escalade russe: entre délire et condamnation


Le président russe, Vladimir Poutine, a choisi la Journée internationale de la paix, le 21 septembre, pour faire monter la tension d’un nouveau cran dans la guerre d’invasion qu’il a lancée contre l’Ukraine le 24 février dernier. Comment ? Par un discours à la nation livré mercredi matin, dans lequel il appelle à une conscription partielle des réservistes russes pour reconstituer ses forces armées repoussées et élaguées depuis des mois par une résistance ukrainienne que l’homme fort du Kremlin n’avait pas soupçonnée.

Un appel sans précédent depuis la Deuxième Guerre mondiale 

en Russie, utilisé par Poutine pour braver une nouvelle fois les pays occidentaux, contre lesquels Moscou prétend devoir se défendre, mais un appel qui, à terme, pourrait conduire le président russe ailleurs que là où il espère aller. Décryptage.


Fabien Deglise,

Le Devoir, 22 septembre 2022


Lire l’article en entier,

https://www.ledevoir.com/monde/europe/757698/guerre-en-ukraine-une-escalade-russe-entre-delire-et-condamnation



jeudi 22 septembre 2022

Jour 211 - Poutine brandit l’arme nucléaire



Vladimir Poutine a mobilisé mercredi des centaines de milliers de réservistes pour relancer son offensive en Ukraine et a brandi la menace d’un recours à l’arme nucléaire, que les États-Unis ont dit « prendre au sérieux ».


Mais cette mobilisation partielle a provoqué des manifestations improvisées dans au moins 38 villes de Russie et l’arrestation d’au moins 1332 personnes. Il s’agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l’annonce de l’offensive de Moscou en Ukraine fin février.


À la tribune de l’ONU, le président américain, Joe Biden, a de son côté attaqué frontalement la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, l’accusant d’avoir « violé de manière éhontée » les principes des Nations Unies depuis son offensive en Ukraine.


Et après que Vladimir Poutine a menacé d’utiliser l’arme atomique, le président américain a insisté : « Il est impossible de gagner une guerre nucléaire et il ne faut pas la mener. »


Quelques heures plus tôt, dans une adresse à la nation, M. Poutine s’est dit prêt à utiliser « tous les moyens » dans son arsenal face à l’Occident qu’il a accusé de vouloir « détruire » la Russie. « Ce n’est pas du bluff », a-t-il assuré.


La mobilisation de réservistes a été décrite en Europe comme un « aveu de faiblesse » de Moscou, dont l’armée a essuyé ces dernières semaines des revers face aux forces ukrainiennes.


Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE) tiendront une réunion d’urgence informelle sur l’Ukraine mercredi soir à New York. La question de nouvelles sanctions sera « sur la table », selon le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.


Se gardant d’annoncer une mobilisation générale, redoutée par des millions de Russes, M. Poutine en a décrété mercredi une « partielle », mesure jugée « urgente et nécessaire ». Selon le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, 300 000 réservistes sont concernés dans un premier temps.


Agence France-Presse

Le Devoir, 21 septembre 2022


Pour lire l’article au complet,

https://www.ledevoir.com/monde/europe/757514/poutine-mobilise-300-000-reservistes-pour-soutenir-son-offensive-en-ukraine


mercredi 21 septembre 2022

Jour 210 Poutine compte plus que jamais sur des mercenaires


Signe de désespoir ? Signe de dysfonctionnement ? 
Depuis le début de la contre-offensive ukrainienne dans le nord-est et le sud du pays et le recul significatif des forces du Kremlin, le président russe, Vladimir Poutine, semble plus que jamais compter sur des mercenaires et des milices paramilitaires afin de poursuivre son agression de l’Ukraine et surtout y maintenir ses positions. 

C’est du moins ce que souligne l’Institute for the Study of War (ISW), groupe américain d’analyse et de réflexion sur la guerre, dans son plus récent rapport, en évoquant au passage le « contournement » par l’homme fort du Kremlin du « commandement militaire supérieur russe et la direction du ministère de la Défense », « en particulier après la défaite autour de l’oblast de Kharkiv », célébrée par Kiev la semaine dernière. 

Une trajectoire prévisible dans une guerre qui, depuis ses premières mesures en février dernier, ne semble pas se dérouler comme prévu pour Vladimir Poutine, et qui confirme aussi le caractère « terroriste » de cette invasion. 

Les populations, exposées à ces miliciens « mal préparés » et recrutés parfois parmi les criminels incarcérés en Russie, risquent encore d’en payer le prix. 

