samedi 11 mars 2023

Jour 381 - Le groupe Wagner ouvre des centres de recrutement à travers la Russie



(Moscou) Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a annoncé vendredi l’ouverture de 58 centres de recrutement dans 42 villes de Russie, alors qu’il cherche à reconstituer ses troupes qui essuient de lourdes pertes dans l’est de l’Ukraine. 

Le groupe Wagner est en première ligne dans la bataille pour la ville ukrainienne de Bakhmout, et son patron, Evguéni Prigojine, a lui-même reconnu que de nombreux combattants de son organisation y avaient été tués. 

Sur fond de tensions avec le ministre de la Défense, M. Prigojine s’est plusieurs fois plaint de ne plus pouvoir recruter dans les prisons russes, où Wagner a massivement enrôlé des détenus en échange de réductions de peine.   

Changeant de tactique, il s’est récemment tourné vers les salles de sport pour y ouvrir des points de recrutement afin d’attirer des recrues potentielles. 

« Dans 42 villes de la Fédération de Russie, des centres de recrutement pour le compte de Wagner ont ouvert. De nouveaux combattants arrivent là-bas, [ils] nous accompagneront pour défendre leur pays et leurs familles », a déclaré vendredi M. Prigojine dans un communiqué publié par son service de presse. 

Son message était accompagné d’une liste de ces centres de recrutement, dont la majorité semble avoir ouvert dans des salles de sport et des clubs d’arts martiaux. 

M. Prigojine n’a toutefois pas précisé combien de combattants contractuels il comptait recruter via ces centres et en combien de temps. 

Cette annonce intervient alors que Wagner a essuyé de très lourdes pertes dans les combats qui durent depuis plusieurs mois autour de Bakhmout, une ville du Donbass ukrainien devenue l’épicentre des hostilités avec l’armée de Kyiv. 

Pour endiguer une série de revers humiliants sur le champ de bataille l’été dernier, la Russie avait annoncé en septembre la mobilisation de 300 000 réservistes. Parallèlement, le groupe Wagner avait eu l’autorisation de recruter dans les prisons russes plusieurs milliers de combattants, en échange d’une amnistie après six mois passés sur le front. 

Mais ces dernières semaines, des tensions entre l’état-major et le patron de Wagner ont éclaté au grand jour, alors que la Russie, à l’offensive dans le Donbass, n’y a connu que de faibles avancées. 

Evguéni Prigojine a ainsi multiplié à plusieurs reprises les critiques virulentes à l’encontre de la hiérarchie militaire russe, fustigeant tour à tour son inefficacité, sa lenteur et ses mauvaises décisions en Ukraine. 

Il a accusé les autorités de ne pas fournir les munitions nécessaires à ses hommes, et le ministre de la Défense et le chef de l’armée de vouloir détruire son groupe Wagner. 

« Malgré la résistance colossale des forces armées ukrainiennes, nous avancerons. Malgré les bâtons qui nous sont mis dans les roues […], nous surmonterons cela ensemble », a-t-il juré vendredi. 

En dépit des désaccords entre Wagner et l’armée, les forces russes ont progressé ces derniers jours autour de Bakhmout, menaçant d’encercler cette ville que les Ukrainiens continuent de défendre avec acharnement. 

Trois soldats ukrainiens condamnés par les séparatistes prorusses [...] 
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Agence France-Presse, 
La Presse, le 10 mars 2023

vendredi 10 mars 2023

Jour 380 - Frappes russes meurtrières, la centrale nucléaire affectée


(Kyiv) Des frappes russes massives de missiles et de drones en Ukraine, les plus importantes depuis des semaines, ont fait au moins six morts jeudi et privé de courant une partie de la population, ainsi que, temporairement, la centrale nucléaire de Zaporijjia. 

Quelques heures après les frappes de missiles, l’opérateur d’électricité ukrainien Ukrenergo a annoncé le rétablissement de l’alimentation de cette centrale occupée, écartant le risque d’un accident nucléaire. 

