samedi 19 novembre 2022

Jour 269 - Plus de 10 millions d’Ukrainiens privés d’électricité


Près de la moitié des infrastructures énergétiques d’Ukraine ont été mises « hors d’état de fonctionner » à la suite de frappes russes massives depuis début octobre, Kiev réclamant vendredi un « soutien supplémentaire » de la part de ses alliés européens. 

La Russie a, elle, accusé l’Ukraine d’avoir exécuté « brutalement » plus de dix de ses militaires qui avaient été faits prisonniers, dénonçant un « crime de guerre ». 

Après plus d’un mois et demi de bombardements à l’aide de missiles ou autres drones kamikazes, les dégâts sur le réseau énergétique ukrainien sont importants. 

« Près de la moitié de notre système énergétique a été mise hors d’état de fonctionner », a déploré le premier ministre Denys Chmygal lors d’une conférence de presse à Kiev avec le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis. 

Il a ainsi réclamé « un soutien supplémentaire » de l’UE pour faire face à cette situation, notamment « pour l’achat de volumes supplémentaires de gaz ». 

De nombreux Ukrainiens doivent affronter le début de l’hiver avec peu ou pas d’électricité et sans eau chaude, alors que la première neige de l’hiver est tombée jeudi sur le pays. 

« Des restrictions sur plusieurs heures sont imposées dans toute l’Ukraine pendant la journée », a encore indiqué vendredi l’opérateur électrique national, Ukrenergo, après que le président Volodymyr Zelensky a dit jeudi soir que « dix millions d’Ukrainiens » se trouvaient toujours sans courant. 

« Meurtre délibéré » 
 La Russie a, elle, accusé vendredi l’Ukraine de « crime de guerre », estimant que les troupes de Kiev avaient exécuté « brutalement » plus de dix de ses militaires qui venaient de se rendre aux forces ukrainiennes. 

« Personne ne pourra présenter le meurtre délibéré et méthodique de plus de 10 soldats russes qui étaient immobilisés […], avec des tirs directs dans la tête, comme une “exception tragique” », a fustigé le ministère russe de la Défense dans un communiqué. 

Cette accusation intervient après la publication sur les réseaux sociaux de deux vidéos d’une trentaine de secondes chacune, présentées comme montrant l’exécution de militaires russes par des soldats ukrainiens. 

Kiev n’avait en fin d’après-midi pas encore réagi à ces accusations. 

Mais l’Ukraine a affirmé à plusieurs reprises que l’armée russe avait commis, selon elle, des « crimes de guerre » et des « atrocités », notamment lors de l’occupation d’une partie de la région de Kiev en mars, mais aussi dans les territoires des régions de Kharkiv (nord-est) et Kherson (sud) récemment repris.

Jeudi, le chargé ukrainien au Parlement des droits de l’homme, Dmytro Loubynets, avait indiqué que, selon lui, « l’ampleur » des cas de torture à Kherson, ville du sud libérée il y a une semaine, était « horrible ». 

Selon le chef adjoint de la présidence, Kyrylo Tymochenko, qui s’est rendu ces derniers jours dans la région, « les Russes n’ont pas seulement tué, miné, mais également volé dans nos villes », a-t-il dénoncé. 

Fortifications en Crimée annexée, train Kiev-Kherson [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, https://www.ledevoir.com/monde/europe/771428/plus-de-10-millions-d-ukrainiens-sans-electricite-apres-les-frappes-russes 

Ania Tsoukanova 
Agence France-Presse 
Le Devoir, 18 novembre 2022

vendredi 18 novembre 2022

Jour 268 - Première neige et nouvelles frappes en Ukraine



(Kyiv) Plusieurs villes ukrainiennes, dont la capitale Kyiv, ont de nouveau subi jeudi des frappes russes, privant d’électricité jusqu’à dix millions de personnes tandis que les premières neiges tombaient sur l’Ukraine où les températures pourraient descendre jusqu’à -10 °C cette semaine. 

Ces bombardements répétitifs visent depuis octobre les infrastructures énergétiques de l’Ukraine, privant régulièrement de courant mais aussi d’eau des millions d’habitants. 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays va entrer le 24 novembre dans son dixième mois de guerre, a dénoncé « une autre attaque terroriste russe ».   

 « Des dizaines de missiles ce matin. Des sites civils sont la cible principale. La Russie fait la guerre contre l’électricité et le chauffage destinés aux gens en faisant exploser des centrales électriques et d’autres installations énergétiques », a-t-il affirmé. 