 Recrutement dans les prisons 
« C’est un signe de plus que la Russie est en train de perdre la guerre en Ukraine, commente en entrevue au Devoir Sean McFate, membre du groupe de réflexion Atlantic Council et spécialiste en défense et géostratégie à la Georgetown University. Depuis mars dernier et l’échec de la guerre éclair, Moscou est entré dans une guerre non conventionnelle qui consiste à massacrer les civils et à raser les villes, comme elle l’a fait à Grozny [en Tchétchénie], Alep [en Syrie] et Marioupol [au sud de l’Ukraine].

C’est une stratégie terroriste, reposant sur une politique d’intimidation et de dommages collatéraux, et les mercenaires sont parfaits pour cette mission parce qu’ils se foutent de la guerre. Tout ce qu’ils veulent, c’est leur salaire. » 

Le recrutement de mercenaires semble battre son plein en Russie, comme en témoigne une vidéo qui a fait son apparition la semaine dernière et dans laquelle un homme, ressemblant à Evgueni Prigojine, un proche de Poutine et oligarque à la tête du groupe paramilitaire Wagner, à la solde du Kremlin, cherche à convaincre des prisonniers d’une colonie pénitentiaire de s’engager dans le conflit en Ukraine. 

Le document a circulé massivement sur les réseaux sociaux russes, laissant présager une « fuite » orchestrée par le pouvoir en place pour promouvoir une campagne de mobilisation que le bilan de l’offensive sur le terrain semble compliquer. Jeudi dernier, l’état-major de l’armée ukrainienne a indiqué que près de 350 soldats russes sont tombés au combat en un jour durant la dernière contre-offensive lancée pour reprendre la région de Kharkiv. Un nombre record depuis le début du conflit. 

Kiev estime à plus de 53 000 le nombre total de militaires russes morts dans cette guerre d’invasion, en près de sept mois. 

 Le Kremlin parle pour sa part de moins de 8000 morts dans ses rangs, même si une fuite récente de document, provenant du ministère des Finances russes et résumant les indemnités versées aux familles des soldats tombés sur le champ de bataille, permet d’établir à près de 48 000 le bilan humain de cette guerre, côté russe. 

« Le groupe Wagner peine de plus en plus à remplir ses rangs et n’a plus d’autres choix que de vider les prisons russes pour trouver ces mercenaires », dit Sean McFate. Dans la vidéo, Evgueni Prigojine, surnommé le « cuisinier de Poutine », promet aux hommes une grâce présidentielle contre un service de six mois en Ukraine. Le tout pour un salaire de 100 000 roubles, 2000 $ canadiens par mois, environ. 

Violations des droits de la personne ? 
Selon l’ISW, la « formation de telles unités risque d’entraîner de nouvelles tensions, des inégalités et un manque général de cohésion entre les forces » russes sur le terrain, tout en plaçant le personnel militaire et les civils ukrainiens devant des « problèmes de comportement parmi les prisonniers recrutés, en raison de la prévalence probable de personnes reconnues coupables de crimes violents, de trafic de stupéfiants et de viol », peut-on lire. 

 L’utilisation de mercenaires bon marché vient certainement augmenter la possibilité de violations des droits de la personne sur le terrain, ajoute Sean McFate, en raison d’une mauvaise discipline, mauvaise formation et d’un manque d’imputabilité de ces soldats. » 

 Face à la résistance et à la contre-offensive ukrainienne, le Kremlin a cherché mardi à sceller par ailleurs plus rapidement le sort des territoires conquis, en annonçant la tenue dans l’urgence de référendums d’annexion dans les régions de Louhansk et Donetsk, dans l’est, mais aussi de Kherson au sud, du 23 au 27 septembre prochains. 

Le geste a été qualifié de « chantage » russe motivé par « la peur de la défaite » par le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak. Il a promis que cette menace allait être « liquidée », rapporte l’Agence France-Presse. 

Ces scrutins vont être organisés par les autorités séparatistes autoproclamées à la botte de Poutine et suivent le même cadre que celui qui a formalisé l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie en 2014. 

La communauté internationale avait condamné cette « consultation ». Les choses ne vont pas bien pour Vladimir Poutine, qui fait face à une contestation de plus en plus forte en Russie et à des appels de moins en moins sourds réclamant son départ. 

« C’est probablement le point le plus bas de sa carrière politique », croit Sean McFate. Signe de ce mécontentement grimpant, dimanche, 

Alla Pougatcheva, 73 ans, icône russe de la chanson populaire postsoviétique, a appelé à la fin de la guerre en Ukraine, dans une publication sur Instagram qui n’est pas passée inaperçue. Elle y demandait « la fin de la mort de nos garçons pour des buts illusoires » et dénonçait un conflit qui a fait de « de notre pays un paria » tout en alourdissant « la vie de nos concitoyens », peut-on lire. 