La Russie a qualifié ces frappes, qu’elle a effectuées notamment à l’aide de nouveaux missiles hypersoniques Kinjal, de « représailles » à une incursion sur son territoire le 2 mars de « saboteurs » ukrainiens. 

Parallèlement, de nouvelles tensions sont apparues autour de la Moldavie, Kyiv dénonçant une « provocation » russe après que les autorités prorusses de Transnistrie, un territoire séparatiste moldave frontalier de l’Ukraine, ont affirmé avoir déjoué un attentat contre ses dirigeants. 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé jeudi soir, dans son message quotidien sur l’internet, « une nouvelle tentative par l’État terroriste de combattre la civilisation, qui a temporairement coupé le courant, le chauffage et l’eau dans certaines de nos régions et de nos villes ». 

« Les missiles russes ont tué six Ukrainiens aujourd’hui », a-t-il ajouté. 

À Washington, une porte-parole de la Maison-Blanche a déclaré qu’il est « accablant de voir ces attaques brutales, injustifiées, sur des infrastructures civiles à travers l’Ukraine ». 

Selon l’armée ukrainienne, la défense antiaérienne a abattu 34 des 81 missiles lancés par Moscou, et quatre drones explosifs Shahed de fabrication iranienne. Aucun des six missiles Kinjal utilisés par les Russes pour cette attaque n’a pu être abattu, selon Kyiv. 

La Russie a régulièrement bombardé les installations énergétiques ukrainiennes, plongeant des millions de personnes dans le noir et le froid, mais ces attaques étaient devenues moins nombreuses ces derniers temps. 

« Ils tirent au hasard » 
Dans la région de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, un tir sur un quartier résidentiel a tué au moins cinq personnes, a rapporté le gouverneur, tandis que celui de la région de Dnipro, dans le centre-est du pays, a indiqué qu’un homme de 34 ans avait été tué. 

Oksana Ostapenko, habitante du village de Velyka Vilchanytsia dans la région de Lviv, a perdu sa sœur et deux beaux-frères qui se trouvaient dans une maison détruite. Deux de leurs voisins ont aussi été tués. « 

Ils ont fait la fête [après un anniversaire], puis ils se sont endormis. Et voilà ce qui est arrivé », raconte Mme Ostapenko. « Nous pensions être en sécurité ici », près de la frontière polonaise, poursuit-elle. 

Les frappes ont coupé l’électricité, l’eau et le chauffage à Kharkiv, grande ville du Nord-Est, et privé de chauffage 40 % des usagers à Kyiv, selon les autorités. 

« La Russie essaye de détruire complètement les infrastructures civiles de l’Ukraine, voilà pourquoi il faut [lui] fournir de quoi se défendre », a réagi le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, de Stockholm. 

Centrale rebranchée [...] 
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Thibault Marchand, Agence France-Presse 
La Presse, le 9 mars 2023

jeudi 9 mars 2023

Jour 379 - D’importantes frappes russes ciblent plusieurs régions, Kyiv touchée


(Kyiv) Les forces russes ont mené des frappes massives à travers toute l’Ukraine, notamment sur les régions de Kharkiv et d’Odessa, et des explosions ont été entendues à Kyiv, ont annoncé jeudi les autorités locales, pendant que la bataille pour le contrôle de Bakhmout fait rage.   

Depuis le mois d’octobre et après plusieurs revers militaires sur le terrain, la Russie bombarde de missiles et de drones des installations énergétiques-clés d’Ukraine, plongeant à chaque fois des millions de personnes dans le noir et le froid en plein hiver glacial.   

Avant l’aube jeudi, à Kharkiv, dans l’Est du pays, « l’ennemi a mené environ 15 frappes sur la ville et la région. Les occupants ciblent une fois encore des installations essentielles », a déclaré sur les réseaux sociaux le gouverneur de la région, Oleg Synegubov.   

« Selon les premières informations, un immeuble résidentiel privé de la région de Kharkiv a été touché », a-t-il ajouté, annonçant des précisions « claires » sur d’éventuelles victimes et sur l’ampleur des dégâts.   