« À l’heure actuelle, plus de dix millions d’Ukrainiens sont sans électricité », notamment dans la région de Kyiv, a précisé jeudi soir le président ukrainien lors de son adresse télévisée quotidienne.

Le Kremlin a affirmé jeudi que les souffrances des civils en Ukraine étaient imputables au refus de Kyiv de négocier. 

« C’est la conséquence du manque de volonté de la partie ukrainienne de régler le problème, d’entamer des négociations, de son refus de chercher un terrain d’entente », a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin. 

Des frappes massives avaient déjà été menées mardi, survenant après une nouvelle retraite humiliante des forces russes qui ont abandonné, sous pression d’une contre-offensive ukrainienne le 11 novembre, le nord de la région de Kherson (sud) dont Moscou revendique pourtant l’annexion. 

Dans la région de Kyiv, deux missiles de croisière et des drones kamikazes de fabrication iranienne « Shahed » ont été abattus par la défense ukrainienne. 

Un journaliste de l’AFP a vu un de ces missiles survoler un quartier résidentiel dans l’est de la capitale. 

À Dnipro (centre-est), quatorze personnes, dont une adolescente de 15 ans ont été blessées dans un bombardement, a indiqué le gouverneur régional Valentin Reznitchenko. 

« En mode survie » 
Les premières chutes de neige sont survenues jeudi. Le gouverneur régional Oleksiï Kouleba avait averti mercredi que la semaine à venir serait « difficile », avec des températures pouvant descendre « jusqu’à -10 °C ». 

L’opérateur électrique national Ukrenergo a annoncé la prolongation des coupures d’électricité du fait de l’« aggravation de la situation ». 

En raison d’un refroidissement brutal, la consommation d’électricité a augmenté » ce qui a « compliqué davantage la situation déjà difficile dans le système électrique », entraînant de « plus vastes restrictions » de la consommation de l’énergie à travers le pays, a déploré Ukrenergo. 

De son côté, l’opérateur ukrainien privé DTEK a évoqué « une destruction sans précédent » subie par le système énergétique. 

« Nous vivons mintenant en mode survie, c’est le front de l’énergie », a déclaré le chef du Centre de recherche sur l’énergie, Oleksandr Kharchenko. 

Par ailleurs, après le retrait des forces russes de Kherson, de sinistres découvertes montrent l’ampleur sans précédent des cas de torture dans la ville pendant les huit mois d’occupation russe, a dénoncé un haut responsable ukrainien. 

« Je n’ai pas encore vu » de tortures « à une telle échelle », « après avoir visité toutes les salles de torture dans diverses régions de l’Ukraine », a déclaré jeudi Dmytro Loubynets, chargé des droits de la personne au Parlement. « L’ampleur du phénomène est horrible ».   

Des « dizaines de personnes » étaient « électrocutées, battues avec des tuyaux métalliques. Leurs os étaient brisés » et « les Russes ont filmé tout cela », a-t-il accusé. 

Dans les rues de Kherson, l’euphorie cédait parfois jeudi la place à la frustration, avec des cohues lors de la distribution de produits de première nécessité. 

« C’est la première fois que nous recevons de l’aide », déclare Tatiana Bozhko, 62 ans. « C’est premier arrivé, premier servi », critique Maksym, un cheminot de 27 ans. 

L’artiste britannique Banksy a posté jeudi sur Instagram une vidéo d’une minute trente montrant notamment plusieurs œuvres au pochoir réalisées en Ukraine, avec des habitants qui s’expriment et également un message en incrustation à l’écran : « En solidarité avec le peuple d’Ukraine ». 

Il avait déjà publié des images dans la nuit de vendredi à samedi d’un pochoir sur un bâtiment bombardé de Borodianka, près de Kyiv, confirmant ainsi en être l’auteur. 

Pluie de missiles russes [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Ania Tsoukanova 
Agence France-Presse 
La Presse, 17 novembre 2022, mise à jour 22 h 24

jeudi 17 novembre 2022

Jour 267 - Kiev maintient que le missile était russe


Kiev a réaffirmé mercredi que le missile ayant tué deux personnes la veille dans un village polonais près de la frontière avec l’Ukraine était « russe », contredisant l’OTAN et Washington, qui accréditent plutôt la thèse d’un missile de défense ukrainien. 

« Je n’ai aucun doute que ce missile n’était pas à nous », a déclaré, mercredi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky à la télévision, alors que les responsables de l’OTAN avaient estimé plus tôt qu’il s’agissait probablement d’un missile du système ukrainien de défense antiaérienne. 