Fabien Deglise, Le Devoir 
21 septembre 2022

dimanche 18 septembre 2022

Jour 207 - L’armée russe tente de se réorganiser


Les forces russes seraient en train de mettre en place une nouvelle ligne défensive dans le nord-est de l'Ukraine, samedi, tandis que les troupes de Kiev tentent de pousser leurs avancées plus loin vers l’est. 

Le ministère britannique de la Défense a expliqué, lors d'une séance d'information quotidienne, que la nouvelle ligne russe se situe probablement entre la rivière Oskol et Svatove, à environ 150 kilomètres au sud-est de Kharkiv, la deuxième ville en importance d’Ukraine. 

Cette nouvelle stratégie russe a été adoptée après qu'une contre-offensive ukrainienne eut réussi à transpercer la ligne de front précédente. Les forces ukrainiennes sont parvenues à reprendre plusieurs secteurs dans la région nord-est de Kharkiv, qui borde la Russie. 

“Moscou considère probablement que le maintien du contrôle de cette zone est important, puisque c'est à cet endroit que passe l'une des principales routes de ravitaillement que la Russie contrôle toujours”, a souligné l'armée britannique. 

Pendant ce temps, les forces ukrainiennes continuent de traverser la rivière Oskol et tentent de poursuivre la contre-offensive visant le territoire occupé par la Russie, selon l'Institut pour l'étude de la guerre basé à Washington. 

L'Institut a mentionné dans son rapport de samedi que des images satellites indiquent que les forces ukrainiennes ont traversé la rive est de l'Oskol, à Koupiansk, pour y placer de l'artillerie. La rivière, qui coule du sud de la Russie vers l'Ukraine, était considérée comme une séparation naturelle dans les lignes de front depuis que l'Ukraine a lancé sa poussée, il y a environ une semaine. 

« Les forces russes sont probablement trop affaiblies pour empêcher de nouvelles avancées ukrainiennes le long de l'ensemble de la rivière Oskol, si les forces ukrainiennes choisissent de reprendre les opérations offensives. » 

Des vidéos circulant en ligne samedi ont montré que les forces ukrainiennes continuaient également de prendre des terres dans l'est assiégé du pays. 

Les bombardements se poursuivent 
Ailleurs en Ukraine, les forces russes ont continué à pilonner des villes et des villages avec des frappes de missiles et des bombardements. Une attaque de missiles russes tôt samedi a déclenché un incendie dans la zone industrielle de Kharkiv, selon le gouverneur régional Oleg Syniehubov. Les pompiers ont éteint les flammes. 

M. Syniehubov a souligné que les restes des missiles indiquent que les Russes ont tiré des missiles sol-air S-300 sur la ville. Le S-300 est conçu pour frapper des missiles ou des avions dans le ciel, pas des cibles au sol. Selon certains analystes, l'utilisation par la Russie de ces missiles pour des attaques au sol laisse donc croire qu'elle pourrait manquer de munitions de précision. 

Dans la région de Zaporijia, dont une grande partie est occupée par les Russes, une personne a été blessée après que les forces russes eurent bombardé la ville d'Orikhiv, selon le gouverneur régional Oleksandr Starukh. Celui-ci a ajouté que les troupes russes avaient également bombardé deux villages de la région, y détruisant plusieurs installations civiles. 

La région centrale de Dnipro a aussi été la cible de tirs dans la nuit, selon son gouverneur, Valentyn Reznichenko. “L'ennemi a attaqué six fois et lancé plus de 90 projectiles mortels sur des villes et des villages pacifiques”, a affirmé M. Reznichenko. 

Ravitaillement à la centrale 
Pendant ce temps, l'opérateur ukrainien de l'énergie atomique, Energoatom, a annoncé qu'un convoi de 25 camions avait apporté du carburant diesel et d'autres fournitures essentielles à la centrale nucléaire de Zaporijia, la plus grande d'Europe. Ses derniers réacteurs ont été éteints il y a une semaine pour éviter que les combats dans la région entraînent une catastrophe radioactive. 

Les camions ont été autorisés vendredi à franchir les points de contrôle russes afin de livrer des pièces de rechange pour la réparation des lignes électriques endommagées, des produits chimiques pour le fonctionnement de l'usine et du carburant supplémentaire pour les générateurs diesel de secours, a précisé Energoatom dans un communiqué. 

La centrale à six réacteurs est occupée par les forces russes depuis mars, mais est toujours exploitée par des ingénieurs ukrainiens. Son dernier réacteur a été éteint dimanche après que des pannes de courant répétées, dues à des bombardements, eurent mis en danger des systèmes de sécurité cruciaux. 

Associated Press 
Radio-Canada, 17 septembre, publié à 9 h 15