Le maire de Kharkiv Igor Terekhov a expliqué que « l’infrastructure énergétique » de la ville, la principale de la région, avait été visée et qu’il y avait des « problèmes » d’électricité dans certains quartiers.   

Des installations énergétiques de Kharkiv avaient déjà été touchées par des frappes russes mi-janvier.   

Le gouverneur de la région d’Odessa (sud), Maksym Marchneko, a de son côté rapporté que « des missiles ont frappé l’infrastructure énergétique régionale et endommagé des bâtiments résidentiels », parlant d’une « frappe massive de missiles ». 

L’attaque, survenue un peu plus d’un an après l’invasion par les troupes russes le 24 février 2022, n’a pas fait de mort, selon le gouverneur, mais des « restrictions d’approvisionnement en électricité » ont été mises en place.   

Deux personnes ont en revanche été blessées, selon un porte-parole des secouristes locaux.  

Le maire de Kyiv, Vitali Klistchko, a fait état jeudi d’explosions dans le sud de la capitale. La défense aérienne y était déployée, comme dans d’autres régions du pays, selon les autorités.   

« Explosions dans le quartier Holosiivskyi de la capitale. Tous les services se rendent sur place », a déclaré M. Klitschko sur les réseaux sociaux, en faisant référence à un quartier du sud de la ville. 

Frappes fréquentes [...] 
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Anna Malpas, Agence France-Presse
La Presse, le 8 mars 2023, à 11 h 23

mercredi 8 mars 2023

Jour 378 - Quelles raisons avons-nous de fêter nos droits ?


En ce jour du 8 mars 2023, les femmes ont de moins en moins de raisons de fêter leurs droits qui sont de plus en plus bafoués. Ce compte-rendu quotidien de la guerre en Ukraine fait un pause en vous proposant l’éditorial du Devoir de ce matin.

 Femmes au front, vous n’avez pas terminé votre combat ! 
«Les universités ont rouvert leurs portes lundi en Afghanistan après la longue pause hivernale. Mais la violence sourde exercée par le régime taliban contre les femmes vient assombrir ce jour de retour à l’« anormal », car seuls les hommes peuvent désormais fouler le seuil des institutions. Les talibans ont annoncé la fin des études supérieures pour les femmes en décembre dernier, après leur avoir interdit l’accès à l’école secondaire, à un emploi public et même à la balade au parc. 

Tout juste à l’ouest, l’Iran est le centre de l’attention internationale et de la révolte intérieure alors que des centaines de fillettes fréquentant une soixantaine d’écoles à travers le pays subissent des intoxications au gaz alors qu’elles sont tout simplement et paisiblement attablées à leur pupitre d’écolière. Le mystère entoure l’origine de ces viles attaques qui ont cours depuis novembre, mais il ne fait aucun doute que les commanditaires d’une telle opération violente ciblent l’éducation des femmes. Les écoles de garçons sont épargnées. C’est proprement révoltant. 

Même si des progrès immenses ont été réalisés en matière de scolarisation des femmes, l’UNESCO en fait encore un de ses plus grands combats à l’échelle de la planète, où plus des deux tiers des adultes qui ne savent pas lire sont encore des femmes. 

On a beau vouloir souligner la Journée internationale des droits des femmes sous l’angle des victoires, le train du réel impose sa vitesse et force la célébration sur le mode de la lutte et de la résistance. Les échecs, les reculs et les lenteurs observés autour d’enjeux d’équité et de sécurité forcent à brandir le flambeau de la dénonciation. Toujours et encore. 

Dénoncer, décrier, déplorer et revendiquer : voilà ce que font les femmes et leurs partisans chaque jour un peu partout sur la planète. Leurs actions ne sont pas vaines, mais elles sont surtout nécessaires. 

Des combats visent la sécurité des fillettes et des femmes, par exemple dans ces pays du monde où se pratique encore l’excision. Amnistie internationale estime que chaque année, plus de 200 millions de femmes subissent une forme ou une autre de mutilations génitales. D’autres luttes visent le respect du droit des femmes à disposer de leur corps comme elles l’entendent : en juin dernier, la Cour suprême des États-Unis révoquait l’arrêt qui garantissait depuis 50 ans le droit des Américaines à avorter en toute sécurité, ce qui désormais est remis en question. Chaque année, dans le monde, 22 000 femmes meurent des suites d’un avortement pratiqué dans des conditions précaires. 