Il a par ailleurs affirmé n’avoir reçu des Occidentaux aucune preuve de cette hypothèse. « Avons-nous le droit de recevoir les preuves de nos partenaires à huis clos ? Nous n’avons rien reçu », a lancé M. Zelensky, tout en soulignant que Kiev voulait faire partie d’un groupe d’enquête international sur cet incident. 

La Hongrie a estimé, mercredi, que le président Zelensky donnait « un mauvais exemple ». « Dans une telle situation, les dirigeants mondiaux s’expriment de manière responsable », a déclaré à la presse Gergely Gulyas, chef de cabinet du premier ministre Viktor Orban. 

La chute du missile sur le village polonais a fait craindre que l’OTAN ne soit entraînée dans le conflit et une escalade majeure dans la guerre en Ukraine, car la Pologne est protégée par un engagement de défense collective de l’Alliance atlantique. 

Pas d’attaque « intentionnelle » 
La Russie a nié avoir tiré ce missile, Varsovie elle-même jugeant « hautement probable » qu’il s’agisse d’un projectile antiaérien ukrainien, évoquant « un accident malheureux ». Le missile a tué deux hommes à Przewodow en frappant un bâtiment agricole, laissant la Pologne sous le choc et son armée, en état d’alerte. 

La Maison-Blanche n’a « rien vu qui contredise » l’hypothèse avancée par Varsovie, a estimé mercredi une porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Adrienne Watson. « Cela étant dit, quelles que soient les conclusions définitives, il est clair que la Russie est, au bout du compte, responsable de cet incident tragique » à cause de ses frappes contre les infrastructures civiles ukrainiennes, a-t-elle estimé dans un communiqué, en ajoutant : « L’Ukraine avait, et a, le droit de se défendre. » 

Depuis Bali, en Indonésie, où le G20 était réuni en sommet, le président américain, Joe Biden, a jugé « improbable » que le missile ait été tiré par la Russie ; Moscou a salué sa « retenue ». 

De son côté, le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué, mercredi soir, avoir signifié à l’ambassadeur polonais à Moscou, Krzysztof Krajewski, « le caractère inacceptable du renforcement en Pologne d’une hystérie anti-russe » après l’incident. 

« Alors qu’il faisait nuit et qu’il n’y avait à ce moment-là aucune information fiable sur ce qui venait de se passer, Varsovie a jugé nécessaire de convoquer l’ambassadeur russe et de transformer cela en un spectacle politique », a dénoncé la diplomatie russe, tout en appelant la Pologne à ne pas prendre part à « de sales provocations ». 

La Pologne, qui a une frontière de 530 km avec l’Ukraine, est un leader régional en matière d’assistance militaire et humanitaire à son voisin oriental. Elle accueille sur son territoire quelque 10 000 militaires américains. 

« Crime de guerre » [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier,

Ania Tsoukanova 
Agence France-Presse 
Le Devoir, 17 novembre 2022

mercredi 16 novembre 2022

Jour 266 - Frappe en Pologne, l’OTAN sur le qui-vive


Une explosion meurtrière survenue mardi en Pologne près de la frontière avec l’Ukraine a mis l’OTAN et ses membres sur le qui-vive à l’issue d’une journée ponctuée par des dizaines de tirs de missiles russes 

Kyiv a affirmé que Moscou avait volontairement frappé pour la première fois depuis le début du conflit le territoire d’un pays membre de l’Alliance atlantique, parlant d’une « attaque de missile russe contre la sécurité collective ». 

« C’est une escalade très significative. Nous devons agir », a plaidé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, tandis que la Russie traitait de « provocations » les comptes rendus médiatiques suggérant que des tirs russes avaient touché un village polonais situé à quelques kilomètres de la frontière ukrainienne, faisant deux morts. 

Le président polonais, Andrzej Duda, a affirmé pour sa part qu’un missile « très probablement » de fabrication russe était à l’origine de l’explosion, mais qu’il était encore trop tôt pour déterminer d’où il avait été tiré. Il a ajouté qu’il s’agissait sans doute d’un incident « isolé » peu susceptible de se reproduire.  

Sa mise en garde relativement à la provenance du tir suggère que le chef d’État n’excluait pas la possibilité qu’il ait pu provenir accidentellement du territoire ukrainien. Kyiv, qui a rejeté d’emblée l’hypothèse, dispose de missiles sol-air d’origine russe. 

Le président des États-Unis, Joe Biden, a ajouté aux interrogations à ce sujet plus tard en soirée en affirmant qu’il semblait « improbable », en raison de la trajectoire du missile, qu’il ait été tiré à partir de la Russie. « Mais on verra », a-t-il tempéré, selon l’Associated Press.



Le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, avait annoncé plus tôt que le niveau d’alerte des forces armées de son pays avait été rehaussé en attendant le dénouement de l’enquête. 

Varsovie a multiplié les échanges avec l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), les États-Unis et plusieurs pays européens qui se bornaient publiquement, dans la majorité des cas, à insister sur la nécessité de clarifier ce qui s’est produit. 

Le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, a souligné dans cette veine sur Twitter qu’il « était important de bien établir les faits ». 

Le gouvernement américain a aussi réagi dans un premier temps avec réserve, se bornant à dire que des vérifications étaient en cours, avant que Joe Biden, qui se trouve à Bali dans le cadre du sommet du G20, ne se questionne sur l’endroit d’où le missile avait été tiré. Il a tenu ses propos après une rencontre d’urgence avec des membres du G7. 

Une attaque russe contre un membre de l’OTAN, si elle est avérée, pourrait mener en théorie à l’invocation de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord voulant que tous les pays membres se considèrent collectivement comme attaqués et peuvent répliquer. 

Scénario improbable [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Marc Thibodeau La Presse, 16 novembre 2022

mardi 15 novembre 2022

Jour 265 - Au «G19», s’unir pour mettre fin à la guerre


(Nusa Dua) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté mardi les dirigeants du G20 réunis en Indonésie à surmonter leurs divisions pour mettre fin à la guerre « destructrice » menée par la Russie, contre laquelle les Occidentaux tentent de renforcer la pression. 

Le plus important rassemblement de dirigeants mondiaux depuis le début de la pandémie s’est ouvert sans Vladimir Poutine dans le cadre tropical de l’île indonésienne de Bali.   

C’est le premier sommet à se tenir près de neuf mois après le début d’une guerre meurtrière aux lourdes conséquences économiques pour la planète, et la menace nucléaire qui plane. 

De retour de Kherson, ville du sud de l’Ukraine tout juste reprise par son armée, Volodymyr Zelensky a été l’un des premiers à s’exprimer par visioconférence devant ce qu’il appelé le « G19 », excluant la Russie.   

Dans la salle était pourtant présent le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, par lequel Vladimir Poutine s’est fait représenter. 

« Je suis convaincu qu’il est temps à présent que la guerre destructrice de la Russie s’arrête », a déclaré le président ukrainien, dans son désormais familier t-shirt kaki. Elle « doit et peut être arrêtée », selon la traduction en anglais consultée par l’AFP. 

Il a détaillé son plan pour ramener la paix et « sauver des milliers de vies » : ne pas faire confiance à la Russie, ne tolérer « aucune excuse au chantage nucléaire » face aux « folles menaces » de Moscou et réaliser un échange total de prisonniers. 

Face à des dirigeants de pays du Sud touchés de plein fouet par les conséquences économiques du conflit, il a proposé de prolonger « indéfiniment » l’accord permettant des céréales ukrainiennes, exportateur agricole majeur. 

L’accord négocié en juillet sous l’égide de la Turquie, qui a permis de livrer quelque 10 millions de tonnes de céréales, arrive à échéance vendredi et Moscou laisse planer le doute sur ses intentions, faisant craindre des famines à l’ONU. 

Vers un communiqué commun ? 
L’invasion de l’Ukraine ne figure pas à l’agenda officiel du G20, mais domine la réunion, tant elle inquiète et aussi creuse les divisions entre les Occidentaux soutenant Kyiv et d’autres pays, Chine en tête, qui refusent de condamner Moscou. 

Hôte de l’évènement, le président indonésien Joko Widodo appelé dans son discours d’ouverture à «mettre fin à la guerre » : « Nous ne devons pas diviser le monde en plusieurs camps. Nous ne devons pas laisser le monde basculer dans une nouvelle Guerre froide ». 

Signe des fractures au sein du G20, club des grandes économies mondiales créé à l’origine pour s’accorder sur les questions financières, l’hôte du sommet, l’Indonésie, avait averti qu’il ne fallait pas s’attendre au traditionnel communiqué commun dont chaque virgule fait l’objet d’intenses tractations pour ne fâcher personne. 