Il n’est pas anodin que cette journée pointe les droits des femmes, car en nombre de territoires du monde entier, des lois existent — ou n’existent pas — pour saper la condition des femmes. Violence conjugale et viols non punis par la justice ; punitions prévues à la loi pour sanctionner les femmes de crimes dont elles ne sont pas responsables (l’adultère d’un mari, par exemple) ; crimes d’honneur tolérés, voire encouragés : la liste noire est longue, et ne fait que souligner le travail qui reste à abattre. 

Plus près de nous, les récentes chamailleries des différentes factions du mouvement féministe québécois ont replacé l’intersectionnalité dans le débat, un débat théorique qui peut toutefois sembler futile — mon féminisme est meilleur que le tien — au regard des batailles engagées universellement sur le terrain. Au Québec, certaines de ces formidables luttes de guerrières portent leurs fruits, qu’on pense seulement au chemin parcouru en matière de justice et de violences sexuelles ou encore à l’action écoféministe inspirante de Mères au front pour la fabrication d’une planète où il fera bon élever ses enfants. Des sentiers demeurent non défrichés. La 67e session de la Commission de la condition de la femme, ce rassemblement annuel des Nations unies sur l’égalité des sexes, s’est ouverte cette semaine sur le thème de « l’innovation, le changement technologique et l’éducation à l’ère numérique pour réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ». Alors que la révolution numérique a créé d’immenses possibilités pour les femmes, elle leur a aussi tendu de dangereux pièges, avec des phénomènes de discrimination, de harcèlement et de violence en ligne que recherches et sondages disent principalement dirigés contre les femmes. 

À Ottawa, des femmes ont justement demandé lundi au premier ministre Justin Trudeau d’aller de l’avant avec un projet de loi visant à contrer la haine en ligne, dont femmes et filles sont des cibles de choix. Elles subissent du harcèlement, des menaces, de la sextorsion, des niveaux de misogynie qui visent leur intégrité physique. Cette destruction souvent anonyme reste non sanctionnée, et les cyberagresseurs répandent leur fiel sans crainte d’être réprimandés. Un cadre légal forçant les géants du Web à expulser les fauteurs de troubles devient de plus en plus nécessaire. 

La répression et l’oppression faites aux femmes empruntent les chemins de la modernité, et renaissent là où on croyait les avoir vaincues. Femmes au front, vous n’avez pas terminé votre combat. » 

Pour relire l’article dans le journal,

mardi 7 mars 2023

Jour 377 - Kyiv va envoyer des renforts et défendre Bakhmout



(Kyiv) Le président Volodymyr Zelensky a ordonné lundi à l’armée ukrainienne de renforcer la défense de la ville de Bakhmout, épicentre des combats dans l’est du pays, réfutant les spéculations sur un retrait face aux troupes russes qui tentent depuis des mois d’encercler cette ville symbole. 

Bien au contraire, des responsables ukrainiens ont affirmé que la défense de Bakhmout avait d’ores et déjà constitué un « succès stratégique » en mobilisant et affaiblissant les forces offensives russes, qui y ont subi de très lourdes pertes sans gagner d’avantage décisif. 

« J’ai dit à l’état-major de trouver les forces appropriées pour aider les gars à Bakhmout », a déclaré M. Zelensky dans son message vidéo quotidien lundi soir, réaffirmant « qu’aucune partie de l’Ukraine ne peut être abandonnée » à la Russie. 

Alors que les rumeurs d’un retrait tactique allaient bon train depuis une semaine, la présidence ukrainienne avait auparavant indiqué que les commandants en chef des forces armées s’étaient « prononcés en faveur de la poursuite de l’opération défensive et d’un renforcement de [leurs] positions à Bakhmout », lors d’une réunion avec le chef de l’État. 