Mais un accord a été obtenu lundi soir sur un texte commun au niveau des négociateurs, a indiqué le président du Conseil européen Charles Michel. 

Selon une source occidentale, le document va qualifier l’invasion de l’Ukraine de « guerre », un terme pourtant rejeté par Moscou qui parle d’une « opération spéciale » visant à « dénazifier » l’Ukraine. Mais il laissera aussi de la latitude à chaque pays dans sa position.   

« Je pense que vous allez voir que la plupart des membres du G20 vont dire clairement qu’ils condamnent la guerre de la Russie en Ukraine, et qu’ils voient la Russie comme la cause principale des souffrances économiques et humanitaires immenses dans le monde », a indiqué un haut responsable américain sous couvert d’anonymat. 

Macron en appelle à la Chine [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Lucie Godeau, 
Agence France-Presse 
La Presse, 14 novembre, mis à jour à 23 h 50

lundi 14 novembre 2022

Jour 264 - Zelensky accuse les Russes d’atrocités à Kherson



(Kherson) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé les forces russes d’avoir commis des « atrocités » à Kherson, quelques jours après la reprise de la ville par les Ukrainiens. 

« Les corps des tués sont retrouvés : ceux de civils et de militaires. Dans la région de Kherson, l’armée russe a laissé derrière elle les mêmes atrocités que dans d’autres régions de notre pays, où elle a pu entrer », a dit M. Zelensky dimanche soir lors de son allocution quotidienne. 

Il a ajouté que 400 « crimes de guerre » russes avaient été documentés, sans préciser s’ils concernaient uniquement la région de Kherson. 

Nombre d’habitants de la ville ont dit à l’AFP sur place que les forces russes, qui ont achevé d’évacuer la ville vendredi après huit mois de présence, y ont semé la désolation. 

« Ils ont pillé tous les appartements, ils ont détruit les portes, ils vivaient dans les appartements. Ils ont pris tout le matériel électronique. Ce sont des voleurs », enrage Svetlana Vilna, 47 ans, qui dit s’être « sentie comme en prison pendant neuf mois ». 

Oleg Nazarenko, 25 ans, raconte que « les jeunes étaient arrêtés et fouillés. Ils nous terrorisaient. Ils étaient pires que les fascistes. C’était comme ça ». 

Un étudiant en philosophie trentenaire, qui dit se prénommer Andrïi, assure que « maintenant nous n’avons pas d’électricité dans la ville, pas d’eau, pas de chauffage central, pas de connexion mobile, pas de connexion internet, mais nous n’avons pas de Russes, et j’en suis extrêmement heureux ». 

Grand soulagement 
Le président Zelensky avait accusé samedi soir les Russes d’avoir détruit les infrastructures essentielles avant de fuir.   

«Nous sommes en train de rétablir les communications, internet, la télévision et nous faisons tout notre possible pour restaurer la fourniture d’électricité et d’eau aussi vite que possible.» 

Dans ce chaos énergétique et logistique, la liesse prédominait depuis vendredi. Drapeaux ukrainiens, accolades avec les soldats de Kyiv, klaxons et sifflets égayaient encore la ville dimanche, a constaté l’AFP.    

On pouvait aussi voir des véhicules militaires détruits, des bâtiments mutilés, et sentir une odeur de bois brûlé dans ce port stratégique de la mer Noire, où la guerre faisait rage il y a encore quelques jours. Dimanche, la population exprimait surtout un grand soulagement de voir l’occupant parti.   

Alors que des queues s’étirent devant des postes de distribution de nourriture et d’aide d’urgence, de nombreux adultes et enfants se déplacent dans les rues enveloppés dans des drapeaux bleu et jaune. 

Certains sont réunis sur la place principale de la ville, en vue de communiquer avec leurs proches via le service internet par satellite Starlink, propriété d’Elon Musk, le patron de Tesla et Twitter. 

« J’ai besoin de reprendre contact avec ma famille », explique Klavdia Mych, une enseignante à la retraite âgée de 69 ans. « Nous n’avons pas d’eau depuis une semaine, ajoute-t-elle. Et ils disent que tout est miné : ça fait peur ». 

Sur Facebook, Oleksandr Todortchouk, fondateur de UAnimals, un mouvement pour les droits des animaux, affirme que les occupants sont partis en emmenant avec eux « la plupart des animaux du zoo en Crimée [territoire ukrainien annexé par Moscou en 2014], des lamas aux loups en passant par les écureuils. 

Après les revers militaires successifs de l’armée russe depuis l’été, le retrait russe de Kherson est une humiliation d’autant plus grande pour le Kremlin que la région de cette grande ville est l’une des quatre annexées par la Russie en violation du droit international à la suite de son invasion de l’Ukraine, le 24 février. 

Il s’agit du troisième repli d’ampleur russe depuis le début de la guerre, la Russie ayant renoncé au printemps à prendre Kyiv face à la résistance acharnée des Ukrainiens, avant d’être chassée de la quasi-totalité de la région de Kharkiv (nord-est) en septembre. 

« Lignes de défense supplémentaires » [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Agence France-Presse 
La Presse, 13 novembre 2022

dimanche 13 novembre 2022

Jour 263 - Kiev entrevoit une «victoire commune» de l’Occident

Une embellie comme dans le ciel de l'Ukraine

Au lendemain de la reprise de Kherson par Kiev, l’heure était samedi au déminage, à la réparation des infrastructures et à la documentation de « crimes » imputables à Moscou dans la grande ville du sud, dont la perte constitue un revers de taille pour le Kremlin. 

Pour Kiev, l’Occident est sur la voie d’une « victoire commune » sur la Russie après la reconquête de Kherson, où l’hymne national ukrainien a retenti vendredi après le retrait des troupes russes. 

Kherson, annexée fin septembre par Moscou, avait été la première grande ville à tomber après l’invasion russe déclenchée fin février. 

Sur des images diffusées par les forces armées de Kiev, des Ukrainiens dansent en ronde, autour d’un feu, au rythme de « Chervona Kalyna », un chant patriotique. 

Le chef de l’administration militaire ukrainienne de la région de Kherson, Yaroslav Yanouchevytch, a publié samedi plusieurs vidéos où il se dit « très heureux d’être ici (à Kherson) aujourd’hui, en ce moment historique ». Il a dit que tout était fait pour « revenir à la vie normale ». 

Derrière lui, des personnes massées sur la place principale célèbrent le retour des forces ukrainiennes dans la ville. 

Non loin, dans le village de Pravdyné, les habitants de retour serrent leurs voisins dans les bras. Certains ne peuvent retenir leurs larmes. 

« Nous avons compris que les Russes étaient partis parce que nos soldats passaient en voiture. J’ai eu des larmes de bonheur, que finalement l’Ukraine soit libérée », dit à l’AFP Svitlana Galak, une femme de 43 ans qui a perdu sa fille de 15 ans dans un bombardement sur le village. 

Son mari, Viktor (44 ans), ne veut plus entendre parler des Russes : « Nous ne voulons pas qu’ils reviennent et tirent sur tout le monde. Laissez-nous vivre comme avant. Nous vivions dans de mauvaises conditions mais c’était l’Ukraine ». 

« Mesures de stabilisation » 
« Nous sommes tous fous de joie », a déclaré samedi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a aussi fait état d’importantes destructions dans la région. « Avant de fuir Kherson, les occupants ont détruit toutes les infrastructures essentielles — communication, fourniture d’eau, de chauffage, électricité », a-t-il ajouté, précisant en outre que 2000 engins explosifs avaient été neutralisés. 

Selon lui, les forces armées ukrainiennes ont repris le contrôle de près de 60 localités dans la région de Kherson. 

L’armée y applique des « mesures de stabilisation », a affirmé son état-major samedi soir, en ajoutant que « les représentants de l’administration militaire de l’oblast sont retournés à Kherson et ont commencé à y travailler ». Après huit mois d’occupation par les forces russes, les programmes de la télévision nationale sont à nouveau visibles à Kherson. Et le fournisseur d’énergie de la région a annoncé qu’il travaillait à rétablir l’approvisionnement en électricité. 

Quelque 200 policiers ont également été déployés à Kherson pour ériger des barrages et documenter « les crimes des occupants russes », a annoncé le chef de la police nationale, Igor Klymenko, dans un communiqué. 

Il a également alerté les habitants de la ville sur la présence d’engins explosifs laissés par les forces russes, les appelant à « se déplacer avec précaution ». Selon M. Klymenko, un policier a été blessé lors d’une opération de déminage dans un bâtiment à Kherson. 

Une femme et deux enfants ont été blessés par une explosion près de leur voiture dans le village de Mylove, dans la région de Kherson, selon la police, qui a également fait état de bombardements russes sur le district de Berislav. 

« Sur la bonne voie » [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Agence France-Presse 
Le Devoir, 12 novembre 2022