Ville de quelque 70 000 habitants avant la guerre, Bakhmout est devenu, du fait de la longueur de la bataille et des lourdes pertes subies par les deux camps, le symbole de la lutte entre Russes et Ukrainiens pour le contrôle de la région industrielle du Donbass. 

Les troupes russes ont progressé ces dernières semaines au nord et au sud de la ville, coupant trois des quatre routes d’approvisionnement ukrainiennes et ne laissant plus que celle menant plus à l’ouest vers Tchassiv Iar comme voie de sortie. 

Combats de grande intensité 
Près de Tchassiv Iar, assis à l’intérieur de son véhicule de combat BMP-2, le visage marqué par la fatigue, un soldat ukrainien a raconté à l’AFP qu’il venait de passer un mois à Bakhmout et devait faire des réparations sur son blindé. 

« Bakhmout va tomber. On est presque encerclés. Les unités se retirent progressivement par petits groupes », lâche le militaire qui a voulu conserver l’anonymat. 

Il souligne que l’unique chemin pour quitter Bakhmout passe sur des pistes en terre, et si des blindés s’embourbent, « ils sont la cible des tirs d’artillerie » russes. 

Selon le service de presse de l’armée ukrainienne, le commandant des forces terrestres, Oleksandre Syrsky, s’est rendu dimanche à Bakhmout et y a constaté des combats d’une grande intensité. 

« Nos soldats défendent courageusement leurs positions au nord de Bakhmout, essayant d’empêcher l’encerclement de la ville », a-t-il dit, cité par le service de presse sur Telegram. 

Mais malgré la menace d’un encerclement et l’importance stratégique limitée de la ville, les Ukrainiens continuent de défendre avec acharnement Bakhmout, où le président Zelensky s’était rendu en décembre et qu’il avait juré de tenir « aussi longtemps que possible ». 

Alors que certains analystes s’interrogent sur l’intérêt pour les Ukrainiens de s’accrocher à cette ville aujourd’hui dévastée, l’ISW a estimé dans une note que la défense de Bakhmout restait en fait « stratégiquement sensée », car elle « continue d’épuiser les effectifs et les équipements russes ». 

Préparer une contre-offensive [...] 
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Stanislav Doshchitsyn et Emmanuel Peuchot à Tchassiv Iar 
Agence France-Presse 
La Presse, le 6 mars 2023

lundi 6 mars 2023

Jour 376 - Bakhmout menacée d’encerclement, Zelensky rend hommage à ses troupes


Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a rendu hommage dimanche à la « bravoure » des soldats qui combattent l’armée russe avec acharnement dans l’est du pays, au moment où ils pourraient être contraints d’abandonner la ville de Bakhmout, devenue l’épicentre d’une guerre totale, et menacée d’encerclement. « 

Je voudrais rendre un hommage spécial à la bravoure, à la force et à la résilience des soldats qui combattent dans le Donbass », cette région de l’est du pays, a dit M. Zelensky dans son message quotidien. 

Il a souligné combien cette bataille, qui inflige depuis des mois de très lourdes pertes des deux côtés, dans des duels d’artillerie et des tranchées boueuses, était « douloureuse et difficile ». 

Dans son compte rendu quotidien, l’état-major ukrainien a affirmé que « plus de 130 attaques ennemies » avaient été repoussées lors des dernières 24 heures, dans plusieurs secteurs du front, notamment à Koupiansk, Lyman, Bakhmout et Avdiïvka. 

« L’ennemi poursuit ses tentatives d’encercler la ville de Bakhmout », a-t-il poursuivi, sans plus de détails. L’armée des séparatistes prorusses de Donetsk, supplétifs des forces russes, a publié une vidéo censée montrer des combattants du groupe paramilitaire russe Wagner dans la banlieue nord de Bakhmout, assurant que la petite gare ferroviaire de Stoupky, au nord de la ville, avait été conquise. Le groupe paramilitaire avait assuré vendredi avoir « pratiquement encerclé » la ville. 

 Des villages au nord et à l’ouest de Bakhmout ont été attaqués, a confirmé samedi sur CNN Serhii Tcherevatyi, porte-parole du groupement oriental des forces armées ukrainiennes. Il a affirmé que si la situation à Bakhmout était « difficile », elle restait « sous contrôle ». 

« Les Russes pourraient essayer d’encercler les forces ukrainiennes à Bakhmout, mais le commandement ukrainien a donné le signal qu’il préférait se retirer plutôt que de risquer un encerclement », a estimé samedi l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), un groupe d’experts américains. 

La bataille pour Bakhmout, ville industrielle dont l’importance stratégique est contestée, dure depuis l’été. La cité est devenue un symbole, car elle est au coeur des combats entre Russes et Ukrainiens depuis des mois. 

Civils tués 
Le ministère russe de la Défense a affirmé que le ministre Sergueï Choïgou s’était rendu samedi dans un poste de commandement avancé en Ukraine, dans la zone « Donetsk-Sud », sans préciser le lieu exact ni la date de cette visite. Cette zone d’opérations fait face au secteur de la ville de Vouhledar, où l’armée russe a mené ces dernières semaines des offensives, sans grand succès. 

L’ISW estime que cette visite visait « visiblement à estimer l’ampleur des pertes autour de Vouhledar et la possibilité de poursuivre une offensive dans cette direction ». 

Selon des images publiées samedi par l’armée russe, Sergueï Choïgou a également assisté à une réunion avec les hauts gradés russes chargés de l’offensive en Ukraine, notamment le chef de l’état-major, Valeri Guerassimov. 

Des tirs meurtriers ont par ailleurs été signalés ces dernières 24 heures contre des zones d’habitation, faisant au moins cinq morts, selon les autorités ukrainiennes. Le parquet de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, a annoncé ouvrir une enquête pour crime de guerre après la mort d’un couple de civils dans une frappe russe qui a touché leur voiture dimanche dans le village de Boudarky. 

Enfin, le bilan de la frappe contre un immeuble d’habitation de Zaporijjia (sud), dans la nuit de mercredi à jeudi, s’est alourdi à 13 morts, dont un enfant. 

Zelensky reçoit la présidente du Parlement européen [...] 

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Agence France-Presse à Kiev 
Le Devoir, le 4 mars 2023

dimanche 5 mars 2023

Jour 375 - Pendant que les combats s’intensifient à Bakhmout, la poutine crée des quiproquos en France



Rien de nouveau à Bakhmout, petite nouvelle qui fait sourire...

«Plat québécois emblématique, la poutine vaut depuis le début de la guerre en Ukraine quelques déboires au restaurant strasbourgeois Les Poutinistes, spécialiste de ce met roboratif, certains y voyant un jeu devenu inconvenant avec le nom du président russe.


« C’est surprenant ce qui nous arrive », affirme à l’AFP Christophe Fliegans, le gérant de cette affaire ouverte en 2019, qui estime à « entre 30 et 50 % » la baisse de son chiffre d’affaires depuis le début du conflit.


Alors que les ventes à emporter sur les plateformes de livraison de cette spécialité à base de frites, fromage et sauce brune fonctionnaient bien, notamment auprès des étudiants, « les choses ont assez vite basculé » après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine, le 24 février 2022, se souvient-il.


Ailleurs en France, d’autres restaurants proposant le même plat, notamment à Toulouse et Paris, ont commencé « à se faire chahuter », explique M. Fliegans.


« On s’est fait insulter »

Au début, les Poutinistes strasbourgeois, n’ont eu droit qu’à « quelques commentaires sur les réseaux sociaux, sans plus », poursuit le restaurateur.


L’établissement décide alors de rajouter sur les plateformes de livraison « un emoticon drapeau canadien » à côté du mot « poutine ».


Mais un peu plus tard dans l’année, lors d’événements où ils proposaient le fameux plat québécois, les choses virent à l’aigre : « On s’est fait insulter à plusieurs reprises », dit M. Fliegans. [...]


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https://www.ledevoir.com/monde/784127/-avec-la-guerre-en-ukraine-la-poutine-creee-des-quiproquos-en-europe


Agence France-Presse à Strasbourg

Le Devoir, le 4 mars 2023